09/05/09 (B498) Iran-Resist : Le Jihad maritime des Pasdaran sera un feu de paille (Article qui apporte les réponses et la vision des animateurs du site de la résistance iranienne, en écho à un article précédent RFI/ Nouvel Obs – publié lui aussi hier sur le site de l’ARDHD -)

Retrouver l’Article RFI / Nouvel Obs : lien
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Selon une information exclusive de RFI, « des unités, des navires et du matériel militaire (des Pasdaran) sont implantés depuis quelques mois dans le port érythréen d’Assab, sur la mer Rouge ». Olivier Rogez, l’auteur de l’article, évoque la crainte d’un « Jihad maritime » sur cette artère par où « transitent 25% du pétrole de la planète et 10% du commerce maritime mondial ».

« Avec l’appui d’Asmara (Erythrée) et de Khartoum (Soudan), le régime de Téhéran semble pousser ses pions dans le golfe d’Aden… Téhéran serait en mesure de mener un « Jihad maritime »… Le contrôle des détroits semble d’ailleurs être devenu une priorité du régime iranien qui a déjà menacé en 2008 de bloquer le détroit d’Ormuz… », écrit Olivier Rogez !

Cette implantation des Pasdaran dans cette région est vraiment digne d’intérêt, mais l’analyse « jihadiste » d’Olivier Rogez est erronée notamment parce que le corollaire de base sur l’obstruction du détroit d’Ormuz est erroné : le régime des mollahs n’a qu’une capacité très très limitée de bloquer le détroit d’Ormuz.

L’article reprend des thèmes développés par Téhéran pour faire peur, le concept du Jihad maritime ou guérilla maritime est d’ailleurs une invention des mollahs.

En septembre 2008, Malbrunot avait fait un article sur ce thème cher aux mollahs. Ces derniers sont sans doute ravis par cette nouvelle reprise. En fait, le régime des mollahs a toujours laissé entendre de telles sornettes (bloquer le détroit d’Ormuz) en prétendant posséder des équipements militaires adaptés à ce genre d’exploits guerriers : des supers torpilles ou encore des vedettes de combats ultra rapides et furtives.

La réalité est différente : la marine des Pasdaran a une puissance de feu très limitée, ses navires sont peu nombreux, de tailles modestes ou très vétustes (l’année 1960) et le sous-marin évoqué par RFI est un patrouilleur russe très lent à propulsion diesel affecté à la surveillance et non au combat. C’est pourquoi, les Pasdaran n’ont pas réussi à libérer le navire iranien pris en otage par les pirates somaliens en novembre dernier, la date de leur supposée implantation dans le golfe d’Aden.

De plus, même à domicile, c’est-à-dire sur les rivages du Golfe Persique, les Pasdaran ne disposent pas d’un appui aérien digne de ce nom pour protéger leurs navires au combat. De fait, même si le golfe d’Eden est moins large que le détroit d’Ormuz, les Pasdaran ne pourront y faire des étincelles car comme le précise l’article d’Olivier Rogez, « les Français et les Américains disposent des bases militaires à quelques dizaines de kilomètres » de là à Djibouti. Le « Jihad maritime » des Pasdaran sera donc un feu de paille.

Cette affaire est un peu grosse, surtout pour un régime qui dépend du blé américain pour son pain quotidien et du kérosène sous scellés américains pour ses avions ou ses chars. Nous avons décidé de l’écrire afin que ce régime faible et roublard ne puisse profiter d’une erreur d’analyse d’un honnête journaliste français.