09/07/09 (B506-B) Les traits de l’Erythrée

__________________________2 – EuroInvestor avec Reuters

Mise en garde de l’Onu à l’Erythrée à propos de la Somalie

par Patrick Worsnip

Le Conseil de sécurité des Nations unies a averti jeudi l’Erythrée qu’il envisagerait des mesures contre quiconque compromettrait la paix en Somalie, menaçant en termes voilés Asmara de sanctions pour son soutien présumé aux rebelles.

L’Union africaine a demandé la semaine dernière au Conseil de sécurité d’imposer des sanctions à l’Erythrée qui, selon l’UA, aide les insurgés islamistes combattant les forces gouvernementales somaliennes.

La déclaration du Conseil de sécurité dit que ce dernier est "profondément préoccupé" et "étudiera rapidement les mesures à prendre contre toute partie qui saperait le processus de paix" en Somalie.

Le Conseil de sécurité interdit toute livraison d’armes en Somalie, à l’exception de celles destinées au gouvernement.

Toute éventuelle sanction sera envisagée après la remise ce mois-ci d’un rapport d’une mission de l’Onu chargée de surveiller le respect de l’embargo, dit-on de source diplomatique.

Des combattants d’al Chabaab, liés à al Qaïda, contrôlent une grande partie du sud et du centre de la Somalie et la plus grande partie de la capitale, Mogadiscio.

Les autorités érythréennes ont démenti livrer des armes aux insurgés somaliens. Mais la représentante permanente des Etats-Unis, Susan Rice, a déclaré au Conseil de sécurité que son pays était "particulièrement préoccupé par le soutien financier, militaire, logistique et politique offert par le gouvernement érythréen à al Chabaab et à d’autres extrémistes".

Elle a ajouté que les Erythréens avaient repoussé des tentatives répétées des Etats-Unis de discuter de la question. "Mais même maintenant, il n’est pas trop tard. Les Etats-Unis invitent le gouvernement de l’Erythrée à saisir cette occasion pour changer de cap", a-t-elle dit.

Le représentant permanent de la France, Jean-Maurice Ripert, a lui aussi noté que des informations faisaient état de livraisons d’armes par Asmara aux insurgés et il a assuré que la France était prête à imposer des sanctions à ceux qui entraveraient la paix.

Susan Rice a exhorté les pays membres de l’Onu à intensifier leur aide au gouvernement intérimaire de Somalie et aux 4.300 hommes de l’UA chargés de le soutenir.

"Sans notre soutien, la Somalie risque de devenir un repaire durable et un terrain d’entraînement pour ceux qui préparent des attentats terroristes dans le monde", a-t-elle dit.

Elle a ajouté qu’en dépit d’une ferme réponse internationale à la piraterie au large des côtes somaliennes, davantage de pays devraient prendre leurs responsabilités pour poursuivre en justice les pirates capturés.

Condamnant la pratique du versement de rançons aux pirates pour obtenir la libération des bateaux saisis, Susan Rice a aussi proposé la création d’un groupe d’Etats "sans concession" qui coopéreraient afin de freiner le développement de la piraterie.

(version française Nicole Dupont)

________________________________ 1 – Le Monde

L’Igad demande à l’ONU d’appliquer les sanctions contre l’Erythrée

‘Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, six pays d’Afrique de l’est) a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des sanctions contre l’Erythrée, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères éthiopien.

L’Ethiopie, qui préside actuellement l’Igad, a convoqué une réunion des ambassadeurs des Etats membres mardi à Addis Abeba, pour discuter de la situation en Somalie, et de la récente décision de l’Union Africaine (UA) de sanctionner l’Erythrée pour son soutien aux insurgés islamistes somaliens.

"L’Igad appelle le conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures urgentes afin d’amener une paix durable et la stabilité en Somalie", indique le texte transmis mercredi à l’AFP et qui rappele la décision de l’UA.

Le président du Conseil des ministres de l’Igad, le chef de la diplomatie éthiopienne, Seyoum Mesfin, a estimé que "le problème de la Somalie menace la Corne de l’Afrique, et que le Conseil (de sécurité de l’Onu) devrait prendre des mesures immédiates pour résoudre la difficile situation du pays".

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 53 Etats membres de l’UA, réunis en sommet à Syrte en Libye, avaient appelé le 3 juillet l’ONU à imposer des sanctions à l’Erythrée, pays accusé de participer à la déstabilisation de la Somalie en armant les islamistes radicaux.

Cet appel de l’Igad intervient alors que le président somalien Cheikh Sharif Ahmed effectue une visite de deux jours en Ethiopie, durant de laquelle il s’est entretenu avec le Premier ministre Meles Zenawi et M. Seyoum.

Le président somalien a déclaré après sa rencontre avec M. Meles que son pays "soutenait fermement la décision du 13e sommet de l’UA sur l’Erythée qui soutient les groupes terroristes", selon un autre communiqué du ministère éthiopien des Affaires étrangères.

Les deux pays ont également appelé au renforcement de l’Amisom, la force de paix de l’UA en Somalie, qui ne compte que 4.200 soldats ougandais et burundais, contre les 8.000 prévus au début de son déploiement en mars 2007.

Au cours d’une réunion à Addis Abeba, des représentants de l’opposition érythréenne en exil ont également plaidé pour l’imposition de sanctions même si les populations érythréenne doivent en souffrir.

"Bien sûr qu’imposer des sanctions est toujours difficile, le peuple irakien par exemple en a souffert", a déclaré à l’AFP Woldeyesus Ammar, de l’Alliance démocratique érythréenne (EDA, basé en Allemagne).

"Nous soutenons des sanctions ciblées, et les décisions qui feront mal au régime", a-t-il ajouté dénonçant le régime "irresponsable et aventurier" d’Asmara "qui doit quitter (le pouvoir) dans les plus brefs délais".

Selon l’EDA, le régime du président Issayas Afeworki "est rejeté par le peuple, ses voisins et la communauté internationale dans son ensemble. Ses violations de la vie humaine, ses relations avec le reste du monde ne sont pas acceptables".