08/07/09 (B506-B) Point de vue : L’isolement de Guelleh sur le plan politique est total. (Ragab Shaban)

Et pourtant rien ne lui échappe de ce qui se passe au pays : il contrôle tout ; il prépare déjà sa réélection pour Avril 2011.

Mais cette fois-ci les messages de soutien n’arrivent que e Detroit (USA), d’Hargeisa, de Gabile (Somaliland), de Bossaso (Puntland) et de Dire-Dawa (Éthiopie), sa ville natale. Un point c’est tout.

Aucun message sincère d’appui ne lui a été envoyé de l’intérieur de la République de Djibouti ou de la Diaspora … On peut même affirmer que la majorité des Députés sont contre l’amendement de la Constitution qui permettrait à IOG de briguer un 3ème mandat et ensuite une présidence à vie.

Donc Guelleh est confronté à ce fiasco politique et à une très forte majorité silencieuse constituée par les Afar, les Gadabourci, les Issak, les Arabes et voir même certains Issas.

L’affaire Boreh n’a fait que creuser le fossé entre IOG et la tribu Odahgob dont l’homme d’affaires est issu et qui est majoritaire dans le pays.

Guelleh espère renforcer son emprise sur son ethnie Issa en faisant une tournée dans le sud du pays (à majorité Issa) et il a craché son venin: «  LE PAYS APPARTIENT AUX ISSAS« ….. Aussitôt les Issas du Quartier 6 ont attaqué et incendié des maisons habitées par des Issak et des Gadaboursis dans les Quartiers 3 et 5. Guelleh détourne des projets qui étaient prévus pour le nord du pays (zone Afar) afin de les réaliser au sud chez les Issas : plantation de palmiers-dattiers, implantation d’une cimenterie, d’une fabrique de carrelages et la construction d’un grand hôpital de 300 lits à Arta, petit village Issa où il n’y a que 100 maisons et la base française des commandos marine.

La guerre économique

L’embargo contres les deux cercles Afars du nord continue. Sur le plan économique, la « république Issa » ne sait plus sur quel pied danser ? Les pays du Golfe (Émirat, Koweït, Qatar…) ont gelé leurs investissements après avoir constaté plusieurs détournements de fonds dans les comptabilités des Ports de Djibouti et de Doraleh.

A Djibouti tout le monde pense que M; Boreh a beaucoup d’influence dans ces pays arabes. Il faut signaler au passage que Boreh ex-ami et ex-confident du couple présidentiel, partage son exil entre les Émirats, Londres et la France. Tous ses biens ont été saisis à Djibouti sur ordre d’Odette Haid, qui se veut être la Princesse de Djibouti.

Personne ne connaît les véritables raisons qui ont conduit Boreh à l’exil.

Depuis 1997, année de l’Indépendance, les investisseurs français se font toujours attendre.

De nombreuses sociétés, type « écran« appartenant a des Italiens, des Libanais, des Iraniens, ont pignon sur rue, dans la zone franche. Combien de ces entreprises ne servent qu’à blanchir de l’argent sale. Le pays n’en retire aucun bénéfice et il s’enfonce un peu plus chaque jour.

Le taux de chômage, chez les jeunes Djiboutiens et en particulier les diplômés augmente chaque année. Certes, nous avons une Université uniquement pour le prestige d’IOG, car c’est une Université qui forme uniquement des futurs chômeurs et par voie de conséquence le risque qu’ils deviennent des délinquants.

Les quelques emplois crées sont réservés uniquement pour les parents, les cousins de la famille régnante. La fonction publique est devenue tellement pléthorique que le Trésor peine à payer les salaires. Nous avons la pression fiscale qui est l’une des plus fortes du monde et elle augmente chaque année. Par exemple,
– il faut apposer un timbre fiscal sur chaque imprimé administratif, sur chaque facture,
– il faut payer la TVA 7% et la TIC
– 33% pour l’entretien des fosses sceptiques,

L’entretien et la location des compteurs d’eau et d’électricité augmentent.

Idem pour les patentes avec le paiement de deux années d avance.

L’admission à l’hôpital publique est facturée 15.000 FDj, plus les consultations et les médicaments payants dans les dispensaires urbains.

Le délestage électrique n’a jamais cessé depuis 1994 avec un pic très élevé tous les étés quand il fait 43°C et plus à l’ombre, plus des coupures d’eau.

La pauvreté touche plus de la moitié de la population djiboutienne, sans parler des réfugies éthiopiens, somaliens, érythréens qui ont fui la misère chez eux. Un tableau socio-économique sombre, des frontières ouvertes avec un afflux de réfugiés, voleurs, filles de joie ramenant en cadeau le VIH. Un citoyen sur trois est un réfugié. Il y aurait un malade atteint du Sida dans chaque famille djiboutienne.

Le taux de corruption des fonctionnaires est le plus élevé en Afrique. La corruption touche toute l’administration, du haut de la pyramide jusqu’à la base.

IOG gouverne avec son épouse sans partage, sans foi ni loi…….. Il exacerbe les haines tribales, pour se maintenir au pouvoir. Tous les moyens leur sont bons pour s’accrocher au pouvoir : assassinats, empoisonnements, corruptions…..

L’assassinat du Juge Bernard Borrel, la justice, le TPI, le mandat contre le Président soudanais : tous ces faits ont rendu IOG de plus en plus nerveux. Résultat il abandonne la gestion du pays et le laisse à son triste sort.

Sans justice, qui fait quoi et qui commande qui ???

IOG se jette de plus en plus vers le Sud du pays, cherchant un soutien chez les Issas. Il voudraient « somaliser » le pays. Il fait des appels du pied au Somaliland, allant même jusqu’à reconnaître cette « République «  ce que refuse la Communauté Internationale.

IOG a offert au Somaliland, beaucoup d’équipements qui appartenaient à Djibouti, tels que des matériels de télécommunication, de santé et aussi des engins lourds pour la construction de route. Avec cela, il espère que les voisins se porteront à son secours le jour où il sera vraiment en difficulté.

Folie de grandeur d’un dictateur ?

Il faut rappeler au passage qu’IOG était le Chef de la Sécurité en 1977. Beaucoup d’Issak ont été massacrés sur ses ordres et en 1990 ce fut le tour des Gadabourcis.

Le conflit avec le voisin érythréen le pousse aussi à chercher le soutien du Somaliland, après que la France ait refusé d’intervenir militairement et que l’Éthiopie soit restée bien silencieuse sur le sujet.

Beaucoup de militaires d’origine Afars et d’autres ethnies aussi, ont déserté pour rejoindre le front Afar du nord du pays. De toutes les façons les Afars a l’unanimité soutiennent maintenant l’Érythrée. Le front Afar est toujours en guerre au nord contre l’armée d’IOG.

Des accrochages ont eu lieu tous les jours. Les pêcheurs Afar Djiboutiens confirment ces engagements et affirment entendre des tirs tous les soirs, y compris de canons.

Pour la première fois un Issa Odahgob, en la personne d’Abdourahman Boreh, homme d affaires, très lié avec les Émirats, pourrait financer le front Afar et déclarer la guerre à IOG et à son épouse.

Tout va mal pour le dictateur et son épouse !

Ils sont tombés dans le piège : celui de la politique du 19 mars 1967 qui avait pour objectif de chercher à dominer ou plutôt à coloniser les Afar en les écartant du débat politique et en les opposant aux autres ethnies. IOG n’a jamais appliqué les accords passés entre Gouled et le FRUD en 1993.

Il refuse toujours de partager le pouvoir avec les Afar et il gouverne (si tant est que l’on puisse employer ce mot désormais) en violation des promesses qu’il leur avait fait

1- Le premier ministre n’est pas le Chef du Gouvernement
2- la décentralisation reste un mot vide
3- aucun investissement pour le nord
4- refus d’octroyer des budgets aux deux cercles du nord.
5- aucun pouvoir attribués aux Mairies, qui sont toujours dirigées depuis la Présidence….

Cette politique de la fuite en avant ne peut plus durer !

« L’Émir » IOG ne veut rien céder, ni reconnaître l’opposition politique, la liberté d expression et le syndicalisme….Une dictature type Pinochet plane sur cette mini-République où sont implantées deux bases françaises et américaines.

IOG ferait tout pour qu’un attentat soit commis contre ces bases afin de provoquer une guerre civile à l’intérieur de sa mini-capitale, aux rues et aux hôpitaux « nauséabonds ».

Il applique le diction de ses ancêtres TOUT POUR MOI ET RIEN POUR LES AUTRES…Un dicton MAMASAN.

Djibouti est devenue la ville la plus sale d’Afrique. Elle ne mérite pas ces malheurs, mais l’heure de la vérité a sonné.

Enfin voici un exemple de chantage façon IOG. Il a réuni les OKALS (vieux sages) MAMASANS chez lui à Haramous et li leur a lancé la phrase suivante : « si vous ne voulez pas de moi, je rendrais le pouvoirs aux Afar…« 

Cela ferait presque rire. Connaître le Super-Dictateur qui serait capable de remplir dès aujourd’hui les caisses d’Avril 2011 !! …. C’est un dictateur, un voleur des deniers publics, et même probablement est-il soupçonné d’assassinats. Il ne reconnaît pas le verdict des urnes.

Reconnaitrait-il la loi du plus fort ?

Les dictateurs finissent généralement fort mal …

(A suivre)

RAGAB SHABAN