16/06/09 (B503) FreeDjibouti -> La réticence de lopposition et la question de la démocratie en Afrique.
Par FreeDjibouti
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Plus quune panacée, la démocratisation mal organisée constitue, autant que les partis uniques, un danger pour lAfrique. La trilogie, démocratie = liberté, élection, développement ressemble plutôt à une boîte de pandores ouverte par loccident devant ses anciennes colonies.
La démocratisation normative établie dans les Etats africains semble une chimère face, aux violations et modifications constitutionnelles à répétitions, aux contestations post électorales, aux violations de la norme, et aux détournements du bien public, semblant saper à jamais les bases indispensables du développement et, rendant lavènement de lEtat de droit et du développement comme un puits sans fond que, sans doute les sociétés africaines natteindront jamais.
En réalité, la seule différence entre lépoque du parti unique et lactuelle est lexistence dune opposition, cantonnée dans un rôle de faire valoir et de victime, sans moyen dexercer son rôle ou de saffirmer.
Entre les conflits ethniques exacerbés, les différends frontaliers sans raison, les conflits politiques, lAfrique narrive pas à jouer le jeu de la démocratie ou plutôt, inaugure lère de « démocratie bancale ».
Une classe politique dominante, sans foi ni loi généralement issue du parti unique (Djibouti, Gabon, Tunisie, Guinée, Congo ), des « intellectuels incultes qui narrivent pas à assimiler que la démocratie est dabord le respect des idées et opinions de lautre, la libre organisation des élections et le respect des urnes, laccès à léducation et aux soins, le libre commerce.
Ce respect des résultats des urnes qui assure lessor des sociétés et des nations.
La démocratie ne serait-elle pas ce grand « Monopoly » dont la règle est le respect du jeu. Respect du jeu dont on peut sinspirer au USA. En 2000, malgré les fraudes avérées ou pas, le candidat démocrate Gore na pas déclenché une rébellion ou une guerre civile. Le président démocrate sortant, Clinton na pas tripatouillé lorganisation ni les résultats à lavantage de son parti. Il était pourtant le grand patron de ladministration. Mr Gore malgré sa frustration sest retiré de la course et a salué son adversaire. Et cela, cest la démocratie.
En Afrique, les mandats présidentiels quoique limités, sont régulièrement et à lapproche des échéances modifiés, faussant dès le départ les règles du jeu électoral. (Cest ce qui attend le peuple djiboutien lors des élections présidentielles de 2011). Alors que sous dautres cieux, lalternance et la liberté du suffrage sont assurées pour tous. A Djibouti, les électeurs sont empêchés dexprimer leur suffrage, laccès à certaines circonscription est interdit aux candidats, les temps dantenne aux medias tronqués, les listes électorales truquées et les résultats manipulés avant même les dépouillements. A chaque consultation, le résultat est connu davance car les résultats pipés.
La méfiance de la classe politique en Afrique, nest que la conséquence de ces maux qui rongent les Etats africains et qui, sempirent avec le semblant de démocratie qui engendre des vainqueurs tricheurs et des vaincus aigris.
Aucun développement nest possible tant que les règles de laccession au pouvoir ne sont pas claires et, respectées puisque lorsquon arrive au pouvoir par la force ou la fraude, lobjectif premier nest pas de jeter les bases dun développement durable mais de senrichir le plus vite possible avant quun autre ne vous destitue.
Or, le développement de lAfrique ne passera pas par laide au développement ou la coopération mais, par leffort des enfants de lAfrique et la volonté des dirigeants africains.
La réticence de lopposition djiboutienne face à la mise en uvre dune coalition ou de se rassembler derrière un leadership soulève cette question dont lopposition doit avoir le courage de débattre.
La démocratie voulue à Djibouti doit-elle être le schéma de « démocratie bancale » ou, des « Etats de droit infirmes » qui naissent sur le Continent ou, devons-nous faire preuve, pour une fois, dintelligence en reconnaissant que la démocratie nest pas un texte que lon lit et applique mais, question déducation et de volonté et surtout de respect de lautre.
Tant lONU que, lUnion européenne qui continue sa coopération avec Djibouti pour cause de « position stratégique » se doivent aussi de méditer le cas djiboutien pour inaugurer de nouvelles règles du jeu démocratiques :
RESPECTER LE MANDAT CONSTITUTIONNEL, RESPECTER LE CODE ELECTORAL ET LA LIBERTE DE PENSEE ET QUE TOUT CONTREVENANT SOIT BANNI.
Si cette communauté des Nations intervient au Kosovo, en Irak et en Haïti au nom de ces principes démocratiques, pourquoi pas lAfrique et en particulier Djibouti que tous prétendent vouloir aider ?