27/03/09 (B491) Compte-rendu de la deuxième journée d’audience devant la Cour d’appel de Versailles, qui avait à juger les deux prévenus en fuite : Hassan Saïd et Djama Souleiman. (ARDHD)

Les personnes présentes sont les mêmes que la veille :

Les parties civiles et leurs conseils :


Cour d’appel de Versailles : Bernard Nicolas,
Mohamed Alhoumékani, Elisabeth Borrel et Ali Iftin,
pendant une interruption d’audience. (Photo ARDHD)
– Elisabeth Borrel,
– Mohamed Alhoumékani,
– Ali Iftin.

Me Arnaud Montebourg absent pour cette deuxième journée, contrairement à la veille, s’était fait excuser.

Pour la défense :

Les deux prévenus Hassan Saïd et Djama Souleiman étaient toujours absents (en fuite ?) et Me Szpiner assurait leur défense.

Dans la salle :


Colonel Ladieh, Chef du bureau militaire de Guelleh, toujours cagoulé…De nombreuses victimes de torture le désignent comme l’un des exécuteurs les plus féroces …
Ibrahim, le toutou d’Hassan Saïd était là, souriant, mais notant tous les éléments pour informer son chef ….

Bien entendu, le plus choquant, était la présence du Colonel Ladieh, Chef du bureau militaire de Guelleh, que de nombreuses victimes ont désigné comme l’un des tortureurs les plus féroces du régime sanguinaire.

Consulter notre dossier sur la torture à Djibouti

Dés la reprise de l’audience, Me Laurent de Caunes, au nom de la partie civile, a demandé à ce que soit noté au compte-rendu, le fait que Mme Morrachini avait violé le secret professionnel, en dévoilant des informations qui figurent au dossier d’instruction pour l’assassinat du Juge Borrel.


Ali Iftin pendant une suspension d’audience
Madame Borrel a repris la parole. C’est avec tout son coeur et une grande émotion qu’elle a rappelé les faits, rien que les faits. Elle a expliqué les raisons pour lesquelles la thèse du suicide était impossible. Elle s’est étonnée de l’intervention pour le moins inopportune (et probablement malveillante) de Madame Morrachini ….

Les avocats des parties civiles ont plaidé pour leurs clients en rappelant qu’il ne faut pas inverser les rôles et transformer en accusé, les témoins et les victimes …

Madame la Procureur a estimé que les délits de subornation étaient matérialisés et elle a requis des peines de prison d’un an avec sursis à l’encontre d’Hassan Saïd et Djama Souleiman, ce qui est le même niveau de réquisition que celui du Procureur en première instance.

Me Szpiner a plaidé ensuite pour les prévenus. Il a reconnu qu’il n’était pas facile de défendre des absents, mais il a tenté de justifier leur absence, avec une mauvaise foi qui a laissé pantois la salle, en expliquant que la République de Djibouti était un état de Droit, avec une opposition reconnue et un Président élu démocratiquement à la majorité … et que cette république souffrait encore des humiliations subies durant la période coloniale ….

A court d’arguments, il a essayé de démontrer que ses clients étaient en fait les victimes d’une machination montée par Ali Iftin et Mohamed Alhoumékani, pour les discréditer. Ce qu’il s’est bien gardé de dire, c’est qu’une plainte en subornation doit reposer sur des éléments de preuve. Pas de preuves en justice, pas de délit !!! Or pour Me Szpiner, celui qui apporte des preuves ne peut qu’avoir poussé le suborneur à la faute … Le coup était bien essayé, mais a-t-il convaincu la cour ?

Le tribunal a fixé le délibéré au 28 mai 2009.

Nous publierons dans les prochains jours, un compte-rendu plus détaillé.