07/06/09 (B502) Nouvelles de Somalie … Toujours des violences. De nombreux morts civils, des dizaines de milliers de personnes déplacées ou en attente de pouvoir se mettre à l’abri. Encore un journaliste victime d’un tireur. (7 articles en Français)

_____________________________ 7 – Le Point avec Reuters

Combats meurtriers en Somalie

Des affrontements entre organisations islamistes rivales ont fait depuis vendredi 123 morts dans le centre de la Somalie, a déclaré samedi Elman, une organisation somalienne de défense des droits de l’homme.

Selon une milice favorable au gouvernement, le chef rebelle Cheikh Hassan Dahir Aoueis a péri dans les combats. La milice d’Aoueis a affirmé que cette information était pure propagande.

Il s’agit de l’une des plus meurtrières flambées de violence depuis le début de l’année dans ce pays de la corne de l’Afrique.

Les combats ont eu lieu dans la ville de Wabho et ont opposé d’une part les milices islamistes Al Chabaab et Hizboul et de l’autre l’organisation islamiste plus modérée Ahla Sounna Waljamaca.

Parmi les morts, selon la milice pro-gouvernementale Alha Sounna, figure le chef d’Hizboul Islam, Aoueis, religieux âgé de 62 ans que les Etats-Unis et les Nations unies accusent d’être lié au réseau Al Qaïda. « Hassan Dahir est mort à El Bour », a assuré à Reuters le porte-parole d’Alha Sounna, Cheikh Abdoullahi Cheikh Abou Youssouf, en faisant allusion à une ville proche de Wabho qui compte un hôpital.

Si elle est confirmée, la disparition d’Aoueis serait un coup dur pour les islamistes en lutte contre le pouvoir somalien et un point à l’actif du gouvernement, qui tentait en vain de nouer un dialogue avec ce religieux.

Pour le porte-parole d’Hizboul Islam en revanche, « Cheikh Hassan est vivant, indemne ». « Il s’agit là de la propagande de nos ennemis, dont nous avons tué hier certains chefs ».

Des habitants de Wabho et un combattant d’Hizboul Islam ont déclaré qu’Aoueis avait bien été blessé et hospitalisé à El Bour. « Je crois que Cheikh Hassan a été atteint par des balles, au dos et aux cuisses », a dit à Reuters le combattant, qui a préféré garder l’anonymat. « Il est peut-être dans un état grave, mais je n’ai pas entendu parler de sa mort », a-t-il ajouté.

Aucun camp ne parvenait à contrôler Wabho samedi, selon les habitants. Une trêve a été décrétée pour permettre la récupération et l’enterrement des corps.

Abdi Cheikh,
version française Eric Faye

_____________________________ 6 – AFP

Un journaliste somalien assassiné à Mogadiscio

Deux hommes masqués ont tué par balles le directeur de l’une des plus grosses radios de Somalie, selon un témoin.

L’homme d’affaires somalien Feysal Ahmed a déclaré dimanche que des hommes armés avaient tiré plusieurs fois dans la poitrine et la tête de Moqtar Mohamed Hirab, directeur de Radio Shabelle, alors qu’il se trouvait devant le magasin de ce témoin situé sur le plus grand marché de Mogadiscio.

Le rédacteur en chef de Radio Shabelle, Abdulrahman Aladala, a ajouté qu’un autre journaliste qui se trouvait avec le directeur avait été gravement blessé et hospitalisé.

Travailler en Somalie est extrêmement dangereux pour les médias. Quatre journalistes somaliens ont été tués depuis le début de l’année, selon Reporters sans frontières (RSF).

_____________________________ 5 – AFP

Morts civils en Somalie: un leader islamiste rejette toute responsabilité

Le principal leader de l’opposition islamiste en Somalie, Cheikh Hassan Dahir Aweys, a accusé dimanche les forces pro-gouvernementales d’être responsables de la mort de civils lors des combats qui ont enflammé la Somalie ces dernières semaines.

« Nous appelons urgemment les troupes étrangères et la direction auto-proclamée de ce pays à cesser les massacres et les déplacements de populations à Mogadiscio », a affirmé à l’AFP par téléphone Cheikh Aweys.

Plus de 300 personnes – pour l’essentiel des combattants, mais également un nombre indéterminé de civils – ont été tuées et plus de 100.000 déplacées depuis la reprise en mai des combats à Mogadiscio et dans le centre de la Somalie entre les forces fidèles au régime et des insurgés islamistes.

« Les groupes de résistance qui sont engagés contre les forces d’occupation font tout leur possible pour éviter les pertes civiles », a poursuivi le dirigeant de la milice islamiste Hezb al-Islamiya, élément central de l’insurrection contre le régime du président somalien Sharif Cheikh Ahmed.

Après des informations diffusées de sources proches du régime affirmant qu’il avait été tué ou sérieusement blessé vendredi dans des combats près de la frontière éthiopienne, Cheikh Aweys a assuré qu’il allait donner une conférence de presse lundi à Mogadiscio.

Le Hezb al-Islamiya est allié avec le mouvement islamiste extrémiste des shebab dans le conflit contre le régime somalien, soutenu par des troupes africaines de maintien de la paix (Amisom).

Aweys et Sharif étaient alliés en 2006 lors de la prise du pouvoir des islamistes en Somalie, avant une intervention des troupes éthiopiennes venues soutenir le gouvernement fédéral de transition.

Sharif Cheikh Ahmed avait ensuite rejoint le processus de réconciliation lancé sous l’égide des Nations unies, tandis que Cheikh Hassan Aweys, revenu l’an dernier d’un exil de deux ans en Erythrée, a toujours refusé ce processsus et exigé le départ des troupes étrangères du pays.

_____________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

Somalie: des combats font 64 morts

Au moins soixante-quatre personnes ont été tuées hier au cours de violents affrontements entre milices pro-gouvernementales et insurgés islamistes dans le centre de la Somalie, selon des témoins et des responsables locaux.

« Nous avons envoyé des équipes pour récupérer les corps dans les zones de combats et elles ont trouvé 28 autres combattants tués lors des affrontements de vendredi », a déclaré samedi à l’AFP Moalim Mohamoud Adan, un chef coutumier local de Guriel, ville située à environ 400 km au nord de Mogadiscio près des zones de combats.

Vendredi soir, des responsables locaux avaient indiqué que déjà au moins 36 personnes avaient été tuées et une soixantaine blessées lors de ces violences pour le contrôle du village de Wabho, situé près de la frontière éthiopienne.
La majorité des victimes étaient des personnes ayant participé aux combats et des badauds dans la zone de Wahbo, a ajouté M. Adan.

Ces affrontements ont opposé des insurgés radicaux shebab et leurs alliés du Hezb al-Islamiya qui ont lancé l’offensive aux miliciens du mouvement religieux Ahlu Sunna wal Jamaa, organisation pro-gouvernementale, qui a proclamé jeudi son soutien au président somalien Sharif Cheikh Ahmed.

Début 2009, Ahlu Sunna wal Jamaa, mouvement religieux affilié à la branche soufie de l’islam en Somalie, a pris les armes pour combattre les shebab dans plusieurs zones proches de l’Ethiopie. Les shebab contrôlent actuellement la totalité du sud et la quasi-totalité du centre de la Somalie.

Muktar Fidow, un porte-parole et responsable militaire d’Ahlu Sunna, a confirmé que les combats avaient été meutriers.

« Plus de vingt corps ont été découverts tôt ce matin, la plupart étaient des combattants et ils ont été enterrés près de Guriel », a-t-il déclaré, contacté sur place par l’AFP.

Mais sur le terrain, la tendance était samedi à l’accalmie.

_____________________________ 3 – MSF

Somalie : soins chirurgicaux aux blessés

Alors que les violences reprennent dans la capitale somalienne, les équipes MSF continuent de dispenser des soins médicaux dans tout le pays.

Dans le district de Daynile, près de Mogadiscio, où MSF soutient un hôpital, les équipes médicales ont soigné 218 personnes blessées par balle ou par éclat d’obus entre le 7 et le 22 mai. Parmi elles, 81 étaient des femmes et des enfants de moins de 14 ans.

Le 14 mai, MSF a été contrainte de fermer pour deux jours son centre de santé de Yaqshid, dans la partie nord de Mogadiscio, afin de s’assurer de la sécurité de son personnel. Le dispensaire MSF a maintenant rouvert ses portes. Depuis le 7 mai, l’équipe y a soigné 14 personnes blessées. Neuf patients présentaient des blessures par balle et les cinq autres des blessures causées par des éclats d’obus.Cinq de ces patients étaient des enfants, dont un bébé de six mois.

Afflux de patients à Lido. Une forte hausse des activités a également été enregistrée dans un autre dispensaire, situé à Lido. Les Somaliens fuient en effet la région et tentent d’échapper aux violences.

L’hôpital de Lido, d’une capacité d’accueil de cinquante lits, est saturé avec en moyenne 120 admissions par semaine. Plus de 1 200 consultations ont été données à des enfants de moins de cinq ans dans la semaine du 11 au 15 mai.


_____________________________ 2 – France 24

Avec les Casques verts, au cœur de la guerre qui secoue Mogadiscio
(Vendredi 05 juin 2009)

La capitale somalienne, Mogadiscio, s’est transformée en champ de bataille entre les insurgés islamistes radicaux et l’armée. La force africaine de paix se trouve souvent au centre des combats. FRANCE 24 a suivi l’un de leur convoi.

Franck BERRUYER , envoyé spécial à Mogadiscio (vidéo)

Tous les jours, les Casques verts africains circulent dans les rues délabrées de Mogadiscio. Un parcours à haut risque dans la capitale somalienne, alors que les insurgés islamistes radicaux gagnent du terrain. Surtout que les forces africaines de paix sont considérées comme des soutiens au pouvoir en place. A ce titre, ses soldats sont devenus une cible privilégiée des attaques.

Ils ont été déployés sur place il y a deux ans. Depuis lors, 43 d’entre eux ont été tués. Et le danger peut venir de n’importe quel coin de rue. Surtout que les convois empruntent les routes les plus stratégiques de la capitale. Sur certaines, plus de 20 bombes artisanales ont explosé depuis le début de l’année.

Dernier rempart

Ces Casques verts sont aussi le dernier rempart du président Sharif Cheikh Ahmed qui ne sort quasiment plus de la Villa Somalia qui surplombe cette ville marquée par vingt ans de guerre.

Les soldats de la force africaine de paix ont également pris le relais des ONG qui ont toutes déserté le pays. Et les besoins sont grands. Ils supervisent les tentes de secours qui servent tant bien que mal de centre de soins d’appoint et assurent le ravitaillement des populations en biens de première nécessité.

Les Nations Unies ont prolongé la mission de ces Casques verts de 8 mois. Et les soldats attendent maintenant que des renforts arrivent. Ils devaient être 8 000, mais ne sont pour l’instant que 4 300.

_____________________________ 1 – Le Figaro

Somalie: 34.000 civils bloqués

Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est alarmé aujourd’hui du sort de quelque 34.000 civils cherchant à fuir la capitale Mogadiscio, en proie aux combats entre forces gouvernementales et milices islamistes.

« Des civils, estimés à 34.000, sont toujours dans la ville à la recherche d’un abri dans des zones plus sûres parce qu’ils n’ont aucun moyen de partir », a déclaré le porte-parole de l’organisation Ron Redmond lors d’un point de presse à Genève.

Ces civils font partie d’un total de 91.000 habitants forcés de quitter leur logement dans la capitale depuis le 8 mai, date à laquelle les insurgés islamistes ont lancé une offensive sans précédent dans la capitale.Pour le HCR, il s’agit d’une « augmentation rapide » du nombre de civils forcés de fuir leur maison depuis cette date.

Sur ces 91.000 civils forcés de quitter leur maison, quelque 25.000 ont réussi à fuir « vers des camps de fortune » déjà surpeuplés d’Afgoye, à 20 km à l’ouest de la capitale, où ils ont grossi les rang des 400.000 déplacés qui y sont déjà abrités, a ajouté M. Redmond.

Plus de 30.000 autres ont par ailleurs fui vers d’autres régions du pays et les pays limitrophes.Au Kenya, le HCR a relevé que le nombre d’arrivées est passé d’une moyenne de 100 personnes par jour à 200 au cours de la semaine écoulée, portant à 297.000 le nombre total de réfugiés somaliens dans le pays.

Depuis le 22 mai, les forces loyales au président Sharif Cheikh Ahmed mènent une contre-offensive en réaction à l’attaque lancée le 7 mai par les islamistes extrémistes des shebab et la milice Hezb al-Islamiya dans la capitale.Plus de 220 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans ces affrontements depuis l’offensive des islamistes.