03/08/09 (B510) Le Journal de la Flibuste. (4 articles en Français)

_________________________ 4 – JDD

Somalie: Rançon pour un navire allemand

Des pirates somaliens ont annoncé lundi avoir obtenu une rançon de 2,7 millions de dollars pour laisser repartir le Hansa Stavanger, un porte-conteneurs allemand capturé en avril avec ses 24 membres d’équipage.

Le Hansa Stavanger avait été capturé le 4 avril à 400 milles au large du port somalien de Kismayo, entre les Seychelles et le Kenya.

_________________________ 3 – RFI

La marine néerlandaise prend le commandement d’Atalante

par Stéphanie Maupas

La marine royale néerlandaise s’apprête à prendre la relève de la flotte espagnole à la tête de la force navale de l’Union européenne, dans l’océan Indien. Futur quartier général sur la zone, la frégate Evertsen a quitté le port de Den Helder, au nord des Pays-Bas, dimanche.

Dans le port militaire de Den Helder, au nord des Pays-Bas, les familles des marins embarqués, dimanche matin, sur la frégate Evertsen, agitent des mouchoirs blancs, échangent sourires ou larmes. Dans onze jours, les Marines auront rejoint le golfe d’Aden. Mais ils ne partent pas à la guerre.

« Ce n’est pas une guerre au sens classique du terme », estime l’amiral Peter Hudson, commandant en chef des opérations de la force navale européenne de lutte contre la piraterie, Atalante. « Il y a des personnes qui conduisent des activités criminelles qui déstabilisent les échanges commerciaux, la liberté de circulation (…)

Près de vingt pays sont engagés dans la lutte contre la piraterie, les Chinois, les Américains, les Européens ! Nous voulons être sûrs que les pirates ne parviendront pas à détruire les échanges mondiaux ».

L’option militaire : réponse provisoire à la piraterie

Lancée en décembre 2008, après avoir obtenu l’aval des Nations unies et de Mogadiscio, qui permet aux différentes forces en présence d’agir jusque dans les eaux territoriales somaliennes, l’opération navale européenne, dont le mandat s’étend jusqu’à décembre 2010, coûtera, pour la première année, 8,3 millions d’euros. Cinq Etats membres – la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie et la Suède – sont engagés de façon permanente.

Deux Etats tiers, la Norvège et la Croatie, ont rejoint la force au cours des dernières semaines.

La présence néerlandaise est, à ce jour, provisoire. Néanmoins, les Pays-Bas succèderont aux Espagnols le 13 août et prendront la tête du commandement dans l’océan Indien.

Sur le papier, la force doit permettre aux bateaux du Programme alimentaire mondial (PAM) de transporter sans dommages l’aide alimentaire à la Somalie et de protéger les navires les plus vulnérables.

Mais elle n’offre qu’une réponse provisoire au problème de la piraterie dans l’océan Indien. « L’Union européenne, avec les Nations unies et l’Union africaine, font leur possible pour essayer de stabiliser la Somalie. Mais d’ici là, nous devons faire notre possible pour minimiser l’impact de la piraterie sur le commerce mondial » estime l’amiral Hudson.

Atalante n’a pas pour mandat de combattre la pêche illégale

L’Union européenne, comme les Nations unies, pointent volontiers les problèmes politiques somaliens pour expliquer l’explosion de la piraterie dans l’océan Indien. Certaines ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International évoquent la pêche industrielle illégale, la pollution des côtes somaliennes, utilisées à moindre coût pour y enfouir les déchets toxiques de l’Occident. Plusieurs pirates, arrêtés par les forces navales depuis un an, ont eux aussi exprimé leur désarroi. Anciens pêcheurs, ils se sont convertis à la piraterie pour survivre arguent-ils.

Pour l’amiral britannique, « il y a des personnes en Somalie, qui évoquent la pêche illégale, la pollution des eaux somaliennes, et différentes sortes d’activités qui menacent leur vie. Bien sûr, si nous sommes témoins de ce type d’activités, notre responsabilité est d’en référer au gouvernement en Somalie. Mais ce n’est ni mon rôle, ni mon mandat de traiter de la pêche illégale. La Somalie a l’ambition de pouvoir assurer le contrôle de ses côtes, mais d’ici là, je leur réfère tel ou tel cas, de sorte à leur permettre d’avoir une image claire de ce qu’il se passe. »

Une centaine de pirates en attente de procès

Une centaine de pirates sont en attente de procès à Mombasa, au Kenya, après la signature d’un accord entre Nairobi et l’Union européenne ainsi qu’avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. L’Evertsen, comme les autres bateaux de la force navale dispose, à bord, d’un conseiller légal. En renvoyant les pirates au Kenya, l’Union européenne n’a trouvé, là encore, qu’une solution provisoire.

De nombreux pirates ont été relâchés par les différentes forces, faute de savoir où et comment les juger. Le groupe de contact des Nations unies sur la piraterie planche depuis plusieurs mois sur ce point. En attendant, sur l’océan, les premiers succès de l’opération Atalante n’ont pas freiné la frénésie des pirates. Au printemps, ils ont étendu leurs zones d’attaques au sud et au nord de l’océan Indien, de Madagascar jusqu’aux Seychelles.


_________________________ 2 – Bloc.com avec AP

Des pirates somaliens libèrent un remorqueur malaisien

Des pirates somaliens ont libéré un remorqueur malaisien dont ils s’étaient emparés il y a plus de sept mois, a annoncé dimanche un porte-parole de la Force navale de l’Union européenne dans la région.

Daniel Auwermann a précisé que les pirates avait libéré samedi le Masindra 7. Il a ajouté que le patron du remorqueur avait fait savoir que tous les membres d’équipage étaient en bonne santé.

Selon M. Auwermann, le Masindra 7 se dirige à présent vers Male, la capitale des Maldives. Ce remorqueur, qui appartient à une société malaisienne, avait été pris d’assaut par les pirates à la mi-décembre.

En raison des nombreuses attaques de pirates somaliens, l’Union européenne et plusieurs pays ont envoyé des navires pour patrouiller dans le Golfe d’Aden.

_________________________ 1 – La Nouvelle République

Somalie : des pirates millionnaires

Un sénateur deux-sévrien, André Dulait, s’est rendu dans le golfe d’Aden pour mesurer l’importance de ce phénomène. Son rapport est édifiant.

La comparaison explique tout : « La Somalie est l’un des pays les plus pauvres du monde. Le revenu moyen ne dépasse pas un dollar par jour. Or, en capturant des otages, les pirates somaliens peuvent espérer toucher une part de rançon s’élevant à 100.000 dollars ».

Les limites de l’opération “ Atalanta ”

En deux phrases, André Dulait résume les seules motivations de ceux qui, mois après mois, défraient la chronique, portés sur le devant de la scène médiatique française par l’affaire du Ponant, arraisonné en pleine mer, en avril 2008. Ils ont, en un an, « collecté » entre 30 et 50 millions de dollars, dignes héritiers d’un phénomène qui s’était développé dans les années quatre-vingt-dix, mais loin du golfe d’Aden, en mer de Chine, dans le détroit de Malacca.

Le sénateur des Deux-Sèvres, membre de la commission de la Défense du Sénat, vient de rédiger un rapport édifiant sur ce phénomène après avoir séjourné dans le golfe d’Aden. Il est revenu de sa mission convaincu que le problème ne sera réglé que si « on attaque le mal à la racine, en agissant pour faciliter la stabilisation politique de la Somalie ». Dans cette perspective, la France se propose de former un bataillon de cinq cents hommes des forces de sécurité du gouvernement somalien, dès septembre, à Djibouti.

Ce constat s’appuie sur ce qu’il convient d’appeler les limites de l’opération « Atalanta » menée par l’Union européenne, opération initiée par la France et l’Espagne et lancée en décembre 2008. Navires du programme alimentaire mondial et navires marchands les plus vulnérables bénéficient en priorité de la protection des quelque douze navires (seulement trois en décembre), aujourd’hui présents sur zone, là où transitent chaque jour, dans le seul golfe d’Aden, près de cinquante navires.

Quarante-deux des 111 bateaux attaqués en 2008 ont été capturés et 815 personnes prises en otage. Pour freiner cette déferlante, « Atalanta » a permis, en cinq mois, de procéder à une centaine d’arrestations, succès qui a incité l’Union européenne à maintenir ce dispositif un an de plus, jusqu’en mai 2010.

Pour autant, les pirates interceptés par des navires militaires français jouissent d’un avantage juridique aujourd’hui incontournable : il n’est rien prévu dans notre droit concernant les conditions d’arrestation et de rétention des pirates sur ces bâtiments.

Un projet de loi serait en préparation.

Philippe Barbotte