24/05/09 (B500) C’est jeudi prochain, le 28 mai, que la Cour d’Appel de Versailles devrait rendre son verdict. Hassan Saïd, dit « Madobeh » et Djama Souleiman, dit « Grandes oreilles » devraient être fixées sur leur sort. (ARDHD)

Condamnés en premier instance à de la prison ferme pour subornation de témoins, Hassan Saïd et Djama Souleiman, bien qu’ayant toujours refusé de se présenter devant la Justice françaises, tant durant l’instruction, que pendant leurs procés, ont fait appel de cette décision.

Le procès en Appel s’est aussi déroulé en leur absence à Versailles.


caricature Roger Picon

A l’ouverture du procès, le Procureur de la République français n’a pas manqué de rappeler qu’ils étaient des délinquants en fuite puisqu’ils ne s’étaient jamais rendus à aucune convocation.

Un réquisitoire du parquet très clément

La décision de la Cour d’Appel est très attendue, tant par Mme Borrel et ses enfants que par les témoins Ali Iftin et Mohamed Saleh Alhoumekani, qu’Hassan Saïd et Djama Souleiman ont tenté respectivement de suborner. Ont-ils agi sur ordre de Guelleh ? C’est le plus probable, mais la question n’a pas été posée ..

Comme il l’a fait en première instance, le parquet a de nouveau requis des peines de prison avec sursis. Les juges de premier niveau avaient été au-delà des réquisitions du Parquet en prononçant des peines de prison ferme.

Cette fois, les juges de la Cour d’Appel suivront-ils les réquisitions « très modérées » du Parquet, dont on ne peut pas exclure une pression politique pour raisons d’Etat ou jugeront-ils les faits avec toute leur gravité.

Rappelons qu’en arrière plan, il y a une instruction pour l’assassinat d’un magistrat français en exercice à Djibouti : le Juge Bernard Borrel.

Un acquittement ou une peine de prison avec sursis, pourrait être considéré par les observateurs, comme une mesure de clémence, dans le seul but de pacifier les relations diplomatiques avec Djibouti.

Des pressions au plus haut niveau de l’Etat français

Peu avant le procès, des révélations avaient permis d’apprendre que l’analyse de documents en provenance de la cellule africaine de l’Elysée, démontrait une implication des plus hautes autorités françaises pour protéger Guelleh d’une possible mise en cause dans l’assassinat du Juge français. Ce qui, au passage, laisse supposer que l’affaire n’est pas que Djibouto-djiboutienne, mais bien franco-djiboutienne …

L’implication de Me Martinet plus importante ?

Cela avait permis de relever d’un cran, l’intervention de Me Martinet, alors que ce dernier avait tenté de la minimiser et de limiter son action à une mise en contact entre Ali Iftin, Hassan Saïd et un notaire de la place. Pourrait-il faire l’objet d’une nouvelle instruction ? Cependant, comme il est devenu citoyen djiboutien depuis, il pourra toujours se contenter de faire un bras d’honneur à la Justice française comme l’ont fait Hassan Saïd et Djama Souleiman ? Mais les portes de l’Europe lui seraient fermées …

Un test de la nouvelle politique de l’Elysée ?

Avec un nouveau titulaire à l’Elysée, on peut espérer que la Justice reprendra le pas sur la politique étrangère. Le verdict pourrait-il fournir des éléments de réponse sur les orientations de l’Elysée : continuité ou changement ?

Rappelons que la défense avait sorti l’artillerie lourde en invitant Mme Morrachini à venir témoigner … ce qui lui avait permis de toujours défendre la thèse du suicide, bien qu’elle ait été officiellemnt démentie par le Procureur général de Paris. Mme Morrachini avait plaidé l’intime conviction ! Est-ce pour son intime conviction qu’elle avait été déssaisie du dossier et qu’elle avait reçu un petit message amical de Djama Souleiman qui accompagnait la cassette de reconstitution du crime ?

Des témoins affirment avoir vu Mme Morrachini s’engouffrer, à la sortie du Palais, dans la voiture de Me Spziner dans laquelle avait pris place aussi un haut responsable de la torture et des renseignements djiboutiens : le célèbre Colonel Ladieh.