22/07/09 (B508) Nouvelles de Somalie (4 articles en Français)

___________________________ 4 – Le télégramme de Brest

Somalie. Affrontements sur un champ de ruines

Bernard Kouchner a appelé, hier, à la négociation, pour obtenir la libération des deux otages français retenus en Somalie, qui seraient aux mains de deux groupes distincts. Reste à voir si cela suffira.

Concernant nos deux compatriotes enlevés en Somalie le jour de la Fête nationale, la franchise oblige à dire qu’ils se trouvent dans une situation périlleuse. Les autorités françaises, qui cherchaient toujours ces derniers jours à entrer en contact avec les ravisseurs, affirment désormais par la voix de Bernard Kouchner : « Nous savons qu’ils sont séparés et il semblerait qu’ils soient détenus par deux groupes différents ». Ce qui n’est pas une bonne nouvelle…

« Priorité à la négociation »

Le ministre des Affaires étrangères a démenti toute tentative de récupération des prisonniers par la force, une option que le président de la République avait pourtant retenue dans toutes les récentes prises d’otages de navigateurs dans cette région, et a lancé : « Priorité à la négociation! ».

Il a également confié que des «pourparlers se font via l’intermédiaire de notre ambassade à Nairobi », ce qui semblerait indiquer que des ponts sont établis, en ajoutant que les preneurs d’otages ne sont « pas réellement intéressés par la piraterie ». Manière de dire qu’ils ne réclament pas la libération des douze prisonniers somaliens incarcérés en France après les prises d’otages précédentes.

Trois bureaux de l’Onu attaqués

En Somalie, c’était épouvantable depuis plus de quinze ans. Mais aujourd’hui, c’est pire… Et encore ne parle-t-on pas spécifiquement des deux militaires français, mais de l’ensemble des missions humanitaires qui persévéraient pour aider ce pays martyr, afin d’apporter un peu d’aide aux populations civiles totalement démunies.

Lundi, des miliciens islamistes radicaux appartenant au groupe des shebab (« la jeunesse » en arabe) ont attaqué les bureaux du Programme de l’Onu pour le développement, du Bureau politique des Nations unies pour la Somalie et du Département de la sécurité et de la sûreté des Nations unies, situés à à Wajid et à Baïdoa, deux villes au sud du pays.

Alors que dans l’esprit de l’Onu et de ses bailleurs de fonds, la présence de ces organismes a pour seule fonction d’aider des personnes qui, le plus souvent, ne pourraient pas se nourrir, ni même vivre tout court, les miliciens ont un autre point de vue.

Un pays ruiné par la guerre civile

Les shebab considèrent que «les agences étrangères travaillent contre l’intérêt de la population musulmane de Somalie et contre l’édification d’un État islamique en Somalie». Sans même se dire que c’est la guerre civile qui ruine ce pays, et rien d’autre ! Peu importe que les bandes armées manient mieux la kalachnikov que la bêche et la charrue, et qu’elles soient incapables de subvenir aux besoins de leurs compatriotes, la seule chose qui les intéresse est le pouvoir sur ces arpents de sable désolés.

Quant à l’Onu, elle ne fait plus parler les armes depuis longtemps, se bornant à «espérer » que les shebab cessent leurs actions et à solliciter leur « permission » pour aider les populations. Dans des pays ruinés, car anéantis par leurs propres enfants

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______________________________ 3 – RFI

L’ONU suspend ses activités humanitaires dans le centre du pays

Après le pillage de trois de ses bureaux par la milice islamiste des Shebab à Baïdoa, une ville du centre de la Somalie, l’ONU annonce l’arrêt temporaire de ses activités dans la région, malgré une "situation humanitaire critique". Mardi 21 juillet 2009

"Nous avons reçu l’ordre de sortir du bâtiment et ils ont aussitôt commencé à piller tout ce qui appartient aux agences de l’ONU", rapporte un agent de sécurité, joint par Reuters à Baïdoa, une ville du centre de la Somalie.

Lundi, des miliciens somaliens appartenant au groupe islamiste radical des Shebab s’en sont ainsi pris aux locaux de l’ONU à Baïdoa, à 250 kilomètres au sud de la capitale, Mogadiscio, mais également à Wajid, à une centaine de kilomètres plus au nord.

Trois agences onusiennes ont été visées par ces pillages : le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Bureau politique des Nations unies pour la Somalie (UNPOS) et le Département de la sécurité et de la sûreté des Nations unies (UNDSS).

Somalie : La question sécuritaire

Par Stéphanie BRAQUEHAIS

Dans un communiqué, les Shebab (les "jeunes" en arabe) ont justifié leur geste par le fait que "les agences étrangères sus-mentionnées travaillent contre l’intérêt de la population musulmane de Somalie et contre l’édification d’un État islamique en Somalie". Ils ont décrété que les trois organismes ne pouvaient plus opérer dans le pays.

L’ONU dans l’impossibilité de poursuivre sa mission

Quelques heures après ces pillages, l’ONU a annoncé sa décision de suspendre temporairement ses activités dans la ville de Baïdoa. "Le pillage de tout le matériel de communication d’urgence et l’absence de vigiles rend impossible la poursuite de la mission de l’ONU" à Baïdoa, souligne l’organisation dans un communiqué.

Le texte indique toutefois que les organismes de l’ONU poursuivaient leur travail à Wajid, "où le minimum de sécurité requis reste inchangé".

Les rebelles, qui mènent une offensive pour renverser le président Cheikh Sharif Ahmed, un islamiste modéré, ont aussi annoncé l’ouverture d’un bureau pour superviser les activités des ONG et des agences étrangères opérant en Somalie. Selon le communiqué, celles-ci devront désormais passer par les autorités islamistes locales pour savoir dans quelles conditions elles pourraient travailler.

Les Shebab détiennent en outre deux agents du renseignement français enlevés le 14 juillet dans leur hôtel à Mogadiscio par des hommes armés. Hassan Yacqub, leur porte-parole, qui se trouve dans la ville portuaire de Kismayo, a réaffirmé lundi qu’ils n’excluaient pas d’organiser un procès pour juger les deux otages. "Ces hommes sont des prisonniers de guerre et les moudjahidine décideront prochainement des mesures à prendre", a-t-il affirmé.


______________________________ 2 – Le Monde

L’ONU arrête partiellement ses activités en Somalie

Les Nations unies ont annoncé lundi 20 juillet cesser temporairement leur travail humanitaire dans la ville de Baïdoa, au centre de la Somalie. "Le pillage de tout le matériel de communication d’urgence (par les islamistes) et l’absence de vigiles rend impossible la poursuite de la mission de l’ONU" à Baïdoa, souligne l’organisation dans un communiqué publié à Nairobi, au Kenya, siège du bureau de l’ONU pour la Somalie.

Lundi, des miliciens somaliens appartenant au groupe radical islamiste des Shebab s’en sont pris aux locaux du Programme de l’ONU pour le développement (PNUD), du Bureau politique des Nations unies pour la Somalie (Unpos) et du Département de la sécurité et de la sûreté des Nations unies (UNDSS), situés à Baïdoa (250 kilomètres au sud de la capitale, Mogadiscio) et à Wajid (100 km au nord de Baïdoa).

Dans un communiqué, les Shebab (les "jeunes" en arabe) ont justifié leur geste par le fait que "les agences étrangères sus-mentionnées travaillent contre l’intérêt de la population musulmane de Somalie et contre l’édification d’un Etat islamique en Somalie". Les rebelles, qui mènent une offensive pour renverser le président Sharif cheikh Ahmed, un islamiste modéré, ont décrété que les trois organismes ne pouvaient plus opérer en Somalie.

De son côté, l’ONU dit profondément regretter "d’avoir à transférer notre personnel et de suspendre nos opérations de façon temporaire à Baïdoa. Nous espérons que les responsables (des Shebab) cesseront leurs actions (contre les organismes de l’ONU) et qu’ils nous permettront de répondre à la situation humanitaire critique qui prévaut à Baïdoa et dans sa région", indique le communiqué des Nations unies. Le texte indique toutefois que les organismes de l’ONU poursuivaient leur travail à Wajid, "où le minimum de sécurité requis reste inchangé".

______________________________ 1 – Aujourd’hui la Chine

Un Chinois expulsé de Somalie pour sa "sécurité"

Un cycliste chinois en route pour un tour du monde à bicyclette a été arrêté et expulsé pour sa propre sécurité de Somalie, pays livré au chaos où les enlèvement d’étrangers se multiplient.

Identifié comme Lee Yue Zhong, le cycliste a été arrêté par des policiers à un barrage alors qu’il se trouvait dans la région autoproclamée autonome du Puntland (nord-est), en provenance de la république autoproclamée indépendante du Somaliland (nord), a indiqué un responsable de la police du Puntland, Abdirahman Haji Abshir, joint au téléphone depuis Mogadiscio.

"Il nous a dit qu’il avait passé près de deux semaines" au Puntland, "mais on en pouvait pas le laisser continuer son voyage pour des raisons de sécurité. On l’a expulsé vers Djibouti", a expliqué le policier.

Quelques heures avant son expulsion, le cycliste chinois, âgé d’une cinquantaine d’années, s’est dit samedi très déçu de la décision de la police lors d’une rencontre avec des journalistes à Bosasso, la "capitale" du Puntland.

Expliquant avoir débuté son périple en 1997 et avoir déjà traversé 114 pays, Lee Yue Zhong avait notamment l’intention de se rendre jusqu’à Mogadiscio où des insurgés islamistes mènent actuellement une offensive sans précédent contre les troupes du gouvernement de transition.