21/08/09 (B512) Nouvelles de Somalie (6 articles en Français)

_________________________ 6 – L’Express avec Reuters

Quarante-cinq personnes au moins ont été tuées et 30 autres blessées au cours de combats entre insurgés et soldats pro-gouvernementaux dans le sud de la Somalie, rapportent des témoins.

Des miliciens soutenant le fragile gouvernement du président Cheikh Charif Ahmed ont attaqué des insurgés du groupe islamiste Al Chabaab à Bula Burde, dans la région méridionale du Hiran, et les affrontements qui ont suivi se sont soldés par 33 morts au moins et 22 blessés.

"J’ai dénombré 22 cadavres autour du pont où les deux groupes se battent depuis ce matin", a déclaré à Reuters par téléphone un notable local, Farah Ali.

Un autre habitant a aussi fait état de treize civils tués.

Dans un accrochage distinct, des activistes d’Al Chabaab ont repris jeudi la ville méridionale de Bualahawa à l’issue d’affrontements avec des miliciens pro-gouvernementaux qui ont fait au moins 12 morts, ont rapporté des témoins.

Des combattants de la milice Ahlu Sunna Waljamaca, qui soutient le gouvernement du président Ahmed, avaient évincé cette semaine les hommes d’Al Chabaab de Bulahawa. Mais le groupe islamiste y est revenu jeudi avec des renforts.

Un infirmier local, Abdiraxman Ali, a dit que les derniers combats s’étaient soldés par douze morts et huit blessés. "Il y a des morts des deux côtés, et notamment des civils."

Un porte-parole d’Al Chabaab à Bulahawa, Cheikh Osman, a déclaré à Reuters que les miliciens avaient repris le contrôle de la ville. "Nous avons battu la milice soutenue par l’Ethiopie", a-t-il dit.

Par ailleurs, un autre mouvement islamiste, Hizbul Islam, a repris la ville de Luuq, qu’il avait abandonnée la veille à des miliciens partisans du gouvernement, ont indiqué des habitants.

Les pays occidentaux estiment que la Somalie, où la guerre civile fait rage depuis 18 ans, est devenue un refuge pour les militants qui y préparent des attaques dans la Corne de l’Afrique et au-delà. La milice Al Chabaab, alliée d’Al Qaïda, contrôle d’importantes parties du pays.

Les rebelles islamistes accusent des soldats éthiopiens de combattre aux côtés des miliciens acquis au gouvernement, ce qu’un haut responsable d’Addis-Abeba a démenti à plusieurs reprises.

_________________________ 5 – Nouvel Obs avec AP

Somalie: quinze morts dans des affrontements, selon des témoins

Des affrontements entre des insurgés islamistes radicaux et des soldats somaliens ont coûté la vie à au moins 15 personnes jeudi dans le centre du pays, selon des témoins.

Les combats ont éclaté à Bula Burte, à environ 210km au nord de la capitale, Mogadiscio, lorsque les militaires sont entrés dans la ville contrôlée par le groupe d’insurgés Al-Chabab.

Un habitant, Osman Ganey, a confié avoir vu 15 corps, et a précisé que les violences se poursuivaient.

La Somalie est ravagée par la violence et l’anarchie depuis le renversement du dictateur Mohamed Siad Barre par des seigneurs de guerre en 1991.

Le groupe Al-Chabab, qui compte des combattants étrangers dans ses rangs, opère ouvertement dans la capitale. Il cherche à renverser le gouvernement et à imposer un Islam strict en Somalie.

_________________________ 4 – Nouvel Obs avec AFP

Au moins 21 personnes, en majorité des combattants, ont été tuées jeudi 20 août lorsque des forces pro-gouvernementales ont attaqué la ville de Bulowarde (centre) à 200 km au nord de Mogadiscio, tenue par des insurgés islamistes shebab, ont indiqué des habitants.

Des forces pro-gouvernementales dotées d’armements lourds ont attaqué la ville jeudi matin pour en déloger les shebab, selon les mêmes sources jointes au téléphone.

"Les combats ont cessé maintenant, mais les deux camps se font face en ville", a raconté l’un de ces habitants, Abdurahman Alin, qui à lui seul a dénombré dans les rues 18 cadavres, "pour l’essentiel des combattants".
"La plupart ont été tués près du pont" qui enjambe une rivière traversant la localité, a expliqué un autre habitant, Abdikarim Muktar, selon qui les forces pro-gouvernementales ont été repoussées de cette zone.

"De lourdes pertes"

Un commandant des shebab, cheikh Mohamed Ibrahim, a affirmé de son côté que ses forces avaient repoussé l’assaut des forces pro-gouvernementales en leur infligeant de lourdes pertes.
Selon un officier des forces gouvernementales, le colonel Adan Yusuf Mohamed "les terroristes ont subi de lourdes pertes dans la bataille".

Depuis le début de la semaine des forces pro-gouvernementales font mouvement dans le centre et le sud de la somalie vers des positions tenues par les shebab.
Lundi et mercredi, ces forces avaient pris le contrôle de deux villes de cette zone, Bulohawo et Luq. Mercredi, les shebab ont repris Bulohawo.

Les shebab, accusés par Washington de liens avec Al-Qaïda, mènent une insurrection contre le gouvernement somalien de transition (TFG) soutenu par la communauté internationale et ont pris le contrôle d’une grande partie du sud et du centre du pays, ravagé par près de 20 ans de guerre civile.

_________________________ 3 – AFP

Somalie: les forces pro-gouvernementales à l’offensive contre les shebab

Les combats se sont intensifiés jeudi dans le centre et le sud de la Somalie, où les forces pro-gouvernementales à l’offensive tentent de déloger les insurgés islamistes shebab de leurs bastions.

Après avoir attaqué en début de semaine deux localités aux confins des frontières éthiopienne et kényane, les forces pro-gouvernementales ont pris d’assaut jeudi la ville de Bulobarde (centre) à 200 km au nord de Mogadiscio, tenue par les shebab.

Au moins 21 personnes, en majorité des combattants, ont été tuées dans d’intenses combats aux alentours d’un pont traversant la ville, et qui ont cessé à la mi-journée, selon des habitants.

Les assaillants ont été apparemment contenus, toujours selon des témoins, alors que les deux camps revendiquaient la victoire.

Un commandant des shebab, cheikh Mohamed Ibrahim, a affirmé ses hommes avaient repoussé l’assaut. Au contraire selon un officier des forces gouvernementales, le colonel Adan Yusuf Mohamed, "les terroristes ont subi de lourdes pertes dans la bataille".

Toujours d’après des habitants, ces forces pro-gouvernementales étaient appuyées par des éléments du groupe Ahlu Sunna wal Jamaa, milice religieuse affiliée à la branche soufie de l’islam somalien et présentée comme modérée.

Au côté des milices du chef de guerre Barre Hirale, ces combattants religieux avaient déjà joué un rôle important dans l’offensive lancée lundi sur les localités de Luq et Bulohawo (sud), près des frontières éthiopienne et kényane.

Depuis le début de la semaine, cette coalition pro-gouvernementale –composée de militaires du gouvernement de transition, groupes de miliciens, et combattants de Ahlu Sunna– fait mouvement dans le centre et le sud du pays, vers des place-fortes des shebab comme Baïdoa.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, et gravement menacé par une offensive sans précédent lancée en mai dernier par les shebab, le gouvernement de transition somalien (TFG) du président Sharif Cheikh Ahmed tente ainsi de reprendre l’initiative militaire.

Dans une Somalie ravagée par la guerre civile depuis 1991, le TFG ne contrôle qu’une faible partie de la capitale Mogadiscio et du pays, morcelé en entités plus ou moins autonomes livrées aux milices et sur lesquelles l’Etat n’a aucune prise.

Face à cette nouvelle offensive gouvernementale, les insurgés islamistes shebab ne restent pas inactifs et ont lancé depuis lors plusieurs contre-attaques. Mercredi, ils ont repris Bulohawo après "avoir tué de nombreux partisans du gouvernement", a affirmé leur chef sur place Sheikh Ibrahim Hasan.

Jeudi, tentant sans doute de prendre sur leurs arrières les combattants pro-gouvernementaux qui s’étaient enfoncés vers Bulobarde, les shebab ont lancé une autre contre-offensive sur Beledwyene, faisant huit blessés.

Bulobarde est la principale ville le long de la route reliant sur près de 300 km Mogadiscio à Beledwyene, localité stratégique proche de la frontière éthiopienne.

Après là aussi d’intenses échanges de tirs, les combattants islamistes ont pu prendre le contrôle de la partie ouest de Beledweyne, d’après un notable local.

La situation militaire reste donc à ce jour relativement indécise, chaque camp répondant aux attaques adverses par des coups de mains et des raids éclairs sur le mode de la guérilla.

Selon de nombreux témoignages, de nombreux éléments des forces pro-gouvernementales ont reçu un entraînement en Ethiopie voisine et un soutien logistique de l’armée éthiopienne.

Ce que le porte-parole du gouvernement éthiopien, Bereket Simon, a clairement reconnu une nouvelle fois jeudi: "nous avons déjà dit au monde que nous soutiendrons le TFG. Nous avons entraîné leurs forces et nous continuerons de le faire".

________________________ 2 – AFP

Somalie: des forces pro-gouvernementales prennent une nouvelle ville au sud

Une coalition de milices pro-gouvernementales somaliennes a pris mercredi le contrôle d’une ville du sud-ouest du pays tenue jusqu’à présent par les extrémistes islamistes shebab, 48 heures après avoir repris une localité voisine, ont indiqué des habitants.

Des milices locales, venues d’Ethiopie, et des combattants de Ahlu Sunna Wal-jamaah, milice religieuse implantée dans le centre du pays, sont entrées sans combats tôt mercredi dans la ville de Luq, à 400 km au nord-ouest de Mogadiscio, selon ces mêmes sources.

Luq est situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Baïdoa, place-forte des shebab.

"Il n’y a pas eu de combat ce matin mais nous avons vu les miliciens pro-gouvernementaux entrer en ville et maintenant ils la contrôlent", a expliqué un chef traditionnel de Luq, Abdullahi Salat, joint au téléphone par l’AFP. Selon ce chef et des témoins, les miliciens venaient de la localité éthiopienne de Dolow, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Luq.

"Les éléments extrémistes ont fui", a affirmé à l’AFP un des commandants des forces entrées dans la ville, le colonel Mohamed Osman Weli.

Selon un commandant shebab interrogé par l’AFP, cheikh Ibrahim Ali, les insurgés islamistes n’ont pas été défaits mais ont opéré "une retraite militaire tactique".

Un habitant de la ville, Hussein Mohamed, a expliqué que les miliciens pro-gouvernementaux sont "bien équipés et que certains ont même des uniformes".

Ces mêmes forces avait déjà repris lundi la localité voisine de Bulohawo, située aux confins des frontières du Kenya, de la Somalie et de l’Ethiopie, après de brefs accrochages avec les shebab.

Cheikh Abdullahi Cheikh Abdurahman, porte-parole de Ahlu Sunna, a affirmé à l’AFP que son mouvement "préparait une offensive contre les dernières place-fortes des shebab" dans le sud de la Somalie afin de "mettre fin à leur règne d’oppression".

Ces forces pro-gouvernementales comptent un grand nombre de combattants du chef de guerre Barre Hirale, influent leader du clan Marehan (majoritaire dans cette partie du pays) et qui avait été chassé il y a un an du port de Kismayo par les shebab et les miliciens islamistes d’Hassan al-Turki.

Les shebab, accusés par Washington de liens avec Al-Qaïda, mènent une insurrection contre le gouvernement somalien de transition (TFG) soutenu par la communauté internationale et ont pris le contrôle d’une grande partie du sud et du centre du pays, ravagé par près de 20 ans de guerre civile.

Le groupe Ahlu Sunna, mouvement religieux affilié à la branche soufie de l’islam somalien et présenté comme modéré, a affronté à plusieurs reprises depuis le début 2009 dans le centre de la Somalie les insurgés radicaux shebab, qui ont juré la perte du président Sharif Cheikh Ahmed.

Fin décembre, ce groupe jusqu’alors relativement peu connu avait appelé à la guerre sainte (jihad) contre les shebab, accusant ces "factions wahhabites" d’être la cause des problèmes sécuritaires et religieux du pays.

________________________ 1 – Afrique Avenir avec APA

Le HCR réinstalle les réfugiés somaliens des camps surpeuplés au Kenya

Des centaines de réfugiés somaliens ont commencé à quitter le plus grand camp de réfugiés du monde situé au Kenya, dans le but de diminuer la pression démographique sur le site de Dadaab, dans le nord du Kenya, révèlent mardi les médias locaux, citant le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Quelque 12.900 des 289.500 habitants de Dadaab seront conduits au camp de réfugiés de Kakuma, dans le nord du Kenya, au cours des deux prochaines semaines suite à un accord avec le gouvernement kenyan, a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Dadaab est une ville du nord est du Kenya située à environ 100 km de la frontière avec la Somalie.

Les réfugiés feront un pénible périple en bus de trois jours à travers le nord du Kenya.

« Nous avons commencé à déplacer la première vague de 12.900 réfugiés somaliens du camp de réfugiés surpeuplés de Dadaab dans le nord-est du Kenya, pour les reloger dans le camp de Kakuma, dans le nord-ouest », a indiqué Mahecic.

« La première vague de 311 réfugiés est arrivée à Kakuma ce week-end, après trois jours de voyage par la route », affirme la radiotélévision nationale du Kenya.

Quelque 43.000 réfugiés somaliens sont arrivés à Dadaab depuis le début de l’année, fuyant l’escalade de la violence dans leur pays, selon le HCR.

Le complexe tentaculaire d’accueil des réfugiés vieux de 18 ans, accueille trois fois de plus que le nombre de personnes qu’il a été conçu pour abriter. Des travaux sont également en cours afin d’y améliorer l’eau et l’assainissement