26/08/09 (B513) Otages en Somalie – L’un des otages libérés, mais la polémique couve entre une libération contre rançon et une évasion en profitant de l’inattention des geoliers. (6 articles en Français)

______________________ 6 -Romandie News (Ch) avec AFP

Somalie: l’agent français a profité du sommeil de ses geôliers pour fuir

L’agent français, libre depuis mercredi en Somalie après avoir été enlevé par des insurgés islamistes radicaux le 14 juillet, dit avoir profité du sommeil de ses geôliers pour fuir, selon la radio RFI qui le cite.

"Mardi soir, aux environs de minuit, j’ai profité du sommeil de mes geôliers fatigués par le ramadan. J’ai vu que ma cellule était mal fermée alors je me suis fait la belle sans violence. De toute façon, si j’avais tiré un coup de feu d’autres gardes m’auraient descendu", a-t-il dit selon les propos rapportés par un journaliste de Radio France Internationale (RFI) rentré en contact avec lui alors que l’agent se trouvait à Mogadiscio sur la base de la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom).

"Puis j’ai marché dans la nuit pendant près de cinq heures en me guidant avec les étoiles pour rejoindre la zone que j’espérais atteindre. Mogadiscio la nuit est déserte et les seuls hommes que l’on croise sont armés. On m’a tiré dessus, j’ai couru, je me suis caché et par chance on m’a raté", a-t-il raconté.

Un dirigeant du Hezb al-Islam, qui détenait l’otage, a affirmé qu’il avait été libéré contre le versement d’une rançon, ce que Paris a démenti.

"Je vais bien et même si mon mois et demi de détention a été horriblement long. J’ai été bien traité, je n’ai subi aucune torture, aucun simulacre d’execution", a dit l’ex-otage, identifié sous le nom de Marc, en parlant de ses conditions de détention.

Deux agents relevant du ministère français de la Défense ont été enlevés il y a un mois et demi à leur hôtel par des miliciens, en plein centre de Mogadiscio.

L’autre agent resterait détenu par un autre groupe, les combattants islamistes shebab

_______________________ 5 – RUE 89

Somalie : l’espion qui s’est libéré n’a pas tué ses ravisseurs

Par David Servenay

L’un des deux espions français pris en otage le 14 juillet dernier en Somalie a réussi à fausser compagnie à ses ravisseurs dans la nuit de mardi à mercredi. Il est actuellement sous la protection de la mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom), après avoir été récupéré, à Mogadiscio, par des forces du gouvernement fédéral de transition.

Une source de l’entourage du président Sharif Cheikh Ahmed a confié à l’AFP :

« Je l’ai vu ce matin [mercredi, ndlr] à la présidence. Il avait l’air fatigué, mais il était en bonne santé. »

Contrairement aux rumeurs qui ont couru mercredi matin, l’homme ne s’est pas évadé en tuant trois de ses ravisseurs, mais leur a faussé compagnie discrètement, comme l’a affirmé à Rue89 une source proche des services de renseignement français.

Deux membres de la DGSE en mission

Ce membre de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) était entre les mains d’un groupe de la faction du Hizbul Islam, tandis que son collègue est toujours retenu par un groupe de la milice Al Chabaab.

Tous les deux avaient été capturés le 14 juillet dans leur hôtel de la capitale somalienne, par un groupe lourdement armé. Ils étaient présents en Somalie dans le cadre d’une mission préparatoire à un programme d’assistance militaire aux forces gouvernementales.

Une polémique avait émaillé leur enlèvement, certains témoignages -dont celui du directeur de l’hôtel Sahafi- indiquant qu’ils s’étaient présentés à leur interlocuteur comme « journalistes ». Un point qui a constamment été démenti par les autorités françaises.

Ils seront jugés « selon la charia »

Pour l’instant, le gouvernement français se refuse à indiquer quand et comment l’espion sera exfiltré du pays. Les services français ne sont pas plus bavards sur le profil de ces émissaires, ni sur la mission qui leur avait été confiée.

Une prudence fort logique, dans la mesure où le second otage est toujours aux mains de ses ravisseurs. La DGSE poursuit son travail de négociation avec les preneurs d’otage. Fin juillet, ces milices islamistes avaient indiqué que les deux hommes seraient jugé « selon la charia », la loi islamique.

Espions, journalistes ou humanitaires : les otages sont devenus habituels en Somalie, en particulier au large des côtes où les pirates n’hésitent plus à s’attaquer à de gros navires. Sans compter les rares plaisanciers qui osent s’aventurer le long des eaux de la Corne africaine. L’affaire du Tanit -voilier français arraisonné par des pirates au printemps- s’était soldée par la mort de son skipper, tué par une balle des commandos français venus libérer l’équipage

________________________ 4 – Nouvel Obs avec AFP

Paris dément toute rançon pour la libération d’un agent français

"Contrairement à certaines allégations et rumeurs, la France n’a pas versé de rançon", a répondu le Quai d’Orsay à un responsable islamiste somalien. L’agent français dit avoir profité du sommeil de ses geôliers pour fuir.

La France "n’a pas versé de rançon" pour l’agent français qui était otage en Somalie et qui "a pu échapper à ses ravisseurs", a déclaré, mercredi 26 août, à la presse le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier.

"L’otage qui était détenu par le Hezb al-Islam a pu échapper à ses ravisseurs", a précisé Eric Chevallier.

"Contrairement à certaines allégations et rumeurs, cela s’est produit sans violence et la France n’a pas versé de rançon", a-t-il dit.

L’agent français confirme cette version. Il dit avoir profité du sommeil de ses geôliers pour fuir, selon la radio RFI qui le cite.

Le porte-parole a confirmé par ailleurs que "le deuxième otage est toujours retenu".

Deux versions

Selon un responsable islamiste somalien, un des deux agents français a été libéré contre le paiement d’une rançon à ses ravisseurs et ne n’est pas évadé.

Sous couvert d’anonymat, un collaborateur du président somalien Sharif Cheikh Ahmed avait indiqué à l’AFP "qu’un des deux Français a réussi à échapper à ses ravisseurs". "Il est arrivé jusqu’à proximité de la présidence où des forces gouvernementales l’ont récupéré et ramené au palais".

Une libération "sans violence"…

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères confirme la libération d’un seul agent. "Nous confirmons que l’un des deux ressortissants français qui avait été pris en otage à Mogadiscio se trouve dorénavant sous la protection du gouvernement fédéral de transition somalien et en sécurité", déclare le porte-parole des Affaires étrangères, Eric Chevallier. Sa libération a eu lieu "sans violence", ajoute-t-il.

Un conseiller de la présidence somalienne affirmait pour sa part que l’agent français avait pu prendre la fuite. "Le prisonnier français ne s’est pas échappé" mais a été libéré après le paiement d’une rançon à ses geôliers, dément sous couvert d’anonymat un dirigeant du Hezb al-Islam, mouvement islamiste qui détenait l’otage.

… et contre rançon

Les négociations avec les hauts responsables du Hezb al-Islam ne donnant rien, des officiels somaliens ont pris contact directement avec les miliciens qui surveillaient le prisonnier, court-circuitant la hiérarchie du mouvement islamiste, a expliqué cette source à l’AFP.

"L’otage a été libéré après que certains de ses gardes aient été corrompus. Ces hommes ont demandé initialement 5 millions de dollars (…). Nous enquêtons sur cet incident", affirme le même chef du Hezb al-Islam.

Interrogé sur le versement d’une rançon, le ministère des Affaires étrangères indique qu’il n’a pas d’information à ce sujet mais rappelle qu’"officiellement, la France ne verse pas de rançon".

Enlevés à leur hôtel

L’agent français a été libéré vers 4h (1h GMT, 2h heure de Paris) à Gubta, quartier sud de Mogadiscio et bastion de l’insurrection islamiste, toujours selon cette source, dont les déclarations ont été confirmées à l’AFP par un responsable du gouvernement somalien.

Il a été récupéré par des membres des forces gouvernementales, ramené dans l’enceinte du palais présidentiel et il a pu immédiatement téléphoner pour annoncer sa libération.

Les deux agents français, en mission à Mogadiscio et relevant du ministère français de la Défense, avaient été enlevés le 14 juillet à leur hôtel par des miliciens, en plein centre de Mogadiscio.

Ils étaient depuis lors détenus par des insurgés islamistes, l’un aux mains des combattants islamistes shebab, et l’autre otage de miliciens du parti Hezb al-Islam, un groupe plus politique dirigé par cheikh Hassan Dahir Aweys.

__________________________ 3 – RFI

Confusion autour de la libération d’un otage français

L’un des deux agents français qui avaient été enlevés à Mogadiscio le 14 juillet dernier est désormais libre. L’homme, dont on ne connaît toujours pas l’identité, serait en train de subir un contrôle médical. Il devrait ensuite être transféré vers Nairobi où il sera accueilli par l’ambassade de France. Les conditions de sa libération restent encore floues.

Seule certitude pour le moment : un seul agent français est libre. Il se trouve actuellement au siège du gouvernement de transition à Mogadiscio, sous la protection des autorités somaliennes, comme l’ont confirmé à RFI plusieurs sources jointes ce mercredi matin. Selon, le ministre somalien de l’Information, le Français est en bonne santé.

par Cyril Bensimon

En revanche, les circonstances de cette libération sont beaucoup plus floues. Une source au sein de l’Amisom, la force de l’Union africaine en Somalie, jointe par RFI, affirme que le Français s’est échappé seul, sans tuer de ravisseurs. Selon cette source, l’homme est un soldat parfaitement entraîné ce qui lui aurait permis de réussir cette évasion. Il serait même venu par lui-même jusqu’à la Villa Somalia, le siège du gouvernement de transition.

Mais les témoignages se contredisent puisque d’autres sources, au sein de l’armée somalienne cette fois, affirment que l’homme s’est échappé en tuant trois de ses ravisseurs mais aussi qu’une rançon aurait été versée. Le mouvement islamiste extrémiste des shebabs vient de confirmer que trois de ses membres ont été tués, sans pouvoir dire par qui. Le mystère reste donc entier, mais les autorités somaliennes ont promis d’en dire plus dans la journée.

Quant aux autorités françaises, elles se sont exprimées à la mi-journée par la voix du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Selon Eric Chevallier, « l’otage qui était détenu par le Hezb al-Islam, a pu échapper à ses ravisseurs. Contrairement à certaines allégations et rumeurs, cela s’est produit sans violence et la France n’a pas versé de rançon ». Le porte-parole du Quai d’Orsay a précisé par ailleurs que « le deuxième otage est toujours retenu ».

Les deux agents français, en mission à Mogadiscio et relevant du ministère français de la Défense, avaient été enlevés le 14 juillet dernier à leur hôtel en plein centre de Mogadiscio. Ils étaient détenus depuis par deux groupes différents.

__________________________ 2 – Le Monde avec Reuters

Un otage français a échappé à ses ravisseurs en Somalie

Un des deux Français enlevés en juillet dernier par des insurgés islamistes somaliens a réussi à échapper à ses ravisseurs, a déclaré la police somalienne.

L’homme qui a réussi à fuir était vraisemblablement détenu par des activistes de la milice Al Chabaab, qui ont menacé de juger les deux ressortissants français.

Il a tué trois de ses ravisseurs avant de prendre la fuite et de trouver refuge au palais présidentiel, a dit à Reuters un haut responsable de la police, Abdiqadir Odweyne.

"Un des deux Français s’est échappé d’Al Chabaab et il est maintenant au palais", a affirmé Odweyne.

Deux agents français, en mission d’assistance pour les questions de sécurité auprès du gouvernement somalien selon le ministère des Affaires étrangères, ont été enlevés le 14 juillet à l’hôtel Sahafi de Mogadiscio.

Version française Grégory Blachier

__________________________ 1 – Le Figaro

Somalie : l’un des deux agents français libéré

Enlevé avec un autre agent par des miliciens le 14 juillet à Mogadiscio, il explique s’être échappé sans violence profitant du sommeil de ses geôliers. Le flou règne toujours sur le sort de son collègue.

Une évasion sans violence ni effusion de sang. L’un des deux agents français enlevés par des insurgés islamistes le 14 juillet à Mogadiscio, en Somalie, a réussi à échapper à ses geôliers, mercredi matin. En bonne santé, l’homme se trouve actuellement sur la base des soldats de la force de paix de l’Union africaine (Amisom). Dans un entretien exclusif à RFI, l’agent est revenu sur les conditions de sa fuite jusqu’à présent très floues. Disant s’appeler Marc, il explique avoir «profité du sommeil de [s]es geôliers, fatigués par le ramadan». «J’ai vu que ma cellule était mal fermée alors je me suis fait la belle sans violence. Si j’avais tiré un coup de feu d’autres gardes m’auraient descendu. Puis, j’ai marché dans la nuit pendant près de cinq heures en me guidant avec les étoiles pour rejoindre la zone que j’espérais atteindre», a-t-il confié à la radio. «A Mogadiscio,on m’a tiré dessus, j’ai couru, je me suis caché et par chance, on m’a raté.».

L’agent assure avoir été bien traité durant son mois et demi de détention. «Je n’ai subi aucune torture, aucun simulacre d’exécution». Le militaire raconte même que pour s’occuper il a lu une dizaine de fois Deception Point, le roman policier de Dan Brown que lui avaient donné ses ravisseurs du Hezb al-Islam. En attente de regagner Paris, Marc espère que son collègue, toujours en détention, est aussi bien traité et qu’il pourra bientôt recouvrer la liberté. Dans la matinée de mercredi, le ministre somalien de l’Information avait annoncé par erreur la libération des deux agents, avant de se rétracter.

Les circonstances exactes de la libération de Marc ont donné lieu à de nombreux récits contradictoires. Reuters avait affirmé que le militaire s’était échappé après avoir tué trois de ses ravisseurs, avant de se réfugier au palais présidentiel de Mogadiscio. Une information immédiatement contredite par le Quai d’Orsay. Le ministère des Affaires étrangères a nié tout aussi fermement le versement d’une rançon, le scénario avancé par les kidnappeurs des agents.

Les rebelles évoquent une rançon, Paris dément

Un dirigeant du Hezb al-Islam, le mouvement islamiste qui détenait Marc avait ainsi affirmé mercredi que des officiels somaliens avaient pris contact directement avec les miliciens qui surveillaient le prisonnier, court-circuitant la hiérarchie du mouvement islamiste. «L’otage a été libéré après que certains de ses gardes ont été corrompus. Ces hommes ont demandé initialement 5 millions de dollars (…). Nous enquêtons sur cet incident», précisait ce chef du Hezb al-Islam.

L’agent français aurait ensuite été relâché à Gubta, quartier sud de Mogadiscio et bastion de l’insurrection islamiste. Il aurait ensuite été récupéré par des membres des forces gouvernementales puis ramené dans l’enceinte du palais présidentiel, où il a téléphoné pour annoncer sa libération.

Les deux agents français, en mission à Mogadiscio et relevant du ministère français de la Défense, avaient été enlevés le 14 juillet à leur hôtel par des miliciens, en plein centre de Mogadiscio. Ils étaient depuis lors détenus par des insurgés islamistes, l’un aux mains des combattants islamistes shebab, et l’autre otage de miliciens du parti Hezb al-Islam, un groupe plus politique dirigé par cheikh Hassan Dahir Aweys.