29/07/09 (B509) Nouvelles de Somalie … (4 articles en Français)

_____________________________ 4 – Nouvel Obs avec AP

Des milliers de Somaliens veulent traverser le golfe d’Aden pour se réfugier au Yémen, selon l’ONU

Des milliers de Somaliens qui fuient les combats autour de Mogadiscio se sont rassemblés dans la ville de Bossasso, dans le nord du pays, d’où ils espèrent pouvoir traverser le golfe d’Aden et se réfugier clandestinement au Yémen, a déclaré mardi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Près de 250.000 Somaliens ont déjà quitté leur logement depuis que l’insurrection a lancé une nouvelle attaque sur la capitale le 7 mai. Jusqu’à 12.000 civils se sont réfugiés à Bossasso, où sont basés les passeurs qui peuvent leur faire traverser les eaux dangereuses, a précisé le porte-parole du HCR, Ron Redmond, au siège de l’agence à Genève. Trente mille Somaliens ont ainsi gagné le Yémen depuis le début de l’année mais plus de 300 sont morts ou portés disparus en route.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Rodham Clinton doit rencontrer le président somalien Sheik Sharif Sheik Ahmed la semaine prochaine à Nairobi, au Kenya. Ils devraient discuter de l’augmentation de la piraterie dans les eaux somaliennes et des liens que les milices islamistes Al-Shabab entretiendraient avec Al-Qaïda, selon Washington.

Le gouvernement actuel, soutenu par l’Occident, ne contrôle guère que quelques quartiers de Mogadiscio mais il tient le port de la capitale, l’aéroport et des bâtiments gouvernementaux cruciaux dont les islamistes tentent de s’emparer. La Somalie ne possède plus de gouvernement central capable de diriger le pays depuis 1991 et est livrée aux clans et groupes islamistes aux alliances fluctuantes.

_____________________________ 3 – AFP

Le gouvernement somalien confie ses finances à un cabinet privé

De Emmanuel GOUJON

Pour rassurer les bailleurs de fonds internationaux et obtenir plus vite l’argent promis, le gouvernement de transition somalien (TFG) a fait appel à un cabinet privé pour gérer ses finances, dans un pays où il n’y a plus d’impôts faute d’administration.

"Le gouvernement actuel n’a que six mois d’existence et nos institutions, particulièrement les services de collecte de taxes et de gestion des revenus, se sont complètement écroulées au cours des 18 années de guerre civile", explique le ministre somalien des Affaires étrangères, Mohamed Abdullahi Omaar.

Le gouvernement de transition, qui fait face actuellement à une insurrection islamiste, ne contrôle qu’une faible partie de la capitale Mogadiscio et du pays, morcelé en entités plus ou moins autonomes sur lesquelles l’Etat n’a aucune prise.

Depuis 1991, les administrations – éducation, santé,… – ont cessé de fonctionner. L’Etat somalien se résume désormais en grande partie aux institutions de transition – présidence, gouvernement, parlement – qui s’appuient sur des milices face aux insurgés et dont le fonctionnement est assuré par des financements internationaux.

"Nous n’avons pas le personnel avec de l’expérience, ou la formation, et maintenant nous devons traiter non seulement avec la communauté internationale, mais aussi avec les Etats et gouvernements, donc nous avons besoin d’assistance pour gérer ces fonds. Le but du contrat avec le cabinet Price Waterhouse Cooper est de nous soutenir et nous aider", commente le chef de la diplomatie somalienne.

Le cabinet américain devra récolter les fonds, les placer sur un compte en dehors de Somalie et participer, en les contrôlant, à la gestion des dépenses gouvernementales.

Cette situation hors du commun pour un Etat, pour lequel les finances relèvent normalement du domaine régalien, traduit le chaos du pays.

"Notre système bancaire a été complètement détruit, nous n’avons pas de banque commerciale en Somalie où l’argent pourrait être déposé. La Banque centrale est en train d’être reconstruite. Une fois qu’elle sera opérationnelle, tous nos comptes et fonds pourront y être déposés", selon M. Omaar.

Le TFG doit ouvrir un compte à l’étranger: au Kenya voisin, ou à "tout autre endroit convenant aux bailleurs et à nous", selon le ministre.

La communauté internationale s’est engagée le 23 avril lors d’une conférence des donateurs à Bruxelles à fournir 213 millions de dollars (165 millions d’euros) au TFG pour soutenir le rétablissement de la sécurité.

Une partie de cet argent doit aussi servir à financer la lutte contre la piraterie maritime et la mission de paix de l’Union africaine (UA) sur place.

"Price Waterhouse va recevoir l’argent, suivre la gestion des fonds et la mise en oeuvre des objectifs pour lesquels les bailleurs ont donné cet argent", selon Walid Musa Abdelkarim, chargé des Affaires politiques pour le Bureau des Nations unies pour la Somalie (UNPOS).

"Il s’agit d’une démonstration par le TFG de sa volonté d’être transparent (…) avec les bailleurs", estime-t-il.

Auparavant, une agence de l’ONU, le Progamme des Nations unies pour le développement (PNUD), avait déjà eu à gérer des fonds destinés à la Somalie.

"Nous sommes satisfaits de cette démarche. Reste à savoir comment Price Waterhouse va pouvoir véritablement vérifier la réalité des dépenses du TFG sur le terrain", confie un représentant européen des bailleurs.

_____________________________ 2 – Afrique Avenir

L’émissaire de l’ONU en Somalie salue la rencontre du Comité de sécurité

Le Représentant spécial de l’ONU pour la Somalie, M. Ahmedou Ould-Abdallah, a qualifié lundi la tenue à Mogadiscio de la première réunion du Comité mixte de sécurité d’étape importante vers l’amélioration de la situation sécuritaire dans ce pays meurtri par la guerre depuis près de deux décennies.

Cette rencontre qui a eu lieu le 25 juillet avait réuni les ministres de l’Intérieur, de la Défense et de la Sécurité nationale, ainsi que des représentants de la Mission africaine en Somalie (AMISOM) et de l’Union Européenne.

La Comité mixte de sécurité a été créé dans le cadre de l’accord de Djibouti, pour discuter des questions de sécurité. Il regroupe de grandes figures du gouvernement, l’AMISOM, le Bureau de l’ONU pour la Somalie et d’autres représentants de la communauté internationale dont la Ligue des Etats arables.

L’objectif de ce comité est d’harmoniser le travail du gouvernement et de la communauté internationale pour soutenir les institutions chargées de veiller à la sécurité en Somalie, notamment l’armée nationale et la police.

Ce comité se réunira de manière régulière et devrait couvrir d’autres domaines relatifs aux réformes du secteur de la sécurité et du rétablissement de la loi et de l’ordre dans la pays.

______________________________ 1 – Nouvel Obs (avec AP)

Accord de principe de l’UE pour une mission de formation des forces de sécurité somalienne, selon Paris

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, réunis lundi à Bruxelles, se sont dits prêts à "intensifier" les efforts européens pour stabiliser la Somalie. Les Vingt-Sept ont trouvé un accord "de principe" pour entraîner les forces de sécurité somalienne à la lutte contre les pirates et le terrorisme, selon le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.

Le ministre français des Affaires étrangères a précisé que le Kenya et des pays de la Ligue arabe avaient également manifesté leur intérêt pour participer à une telle mission. Le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère Javier Solana a précisé que des experts européens se rendraient bientôt dans la région pour évaluer comment la mission européenne sera gérée et combien de formateurs seront nécessaires. L’UE a déjà une mission de protection des navires contre les pirates au large de la Somalie, Atalante.

La France avait exhorté en avril ses partenaires de l’UE à rejoindre les troupes françaises pour former l’armée et la police somalienne. Paris offre déjà que des militaires somaliens soient formés par les troupes françaises à la base française de Djibouti.