18/05/09 (B499) Le journal de la Flibuste … (6 articles en Français)

________________________ 6 – JDD

Somalie-Pirates: L’opération européenne étendue

L’opération européenne Atalanta contre la piraterie au large des côtes de Somalie pourrait être prochainement étendue jusqu’aux Seychelles, après un accord politique trouvé lundi au sein de l’Union européenne.

"Nous avons un accord général sur le principe" d’étendre Atalanta et de mettre en place une mission de formation des forces de l’ordre somaliennes, a déclaré Bruno Le Maire, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense européens où il représentait son pays.

_______________________ 5 – AFP

Pirates somaliens: Mogadiscio réclame une flotte de garde-côtes

La Somalie a réclamé lundi à Kuala Lumpur une aide internationale pour se doter de navires garde-côtes afin de traquer les pirates, face aux experts qui jugent dangereux d’armer les bateaux civils dans l’océan Indien.

"La Somalie a besoin d’une flotte de garde-côtes plus efficace pour protéger ses eaux, ses pêcheurs et les navires étrangers contre les pirates car la force navale internationale n’est pas suffisante", a déclaré lundi le vice-Premier ministre somalien Abdirahman Aden Ibbi, lors d’une conférence d’experts à Kuala Lumpur sur la piraterie maritime.

"Nous savons où ils (les pirates) se cachent. Nous demandons à la communauté internationale de nous aider à combattre la piraterie", a ajouté M. Ibbi dans un discours lu par Nur Mohamed Mohamoud, responsable de l’agence nationale de sécurité somalienne.

Menacé par les insurgés islamistes, le régime de Mogadiscio ne pourra pas, selon lui, éradiquer la piraterie.

Le ministre de la sécurité de l’Etat du Puntland, un fief des pirates, Abdullah Said Samatar, a salué la mission de la force navale internationale mais écarté l’envoi à terre d’une force militaire internationale pour traquer les pirates. "A terre, nous ne voulons que les forces locales. Des forces étrangères ne pourraient distinguer entre pêcheurs et pirates".

Et comme pour joindre la parole aux actes, les autorités du Puntland ont annoncé lundi l’arrestation de 24 présumés pirates au large du port de Bosasso.

A ses débuts, la piraterie somalienne était motivée par des causes bien plus nobles, lutter notamment contre la pêche illégale pour protéger les ressources nationales en plein effondrement du pays.

Aujourd’hui, les pirates évoluent dans des cercles criminels plus sophistiqués avec des ramifications internationales. Ils tentent d’échapper aux bâtiments de l’UE, de l’Otan et de coalitions sous autorité américaine, très actifs pour déjouer des captures ou pour arrêter de présumés pirates.

Selon le Bureau maritime international (BMI), dont le Centre anti-piraterie est basé à Kuala Lumpur, les attaques au large de la Somalie ont décuplé au 1er trimestre 2009, comparé à la même période de 2008, passant de 6 à 61.

Depuis début 2009, 114 tentatives d’attaques ont été dénombrées et 29 navires ont été capturés.

Et armer des équipages pour riposter aux attaques ou embarquer des personnels de sécurité armés ne ferait qu’accroître les risques de violence, selon des experts à Kuala Lumpur.

Tout comme privilégier une approche "agressive" risquerait d’entraîner une "course aux armes", ajoutent-ils, leur préférant canons à eau et barrières électriques.

"Nous sommes contre le fait de confier des armes aux équipages pour lutter contre les attaques de pirates. Nous sommes également opposés à l’embarquement de gardes privés armés", a déclaré Pottengal Mukundan, directeur du BMI basé à Londres.

Mais Pour Richard Farrington, chef d’état-major de l’opération navale européenne Atalante, si 25 navires militaires patrouillent actuellement dans la région, il en faut 60 dans le golfe d’Aden et 150 au large de la Somalie.

A Bruxelles, la ministre espagnole de la Défense Carme Chacon, a annoncé lundi que l’UE était d’accord pour renforcer la flotte européenne déployée contre les pirates et élargir sa zone d’intervention jusqu’aux Seychelles.

La conférence de Kuala Lumpur devrait à son deuxième et dernier jour mardi aborder le financement des opérations anti-piraterie ou le sort des pirates arrêtés.

_______________________ 4 – XINHUA (Chine)

L’UE réaffirme son engagement dans la lutte contre la piraterie en Somalie

L’Union européenne (UE) s’est engagé lundi à continuer à aider la Somalie à lutter contre la piraterie et à se développer sur le plan économique et social.

Rappelant son soutien aux efforts internationaux contre la piraterie par l’opération navale Atalante, l’UE a souligné son engagement continu, dans la livraison de l’aide humanitaire, la reconstruction et le développement, ont affirmé dans un communiqué les ministres des Affaires étrangères de l’UE, réunis à Bruxelles.

A cette occasion, l’UE souhaite que les efforts concernant la démobilisation, le désarmement et la réintégration d’anciens combattants soient lancés sous peu.

Les ministres de l’UE ont condamné les récents combats dans la capitale somalienne, Mogadiscio, qui visaient les institutions fédérales de transition et le processus de paix à Djibouti, appelant à la cessation immédiate d’hostilités en vue d’éviter davantage de morts parmi les civils et déplorant les conséquences humanitaires des récentes attaques.

Les combats se sont intensifiés ces derniers temps dans le pays de la corne de l’Afrique, dans lesquels plus de 150 personnes ont été tuées depuis le 7 mai.

Les ministres européens ont souligné l’important rôle politique des pays dans la région et se sont réjouis de l’engagement de l’Union africaine (UA) et l’importance de la coordination internationale continue au sein du Groupe de contact international pour la Somalie sous la houlette du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Ahmedou Ould Abdallah.

Ils ont relevé qu’un "environnement sécuritaire stable en Somalie est vital pour la construction des institutions étatiques, permettant de fournir de l’aide humanitaire appropriée, de lancer les efforts de redressement et de réduire la piraterie", saluant l’UA et les pays ayant contribué des troupes à la Mission de maintien de la paix en Somalie (Amisom).

Les ministres ont mis l’accent sur l’importance de la construction de la Force de sécurité nationale de Somalie (NSF) le plus tôt possible, saluant de grandes contributions financières à la NSF promises lors de la Conférence internationale sur la sécurité en Somalie organisée le mois dernier.

Avec une population d’environ 8 millions d’habitants, la Somalie souffre constamment des conflits depuis la chute du gouvernement central en janvier 1991.

_______________________3 – Romandie News (Suisse) avec AFP

Piraterie: Paris et Berlin pour l’extension d’Atalante jusqu’aux Seychelles

La France et l’Allemagne ont plaidé lundi pour un élargissement jusqu’aux Seychelles de la zone d’intervention de l’opération navale européenne Atalante contre les pirates somaliens, question qui devait être débattue par les ministres de la Défense de l’UE.

"Je parlerai essentiellement de la montée en puissance d’Atalante, qui a eu des résultats concrets, même si sa réussite totale dépendra également de quelques moyens complémentaires", a déclaré le secrétaire d’Etat français à la Défense Jean-Marie Bockel, avant la réunion avec ses partenaires européens.

"On aurait 10% à 20% de moyens supplémentaires, ce serait bien", a-t-il ajouté. Il a confirmé qu’il s’agissait bien d’étendre les opérations d’Atalante jusqu’à l’archipel des Seychelles, à 700 milles nautiques à l’est des côtes somaliennes.

La flottille européenne, forte actuellement de six à sept frégates assistées de deux avions de patrouille maritime, a centré jusqu’ici son action plus au nord, sur le golfe d’Aden au débouché de la mer Rouge et le nord de la Somalie.

Outre la France et l’Allemagne, l’Espagne, la Grèce et le Royaume Uni participent actuellement à Atalante.

Il est prévu que d’autres pays – membres de l’UE comme Pays-Bas, Suède, et Roumanie, ou non membres comme Norvège et Suisse – s’y joignent avant la fin de son mandat en décembre 2009.

A son arrivée à Bruxelles, le ministre allemand de la Défense Franz Josef Jung s’est lui aussi prononcé pour une "révision du plan opérationnel" d’Atalante lui permettant d’aller jusqu’aux Seychelles.

"On constate que les pirates élargissent eux-mêmes leurs attaques dans l’océan Indien", a-t-il souligné.

M. Bockel a cependant souligné que "si des moyens de l’Otan viennent en renforcement de ceux de l’UE, tant mieux, mais ça doit rester une opération UE".

L’Otan, dont un groupe naval de cinq frégates croise jusqu’à fin juin au large de la Somalie, étudie le moyen de rendre sa présence permanente.

Comme 21 des 28 pays de l’Otan sont également membres de l’UE, la question se pose d’une harmonisation des efforts menés sous des sigles différents.

Selon le Bureau maritime international (BMI), les attaques au large de la Somalie ont décuplé au cours du premier trimestre 2009 par rapport au premier trimestre 2008, passant de 6 à 61.

Sur la même période, le nombre de bateaux de guerre dans la zone a triplé, pour atteindre une vingtaine.

C’est pour échapper à cette concentration militaire près du golfe d’Aden que les pirates ont tendance à porter leurs attaques plus au sud et loin au large dans l’océan Indien, jusqu’aux Seychelles.

M. Bockel a par ailleurs indiqué que les ministres aborderaient aussi le projet de "former un bataillon somalien" pour renforcer l’autorité du gouvernement légal de Sharif Cheikh Ahmed, mais que ceci "dépendrait de l’évolution de la situation sur le terrain".

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE et leurs collègues de la Défense ont d’ailleurs effectivement chargé lundi le diplomate en chef Javier Solana et la Commission européenne d’examiner la mise en oeuvre de ce projet.

En butte à Mogadiscio même aux attaques des groupes islamistes, que les 27 ont de nouveau dénoncées lundi, les autorités fédérales somaliennes ne contrôlent qu’une petite partie du territoire, ce qui contribue à l’impunité des pirates.

_______________________ 2 – Romandie News (Suisse) avec AFP

Piraterie en Somalie: armer les navires n’est pas une solution

Confier des armes aux équipages pour riposter aux attaques ou embarquer des personnels de sécurité armés ne ferait qu’accroître les risques de violence et soulèverait un problème juridique, ont estimé lundi des experts lors d’une conférence en Malaisie sur la piraterie maritime en Somalie.

Privilégier une approche "agressive" risquerait d’entraîner une "course aux armes", ont estimé des experts réunis pendant deux jours à Kuala Lumpur, pour qui des méthodes telles que canons à eau et barrières électriques sont préférables.

"Nous sommes contre le fait de confier des armes aux équipages pour lutter contre les attaques de pirates. Nous sommes également opposés à l’embarquement de gardes privés armés", a déclaré Pottengal Mukundan, directeur du Bureau maritime international (BMI) basé à Londres.

"Nous pensons que cela serait contre-productif", a ajouté M. Mukundan pour qui les "pirates seront alors équipés d’armes plus sophistiquées".

La Somalie a quant à elle appelé la communauté internationale à l’aider à se doter d’une flotte de garde-côtes capable de traquer les pirates.

"La Somalie a besoin d’une flotte de garde-côtes plus efficace pour protéger ses eaux, ses pêcheurs et les navires étrangers contre les pirates car la force navale internationale n’est pas suffisante", a déclaré le vice-Premier ministre somalien Abdirahman Aden Ibbi, dans un discours lu par Nur Mohamed Mohamoud, responsable de l’agence nationale de sécurité somalienne.

"Nous savons où ils (les pirates) se cachent. Nous demandons à la communauté internationale de nous aider à combattre la piraterie", a-t-il ajouté, soulignant cependant que le régime de Mogadiscio, menacé par les insurgés islamistes, ne pourra pas éradiquer la piraterie tant qu’il est confronté aux risque d’instabilité et à un manque de ressources.

Le ministre de la sécurité de l’Etat du Puntland, l’un des fiefs des pirates, Abdullah Said Samatar, a également salué la mission de la force navale internationale mais a écarté l’envoi d’une force militaire internationale pour traquer les pirates à terre. "A terre, nous ne voulons que les forces locales. Des forces étrangères ne pourraient distinguer entre pêcheurs et pirates".

Selon le BMI, dont le Centre anti-piraterie est basé à Kuala Lumpur, les attaques de pirates au large de la Somalie ont décuplé au cours du premier trimestre 2009 par rapport à la même période de 2008, passant de 6 à 61.

Au total, 114 tentatives d’attaques se sont produites au large de la Somalie deuis le début 2009 et 29 navires ont été capturés.

Des bâtiments de l’Union européenne, de l’Otan et de coalitions sous autorité américaine, ont été très actifs récemment, soit pour déjouer des captures soit pour arrêter de présumés pirates.

Mais Pour Richard Farrington, chef d’état-major de l’opération navale européenne Atalante, si 25 navires militaires patrouillent actuellement dans la région, il en faudrait 60 dans le Golf d’Aden et 150 au large de la Somalie pour véritablement taiter le problème.

La conférence qui se poursuit mardi doit également aborder la question controversée du financement des dépenses liées aux opérations de lutte contre la piraterie ou encore celle du sort des pirates arrêtés en mer

_______________________________ 1 – Le bien public (Dijon)

La piraterie aiguise l’appétit des sociétés militaires privées

La piraterie, phénomène exponentiel au large des côtes somaliennes, aiguise l’appétit des Sociétés militaires privées (SMP) qui y voient un marché prometteur, en dépit de l’opposition des armateurs à toute « privatisation » de la sécurité maritime.

A Paris, l’état-major des armées a dénombré, à partir de sources civiles et militaires, 165 attaques de pirates somaliens dans le Golfe d’Aden et l’océan Indien et 43 navires capturés en 2008.

En dépit du déploiement d’une impressionnante flottille de bâtiments de guerre dans la région, le phénomène s’est encore accéléré en 2009 : depuis le 1er janvier, 111 attaques ont été recensées dont 24 réussies. Treize navires marchands sont aux mains des pirates somaliens à l’heure actuelle. La navigation commerciale est toujours plus hasardeuse dans cette région, du moins pour ceux qui ignorent les recommandations et se tiennent à l’écart de la protection militaire.

D’où la tentation d’un recours aux SMP. Certains armateurs ont sauté le pas. Ainsi, fin avril, des gardes privés israéliens postés à bord d’un navire de croisière italien, le Melody, ont ouvert le feu sur des pirates qu’ils sont parvenus à repousser.

Dans un rapport adopté jeudi par la Commission de la défense de l’assemblée nationale, le député (UMP) du Finistère Christian Ménard avertit cependant : « Une surenchère d’armement et de violence » pourrait transformer les océans en ‘Far West’ ». « Par principe, les armateurs préfèrent bien sûr une solution intégralement publique et, en conséquence, gratuite », note-t-il, mais « face à la dangerosité de certaines zones, ils pourraient être tentés de recourir à des agences de protection privée ».

Le député juge lui-même que l’escorte de porte-containers ou de bateaux de croisière serait « intéressante ». Il évoque aussi « la présence d’un conseiller sécurité à bord des bâtiments » ou même « l’embarquement de gardes armés ». Toutefois, avant d’envisager de recourir aux SMP, la France devrait selon lui « définir un cadre juridique » pour ces sociétés et les soumettre à « agrément ».

« Des vendeurs de sureté »

Armateurs de France – organisation qui représente l’ensemble des armements français à l’exception de la pêche – a de nouveau rejeté jeudi l’idée d’embarquer des « milices privées à bord de navires marchands ». « A la recherche de nouveaux marchés juteux, les ‘vendeurs de sûreté’ tentent d’approcher les compagnies maritimes par tous les moyens », dénonce cette organisation.

Mais n’en déplaise aux armateurs, les SMP américaines, britanniques ou israéliennes sont déjà sur le pied de guerre.

Se démarquant des SMP, une société française de services maritimes, V. Navy, filiale d’un groupe gestionnaire d’un millier de navires marchands à travers le monde, soumet à la Commission européenne une solution qui se veut globale. Il s’agirait de créer un centre de formation de garde-côtes somaliens à Djibouti et de mettre à disposition de ce « corps de fonctionnaires » une demi-douzaine de bateaux spécialement aménagés, un marché d’une centaine de millions d’euros.