09/09/09 (B515) Yémen Express (6 articles en Français)

_____________________________ 6 – Le Monde

Yémen: le rébellion chiite reçoit un soutien financier iranien (président)

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a affirmé mercredi sur la chaîne de télévision Al-Jazira que la rébellion chiite au Yémen recevait un soutien financier de "certaines parties en Iran", sans en accuser officiellement les autorités de Téhéran.

"Les forces de sécurité ont découvert deux cellules yéménites, qui ont dit recevoir de l’argent de certaines parties en Iran, à hauteur de 100.000 dollars", a déclaré le chef de l’Etat yéménite, dont l’armée poursuit depuis le 11 août une offensive contre les rebelles chiites dans le nord du pays.

Les membres de ces cellules "sont jugés devant les tribunaux", a-t-il indiqué, répétant que les rebelles "reçoivent un soutien" iranien.

"Nous ne pouvons pas en accuser les autorités officielle iraniennes", a-t-il ajouté, estimant toutefois que le gouvernement de Téhéran entretenait des contacts avec les rebelles du moment qu’il a offert sa médiation dans le conflit.

"Les Iraniens sont en contact avec eux (les rebelles) dès lors qu’ils ont offert leur médiation entre le gouvernement yéménite et eux", a-t-il dit dans des extraits d’un entretien diffusés par Al-Jazira.

De son côté, l’Iran a démenti toute accusation d’ingérence.

"L’Iran a toujours soutenu l’unité et l’intégrité territoriale du Yémen", a a déclaré Hassan Ghashghavi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par l’agence Irna.

L’armée yéménite poursuivait ses opérations militaires contre les rebelles dans les provinces de Saada et d’Omrane, dans le nord du pays, une trêve annoncée vendredi n’ayant tenu que quelques heures.

Le pouvoir accuse la rébellion d’être soutenue par l’Iran chiite. Pour leur part, les rebelles affirment que Sanaa bénéficie d’une assistance militaire de l’Arabie saoudite, une monarchie sunnite qui jouxte leur fief.

_____________________________ 5 – AFP

Yémen: l’armée affirme avoir nettoyé des poches de rebelles à Saada

L’armée yéménite a affirmé avoir repris le contrôle, dans la région de Saada dans le nord, de positions qui étaient tenues par les combattants zaïdites, d’y avoir lancé des raids aériens et fait subir d’importantes pertes aux combattants zaïdites.

Des sources militaires, citées mercredi par l’agence officielle Saba, ont déclaré que les forces armées ont achevé une "opération de ratissage complète de Jebel Lahmar", un massif montagneux situé à une quinzaine de km au sud de la ville de Saada, où les rebelles ont saboté des tours de communication.

L’aviation a porté des "coups douloureux aux rebelles, tuant un nombre important d’entre eux et les troupes ont pris position dans les zones ratissées", a indiqué l’une de ces sources.

Dans la région proche de Jebel al-Qaïs, l’aviation a mis en échec une tentative d’infiltration de rebelles, selon les mêmes sources qui affirment que deux vallées, le Wadi Sabarek et le Wadi Ayane, de la région de Harf Sufyan, dans la province d’Omrane, au nord de Sanaa, ont également été nettoyées de toute présence rebelle.

Au niveau politique, le ministre de l’Information Hassan Ahmed al-Lawzi a indiqué que plus d’une centaine de rebelles avaient été capturés et sont actuellement interrogés alors que les combats sont entrés dans leur cinquième semaine.

Il a réaffirmé que les six conditions du gouvernement pour une solution politique, notamment la remise des armes saisies aux forces armées et l’ouverture des routes, n’étaient pas négociables.

Vendredi, le gouvernement a déclaré une suspension de son offensive officiellement pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire mais les hostilités ont repris au bout de quelques heures.

Le gouvernement a accusé les rebelles de l’avoir rompue tandis que ces derniers ont affirmé que l’armée avait mis à profit cette trêve pour acheminer des renforts


_____________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

Yémen: arrestation de Yéménites armés près de l’ambassade américaine

Quatre Yéménites en possession d’armes ont été arrêtés près de l’ambassade des Etats-Unis à Sanaa mais n’avaient pas l’intention de l’attaquer, ont indiqué les autorités.

"Les services de sécurité ont procédé à l’arrestation de quatre personnes près de l’ambassade américaine en possession de cinq grenades en plus d’un fusil d’assaut de fabrication chinoise, de 296 cartouches et de cinq détonateurs", a annoncé mardi soir le ministère de l’Intérieur sur son site internet sans préciser la date des arrestations.

Une source sécuritaire, citée mercredi par le site internet du ministère de la Défense Sep.26.net, a ensuite précisé que ces personnes "n’avaient aucune intention d’attaquer l’ambassade", cible de plusieurs attentats dans le passé.

"Elles passaient par là par hasard et ont été interpellées par une patrouille de police", a ajouté cette source, citant les premiers éléments de l’enquête.

Originaires du nord du pays et âgés de 20 à 33 ans, les quatre Yéménites étaient également en possession, selon le ministère de l’Intérieur, d’autres équipements militaires, d’une "sirène comme celle utilisée pour les ambulances" et de vingt bidons d’essence.

Ils ont été interpellés alors qu’ils se trouvaient à bord d’un minibus, immatriculé dans la province de Saada, théâtre d’une rébellion armée de chiites, et d’un taxi. Ils sont originaires de la région de Damaj (province de Saada). Les armes ont été découvertes lorsque les services de sécurité, alertés par la présence de ces personnes près de l’ambassade, ont fouillé les véhicules, indique le ministère de l’Intérieur.

Le 17 septembre 2008, l’ambassade américaine avait été la cible d’un attentat revendiqué par Al-Qaïda et qui avait fait 19 morts, sept assaillants et 12 autres personnes, dont les gardes yéménites de la chancellerie et des civils, parmi lesquels une Américaine. Il s’agissait alors de la deuxième attaque contre l’ambassade américaine en six mois.

_____________________________ 3 – Le Figaro avec AFP

Yémen: situation "très difficile" à Saada

La situation humanitaire est très difficile" dans la ville de Saada, fief de la rébellion chiite dans le nord du Yémen, a déclaré une porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR). "Nous n’avons pas pu acheminer d’aides dans Saada car les couloirs humanitaires n’ont pas été sécurisés, et tout ce que nous savons, c’est que la situation humanitaire est très difficile", a déclaré Laure Chedrawi, jointe au téléphone par l’AFP dans le nord du Yémen.

Le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Moyen-Orient, Hicham Hassan, a indiqué également à l’AFP depuis le Yémen où il se trouve, qu’"un convoi médical (de son organisation) est en route pour la ville de Saada mais qu’il n’y est pas encore entré".

"Nous sommes en contact avec toutes les parties (en conflit) mais cela ne signifie pas que c’est facile", a-t-il déclaré alors que les autorités et les rebelles se sont accusés mutuellement lundi d’entraver l’acheminement de l’aide humanitaire, après quatre semaines d’hostilités.

_______________________________ 2 – La Croix

Nord du Yémen: la poursuite des hostilités entrave les secours humanitaires

La poursuite des combats entre l’armée et les rebelles chiites dans le nord du Yémen entrave l’acheminement des secours aux dizaines de milliers de civils déplacés par le conflit, selon les autorités et les rebelles qui se rejettent la responsabilité de la situation.

Les rebelles "poursuivent leurs actes de sabotage en coupant les routes et en déposant des explosifs et des mines, entravant la circulation et l’acheminement des vivres aux déplacés", a affirmé lundi un responsable dans la province de Saada, fief de la rébellion, cité par l’agence officielle Saba.

"Ils cherchent délibérément à accentuer les souffrances des déplacés et des habitants en poursuivant leurs agressions et leurs actes de sabotage", a-t-il ajouté.

Selon d’autres responsables locaux, les rebelles ont bombardé une tour de communications dans la ville de Saada et ont sectionné des câbles électriques à Harf Sufyan, dans la province voisine d’Amran, interrompant les réseaux de téléphonie fixe et mobile dans ces zones.

Environ 150.000 personnes ont été déplacées par le conflit dans le nord du Yémen, dont 55.000 depuis que les combats se sont intensifiés cet été, selon des organisations de l’ONU qui qualifient de "dramatique" la situation humanitaire dans cette zone.

Sanaa avait annoncé vendredi soir une trêve pour permettre l’acheminemnent de l’aide humanitaire aux civils. Mais l’accalmie n’a duré que quelques heures, le gouvernement accusant les rebelles de l’avoir rompue.

La rébellion, conduite par Abdel Malek al-Houti, se défend d’en être responsable, accusant le régime du président Ali Abdallah Saleh d’avoir mis à profit la trêve pour "acheminer des renforts militaires".

"En rejetant les appels des déplacés à rentrer chez eux, le pouvoir prouve qu’il ne veut pas arrêter la guerre", a-t-elle dit dimanche dans un communiqué.

Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit de dimanche à lundi dans la province de Saada où l’armée à réussi à reprendre le contrôle de certaines positions que tenaient les rebelles, selon des sources militaires citées par l’agence Saba.

Le pouvoir accuse la rébellion d’être soutenue par l’Iran chiite. Pour leur part, les rebelles affirment que Sanaa bénéficie d’une assistance militaire de l’Arabie saoudite, une monarchie sunnite qui jouxte leur fief.

_______________________________ 1 – IRIN (ONU)YÉMEN: La situation humanitaire s’aggrave après une très courte trêve

Au nord du Yémen, la situation des milliers de familles déplacées continue de se détériorer après une trêve, le 4 septembre, entre les troupes du gouvernement et les rebelles chiites, qui avait été accordée pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, mais qui n’a pas duré plus de quatre heures.

D’après le ministère yéménite de la Défense, le gouvernement a décidé de suspendre son offensive militaire contre les rebelles dirigés par Abdul-Malik al-Houthi, en réponse aux appels des organisations humanitaires internationales ou locales, afin de permettre à ces dernières d’accéder aux populations victimes du conflit.

Les agences humanitaires avaient déclaré qu’elles distribueraient davantage de nourriture et de produits de première nécessité aux civils déracinés de Saada et des provinces voisines, à la condition que les deux parties au conflit respectent la trêve annoncée par le gouvernement.

« La décision d’interrompre les opérations militaires était bienvenue, car elle facilitait l’accomplissement de notre mission, qui consiste à accéder aux familles déplacées et à leur distribuer de l’aide alimentaire », a expliqué à IRIN Maria Santamarina, responsable de la communication au Programme alimentaire mondial (PAM).

Mohammed Abdussalam, porte-parole de l’administration d’Abdul-Malik al-Houthi, chef des rebelles, a déclaré que la décision du gouvernement était une étape positive, tout en ajoutant : « cependant, le gouvernement aurait plutôt dû déclarer la fin de la guerre. Nous sommes plus attachés à la paix que le gouvernement… nous prenons en considération les souffrances des déplacés qui vivent dans les camps, privés des produits nécessaires à leur survie. »

Trêve rompue

Alors que les deux parties au conflit semblaient tenir à respecter la trêve, celle-ci n’a pas duré longtemps.

Le Comité suprême de sécurité du gouvernement (CSS), qui rassemble des membres hauts placés des ministères de la Défense et de l’Intérieur et est présidé par le président Ali Abdullah Saleh, a annoncé que des dizaines de soldats et tireurs du mouvement al-Houthi avaient perdu la vie dans des affrontements déclenchés par les rebelles dans la soirée du 4 septembre, quatre heures seulement après le début de la trêve.

M. Abdussalam a reconnu que les combattants rebelles du district de Harf Sufyan, dans la province d’Amran, n’avaient pas été informés de la trêve, mais a reproché au CSS d’avoir trop hâtivement tenu M. al-Houthi et ses partisans responsables de la rupture de la trêve.

D’après Mme Santamarina, Islamic Relief, organisation partenaire locale du PAM, recherchait des couloirs humanitaires non risqués afin de distribuer quelque 935 tonnes métriques d’aide alimentaire du PAM, provisoirement stockées dans la ville de Saada, à des déplacés vivant dans des camps ou dans des familles d’accueil à travers toute la ville.

« Le PAM accumule des stocks à Saada, et se prépare à distribuer des rations de nourriture supplémentaires, en fonction du niveau de sécurité obtenu », a-t-elle déclaré, précisant que d’autres camions de cargaisons alimentaires étaient prêts à quitter Sanaa, la capitale, pour diverses destinations dans la province d’Amran, dès que les listes d’inscription des déplacés auraient été vérifiées. « Cependant, nous avons été choqués d’apprendre la rupture de la trêve. »

Saada inaccessible

Les habitants de Saada pris au piège par les affrontements incessants – dont 35 000 déplacés – sont ceux qui sont le plus dans le besoin, a dit aux médias Andrej Mahecic, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les journalistes ne peuvent pas obtenir d’informations précises sur ce qui se passe dans cette ville instable, en raison des restrictions imposées aux médias par le gouvernement, telles que les perturbations des réseaux de téléphonie mobile et d’Internet, ou encore le blocage des routes menant à la ville, a indiqué M. Mahecic.

Depuis le 12 août, les habitants de Saada n’ont ni eau ni électricité. « Les réserves de vivres s’épuisent et la situation devient intenable pour les familles, dont beaucoup accueillent des amis, des proches ou des voisins déplacés par les combats de rue », a déclaré le porte-parole du HCR.

D’après les agences des Nations Unies, les hautes températures dans la journée et les pluies abondantes durant la nuit aggravent les problèmes que rencontrent les civils de Saada, dont un grand nombre observe la période de jeûne du Ramadan.

Ces agences estiment que 150 000 personnes ont dû être déplacées en raison du conflit du Nord-Yémen depuis 2004, en comptant les habitants qui ont été déplacés par les récentes hostilités.