11/05/09 (B498) Sans foi ni loi, ou comment parvenir à ses fins ! Djibouti est en grave danger ! (Par Bouh Warsama)

Il est dit que « Tous les moyens sont bons en politique et tous les coups sont permis » … à la seule condition qu’ils soient efficaces dans la lutte pour prendre tous les pouvoirs ou tenter de les conserver ad vitam eternam ; tout le moins …le temps de détourner à pleines brassées et d’accumuler des sommes énormes assurant des lendemains sans nulle préoccupation d’argent.

Ne prenons pas Ismaïl Bobard pour plus ignare qu’il ne l’est.

Le « pouvoir sans foi ni loi » tout cela il l’a compris bien avant le 27 juin 1977 et s’y est préparé dans l’ombre de Gouled tout en fomentant de faux complots et en faisant éliminer un à un tous ceux qui pouvaient potentiellement le gêner dans cette lente ascension vers la magistrature suprême.

L’homme ne s’est pas bonifié avec le temps et n’a donc pas dérogé à cette maxime pour le moins cynique et anti républicaine qui veut que « Tous les moyens sont bons en politique, à la seule condition qu’ils soient efficaces ».

Une opposition qui navigue dans le brouillard, au grand désespoir des Djiboutiens et des Djiboutiennes.

La plus grande erreur de l’opposition fut et demeure encore hélas aujourd’hui sa sempiternelle division face à la tyrannie.

Cette opposition là est devenue « l’Ecole de la patience et des palabres infructueuses ».

Episodiquement elle laisse à penser qu’elle pourrait s’unir, donc gagner tout à la fois en force donc en crédibilité sur le plan international, mais les « choses en restent là » et elle continue de servir ainsi les intérêts d’Ismaïl Bobard.

Ce morcellement et cette fragilisation de l’opposition, Ismaïl Omar Guelleh les voulues et savamment entretenues …des deux mains et à coups de millions de FD …alors que les diverses tendances de cette opposition politique à son régime n’ont de cesse de passer leur temps en disputes inutiles.

Querelles entrecoupées de palabres stériles, au cours desquelles les ambitions personnelles, des uns et des autres, prennent systématiquement le pas sur l’intérêt des Djiboutiens et des Djiboutiennes.

Tout ceci revient à dire que le terme d’opposition au régime d’Ismaïl Omar Guelleh ne souffle pas dans le bon sens et suscite à lui seul bien des controverses : par conséquent d’épiloguer – tout le moins – sur deux traits de caractère de son Excellentissime Sérénité le « monarque bananier ».

La « mauvaise foi » et « l’achat de conscience ».

L’homme de Dire Dawa qui s’est autoproclamé par deux fois à la présidence de la République de Djibouti (avec des soutiens extérieurs appuyant ce spécialiste du bâton plutôt que favoriser une tentative d’ouverture à la démocratie) révèle ses artifices et sa ruse en achetant financièrement, ça et là, quelques consciences au sein d’une partie de la supposée opposition.

Opposition d’opérette qu’il fait entretenir quotidiennement par la délivrance de drogues et de khat…par ses ambassades interposées et à Djibouti même par le « frangin », le cousin …etc

Comment s’étonner alors que ces quelques « collabos opportunistes » -faussement opposants qui se présenteront demain en libérateurs du pays… – soient dans les faits démontrés les principaux adversaires et contradicteurs de toute initiative susceptible de favoriser l’Union de l’opposition djiboutienne et y entretiennent en son sein bien des discordes en trompant leurs propres adhérents.

Querelles sous la houlette d’un Ismaïl Omar Guelleh passé maître en matière de chantage et d’orchestration des conflits qu’il fait fomenter…suivant l’intérêt du moment et minimisant ainsi la force de la véritable opposition qu’il tente d’étouffer ; là encore, par tous les moyens et avec l’argent que lui procurent les aides internationales pourtant destinées à d’autres fins mais dont nul ne contrôle la « bonne utilisation » et n’impose une « obligation de résultat ».

Une opposition méprisée et sans droits républicains dans un régime à la dérive

IOG sait parfaitement invectiver et narguer ses véritables adversaires pouvant même aller jusqu’au mépris ouvert de l’opposition qu’il tente de ridiculiser.

Il sait ramer dans le sens de ses seuls intérêts, maîtriser ses amis de circonstance et ses adversaires ; il connaît quasi parfaitement celles et ceux qui l’accompagnent mais aussi ceux et celle qui au sein du pouvoir nourrissent des ambitions démesurées et pourraient avoir, un jour prochain, quelques visées sur son trône… il est vrai chancelant et vermoulu depuis 1999.

Il a pleinement conscience que son régime est aujourd’hui usé par toutes les corruptions et miné de l’intérieur par toutes les incompétences récurrentes et entretenues à haut niveau de responsabilités.

Son pouvoir s’est lentement disséminé, depuis 1999, entre de nombreux sous-dictateurs ignares, anonymes et irresponsables qu’il a nommés et dont la tyrannie et l’ampleur de leur corruption sont telles qu’elles deviennent insupportables pour les Djiboutiens et les Djiboutiennes.

Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour ce peuple le plus sacré et les plus indispensable des devoirs ». Maximilien Robespierre.

Les populations djiboutiennes sont ainsi contraintes à prendre, à plus ou moins court terme, la seule voie ouverte qui leur reste encore et qui est l’accès de la fureur populaire de la vérité trop longtemps étouffée et bafouée ; c’est-à-dire le chemin de l’insurrection.

Ismaïl Omar a commis l’erreur de se penser « intouchable » et « indéboulonnable » mais il savait aussi qu’un jour ou l’autre la future justice de la nouvelle république viendrait lui demander des comptes ; preuves en mains.

Pour tenter de repousser cette échéance, il fait actuellement préparer une manipulation de la Constitution, réaffirmant ainsi ouvertement et à la face des démocraties occidentales, qu’il n’est pas prêt à céder le pouvoir alors que, parallèlement, la prudence qui était de rigueur et qu’affichait l’Union Européenne commence à se fissurer.

Comment l’UE pourrait-elle continuer de financer un état tyrannique et sanguinaire qui utilise majeure partie des aides internationales pour entretenir et pérenniser tous ses actes odieux voire barbares ?

En attendant, les violences et mesures d’intimidations ébranlent l’Etat djiboutien en réponse aux manifestations justifiées – notamment de la jeunesse et des étudiants – dans la capitale.

On est jamais aussi seul et aussi dangereux pour la tyrannie lorsque l’on est sans espoir et le ventre vide.

Lorsque, comme la jeunesse djiboutienne, on n’a plus d’espoir de pouvoir espérer encore et rompre le cercle infernal, alors vient le temps de la révolte sans limite ; une lutte sans merci car il ne reste plus rien. La fierté, condition sine qua none de survie d’une collectivité, n’y suffisant plus, c’est alors la porte ouverte à tous les excès, souvent dans un marasme et dont nul ne peut en connaître tous les effets dévastateurs.

Si ce fut un grand art pour Ismaïl Omar Guelleh que de vendre du vent, et que cela, durant autant d’années, ne dit-on pas
« qui sème le vent de tous les mensonges, de toutes les corruptions, du total irrespect pour l’humain et des haines entretenues récoltera un jour la tempête……… ».

Espérons que ce jour là, l’opposition aura réussi à s’unir afin de donner une autre image de ce qu’elle est. Faute de quoi, Djibouti en temps qu’état pourrait être rayé de la carte.