02/06/09 (B501) Nouvelles de Somalie .. (2 articles en Français)

__________________________ 2 – Afrique en Ligne (Mali)

L’armée kenyane reçoit l’ordre de combattre les groupes armés somaliens

Les forces armées kenyanes ont élevé le niveau d’alerte pour faire face aux groupes armés qui menacent la paix dans le pays, a-t-on appris lundi, de source officielle.

Le Président Mwai Kibaki a indiqué lundi, lors de la célébration du 46e anniversaire de l’accession du pays à la souveraineté internationale, que l’armée a reçu l’instruction de faire face, avec la plus grande fermeté, à toute menace de la sécurité du pays, qu’elle soit d’origine interne ou externe.

"Je suis très préoccupé par la menace que constituent les bandes armées, les groupes d’autodéfense. Nos forces de sécurité ont reçu l’ordre de combattre avec la plus grande fermeté tous ceux qui menacent la sécurité de notre population", a précisé le Président kenyan, lors de la célébration de la Madaraka.

Le groupe armé somalien AL Shabaab qui contrôle présentement la région située dans le Nord-Est du Kenya a décidé de revendiquer les vastes étendues de terre de cette région et d’imposer la loi islamique sur ce territoire kenyan.

Le Président Kibaki a ajouté que les agressions externes seront combattues avec fermeté et que le territoire kenyan était bien protégé contre ces menaces externes.

Le Kenya qui a été au centre des efforts consentis pour trouver une solution à la crise en Somalie voisine, a donné des indications claires sur son intention d’aider la somalie à faire face aux menaces du groupe AL Shabaab qui attaque ses intérêts.

Le Kenya a eu son autonomie le 1er juin 1963, conduisant à la nomination de Jomo Kenyatta comme Premier ministre jusqu’à l’accession du pays à l’indépendance totale le 12 décembre de la même année, mettant ainsi fin à la colonisation britannique.

Le Président somalien Sheikh Shariff Ahmed a appelé l’armée à aider à combattre Al Shabaab, groupe considéré par les Etats-Unis comme faisant partie de la liste des groupes terroristes qui soutiennent Al Qaeda, le groupe terroriste international.

Le Premier minitre Somalien Omar Abdirashid Sharmake était en négociation avec son homologue kenyan Moses Wetang’ula, le 28 mai, et a invité les autorités de Mogadishio à ouvrir des négociations avec le groupe armé sans écarter l’éventualité d’une action militaire.

M. Wetang’ula a indiqué que son gouvernement apporterait aux autorités somaliennes toute l’assistance dont elles ont besoin pour combattre les groupes armés, précisant que l’instabilité de la Somalie constitue une menace pour l’investissement au Kenya.

__________________________ 1 – AFP

Mogadiscio: cinq morts dans des combats, des centaines d’habitants fuient

De Mustafa HAJI ABDINUR

De violents combats entre forces gouvernementales somaliennes et insurgés islamistes radicaux ont éclaté mardi dans un quartier pauvre et surpeuplé de Mogadiscio, faisant au moins cinq morts et provoquant une nouvelle fois la fuite de centaines d’habitants.

Les combats ont éclaté vers 10H00 (07H00 GMT) dans le district de Dharkinley (sud-ouest), où vivent les habitants les plus déshérités de la capitale, lorsque les forces gouvernementales ont attaqué des positions des insurgés dans le cadre d’une contre-offensive pour reprendre le contrôle de la ville.

Au fil de la journée, "les combats ont augmenté d’intensité et se sont étendus à plusieurs endroits du district de Dharkinley", a déclaré à la presse un officier de la police, Abdullahi Ahmed.

"Un soldat a été tué lors de l’assaut d’un poste de police (jusque là tenu par les insurgés) et ils (les soldats) ont tué un combattant", a-t-il ajouté.

Selon des témoins, trois civils ont également été abattus.

"Il y a eu trois civils de pris dans les tirs près du poste de police. Ils sont morts et huit autres ont été blessés", a raconté à l’AFP un habitant local, Sufi Nur, confirmant que les forces gouvernementales avaient repris le contrôle du bâtiment.

Lundi, les forces gouvernementales avaient déjà attaqué plusieurs positions ennemies dans le nord de la capitale, ravagée par la guerre civile depuis 1991.

"Il y a eu des mouvements militaires dans notre quartier ces derniers jours et ce (mardi) matin, des affrontements violents ont éclaté. Tout le monde fuit parce que (les belligérants) ont recours aux mitrailleuses lourdes et aux tirs de mortier", a raconté un habitant de Dharkinley, Mohamed Ibrahim.

"Ce district était assez calme ces derniers temps, il hébergeait même de nombreux habitants qui avaient fui d’autres quartiers. Mais aujourd’hui, c’est à notre tour de fuir", a raconté un autre résident, Abdi Nure.

Les habitants fuyant Dharkinley se rendaient en majorité vers la localité d’Afgoye, à 20 km à l’ouest de Mogadiscio, où les conditions de vie sont déjà extrêment compliquées.

"Environ 400.000 déplacés par les années de conflit sont désormais réfugiés à Afgoye. Une grande partie des quelque 70.000 personnes ayant fui la capitale ces dernières semaines vit à Afgoye", a indiqué l’organisation non gouvernementale Oxfam dans un communiqué.

"Les conditions de vie à Afgoye sont parmi les pires que j’ai jamais vues. Des milliers de personnes n’ont absolument aucun abri pour dormir ou se protéger d’une chaleur brûlante et des fortes pluies", a déploré le coordinateur humanitaire d’Oxfam pour la Somalie, Hassan Noor.

"La guerre, la sécheresse et la malnutrition enfoncent la Somalie vers une catastrophe encore pire. Plus de trois millions de Somaliens ont besoin d’une aide d’urgence", a-t-il prévenu.

Le 7 mai, les insurgés avaient lancé à Mogadiscio une offensive sans précédent, menée par les islamistes extrémistes des shebab et la milice Hezb al-Islamiya, pour renverser le président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier.

Le 22 mai, les forces gouvernementales ont lancé à leur tour une contre-offensive.

La semaine dernière, le président somalien a accusé l’Erythrée d’armer et de financer les insurgés islamistes, qui ont reçu ces derniers mois le renfort de plusieurs centaines de combattants étrangers.

L’Union africaine (UA) a demandé de son côté à l’ONU de prendre des sanctions contre les dirigeants érythréens, qui nient toute participation dans le conflit somalien.