28/02/09 (B488) Jamais deux sans trois. Guelleh, comme nous l’avions écrit à de nombreuses reprises, semble préparer un troisième mandat, en violation de sa propre constitution.

___________________________________ 1 – ARDHD

La constitution de Djibouti n’est pas parfaite ! Même si elle est héritée des principes posés par Gouled, c’est Guelleh qui l’a approuvé et qui se targue de l’avoir promulgué ! C’est tout dire.


D’abord le Président est chef du Gouvernement et le premier ministre n’a qu’un rôle secondaire.

– Pire encore, les ministres, premier ministre, sont aussi députés. Ce qui est absolument contraire aux règles démocratiques de partage des trois pouvoirs : judiciaire, exécutif et législatif. Par exemple, on imagine le niveau de dépendance que cela implique, en particulier, au niveau judiciaire …


Humour par Roger Picon

Guelleh avait accepté que le nombre de mandats présidentiels soit limité à deux.

L’idée était sage !

Va-t-il maintenant s’asseoir une nouvelle fois, sur les propres règles qu’il a définies lui-même ?

A vrai dire, il ne sera pas le premier : Ben Ali et tant d’autres l’ont fait avant lui.

Rappelons qu’il déclarait, il n’y a pas si longtemps,à la presse « publicitaire », (dans un article sponsorisé ?) qu’il n’était pas homme à violer une Constitution … au fond, cela restera comme un « Bobard de plus » … !

Mais il faut aussi le comprendre : avec les avancées de la justice dans l’instruction de l’affaire Borrel et les prochains développements qui pourraient surgir lors des audiences du 5 mars à Paris et du 25 mars à Versailles, il n’est pas exclu qu’il puisse être soupçonné un jour d’être l’un des « bénéficiaires » possibles du meurtre : tant qu’il est Président, il reste immunisé !

Et pour des gens comme lui, échapper à la justice pénale, c’est primordiale et cela vaut bien un troisième mandat présidentiel (et plus « si affinités » ?)

__________________________________ 2 – ADI / La Nation

« Des voix s’élèvent en faveur d’un 3ème mandat présidentiel », selon le journal « Le Progrès » du RPP

Dans son dernier numéro, largement consacré à la commémoration prochaine du 30ème anniversaire du parti au pouvoir à Djibouti, le Rassemblement Populaire pour le Progrès (RPP), le journal « Le Progrès » est allé à la rencontre des citoyens qui, sans ambages, se sont prononcés pour un nouveau mandat du Président Ismail Omar Guelleh.

Intitulé « des voix s’élèvent en faveur d’un 3ème mandat présidentiel », l’éditorial publié dans cet organe estime notamment que « le débat ne fait que commencer et devrait aboutir à l’amendement de la constitution ».

Il s’agit là d' »un passage obligé, étant donné que la loi en vigueur n’autorise que deux mandats présidentiels successifs ».

« Ismail Omar Guelleh est le seul guide qui peut nous délivrer du sous-développement, sans risquer de remettre en cause la stabilité nationale », lit-on dans cet éditorial.

« Les arguments sont plutôt convaincants », a ajouté la même source, se référant à la « cité futuriste de Madinat al Noor (ville lumière) et au pont trans-océanique qui reliera l’Afrique à la péninsule arabique ».

Issus de toutes les composantes du peuple djiboutien, vivant à Tadjourah, Obock, Dikhil, Ali-Sabieh, Arta et Djibouti-ville, ils ont exprimé librement leurs visions, leurs intérêts et leurs ambitions.

Persuadée que le respect de la démocratie est indissociable du respect de la libre expression de la volonté populaire, Mme Fozia Ismael Ballayah, cadre bancaire, croit dur comme fer qu’ « il n’y a pas de loi au-dessus du peuple et de souveraineté que la sienne pour savoir ce qui est bien pour son avenir ».

« C’est pourquoi il est primordial que chacun d’entre nous s’exprime pour donner de la voix à la volonté populaire », a-t-elle renchérit.

« Mobilisons-nous dès maintenant pour que le Président Guelleh accepte de briguer un 3ème mandat après 2011 », a suggéré pour sa part Hassan Meeké Dagueh, chef de village d’Obock.

Quant à Ali Waberi Assoweh, chef de village de Doudah, il a insisté que « le Président Ismail Omar Guelleh, a engagé le pays sur le chemin du développement ».

« Il est notre choix unique pour le présent et pour l’avenir et je tiens à lui exprimer mon entière fidélité et mon attachement résolu », a-t-il dit.

Selon Kisra Ibrahim Oubadi, de la fédération de Ras Dika, « le Président Ismail Omar Guelleh est le garant d’un avenir meilleur pour Djibouti, il doit donc en tout état de cause continuer à assumer la magistrature suprême après 2011 en vue d’assurer la poursuite de l’œuvre de développement ».

S’agissant de Hassan Darar Miguil dit Danash, d’Ali-Sabieh, il a affirmé que « la continuité du mandat présidentiel de M. Ismail Omar Guelleh après 2011 est tout à fait naturelle ».

Un point de vue que partage Houmed Barkat Siradj, chef de village de Tadjourah, qui réclame « dès maintenant l’amendement de la constitution afin de permettre au Président Guelleh de répondre à nouveau aux sollicitudes de son peuple ».

Elu en 1999 puis réélu en 2005, M. Ismail Omar Guelleh, 62 ans, ne s’est jamais prononcé publiquement sur ses intentions de briguer un troisième mandat présidentiel.