01/10/09 (B518) Nouvelles de Somalie (10 articles en Français)

_______________________ 10 – Afrique Avenir

Des militants somaliens en désaccord autour du pouvoir administratif dans une ville du sud

Les deux principaux groupes islamistes combattant en Somalie, Al-Shabab et Hezbal Islam, sont au bord d’une confrontation armée à la suite d’un désaccord autour du pouvoir administratif dans la principale ville portuaire de Kismayo dans la région du Lower Jubba (Sud).

Le porte-parole du Conseil de Shura du Hezbal Islam (Parti islamique), Cheikh Ismail Addow, lors d’une conférence de presse téléphonique à Mogadiscio, mercredi, a déclaré que si des combats éclatent à Kismayo, ils se propageront dans toutes les zones contrôlées par les deux groupes, alertant que la guerre entre Les islamistes aura des conséquences négatives.

"Nous sommes prêts à nous défendre et défendre les terres que nous contrôlons. Nous voulons leur dire qu’une très grande guerre éclatera s’ils tirent ne serait-ce qu’une seule balle de pistolet", a souligné Sheik Ismail.

"Al Shabab nous a appelés à soit les rejoindre ou rejoindre le gouvernement de transition ou à rester des civils. Cela n’arrivera pas, nous sommes Hezbal Islam et nous nous battrons contre Al-Shabab, s’ils n’arrêtent pas la provocation », a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, le porte-parole d’Al Shabab à Kismayo, Cheikh Hassan Yaqub Ali, avait appelé ses Moudjahidines à être pleinement préparés pour une grande guerre contre Hezbal Islam qu’il a accusé de vouloir détruire l’administration islamique dans les régions sud de Jubba.

Les milices appartenant à Hezbal Islam et à Al-Shabab se sont séparément regroupés à Kismayo et ses environs ces derniers jours, chacun voulant affirmer son contrôle sur la ville.

Kismayo, principale ville portuaire située à environ 500 km au sud de la capitale Mogadiscio, avait été administré conjointement par les deux groupes extrémistes depuis août 2008 après leur victoire sur l’administration du gouvernement somalien dans la région.

Toutefois, la lutte pour le pouvoir entre les deux groupes de militants pourrait donner au gouvernement somalien une chance en or de reprendre la ville.

_______________________ 9 – Le Monde

USA: antiterrorisme, armes à feu et Somalie au menu de la Cour suprême

La Cour suprême américaine se prononcera en 2010 sur la définition du chef d’inculpation "soutien matériel au terrorisme", sur l’application du droit à posséder une arme à feu au niveau local et sur l’immunité d’un ancien Premier ministre somalien.

Les dossiers seront examinés à partie du mois de janvier et une décision rendue dans le courant du printemps, a annoncé la Cour suprême mercredi.

La plus haute juridiction des Etats-Unis qui reprend ses audiences lundi n’a pas encore dit si elle acceptait de se pencher sur deux autres questions cruciales: la possibilité de relâcher des détenus de Guantanamo sur le sol américain et la publication de photos montrant les sévices pratiqués par des soldats américains sur des détenus en Irak et en Afghanistan.

Le "soutien matériel au terrorisme", un des chefs d’inculpation les plus rentables au Etats-Unis en matière de lutte antiterroriste avec des dizaines de condamnations à son actif, est puni par des peines de prison allant jusqu’à la perpétuité.

Plusieurs fois contestée en justice, l’étendue de l’accusation a été mise en cause par une cour d’appel pour qui par exemple les notions de "formation", d’"expertise" et de "service" étaient approximatives. Le ministère de la Justice, favorable à une acceptation très large des réalités couvertes par le terme, a porté l’affaire devant la Cour suprême.

Celle-ci va également préciser la portée de sa décision de juin 2008 confirmant le droit constitutionnel de chaque Américain à posséder une arme, chez lui et pour son autodéfense. Cette décision avait été validée par cinq voix contre quatre.

Depuis, des villes comme Chicago ou Washington, qui avaient totalement banni les armes, ont tenté de faire de la résistance, affirmant que la Cour suprême n’avait pas clairement statué que ce principe s’appliquait aux lois locales et des Etats.

L’appel a été présentée par des associations militant pour le port d’arme contre la ville de Chicago mais la décision de la Cour devrait s’appliquer à tous les Etats.

Enfin, les neuf sages vont décider si cinq victimes peuvent entamer des poursuites judiciaires contre Mohammed Ali Samantar, ancien premier ministre, aujourd’hui réfugié en Virginie (est), pour tortures et meurtres perpétrés sous le régime autoritaire de Siad Barre dans les années 80.

En première instance, un tribunal avait rejeté la plainte assurant que M. Samantar disposait de l’immunité liée à la souveraineté de l’Etat somalien. Une cour d’appel a cassé ce jugement sur lequel la Cour suprême aura le dernier mot.

________________________ 8 – Le Monde

Les islamistes somaliens ferment une radio et arrêtent son directeur

Les insurgés islamistes somaliens shebab ont interrompu mercredi les émissions d’une radio de Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) et ils ont arrêté son directeur, a-t-on appris auprès des journalistes de la radio.

"Nous ne sommes pas certains de la raison de la fermeture de notre radio, mais les islamistes nous ont récemment adressé un certain nombre de demandes", comme cesser de diffuser de la musique et la remplacer par l’appel à la prière, a déclaré Mohamed Adawe, journaliste à la radio, joint par téléphone.

"Ils ont aussi arrêté le directeur de la radio", a-t-il ajouté.

Ancienne capitale du gouvernement de transition somalien, soutenu par la communauté internationale, Baïdoa est passée sous le contrôle des Shebab, des insurgés qui ont prêté allégeance à Al Qaïda.

Les Shebab contrôlent une large partie du sud et du centre du pays, où ils ont fermé plusieurs radio et imposés des restrictions à d’autres médias.

La Somalie est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes. Six d’entre eux ont été tués depuis le début de l’année et deux reporters étrangers (un Canadien et un Australien) sont détenus en otage depuis plus d’un an.

_____________________ 7 – AFP

Somalie: vives tensions pour le contrôle du port de Kismayo

Les insurgés islamistes shebab ont affirmé leur intention "de défendre" le port de Kismayo face à leurs anciens alliés du Hezb al-Islam, alors que la tension était extrêmement vive mercredi dans ce port du sud de la Somalie où les combattants des deux groupes se font face.

"Je peux vous dire que nous sommes ici pour les combattre et défendre" Kismayo, a mis en garde un porte-parole de l’administration locale shebab, Sheikh Hassan Yaqub Ali.

Les partisans des deux groupes, normalement alliés dans leur lutte contre le gouvernement somalien de transition (TFG), s’opposent depuis des semaines pour le contrôle du port stratégique de Kismayo, à environ 300 km au sud de Mogadiscio.

"Nous avons essayé de convaincre ces assaillants (les partisans du Hezb al-Islam, ndlr) qu’une administration islamique à Kismayo est censée gérer la ville", a déclaré à la presse Yaqub Ali.

"Ils préférent nous ignorer en mettant en place des milices claniques, ceci afin d’affaiblir l’Etat islamique. Nous ne les supportons plus et nous sommes déterminés à défendre notre religion contre ceux qui voudrait s’y attaquer", a menacé ce porte-parole.

Les shebab sont formés de groupes islamistes plus ou moins autonomes se réclamant ouvertement d’Oussam ben Laden et de l’idéologie du jihad d’al-Qaïda.

Le Hezb al-Islam est un mouvement plus politique et structuré, dirigé par le leader islamiste Cheikh Hassan Dahir Aweys.

Shebab et miliciens du Hezb al-Islam contrôlent le sud et une grande partie du centre de la Somalie. En mai dernier, ils avaient lancé conjointement une grande offensive à Mogadiscio contre le gouvernement du président Sharif Cheikh Ahmed, et tiennent aujourd’hui la majorité des quartiers de la capitale.

Les miliciens du Hezb al-Islam de Kismayo sont pour la plupart issus du groupe dit de "Ras Kamboni", un groupe fondé par un autre chef islamiste, Cheikh Hasan Turki, et dominé par le clan des Ogadenis, majoritaires dans le sud somalien.

Selon un ancien accord entre les shebab et le Hezb al-Islam, datant de la prise de la ville par les islamistes en août 2008, les deux groupes devaient gérer la ville à tour de rôle pendant six mois.

Les divergences se sont cependant accrues au fil des mois, et la tension est montée d’un cran après que les shebab eurent refusé de mettre en oeuvre cet accord.

Des habitants de la ville commençaient à fuir mercredi matin par peur de possibles affrontements.

_____________________ 6 – Romandie News (Ch) avec AFP

Somalie: vives tensions entre islamistes pour le contrôle du port de Kismayo

Les insurgés islamistes shebab ont affirmé leur intention "de défendre" le port de Kismayo face à leurs anciens alliés du Hezb al-Islam, alors que la tension était extrêmement vive mercredi dans ce port du sud de la Somalie où les combattants des deux groupes se font face.

"Je peux vous dire que nous sommes ici pour les combattre et défendre" Kismayo, a mis en garde un porte-parole de l’administration locale shebab, Sheikh Hassan Yaqub Ali.

Les partisans des deux groupes, normalement alliés dans leur lutte contre le gouvernement somalien de transition (TFG), s’opposent depuis des semaines pour le contrôle du port stratégique de Kismayo, à environ 300 km au sud de Mogadiscio.

"Nous avons essayé de convaincre ces assaillants (les partisans du Hezb al-Islam, ndlr) qu’une administration islamique à Kismayo est censée gérer la ville", a déclaré à la presse Yaqub Ali.

"Ils préférent nous ignorer en mettant en place des milices claniques, ceci afin d’affaiblir l’Etat islamique. Nous ne les supportons plus et nous sommes déterminés à défendre notre religion contre ceux qui voudrait s’y attaquer", a menacé ce porte-parole.

Les shebab sont formés de groupes islamistes plus ou moins autonomes se réclamant ouvertement d’Oussam ben Laden et de l’idéologie du jihad d’al-Qaïda.

Le Hezb al-Islam est un mouvement plus politique et structuré, dirigé par le leader islamiste Cheikh Hassan Dahir Aweys.

Shebab et miliciens du Hezb al-Islam contrôlent le sud et une grande partie du centre de la Somalie. En mai dernier, ils avaient lancé conjointement une grande offensive à Mogadiscio contre le gouvernement du président Sharif Cheikh Ahmed, et tiennent aujourd’hui la majorité des quartiers de la capitale.

Les miliciens du Hezb al-Islam de Kismayo sont pour la plupart issus du groupe dit de "Ras Kamboni", un groupe fondé par un autre chef islamiste, Cheikh Hasan Turki, et dominé par le clan des Ogadenis, majoritaires dans le sud somalien.

Selon un ancien accord entre les shebab et le Hezb al-Islam, datant de la prise de la ville par les islamistes en août 2008, les deux groupes devaient gérer la ville à tour de rôle pendant six mois.

Les divergences se sont cependant accrues au fil des mois, et la tension est montée d’un cran après que les shebab eurent refusé de mettre en oeuvre cet accord.

Des habitants de la ville commençaient à fuir mercredi matin par peur de possibles affrontements.

_______________________ 5 – Irin News (ONU)

SOMALIE: Des groupes islamistes « sur le pied de guerre » à Kismayo

Les tensions s’accentuent à Kismayo, ville côtière du sud de la Somalie, suite aux craintes d’affrontements imminents entre les groupes islamistes Al-Shabab et Hisbul-Islam à cause d’un désaccord au sein de leurs rangs, ont dit à IRIN des sources locales.

Les deux groupes se partagent le contrôle de Kismayo, à 500 kilomètres au sud de Mogadiscio, la capitale, et de la majorité des régions du sud du pays.

Les tensions sont dues à la décision d’Al-Shabab d’ignorer un précédent accord entre les deux groupes selon lequel ils prendraient le contrôle de la ville par alternance, a expliqué un homme d’affaires habitant à Kismayo et désirant garder l’anonymat.

« Lorsqu’ils [les islamistes] se sont emparés de la ville en 2008, ils ont convenu qu’Al-Shabab serait au pouvoir pendant les six premiers mois et qu’Hisbul-Islam prendrait la relève. Mais Al-Shabab refuse maintenant de respecter cet accord », a-t-il dit.

Il a ajouté que les deux groupes avaient fait venir des renforts à Kismayo. Al-Shabab serait en train d’établir ses positions au sud de la ville tandis qu’Hisbul-Islam aurait installé sa défense au nord.

Certains habitants ont commencé à quitter leurs maisons pour se réfugier dans des zones sûres à cause des tensions.

Contacté par IRIN Radio, le cheik Ahmed Sheikh Mohamed, d’Hisbul-Islam, a admis qu’il y avait un problème entre les deux groupes. Mais il a dit que des pourparlers étaient en cours pour résoudre leurs divergences.

« Des notables et des professionnels servent de médiateurs et je suis sûr que nous allons trouver une solution ».

Il a cependant ajouté que les craintes de la population étaient justifiées étant donné la situation actuelle. « Mais les parties en conflit devraient régler leur différend de manière non violente. Une solution consisterait à former une administration commune qui rassemblerait les deux groupes ».

Les tentatives d’IRIN de contacter Al-Shabab ont été sans succès.

Mahamud Abaysane, une personne déplacée à Kismayo, a dit : « De nombreuses personnes ont déjà fui vers la périphérie de la ville pour éviter d’être prises entre deux feux ».

Parmi ceux qui quittent la ville se trouvent beaucoup de familles de déplacés. « Des centaines de familles ont quitté les camps depuis dimanche », a-t-il précisé.

Ces familles se dirigeraient vers le nord de la ville et vers Mogadiscio. « Ils ne savent vraiment pas où ils vont, mais ils veulent être partis avant que les affrontements ne commencent ici », a ajouté Mahamud Abaysane.

Selon lui, de nombreuses personnes déplacées avaient déjà très peu de biens « et maintenant ils doivent à nouveau fuir ».

Privés d’aide humanitaire

Mahamud Abaysane a déclaré que, depuis que les islamistes avaient pris le contrôle de la ville, l’aide des organisations humanitaires s’était faite rare. « Nous sommes privés de tout soutien », a-t-il ajouté.

Un autre homme d’affaires a dit à IRIN que les habitants de Kismayo s’attendaient à ce que les combats commencent à tout moment.

« Il n’y a pas de vraie médiation et les deux parties campent sur leurs positions », a-t-il déclaré. « À moins que, par miracle, la situation ne se débloque, je ne vois vraiment pas comment ils peuvent éviter la guerre ».

Il a précisé qu’une réunion entre les deux parties avait eu lieu, mais qu’elle n’avait eu « aucun résultat ».

La vie économique de la ville s’est arrêtée. « De nombreux commerçants retirent leurs marchandises discrètement », tandis que les hommes d’affaires « espèrent et prient pour que les deux parties trouvent un terrain d’accord pour éviter les violences », a-t-il ajouté.

Le problème provient de la lutte pour le pouvoir entre les deux groupes islamistes qui ont affronté le gouvernement, a expliqué une autre source. « En tant que partenaires, les membres d’Hisbul-Islam ont l’impression d’avoir été mis à l’écart par Al-Shabab et je pense qu’ils ont décidé qu’ils en avaient assez ».

__________________________ 4 – APA

L’OCI exhorte l’ONU à déployer des casques bleus en Somalie

Les ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) ont appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à autoriser le déploiement d’une force de maintien de la paix de l’ONU en Somalie pour mettre fin aux 17 ans d’un conflit destructeur dans ce pays.

Dans le communiqué final de leur réunion annuelle de coordination tenue au siège de l’ONU à New York, le 25 septembre dernier, les ministres des Affaires étrangères de l’OCI ont souligné que cette option permettra au gouvernement et au peuple somalien de s’engager dans la stabilisation, la réhabilitation et la reconstruction tant souhaitées de la Somalie.

Invitant les Etats membres de l’OCI à fournir des troupes et autres formes d’assistance au déploiement éventuel d’une mission des Nations unies en Somalie, ils ont déclaré que la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays mérite davantage de considération.

Après avoir salué les efforts menés par la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), les ministres ont demandé aux Etats membres de l’UA de fournir des troupes pour la mission et, aux autres Etats et partenaires, de fournir un soutien financier, technique et logistique aux opérations de maintien de la paix dans ce pays.

En attendant le déploiement éventuel d’une telle mission, les ministres ont appelé le Conseil de sécurité des Nations unies d’imposer une zone d’exclusion aérienne, sauf à des fins humanitaires autorisées par le gouvernement somalien.

Ils ont également demandé au Conseil de sécurité d’imposer un blocus sur les ports maritimes, particulièrement à Kismayo et Merka, pour prévenir la circulation des armes et des combattants étrangers.

__________________________ 3 – Les Afriques

Afrique du Sud : Menaces d’Al-Qaïda après le raid en Somalie ?

Des menaces d’un groupe lié à Al-Qaïda expliqueraient la fermeture des représentations diplomatiques américaines en Afrique du Sud la semaine dernière, a rapporté jeudi le journal sud-africain The Star.

Le groupe a menacé d’attaquer des installations américaines en Afrique du Sud, y compris diplomatiques, dans un appel téléphonique à l’ambassade des Etats-Unis à Pretoria, écrit le quotidien en citant « des sources sécuritaires haut placées ».

L’article ne précise pas l’identité du groupe, mais affirme que la menace semble en rapport avec la mort d’un chef local d’Al-Qaïda tué le 14 septembre en Somalie par l’armée américaine.

La porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis Sharon Hudson-Dean s’est refusée à tout commentaire jeudi.

« L’ambassade a reçu des informations sur une possible menace », avait déclaré mardi à Washington le porte-parole du Département d’Etat Ian Kelly, sans donner plus de précisions sur la nature de cette menace.

___________________________ 2 – Planete.org avec IRIN

Somalie : Le nombre de déplacés a franchi la barre du million et demi

IRIN – Bureau pour la Coordination des Affaires Humanitaires (ONU)

Le nombre de Somaliens déplacés en raison du conflit et de la sécheresse a atteint 1,55 million, malgré une baisse, ces deux derniers mois, du taux de déplacement depuis la capitale, Mogadiscio, d’après les Nations Unies.

Roberta Russo, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), a dit à IRIN le 7 septembre que des centaines de familles fuyaient toujours la ville, malgré une baisse significative depuis début juillet. Près de 95.000 personnes auraient été déplacées au cours des deux derniers mois, dont 77.000 venaient de Mogadiscio.

Les Nations Unies estiment que jusqu’à 3,8 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population, ont besoin de recevoir une aide humanitaire de toute urgence.

Les personnes déplacées font partie des premières victimes de cette crise, a indiqué Mme Russo.

Les déplacés, dont la majorité sont des femmes et des enfants, vivent dans des conditions catastrophiques, a dit la porte-parole de l’UNHCR.

La plupart du temps, c’est l’insécurité qui les oblige à fuir, bien que la sécheresse et le manque de moyens de subsistance soient également cités parmi les causes de déplacement, affirme-t-elle.

Ali Sheikh Yassin, vice-président d’Elman, une organisation de défense des droits humains basée à Mogadiscio, a expliqué à IRIN que les habitants continuaient à fuir Mogadiscio parce que l’insécurité ne diminue pas : au contraire, elle augmente. A l’heure où nous parlons, des gens sont en train de partir, et je suis sûr que beaucoup d’autres vont les suivre. Il n’y a aucune raison de rester. Pas de paix et pas d’espoir de paix.

D’après lui, la situation porte à croire que les violences – entre les forces du gouvernement et les troupes de maintien de la paix de l’Union africaine (AMISOM) d’un côté, et deux groupes d’insurgés (Al-Shabab and Hisbul Islami) de l’autre – vont aller en s’empirant.

Toutes les parties au conflit se préparent pour ce qu’elles pensent être la dernière bataille, mais dernier ne veut plus rien dire en Somalie, a déclaré M. Yassin.

Selon lui, les plus gros perdants de cette bataille seront les civils. Aucun des deux camps ne tient compte de ce qui peut arriver aux populations civiles ; par conséquent, il faut s’attendre à une forte augmentation des déplacements au cours des prochains mois.

D’après Jowahir Ilmi, directeur de Somali Women Concern (SWC), une ONG (organisation non gouvernementale) locale, les déplacés de Mogadiscio se rendent encore dans la région d’Afgoye, à 30 kilomètres au sud de Mogadiscio. Nous enregistrons de nouvelles arrivées tous les jours. Malheureusement, même le mois du Ramadan n’a pas permis d’obtenir une trêve.

Les affrontements de Mogadiscio, qui n’ont pas cessé depuis que les troupes éthiopiennes se sont retirées du pays en décembre 2008, ont fait des milliers de morts et de blessés, et provoqué le déplacement de centaines de milliers d’habitants de Mogadiscio et de certaines régions du sud et du centre de la Somalie.

M. Yassin a indiqué que les combats se propageaient à l’extérieur de la capitale.

Jusqu’à récemment, les déplacés ne venaient que de Mogadiscio, mais aujourd’hui, dans certaines régions du centre du pays, les affrontements ont gagné presque toutes les villes, a-t-il raconté. De Jowhar [centre-sud] à Harardhere [en direction du nord-est], les gens sont chassés par les violences.

D’après lui, les sécheresses récentes auraient également contribué à provoquer ces déplacements. De plus en plus d’éleveurs touchés par la sécheresse se dirigeraient vers les villes pour y chercher de l’aide, après avoir perdu tout leur bétail. Le seul problème, cette fois, c’est que les habitants des villes sont aussi mal en point qu’eux, et ne peuvent donc pas les aider, a ajouté M. Yassin.

Il a lancé un appel d’urgence aux organisations donatrices, les invitant à étendre leur action aux déplacés des régions éloignées et souvent inaccessibles.

Cependant, beaucoup d’organisations humanitaires n’ont pas accès aux populations qui auraient besoin de leur aide.

L’accès est très limité à cause de l’insécurité dans les zones accueillant la plupart des déplacés, a expliqué M. Russo.

____________________________ 1 – Nouvel Obs avec AP

Treize civils tués à Mogadiscio

Plusieurs secteurs de Mogadiscio ont été la cible lundi de tirs de mortiers et de missiles. Au moins 13 civils ont été tués dans deux batailles entre des islamistes radicaux et des soldats de l’Union africaine, selon des témoins et des responsables.

Lors des premiers affrontements, des insurgés islamistes fortement armés ont attaqué un contingent du Burundi de la force de l’Union africaine basé dans une ancienne école militaire du sud-ouest de la capitale somalienne. D’après des témoins, huit civils ont été tués.

Les violences ont été confirmées par le porte-parole du gouvernement somalien, Shiek Abdirisaq Qeylow, qui n’a pas donné plus de détails, et par celui de la force de l’UA, Barigye Bahoku.

Un peu plus tard, des habitants ont fait état de tirs de missiles sur le principal marché de Mogadiscio, déclarant qu’ils provenaient d’une base de l’Union africaine située à proximité. Des témoins oculaires ont fait état de la mort d’au moins cinq civils.

Barigye Bahoku a cependant affirmé que des soldats de l’UA n’avaient pas visé le marché situé dans le sud de la ville, mais avaient procédé à des tirs pour protéger un cargo qui se mettait à quai dans le port et était attaqué par des insurgés islamistes.

La force de l’Union africaine, chargée de protéger les installations gouvernementales clefs, est devenue la cible principale de miliciens islamistes radicaux qui cherchent à renverser le fragile gouvernement soutenu par l’ONU.

Une alliance de groupes islamistes opposés au gouvernement contrôle la majeure partie de Mogadiscio et d’autres secteurs du sud de la Somalie.