09/04/09 (B493) Un dernier conseil à IOG (Hassan Aden)

Un dernier conseil à I.O.G

Après une absence de 7 ans, je suis allé visiter mon pays Djibouti. De retour depuis 3 semaines, je suis obligé de vous dire quelques mots sur ces questions importantes qui interpellent tout Djiboutien soucieux de l’avenir de notre pays.

Aujourd’hui, ce qui frappe le plus, c’est la paupérisation du peuple, renforcée par l’augmentation du coût des denrées de première nécessité, des loyers et de la terre, du coût des services publiques tels que la fourniture d’eau potable, l’électricité, les services de santé, les prix du carburant et du gaz etc.…

Vivre tout court devient difficile, sinon impossible pour une large couche de la population.

Si on peut penser que la crise est mondiale, il n’en est rien pour ce qui concerne la vie quotidienne du Djiboutien, qui est la conséquence directe d’actions délibérées menées par votre régime. Je vais essayer de les citer pour m’en plaindre, tout en sachant que je vais en oublier certaines.

A- Destruction de l’État
en créant des agences autonomes partout où l’action gouvernementale possédait un budget de contrepartie qui devait en assurer le succès. Cette façon d’amputer l’administration des moyens financiers nécessaires à son action a consacré les abus, les détournements et la corruption dans le secteur public soustrait `la responsabilité régulière de l’administration. Déplacement du cadre des décisions stratégiques vers le palais où d’obscures personnalités se trouvent investies de responsabilités occultes, notamment dans des domaines juteux tels que les communications, l’énergie, la banque centrale etc.

Les ministres ne gérant que des portefeuilles vides, même si les ministres en charge continuent de jouer le rôle de démarcheurs pour le Chef de l’État ou ses conseillers délégués, (TANI, H SAID, ALI GUELLEH, etc). Cette manière de faire a crée dans le secteur public, un secteur informel où la responsabilité est diluée et masquée. Tout cela avec comme objectifs, le développement de l’affairisme d’État au profit de personnes sélectionnées tapies sous l’ombre tutélaire des plus hautes autorités. Des secteurs parapublics stratégiques sont mis à genoux pour, créer les conditions d’une spoliation programmée au profit d’intérêts personnels.

Le plus grave est peut être cette façon cavalière d’adapter en permanence la loi et la constitution au bénéfice et aux intérêts exclusifs du Parti R.P.P et de son Chef.

La démocratie est violée depuis 30 ans et sa mort annoncée par ce désir de vouloir modifier la constitution pour un troisième mandat.

Les laudateurs, magouilleurs et autres gens de peu d’importance qui grouillent autour de vous, veulent simplement se construire un avenir que leur valeur personnelle ne leur permet pas d’envisager mirobolant.

Toute la nomenklatura R.P.P., étale aux yeux des populations pauvres leurs villas de grand standing, leurs voitures luxueuses et leurs richesses acquises si rapidement par des personnes qui souvent tiraient le diable par la queue il n’y a guère. En mettant en avant l’argent dans toutes vos actions, vous avez tué toutes les nobles motivations qui faisaient agir nos cadres et nos professionnels. Vous avez introduits pour certains agents que vous vouliez gagner à votre cause des indemnités parfois supérieurs à leur salaire nominal. Vous avez crée des contrats spéciaux qui font fi des diplômes et des postes occupés et qui ne servent qu’a fidéliser des militants zélés, parfois très limités intellectuellement.

Les domaines où la carence R.P.P. s’est le plus manifesté sont l’éducation, les initiatives démagogiques prises en multipliant la création d’établissement scolaires de tous niveaux, dans toutes les régions n’ont servi qu’à octroyer des marchés de construction à des militants R.P.P. parce que la fonctionnalité de ces établissements n’a jamais été réalisée, souvent par manque d’équipements et surtout de personnels. La victime principale est la population la plus démunie, dont l’enfant, soumis dans le primaire au cycle dévastateur du « double flux », ne peut espérer poursuivre ses études dans le secondaire, pris en otage par les professionnels peu qualifiés et un enseignement de mauvaise qualité.

Dans le domaine de la santé publique l’échec vient de la prise en otage par les politiciens du système de la santé. L’inefficacité des services de santé n’est pas simplement la conséquence du désastre financier lié à la mauvaise utilisation des ressources mais aussi et surtout à une absence de politique des ressources humaines.

Mr I.O.G le résultat de votre gestion des affaires a installé dans le pays un malaise profond de divisions, de querelles, de clans, de frustrations, parmi les partis politiques, parmi les catégories professionnelles, entre les régions. Il n’a plus de référence en dehors de l’argent ; même les marabouts sont achetés, amadoués et détournés de leur mission première de diriger le peuple sur la voie DROITE.
Enfin, le manque de dialogue politique et le peu de soucis que le pouvoir manifeste au désarroi de la population qui a faim et qui se « noie ». Ce que vous appelez R.P.P, n’est rien d’autre que l’exploitation des opportunités publiques au profit d’intérêts individuels. Vous ne faites pas l’apologie du mérite de l’individu par l’imagination, l’entreprenariat et le travail mais bien plus l’encouragement de la médiocrité et de la magouille.

Mr I.O.G vous êtes un homme aveuglé par le pouvoir dont toute la vie n’a été qu’un mirage et un rêve poursuivis à pas pressés, sans réflexion ni discernement et qui l’a conclue en parfait despote.

Depuis des années vous cherchez le chemin de l’argent. Vous croyez que la meilleure manière de rester au pouvoir est d’acheter les gens, ayant constaté que le Djiboutien aimait l’argent facile. Vous entretenez une cour stérile et cet amour intéressé qu’on vous manifeste.

Mr I.O.G, JE VOUDRAIS VOUS SUGGEREZ :

DE 2009 à 2011, de mettre en place un gouvernement de transition dont le rôle serait :
1) Surmonter la crise que traverse Djibouti
2) Agir sur les établissements bancaires pour leur participation au financement de l’économie, de façon effective.
3) Réunir les partis politiques et la société civile active pour surmonter tous les conflits politiques dans une communion nationale.
4) Réviser le fichier électoral.
5) Élaborer une révision de la constitution pour éviter dans l’avenir les tripatouillages et les coups de force d’une majorité parlementaire inconsciente, ou la tyrannie d’un despote.
6) Mettre un calendrier électoral.
7) Prendre les mesures nécessaires pour apporter à la population l’assistance à sa survie.
8) Assurer en 2011 des élections libres et transparentes sur la base d’un consensus national, en évitant de privilégier les solutions imposées par le R.P.P. et ses alliés.

Il serait souhaitable que dans cette période de transition, le chef de l’État collabore avec tous les partenaires politiques de la vie Djiboutienne

Il est clair que cette solution exclut la passation monarchique du pouvoir à tout descendant, légitime ou putatif. En se mettant au dessus de la mêlée pour permettre au Djibouti de passer le cap de 2011 sans dégâts.

Mr I.O.G les nuages qui s’amoncellent aujourd’hui au dessus des têtes des Djiboutiens sont striés de sang ; faites Mr I.O.G qu’ils se transforment en pluie nourricière et non en ouragan dévastateur qui plongerait le Djibouti dans la tourmente et le désordre, comme le syndrome Somalien.

REFLECHISSEZ IL N’EST PAS TROP TARD….

HASSAN ADEN
CANADA.