01/10/09 (B518) Le Journal de la Flibuste (4 articles en Français)

____________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

Somalie: reprise des attaques de pirates

Les attaques des pirates ont nettement repris récemment au large de la Somalie à la faveur de la fin de la saison de la mousson, a annoncé la Vè Flotte américaine basée à Bahreïn. Dans un communiqué, la Vè Flotte, a précisé que pas moins de quatre attaques se sont produites dans le golfe d’Aden depuis le 19 septembre.

Trois n’ont pas réussi et pendant la quatrième, un navire de la marine turque TCG Gediz (F-495), opérant avec la force navale de l’Otan, a arrêté sept pirates présumés qui ont tenté de s’emparer le 26 septembre du bateau Handy V, sous pavillon panaméen.

Ces attaques portent à 146 le nombre d’actes de piraterie dans cette zone en 2009, dont 28 ont réussi, selon le communiqué, qui indique qu’une réunion de coordination avec les marines de 30 pays impliqués dans la lutte contre les pirates s’était tenue mardi à Bahreïn.

La semaine dernière, le commandement combiné de ces forces a averti, selon le communiqué, contre une reprise des attaques avec la fin de la mousson. Le texte indique que depuis août 2008, les forces maritimes présentes au large de la Somalie avaient arrêté et libéré 343 pirates, déféré à la justice 212 et tué 11 autres.

____________________________ 3 – Afrik.com

Trente-quatre pirates somaliens jugés au Yemen

Le tribunal de Sanaa, la capitale du Yémen, a ouvert mardi le procès de 12 somaliens accusés de « piraterie et banditisme », lit-on sur Liberation.com. Ils sont accusés d’avoir capturé, le 26 avril dernier, le pétrolier Qana dans le Golfe d’Aden.

Vide, celui-ci faisait route vers le port d’Al-Mukalla dans le sud-est du pays.

Les 12 pirates présumés risquent la peine capitale.

Vingt-deux autres Somaliens sont jugés en deux groupes par un tribunal d’Aden dans le sud ouest du pays sous la même accusation de piraterie maritime, les faits s’étant déroulés dans le Golfe d’Aden

____________________________ 2 – AFP

Yémen: 12 pirates somaliens jugés à Sanaa

Le procès de 12 pirates somaliens jugés pour la capture d’un pétrolier yéménite ayant fait deux morts parmi les membres d’équipage s’est ouvert mardi à Sanaa devant un tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme.

Les 12 Somaliens, présents à la barre, sont poursuivis pour "piraterie et banditisme", selon l’acte d’accusation lu par un représentant du procureur général qui a requis la peine maximale. Les pirates risquent la peine capitale, selon une source judiciaire.

Ils sont accusés d’avoir capturé le 26 avril le pétrolier Qana dans le Golfe d’Aden. Les forces yéménites ont repris le contrôle du bateau dès le lendemain au terme d’accrochages qui se sont soldés par la mort de deux des membres d’équipage.

Le navire avait été attaqué alors qu’il faisait route, à vide, d’Aden (sud) vers le port d’Al-Mukalla (sud-est), escorté par des unités de la petite marine yéménite. Le président du tribunal a réclamé la présence d’interprètes lors de la prochaine audience, fixée au 6 octobre.

Vingt-deux autres Somaliens sont jugés en deux groupes par un tribunal d’Aden sous l’accusation de piraterie maritime dans le Golfe d’Aden.

____________________________ 1 – Le Figaro

Les océans sous haute surveillance

Jean-Michel Bader

Vigisat, la première station civile de réception d’images radar, est opérationnelle depuis quinze jours à Brest.

Grâce à Vigisat, une station de réception unique en Europe, montée en quatre mois à Brest, et opérationnelle depuis quinze jours, la France peut désormais surveiller les pollutions accidentelles ou les dégazages volontaires de pétroliers, étudier la houle et la forme des vagues, mesurer la force et la direction des vents, mais aussi traquer la piraterie ou la pêche illégale sur toutes les mers du globe.

Au départ, il s’agissait d’un projet d’ingénieurs : les satellites radars qui balayent heure après heure, jour après jour, les 70 % d’eau océanique qui couvrent la planète transmettent bien leurs données vers la Terre. Mais il faut généralement des semaines pour les trier, les nettoyer et les analyser avant d’obtenir des images utilisables. L’idée a germé en 2001 chez Vincent Kerbaol, alors ingénieur chez Télécom Bretagne, de créer une station de réception directe utilisant une grande antenne sous radome (sorte de bulle protectrice) ainsi que de gros ordinateurs ultrarapides à refroidissement liquide, qui «moulinent» les données grâce à un logiciel spécial, Start Tool, mis au point pour cette application.

Vigisat utilise quatre satellites radars : les européens ERS-2 et Envisat (qui a détecté cet hiver les icebergs pendant le Vendée Globe) plus les deux Radarsat canadiens. Du haut de leur altitude de 800 km, ils «labourent» à la vitesse de 7 kilomètres par seconde des bandes océaniques de 400 km de large et passent au-dessus de Brest cinq ou six fois par jour. À chaque passage, les images sont captées par le radome pendant 10 minutes. Elles sont traitées en direct et des images de carrés de 400 km de côté sont produites en moins d’une heure pour les «clients» publics ou privés (chaque «scène» radar vaut quelques centaines d’euros).

Depuis la catastrophe du Prestige en 2002 au large de l’Espagne, les rejets d’hydrocarbures en mer font l’objet d’une étroite surveillance, notamment depuis l’espace. À la surface de l’eau, une pollution donne une zone sombre sur une image radar : les satellites détectent en effet littéralement la «mer d’huile», plus lisse à l’intérieur de la trace d’hydrocarbures. Vigisat permet bien souvent de trouver, en tête de dégazage, le navire responsable : l’image radar constitue alors une preuve de culpabilité. Début 2009, Vigisat a ainsi rendu possible la détection au sud de l’Irlande des traces émanant d’un porte-avions russe et de ses navires d’accompagnement.

Investigation à grande échelle

Vigisat va également prêter main-forte à la lutte contre la pêche illégale dans les eaux territoriales françaises australes (Réunion, Mayotte…). Jusqu’en 2005, de nombreux bateaux étrangers sans autorisation de pêche venaient piller nos bancs de légines, servant de succédané au thon. Grâce à une station de réception directe d’images radars satellitaires, basée aux îles Kerguelen, les autorités pouvaient surveiller les intrusions illégales. Tous les points blancs d’une scène radar étant des bateaux, il suffisait de soustraire les bateaux de pêche français, qui ont l’obligation de déclarer plusieurs fois par jour leur position, pour traquer les contrevenants avec des vedettes de la Marine nationale. Vigisat reprend à grande échelle ce moyen d’investigation : d’ores et déjà nos «voisins» australiens sont clients de ce système unique de détection.

La surveillance du trafic maritime est également facilitée : la France reçoit chaque année 380 millions de tonnes de marchandises dans ses ports. La Manche, qui concentre 20 % du trafic, voit passer 600 navires par jour qu’il faut «radariser» pour pouvoir maîtriser le trafic.

Vigisat est également l’un des moyens utilisés par la Marine nationale pour lutter contre la piraterie. Couplés à des méthodes de surveillance optique, ces dispositifs sont à l’essai pour arrêter des trafiquants et des pirates en mer… Enfin, le Service hydrographique et océanographique de la Marine utilise les images produites par Vigisat pour prévoir la taille des vagues, la force des courants de surface et comprendre l’évolution des grands champs de houle.