09/06/09 (B502) Nouvelles de Somalie …. Peu d’informations en réalité sur ce qui se passe véritabelemnt à Mogadiscio et en Somalie. (Notre correspondant – dans un article précédent – imputait la responsabilité de la diminution des informations précises et pertinentes sur la véritable situation en Somalie et à Mogadiscio, à une volonté conjointe de l’ONU, de l’UA, de l’Ethiopie et de leurs alliés occidentaux) (8 articles en Français)

___________________________ 8 – Le Devoir (Ca) avec Reuters

En bref – Somalie: un chef rebelle tombe

Nous n’avons trouvé aucune confirmation dans les autres media que nous consultons habituellement … ?

Le chef rebelle islamiste somalien Cheikh Hassan Dahir Aweys a été tué ou grièvement blessé lors d’affrontements entre mouvements rivaux dans le centre de la Somalie, a déclaré hier un membre de sa famille.

Sa mort serait un revers de taille pour les islamistes en lutte contre le pouvoir somalien et un point à l’actif du gouvernement, qui tentait en vain de nouer un dialogue avec ce religieux âgé de 62 ans. Aweys, que les États-Unis et l’Onu accusent d’être lié au réseau al-Qaïda, est une figure influente parmi les insurgés de Somalie, où il a dirigé plusieurs groupes islamistes.

___________________________ 7 – RSF

Libération du directeur de Universal TV

Reporters sans frontières a appris par son organisation partenaire, l’Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), que Ibrahim Mohamed Ali, directeur de la chaîne de télévision privée Universal TV, avait été relâché par ses ravisseurs, le 7 juin 2009.

Le journaliste avait été enlevé cinq jours plus tôt sur la route reliant Afgoye à Mogadiscio par quatre hommes cagoulés et armés.

__________________________ 6 – JDD

Somalie: Rome veut un gouvernement d’union

Franco Frattini, chef de la diplomatie italienne, a invité mardi la communauté internationale à soutenir les efforts déployés en Somalie en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale, à même de ramener la paix et d’enrayer la multiplication des actes de piraterie, qui a atteint « un point intolérable » dans le golfe d’Aden, a-t-il dit à l’occasion d’une réunion à Rome du Groupe de contact pour la Somalie.

« Nous soutenons par conséquent les efforts déployés par le président Sharif Sheikh Ahmed et le Premier ministre Sharmarke pour former un gouvernement d’union nationale ouvert à toutes les composantes de la société somalienne qui récusent la violence et le terrorisme », a-t-il ajouté.

__________________________ 5 – Nouvel Obs avec AP

Exactions quotidiennes contre la population civile en Somalie, selon le HCR

La situation humanitaire en Somalie s’aggrave où des exactions sont perpétrées quotidiennement contre la population civile, a déclaré mardi à Genève le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

« C’est une situation humanitaire critique », a souligné le porte-parole du HCR William Spindler au cours d’un point de presse à Genève où se trouve le siège de l’agence internationale. Les civils sont confrontés à des bombardements, viols et prises d’otages, a-t-il ajouté. « Nous sommes particulièrement inquiets quant à la façon dont les combats touchent une population qui a déjà enduré plusieurs décennies de guerre », a ajouté M. Spindler.

L’agence onusienne estime que 117.000 personnes ont quitté la capitale somalienne Mogadiscio depuis la reprise des combats de grande ampleur le 8 mai dernier entre insurgés islamistes et gouvernement. Environ 200 personnes, principalement des civils, ont été tués. Les agences d’aide internationale tentent de répondre aux besoins croissants de la population mais leur travail est rendu difficile par la proximité des combats.

Les insurgés ont repris plusieurs points stratégiques de la capitale, mais n’ont pas réussi à s’emparer de l’aéroport ni du palais présidentiel, gardés par des soldats de la force d’interposition de l’Union africaine (UA).

Le Parti islamique et le mouvement al-Shabab, considéré comme proche d’Al-Qaïda, se sont alliés il y a un mois contre le nouveau gouvernement, dirigé par leur ancien allié au sein des Tribunaux islamiques, le président Sheik Sharif Sheik Ahmed, qu’ils considèrent comme un traître.

__________________________ 4 – CyberPress (Ca) avec AFP

Des journalistes de Mogadiscio ont déclenché mardi une grève de protestation contre l’assassinat d’un de leurs collègues dimanche et ont demandé la protection de la communauté internationale face aux menaces dont ils sont les cibles.

«En plus des menaces directes nous visant, nous ne pouvons travailler impartialement en ce moment (…) donc, nous suspendons temporairement nos activités journalistiques», a indiqué un groupe d’une quinzaine de journalistes dans un communiqué distribué lors d’une conférence de presse dans la capitale somalienne.

«Nous sommes contraints d’arrêter de travailler à Mogadiscio pour sauver nos vies», ajoute le communiqué: «nous sommes en danger, nous appelons la communauté internationale à protéger les journalistes somaliens».

Le directeur de la radio somalienne privée Shabelle, Mokhtar Mohamed Hirabe, a été tué par balles dimanche à Mogadiscio, dans le quartier de Bakara où se trouve le grand marché central, contrôlé par les milices islamistes extrémistes des shebab.

Hirabe, 45 ans, est le troisième journaliste de Radio Shabelle visé par une attaque depuis le début 2009 et le deuxième directeur de radio assassiné sur le marché de Bakara.

Directeur de Radio Shabelle depuis 2007 à la suite de l’assassinat de son prédécesseur, Bashir Nur Gedi, il est le cinquième journaliste assassiné en Somalie depuis le 1er janvier.

Avec quatorze journalistes tués depuis 2007, ce pays en guerre civile depuis 1991 est le plus meurtrier d’Afrique pour les médias, selon Reporters sans frontières.

___________________________ 3 – L’Express avec Reuters

Le Haut Commissariat de l’Onu aux réfugiés (HCR) a exhorté la guérilla et l’armée somaliennes à épargner la population de Mogadiscio, cible d’exactions quotidiennes.

 Un insurgé islamiste dans l’enceinte d’un stade à Mogadiscio. Le Haut Commissariat de l’Onu aux réfugiés (HCR) a exhorté la guérilla et l’armée somaliennes à épargner la population de Mogadiscio, cible d’exactions quotidiennes. (Reuters/Ismail Taxta)

Quelque 117.000 civils ont fui la ville depuis le 8 mai, date à laquelle ont éclaté les derniers combats entre extrémistes islamistes et forces gouvernementales, selon l’organisation. Le HCR a recensé 200 morts et 700 blessés, civils pour l’essentiel, au cours du mois écoulé.

« Il s’agit vraiment d’une situation humanitaire très grave, des atrocités sont commises régulièrement, avec des bombardements de civils, des viols à grande échelle et des enlèvements », a déclaré William Spindler, porte-parole du HCR.

« De graves exactions, sources d’énormes souffrances pour la population civile, ont lieu presque quotidiennement », a-t-il dit, estimant que la situation s’aggravait de jour en jour.

« Le HCR exhorte les belligérants à garantir la sécurité de la population civile », a conclu le porte-parole.

Au total, les combats ont coûté la vie à 18.000 civils depuis que les Tribunaux islamiques, chassés de Mogadiscio début 2007 avec l’aide de l’armée éthiopienne, ont repris l’offensive.

___________________________ 2 – Romandie News (Ch) avec AFP

Somalie: le sort des civils dans Mogadiscio est « inacceptable »

Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a qualifié mardi d' »inacceptable » le sort des civils dans la capitale somalienne Mogadiscio, en proie à d’intenses combats entre milices pro-gouvernementales et insurgés islamistes.

« Les parties au conflit (…) combattent sans se préoccuper de la sécurité des civils, en violation claire des principes de droit international humanitaire et des droits de l’homme », a déploré un porte-parole du HCR William Splinder.

« La manière dont les civils sont les victimes de ce conflit est inacceptable », a-t-il déclaré lors d’un point de presse, en dénonçant en particulier les violences sexuelles dont des femmes sont victimes jusque dans ldes lieux de refuge de la capitale.

Ces violences sont « exacerbées par le caractère limité de l’assistance humanitaire disponible », a ajouté le HCR qui a suspendu temporairement sa distribution d’aide à 30.000 personnes dans une localité de la périphérie sud-est de Mogadiscio du fait de « l’intensification » des combats.

Selon l’organisation, qui a appelé les belligérants à « garantir la sécurité des civils », de nombreux habitants de la capitale « cherchant désespérément à fuir sont reclus depuis des jours chez eux sans nourriture ni eau (…), attendant une accalmie des combats pour s’échapper ».

Plus de 117.000 personnes ont été déplacées depuis le déclenchement des combats il y a un mois, selon le HCR.

Les insurgés islamistes ont lancé le 7 mai une offensive sans précédent à Mogadiscio — où le président Sharif est retranché dans le palais présidentiel — et provoqué une contre-offensive du gouvernement depuis le 22 mai.

Soutenues par des soldats de la mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom), les forces gouvernementales affirment avoir regagné du terrain dans la capitale.

___________________________ 1 – Paris Match

LES SAIGNEURS DE LA GUERRE RÈGNENT SUR MOGADISCIO

Ils sont en sandales ou en rangers, en uniforme ou en pagne. Leur mitrailleuse a connu des jours meilleurs mais leurs munitions sont neuves et mortelles. Sans réelle stratégie ­apparente, les hommes du gouvernement somalien tentent de défendre les derniers ­pâtés de maison qu’ils contrôlent encore. ­Depuis début mai, Mogadiscio s’enfonce dans la violence. Les combats ont fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés.

Les insurgés fondamentalistes mènent une offensive sans précédent contre le gouvernement du président cheikh Sharif Cheikh Ahmed. Reconnu par l’Onu et protégé par les troupes de l’Union ­africaine, il n’a de fait aucun pouvoir sur son propre territoire, et reste retranché dans le palais présidentiel. Face à lui, une étrange insurrection constituée de groupes islamistes, de chefs de guerre et d’opportunistes, unis par quelques revendications communes : l’application stricte de la charia, la loi islamique, et le départ des troupes étrangères. Mogadiscio est chaos debout.

De notre envoyé spécial à Mogadiscio Matthias Bruggmann – Paris Match

La démocratie, c’est quand un homme peut forniquer dans la rue. Il peut se balader nu et forniquer avec d’autres hommes. » Ahmed est sûr de son fait. Avant, dans une autre vie, ce père de famille était enseignant dans une madrasa, une école coranique. Puis il a rejoint Al-Chabab, mouvement islamiste radical somalien, placé par les Etats-Unis dans la liste des groupes soutenant le terrorisme. Aujourd’hui, les combattants fondamentalistes contrôlent presque tout Mogadiscio, après trois semaines d’offensive sans précédent contre le gouvernement. A 34 ans, Ahmed se retrouve émir et commande à une dizaine d’hommes.

Il défend le marché de Bakara, le poumon économique de Mogadiscio. Entre deux gorgées de café très sucré, il m’explique pourquoi il se bat « contre la démocratie » : « Un gouvernement qui confisque les ­maisons, qui peut arrêter qui il veut, faire ce qu’il veut. C’est ça que ça veut dire, la démocratie. L’islam l’interdit. C’est tout ce qu’on déteste. »

A Mogadiscio, la démocratie est un très lointain concept. La paix aussi, après vingt ans de dictature, presque autant de guerre ­civile, puis, en 2006, l’invasion de l’armée éthiopienne. Depuis début mai, la population civile est prise au piège des combats qui opposent les forces du gouvernement de transition, soutenues par la ­Mission de l’Union africaine en ­Somalie (Amisom), aux insurgés de deux groupes fondamentalistes, Al-Chabab Al-Mujahideen (Les jeunes prêts à se sacrifier) et ­Hizbul Islam (Parti islamique).

Les refugiés mangent des herbes cueillies dans la brousse

Pour échapper aux bombes, aux tirs de mortier et aux balles perdues, les habitants de Mogadiscio fuient : le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) compte ­plusieurs centaines de milliers de déplacés, dont 67 000 durant les ­dernières semaines. Les réfugiés s’installent en périphérie de la ville, dans des campements. Le plus grand, à une vingtaine de kilo­mètres de Mogadiscio, près de la bourgade d’Afgooye, est tenu par trois femmes : Hawa Abdi, médecin formée par les Soviétiques, et ses deux filles, Deqo et Amina.

Depuis la ­reprise des combats, le camp a vu débarquer 15 000 nouveaux arrivants, surtout des femmes et des enfants. Les conditions de vie sont plus que précaires sous les abris de bâche, mais la zone est relativement sûre. Sauf pour les Occidentaux : c’est après avoir visité le camp qu’une journaliste canadienne, Amanda Lindhout, et un photographe australien, Nigel Brennan, ont été enlevés en août dernier. Ils sont toujours retenus prisonniers.

Le camp reçoit 500 patients par jour, en majorité des enfants dénutris, malades, mourants. Dès l’aube, une longue file d’attente serpente devant la clinique. Pendant que Deqo ausculte un bébé, un vieil homme armé d’une kalachnikov garde la porte, pour repousser les parents désespérés qui voudraient passer de force. Ici on manque de tout : de lits pour soigner les ­malades, de matelas, d’eau, de ­médicaments. Le Programme ­alimentaire mondial a six semaines de retard sur ses livraisons. Les ­réfugiés mangent des herbes cueillies dans la brousse, au risque de s’empoisonner.

A Mogadiscio, seuls quelques pâtés de maison échappent encore aux insurgés, notamment la Villa Somalia, le palais présidentiel, en haut de la ville. Le gouvernement s’y est retranché, sous la garde ­rapprochée du contingent ougandais de l’Union africaine. Des obus de mortier tombent alentour par salves irrégulières. Les rebelles sont à quelques centaines de ­mètres.

Il y a deux ans à peine, le président cheikh ­Sharif Cheikh Ahmed et cheikh Hassan ­Dahir Aweys, l’un des chefs des combattants islamistes, étaient alliés. Les voilà aujourd’hui ennemis. Omar ­Abdirachid Ali Charmake, le Premier ministre, n’a pas de mots assez durs contre les insurgés : « Des ­tenants d’un système colonial qui, au nom de l’islam, viennent des Etats-Unis, d’Asie, et veulent avoir leur mot à dire ici. » Le président cheikh Sharif va plus loin : il agite carrément l’épouvantail Al-Qaida.

Dans les rues de Mogadiscio, derrière les façades criblées de balles, la réalité est évidemment plus complexe. Le mouvement est scindé en une multitude de petites unités indépendantes, certaines plus radicales que d’autres, dont la somme contrôle la ville. Une armée de petits chefs islamistes aux ­motivations très diverses, du fondamentalisme au banditisme à peine teinté d’idéologie en passant par le désir de revanche contre le président Sharif. Dans un tel flou, difficile d’identifier et de rencontrer des dirigeants. J’y parviens après de longues négociations, et sous conditions : un lieu neutre, pas d’interprète, pas de photos.

Tout ne va pas mal à Mogadiscio

Ils se font appeler cheikh Abukar Abu Saïd et cheikh Abu Hamza. L’un a une vingtaine d’années, de grosses lunettes et une casquette de base-ball vissée sur la tête. L’autre, plus sec et moins loquace, garde le visage masqué. « Cheikh Sharif proclame qu’il est le président, mais il contrôle deux kilomètres carrés. Et encore, grâce à une armée étrangère ! C’est un homme malade, un pion des Occidentaux. »

Eux se revendiquent « nationalistes et islamistes » : « Comme 100 % des Somaliens sont musulmans, nous voulons qu’ils vivent sous la charia, la vraie, pas celle que Sharif fait semblant de mettre en place. » Cheikh Abukar Abu Saïd et cheikh Abu Hamza n’aiment pas les étrangers, même s’ils font une exception pour les Frères musulmans qui se battent à leurs côtés, à condition qu’ils rentrent chez eux une fois les combats terminés. « Nous n’avons rien contre l’Occident en général, ni contre un pays en particulier. Mais ceux qui soutiennent nos ­ennemis deviennent nos ennemis. »

Tout ne va pas mal à Mogadiscio.

Le business marche. Certes, les ­dépenses de sécurité (l’entretien d’une milice privée et son approvisionnement en armes, nourriture et qat, cet euphorisant similaire à la coca, importé d’Ethiopie et du ­Kenya par petits avions) représentent la moitié des frais de toute entreprise. Mais c’est peu cher payé dans un pays où il n’y pas d’Etat, donc pas d’impôts, ni de régulation, ni de contrôles. De là à conclure que les milieux d’affaires financeraient le chaos… Les chaussées défoncées sont colmatées avec du sable, faute de bitume, mais le marché des télécoms est florissant. La téléphonie mobile est indispensable pour ­rester en contact avec les membres de la diaspora.

Survivre dans le jeu politique somalien demande une certaine souplesse intellectuelle et idéologique. Siad Yussuf Inda’ade en est un exemple. D’abord, la question rituelle : « Tu es musulman ? ». Ma réponse négative ne suscite qu’un haussement d’épaules. Cet influent seigneur de guerre a été ministre de la Défense sous les Tribunaux islamiques, puis s’est battu du côté des insurgés.

« C’est moi qui ai créé les Chabab, dit-il. Dans les années 90, on se battait à la frontière éthiopienne, notre groupe s’appelait Al-Ittihad. Une partie d’entre nous a renoncé à la lutte armée et s’est ­lancée dans les affaires. Une autre a voulu continuer.

C’est devenu Al-Chabab. » Siad Yussuf Inda’ade vient de se rallier au gouvernement de transition et de rompre avec les insurgés. « Je me suis rendu compte que certains avaient un objectif ­secret », explique-t-il. Il veut parler d’Al-Qaida, bien sûr. Les soupçons de liens avec l’organisation terroriste remontent bien avant la création d’Al-Chabab : Al-Ittihad, le groupe dont Siad Yussuf faisait partie, a été accusé d’avoir apporté une aide logistique aux attentats perpétrés par Al-Qaida à Nairobi en 1998 et à Mombassa en 2002.

Mais ça, Siad Yussuf oublie de le dire… A l’extérieur, un de ses gardes du corps plaisante : « Si la situation politique reste aussi mauvaise, je pars d’ici et je deviens pirate. »

_______________________ Encadré

La Somalie, pays sans état

Par Ghislaine Ribeyre

En 1991, après vingt-deux ans de dictature sous le joug du général Siyad Barre, le pays bascule dans la guerre civile. De novembre 1991 à mars 1992, les combats entre factions font 50 000 morts et la famine emporte 300 000 personnes.

En décembre 1992, dans le cadre de l’opération militaro-humanitaire « Restore Hope », 28 000 soldats américains débarquent. Ils seront relayés par des Casques bleus. L’opération, ressentie comme une occupation par la population, est un fiasco absolu. La guerre civile reprend de plus belle. En 2006, l’Union des tribunaux islamiques, une coalition de milices religieuses, l’emporte sur l’Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme, qui réunit des chefs de guerre soutenus par les Etats-Unis.

Le régime, codirigé par cheikh Sharif Cheikh Ahmed et cheikh Hassan Dahir Aweys, fait régner la loi islamique mais offre au pays quelques mois de calme. Les Tribunaux islamiques sont à leur tour renversés en décembre 2006, quand l’armée éthiopienne envahit la Somalie.

L’opération est soutenue par les Etats-Unis, au nom de la lutte contre le terrorisme. Cheikh ­Sharif et cheikh Hassan entrent en résistance. Mais cheikh Sharif, plus modéré, choisit la voie du compromis. Avec l’aval de l’Ethiopie, il est élu en janvier 2009 à la tête du Gouvernement fédéral de transition (TFG), reconnu par la communauté ­internationale mais impuissant sur son propre territoire.