14/05/09 (B498) Pour Ismaïl Omar Guelleh, la fin est proche et il le sait parfaitement car il a lu les messages du ciel qui lui sont parvenus (par Bouh Warsama)

Les chiffres sont là pour le dire, l’Afrique est le principal réservoir de matières premières à moindre coût des multinationales occidentales.

Le continent est riche de tout ; en pétrole, or, diamant, gaz, caoutchouc, bois, sans oublier ses nombreuses ressources agricoles (cacao, café, etc.) mais pourtant l’Afrique – entendez par là ses populations – a pourtant les plus grandes peines à tirer un quelconque bénéfice décent de leur exploitation.

Face aux immenses profits des exploitants de ces richesses naturelles et à ceux de leurs associés à la tête de certains états, les salaires de misère versés aux Africains sont devenus une norme affligeante au point qu’ils ne suffisent plus pour nourrir les familles, y compris au niveau des couches sociales dites moyennes.

On considère qu’après les ponctions effectuées par les entreprises occidentales, ce qu’il en reste profite avant tout aux gouvernants qui ne représenteraient qu’environ 2 à 3 % de la population du pays….

Avec le temps, avec l’acquisition de connaissances et avec le soutien des démocrates à l’extérieur du pays, là où la dictature a éradiqué les organisations politiques contestataires ou en les a chassées vers l’exil comme cela se fait à Djibouti en prenant leurs familles en otages, la révolte renaît aussi à travers une lutte syndicale non soumise au pouvoir qui tente de prendre ses distances et en paie le prix fort par toutes les exclusions, les brimades de la police politique (SDS) et les tortures qu’elle subit.

En clonant certains syndicats représentatifs du monde ouvrier Ismaïl Bobard a tenté un coup de poker mais il n’a fait que reculer l’échéance de l’émergence de la contestation ouverte qui n’a pas trompé l’OIT.

La résistance à Guelleh et à la Qabyo est aussi culturelle

Ceux qui ont une oreille attentive pour les chansons de la « diva djiboutienne » Nino Djama et les paroles de Gorayeh seront d’accord pour dire que la musique, outre la qualité artistique indéniable tout comme l’est celle de l’interprétation, est également et surtout un acte de résistance.

Nino Djama et Gorayeh ne sont pas les seuls à enchanter nos cœurs, dans leur exil involontaire car sous la contrainte, ils sont ainsi des dizaines de poètes djiboutiens, de paroliers et d’interprètes à revendiquer à travers leur art cette volonté d’en finir avec le régime totalitaire d’Ismaïl Omar Guelleh.

Djibouti souffre de bien des maladies mais il en est une qui pourrait être guérie très rapidement.

Cette maladie s’appelle « l’indifférence coupable » d’un monde occidental qui ne veut connaître du pays et de ses populations que ses interlocuteurs directs et ses autorités du pays au travers du Palais d’Haramous, celui de l’Escale, du sable fin et couleur d’or des îles de Musha, ses Palaces dans une ambiance feutrée avec la douce quiétude des salles de jeux climatisées.

A observer l’attitude aveugle de certains « visiteurs », toujours somptueusement invités par un pouvoir falsificateur, on est fondé à penser et à affirmer bien haut que les pays occidentaux ne veulent vraiment pas que Djibouti se démocratise.

Il est bien loin ce discours de la Baule, avec un Mitterrand qui tenta de s’instituer en donneur de leçons et oubliant un peu trop vite « l’affaire scandaleuse » du Carrefour du Développement et les promesses d’aides aux gouvernements francophones qui se démocratiseraient…Mais qui depuis ne se sont pas démocratisés, bien au contraire, alors que les gouvernants ont tout de même perçu des milliards d’aides dont une grande partie a trouvé refuge et abri dans des comptes bancaires à Dubaï, en Suisse et ailleurs.

Ce sont là encore des sornettes pour amuser la galerie composée de « gogos ».

On crie démocratie, sur la place publique du pays des Droits de l’Homme, et l’on va aider militairement à Ras Doumeïra et politiquement un Ismaïl Omar Guelleh à sortir de son opération « d’effaçage » du Juge Bernard Borrel. Et de plus on le conseille et l’on tente de bloquer toute procédure de justice à son encontre.

Il est heureux qu’il y ait encore, en France, une Justice de courage.

La vérité est bien triste : la France politique ne veut pas que Djibouti se démocratise.

Et pour cause ! Tenez, un seul exemple : des milliers d’hommes travaillent dans des usines qui fabriquent des armes en Occident… La Somalie et le Soudan sont parmi les meilleurs clients d’une intermédiaire qui a pour nom « Ismaïl Omar Guelleh ». Or si on démocratise là, les guerres se feront rares, les armes ne seront plus écoulées…et le dictateur djiboutien trouvera d’autres moyens pour puiser encore bien plus dans les finances publiques.

Il revient donc à l’opposition djiboutienne de se mettre elle-même et d’elle-même dans l’union sur les rails de la démocratie.

Le portrait psychologique que nous traçons du dictateur Ismaïl Bobard relève modestement de cet effort de l’Afrique de se démocratiser. Nous donnons simplement des signes auxquels on peut reconnaître une dictature. Il ne faut plus permettre, aujourd’hui à Ismaïl Bobard ni demain à son successeur, de prendre racine sur la terre djiboutienne.

Dans un pays, où la majorité est tout simplement prise par la recherche du pain, du matin au soir, du soir au matin, le devoir de vigilance échoit à l’intellectuel.

Quand tous dorment, l’intellectuel, lui, veille. L’intellectuel, le vrai, est un préposé à la vigilance ; c’est lui qui tire la sonnette d’alarme, c’est lui qui réveille les consciences chloroformisées….

Après plus de trois décennies d’incurie politique, de misère sociale, de dictature sanguinaire, la démocratie ne s’instaure pas comme ça en un tournemain. Puis, de toute évidence, après Ismaïl Omar Guelleh il faudra un gouvernement fort, au moins pendant un certain temps.

Ne confondons pas fermeté et dictature.

Afin de savoir de quoi l’on parle, voici à présent le portrait psychologique du dictateur.

Notez avant tout qu’il est plus facile de passer, avec les mêmes gouvernants de la démocratie à la dictature, que d’aller de la dictature à la démocratie.

Sans le véritable régulateur qu’est l’opposition politique, s’il y a pris goût, le dictateur ne lâche pas facilement le pouvoir, il préférerait plutôt mourir que de se convertir en démocrate ; on le constate avec Ismaïl Omar Guelleh.

On ne se guérit pas facilement de cette maladie qu’est la dictature, surtout quand on l’a exercée pendant plusieurs années. Justement, soucieux de conserver son pouvoir, le dictateur vit constamment dans un climat de peur. Cette peur engendre la méfiance.

Il est fondamentalement un homme qui suspecte tous les hommes.

Même ses familiers. Le danger, se dit-il, peut venir de n’importe où, donc prudence. Et en vertu de cette prudence, il peut même en arriver à éliminer physiquement ses propres enfants s’ils deviennent pour lui une menace contre son pouvoir.

Cette méfiance engendre, à son tour, le népotisme. En comptant sur mes neveux, mes frères, mes oncles, se dit le dictateur, je réduis le risque de me tromper et d’être trompé de peur de perdre le pouvoir et même la vie.

On constate qu’Ismaïl Bobard se forge actuellement une armée à sa seule dévotion, constituée essentiellement de ses "frères" claniques, triés un par un. Ce n’est donc pas gratuitement qu’il verse dans le népotisme.

Un autre trait caractéristique d’IOG, c’est qu’il souffre de ce que nous appellerions un vide anthropologique. La psychologue de l’humain explique parfaitement que le dictateur ne peut guère s’accomplir en tant qu’homme, car l’homme s’accomplit dans le service…

C’est ce manque ou cette impossibilité d’accomplissement personnel humain qui creuse en lui un vide… un vide qu’il a toujours cherché à combler de mille manières. Car s’il est vrai que la nature ne tolère par le vide, l’homme non plus ne le supporte pas.

On voit ainsi Ismaïl Omar se lancer dans un marathon effréné derrière toutes sortes de plaisirs. Ces derniers faisant fonction de succédanés. Et l’un des plaisirs favoris, c’est… la femme mais surtout la femme jeune.

Si IOG était monogame ce serait pour lui un supplice insupportable.

Son pouvoir illimité, c’est-à-dire non limité par la loi, je disais son pouvoir aidant, il conquiert les belles femmes qui lui tombent sous les yeux.

Il lui suffit d’être "touché" par une femme pour qu’il envoie une escorte la cueillir pour l’emmener ensuite par hélicoptère dans sa résidence présidentielle sur l’île de Musha, loin des regards.

Peu importe pour lui que cette femme soit mariée on non.

Combien de ministres, d’Officiers de l’AND ou de paisibles citoyens djiboutiens désemparés et désarmés se sont vus ravir leurs femmes par le despote capricieux souffrant d’un vide anthropologique qu’il cherche inévitablement à combler.

Nous passons sous silence les mets succulents, et bien d’autres plaisirs que peut s’offrir…Ismaïl Bobard… par ce qu’aucune loi, qu’aucun parti d’opposition politique ne limite son pouvoir il est un jouisseur universel, un jouisseur par système.

Ismaïl Omar Guelleh a une faim insatiable de gloire.

Regardez tous les titres dont il se barde (Parmi les dictateurs connus, il y en a qui vont même jusqu’à se proclamer empereurs, et si cela n’est pas possible, ils se feront proclamer maréchaux, maréchaux d’une armée en pleine décomposition).

Oh, faim de gloire, quand tu nous tiens !

Et cette recherche pathologique de la gloire rend IOG très perméable à la flatterie. Il aime à être flatté, encensé, louangé… Il verse en abondance ses grâces sur les thuriféraires : nomination au poste de ministre, don d’argent, etc. .

Hommes et femmes qui cherchent à trouver grâce aux yeux du dictateur. Il faut cependant dire qu’il laisse faire… justement parce qu’il y trouve du plaisir. Car il lui suffirait seulement de dire : "je n’aime pas voir ou entendre ceci ou cela me concernant, je ne suis pas Dieu" pour que demain ceux-ci disparaissent des expressions.

Ismaïl Omar Guelleh n’est nullement comptable de son agir. Il l’est devant personne, pas même devant sa conscience.

Tous ont des comptes à lui rendre, alors que lui n’a de compte à rendre à personne. Sa conscience, il l’étouffe et s’assoit dessus comme il le fait avec la Constitution nationale.

La recherche effrénée de plaisirs participe à cet effort, souvent inconscient, de contraindre au silence sa propre conscience. Et même, il fuit le silence et la solitude où parle la conscience…

Il a peur de la voix de sa conscience comme il a une frayeur presque maladive lorsque la nuit venue et dans la solitude de son palais il entend les cris de ses victimes et voit des ombres qui se déplacent dans les couloirs en gémissant et venues réclamer justice, voire vengeance.

Pour conclure, le dictateur que nous connaissons en la personne d’Ismaïl Omar Guelleh n’est pas, tout compte fait, un homme humain. Car si malgré soi on naît homme, on ne peut pas devenir humain malgré soi.

Ce qu’il gagne en biens détournés, en honneurs, en Légion du…déshonneur, en plaisirs… il le perd en humanité et en maladie qui le mine.

Dictature et accomplissement de soi ne font pas bon ménage, me semble-t-il, du moins. Si je me trompe, qu’on me le dise. Or le premier et le plus fondamental des devoirs de chaque homme débarquant en ce monde-ci, c’est de se réaliser en tant qu’homme.

Face à l’esprit, à Dieu et à sa justice, avec le temps le bâton a toujours perdu le combat.

Pour Ismaïl Omar Guelleh, la fin est proche et il le sait parfaitement car il a lu les messages du ciel qui lui sont parvenus