11/05/09 (B498) Le Journal de la Flibuste … (4 articles en Français)

_________________________ 4 – Le Télégramme avec AFP

Pirates somaliens. Renseignés depuis Londres sur leur cibles

Les pirates somaliens n’attaquent pas forcément au hasard les bateaux qu’ils capturent mais sont renseignés depuis Londres par "des informateurs biens placés" sur leurs cibles, a indiqué hier soir la radio espagnole Cadena Ser, citant un rapport de renseignement militaire.

Ces informateurs basés dans la capitale britannique informent les chefs des pirates somaliens par téléphone satellitaire des bateaux qu’ils doivent attaquer, en leur fournissant des détails précis sur leur route, cargaison et nationalité, indique la radio privée.

Dans les mains des pirates

"L’information que fournissent volontairement les navires marchands qui transitent dans la zone à différents organismes internationaux finit entre les mains des pirates", selon un extrait de ce rapport cité par la Cadena Ser.

Interrogée, la journaliste de la radio à l’origine de cette information, a indiqué que ce rapport émanait du renseignement militaire d’un pays européen qu’elle n’a pas souhaité citer.

Atalante

Elle a ajouté que, selon ses informations, ce rapport avait été remis aux commandements militaires des autres pays européens participant à l’opération européenne anti-piraterie Atalante.

Interrogé à Bruxelles, un porte-parole du quartier général d’Atalante a déclaré: "Il y a beaucoup de rumeurs sur la façon dont les pirates obtiennent leur informations. Mais nous n’avons pas confirmation qu’ils les obtiennent de nos organisations, directement ou indirectement".

Modus operandi

Selon la Ser, plusieurs attaques récentes ont été menées par les pirates somaliens selon le modus operandi décrit dans ce rapport, notamment celles menées contre le thonier espagnol Felipe Ruano le 13 mars, le cargo grec Titan ou le navire marchand turc Karagol.

La radio ajoute que les pirates éviteraient de s’en prendre aux navires de certaines nationalités, en particulier ceux battant pavillon britannique. Au moins 18 navires et leurs équipages sont toujours détenus par divers groupes de pirates somaliens qui réclament des rançons pour les libérer.

Les activités des pirates somaliens connaissent un net regain depuis quelque temps malgré un déploiement massif de puissances navales au large de la Somalie.

_________________________ 3 – Le Figaro avec AFP

Somalie: les pirates libèrent un cargo grec

Les pirates somaliens ont libéré samedi un cargo grec saisi en mars au large de la Somalie, a indiqué aujourd’hui une organisation kényane indépendante.

Le Nipayia, battant pavillon panaméen, et son équipage de 19 hommes (18 Philippin et un capitaine russe) ont été relâchés samedi soir, a déclaré à l’AFP Andrew Mwangura, du Programme d’assistance aux marins, organisation basée dans la ville portuaire kényane de Mombasa.

Le cargo avait été capturé par des pirates le 25 mars alors qu’il faisait route vers le Golfe depuis Madagascar.

Au moins 18 navires et leurs équipages sont toujours détenus par divers groupes de pirates somaliens qui réclament des rançons pour les libérer.

Les activités des pirates somaliens connaissent un net regain depuis quelque temps malgré un déploiement massif de puissances navales au large de la Somalie, qui a sombré dans le chaos depuis le début d’une guerre civile en 1991.

Les pirates ont attaqué plus de 130 navires marchands au large de la Somalie l’an dernier, une hausse de plus de 200% par rapport à 2007, selon le Bureau maritime international.

_________________________ 2 – Euroinvestor avec Reuters

Somalie – $2 millions de rançon pour un vraquier britannique

Les pirates somaliens ont déclaré avoir reçu une rançon de deux millions de dollars en échange de la restitution d’un vraquier britannique de 32.000 tonnes, le Malaspina Castle, qu’ils avaient capturé le 6 avril et qu’ils ont relâché samedi.

Un hélicoptère a apporté l’argent, a expliqué un pirate, Mohamed Saleh, du village côtier d’Eyl, l’un des bastions des flibustiers, qui détiennent toujours une vingtaine de navires et près de 300 otages.

La rançon a été versée par l’armateur italien du navire, a indiqué la Bulgarie qui comptait 16 ressortissants parmi les 24 membres d’équipage.

Abdiqani Hassan,
version française Jean-Stéphane Brosse

_________________________ 1 – MaVille avec Ouest-France

Les thoniers débarquent malgré les pirates

Français et Espagnols restent le plus possible à l’écart des Seychelles. Deux patrons concarnois témoignent.

« On est tous coincés, ici, dans le canal du Mozambique, explique ce patron d’un thonier concarnois, qui souhaite garder l’anonymat. Jusqu’ici, on faisait des ronds dans l’eau en pêchant ce qu’il y avait. Mais maintenant, il n’y a quasiment plus rien.

À cause des pirates, on ne peut pas aller là où il faudrait, plus au nord. »

Les bandits ne se contentent plus d’opérer au large de la Somalie (Dimanche Ouest-France d’hier). Cela fait presque deux mois que l’on signale également leur présence autour des Seychelles, port d’attache des thoniers.

Près d’une quarantaine de bateaux français et espagnols sont concernés. « Le problème, c’est que l’on ne peut pas rester éternellement en mer. Il faut bien faire tourner l’usine de Mahé (Seychelles). On est obligé d’aller à la rencontre de pirates pour débarquer. Mais c’est au compte-gouttes. »

« Prendre une décision »

C’est ce qu’a fait le Drennec (thonier concarnois attaqué en septembre) il y a une dizaine de jours. Le surlendemain, les garde-côtes capturaient onze pirates à 9 km des côtes. « On a un peu l’impression de passer entre les gouttes, explique le patron d’un autre thonier, qui lui aussi souhaite garder l’anonymat. D’un autre côté, nous sommes plutôt bien informés. La surveillance militaire s’est accrue, avec des survols de la zone. »

Deux autres thoniers doivent prochainement se rendre à Mahé pour la relève. « On y va mais on n’est pas tranquille. Surtout, nous sommes arrivés en fin de saison et il va falloir prendre une décision. Soit rester dans le Canal du Mozambique à ne rien faire, soit s’engager dans les zones dangereuses. »

Guillaume BOUNIOL.
Ouest-France