15/10/09 (B520) Nouvelles de Somalie (9 articles en Français)

__________________ 9 – Le CRI du contribuable

Des soldats somaliens formés aux frais du contribuable

A Djibouti, l’armée française forme des soldats somaliens à agir contre le terrorisme. Problème, selon le propre aveu de Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, rapporté dans « Le Monde » : « Nous savons très bien que les types peuvent disparaître dans la nature une fois rentrés à Mogadiscio »…

« Et partir avec les rebelles », ajoute le Premier ministre djiboutien. Et croyez-vous qu’ils pensent à remercier le contribuable français?

___________________ 8 – Afrik.com

Bolloré investit plusieurs dizaines de millions d’euros en Somalie

Le groupe français Bolloré a confirmé mercredi porter un « grand intérêt » à la Somalie, comme l’avait révélé à l’AFP une source diplomatique française. Selon cette dernière, citée par Les Echos, ce sont 500 millions d’euros qui devraient être investis dans l’aménagement du port de Berbera, dans la région semi-autonome du Somaliland.

Une annonce jugée exagérée par le journal économique, au vu des autres investissements du groupe : 250 millions d’euros à Pointe-Noire, au Congo, et 125 millions à Cotonou, au Bénin. Depuis l’indépendance de l’Erythrée en 1992, le pays se trouve enclavé et dépend de Djibouti pour le commerce extérieur

_________________ 7 – Congo Forum

En plein désert djiboutien, la France entraîne en toute discrétion des soldats somali

Super, Ahmed !" Les encouragements de l’instructeur s’adressent à un grand type dégingandé qui vient de réussir le pas réglementaire après plusieurs tentatives. En plein désert djiboutien, ce dimanche 11 octobre, des dizaines de Somaliens défilent, manipulent leur kalachnikov, chantent au pas, encadrés par les militaires français du 5e régiment interarmes d’outre-mer.

Une rangée de tentes sans climatisation, quelques camions, de simples pierres blanches alignées au sol pour délimiter les terrains d’entraînement ou les zones de prière de la mosquée : le camp français de formation "Mariam" a été installé dans la discrétion en juillet sur le territoire de Djibouti, entre le golfe de Tadjourah et la frontière somalienne, située à moins de 30 kilomètres à vol d’oiseau.

Au mât, trois drapeaux sont hissés chaque matin côte à côte : somalien, djiboutien, français.

__________________ 6 – Le Télégramme (Brest)

Bolloré.un projet portuaire de 500M€ en somalie

Le groupe français Bolloré envisage d’investir 500millions d’euros dans le port somalien de Berbera (nord) afin de créer un nouveau corridor d’approvisionnement pour l’Ethiopie. Enclavé depuis l’indépendance de l’Erythrée en 1992, l’Ethiopie dépend essentiellement du port de Djibouti pour ses approvisionnements et ses exportations, ce qui créé des engorgements au niveau du port.

__________________ 5 – Organisation Presse Africaine

Actualités diplomatiques du ministère français des Affaires étrangères / Point de presse du 13 octobre 2009.

(La France a t-elle toujours un programme de formation militaire en Somalie ? Il y a toujours un otage français en Somalie, a t-on des nouvelles ?)

S’agissant de l’otage français, nous n’avons pas d’élément nouveau. Notre détermination pour obtenir sa libération est totale.

S’agissant de la première partie de votre question, la Somalie est un pays où le principal problème est la fragilité de l’Etat. Dans les circonstances actuelles, compte tenu de l’histoire de la Somalie au cours des dernières années, compte tenu de la réalité de la violence que nous connaissons dans ce pays, il est évident que la priorité est de constituer une force militaire, c’est-à-dire un pôle de stabilité sécuritaire. C’est dans ce contexte que la France a agi.

D’abord, en menant à partir de Djibouti des actions de formation des soldats de la future armée somalienne. Ensuite, en se mobilisant.

D’autre part, et c’était en particulier l’un des principaux messages de Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, lors de son déplacement à Djibouti vendredi et samedi dernier, nous demandons à nos partenaires européens et à l’ensemble de la communauté internationale de participer à cet effort. La construction d’un Etat en Somalie n’est pas une responsabilité exclusive de la France ou des Européens mais de la communauté internationale tout entière.


(L’autre réalité, c’est que la France est seule. L’AMISOM est dépassée par les évènements, la puissance des milices. La France entraîne cinq cents hommes à Djibouti dont cent cinquante sont prêts à mener des actions militaires mais les partenaires européens ne vous appuient pas en matière de contribution. Combien de temps pensez-vous tenir ?)

Nous montrons la voie et nous soulignons l’urgence d’agir. La diplomatie, c’est aussi cela, le mouvement, l’action, c’est aussi le travail en commun. Il y a des pays européens qui commencent à nous suivre, les Espagnols se sont déclarés prêts à contribuer. Nous sommes dans un processus de mobilisation d’autres bonnes volontés.

Par ailleurs, nous travaillons dans une autre direction, qui est celle du soutien à l’AMISOM. Vous vous souvenez que le quartier général de l’AMISOM avait été frappé il y a quelques semaines par un attentat particulièrement meurtrier. La France avait condamné cet attentat et réitéré son soutien à la mission de l’Union africaine et la France avait procédé à une opération d’évacuation des blessés. L’AMISOM a une mission à mener sur le terrain et nous les soutenons en cela complètement. Cette mission traduit dans la réalité l’engagement des pays africains à essayer d’aider les Somaliens, elle effectue un travail positif.

_________________________ 4 – APA

Les députés somaliens appellent à l’aide d’urgence pour atténuer la sécheresse dans le pays

Les régions du centre-sud de la Somalie sont frappées par une grave sécheresse et un manque d’eau potable, obligeant les membres du parlement somalien à demander mardi aux organisations internationales de secours de lancer une campagne afin de prévenir une catastrophe humanitaire.

Après une longue réunion à Mogadiscio, les législateurs somaliens ont exprimé leur inquiétude sur la vie des agriculteurs et des pasteurs dans les régions de Hiiraan, Bay, de Bakool et de Gedo, où la sécheresse a tué des centaines de têtes de bétail, tandis que beaucoup de gens sont sur le point de mourir de soif et de faim.

« Nous sommes très inquiets de l’aggravation des conditions de vie dans les régions du centre-sud de la Somalie et plus de personnes périront si une campagne de sauvetage d’urgence n’est pas entreprise », a déclaré le député Mohamed Omar aux journalistes au terme de la réunion, mardi à Mogadiscio.

« J’appelle les organisations de secours internationales et la communauté d’affaires somalienne à accorder une assistance humanitaire d’urgence aux personnes nécessiteuses. Nous pouvons comprendre l’insécurité ici, mais nous demandons une assistance à toute personne qui peut nous l’accorder », a lancé le député au nom de ses collègues.

Pendant ce temps, les chefs traditionnels de la région centrale de Hiiraan ont tiré la sonnette d’alarme sur l’aggravation de la sécheresse dans la région où plus de 400 têtes de bétail, y compris les chèvres et les vaches, sont morts au cour des dernières semaines, selon les chefs traditionnels.

Un porte-parole du Conseil des chefs traditionnels, Hiiraan Abdulle Moumin Afrah, au terme de leur réunion, a déclaré dans la capitale provinciale de Beldweyn que la plupart des décès sont survenus dans le village de Mahaas et environs.

Il a dit que les trois dernières saisons des pluies ont échoué. Par conséquent la situation humanitaire dans la région étant désespérée, il a appelé à davantage d’aide internationale.

La situation humanitaire dans les régions somaliennes touchées par la sécheresse s’est détériorée après que les militants d’Al-Shabab ont interdit aux agences humanitaires d’opérer dans des zones contrôlées par eux, en plus du retrait de la plupart des travailleurs humanitaires du pays en raison de l’insécurité.

_______________ 3 – Quotidien du Peuple (Chine) avec XINUHA

L’OIM reinstalle 13.000 réfugiés somaliens au Kenya

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et ses partenaires ont achevé leur opération de réinstaller quelque 13.000 réfugiés somaliens dans le nord-ouest du Kenya, a annoncé mardi Jean-Philippe Chauzy, porte- parole de l’OIM à Genève.

Depuis la mi-août, l’OIM avait entamé ce programme qui vise à décongestionner le camp de Dadaab pour transférer environ 13.000 réfugiés vers le camp de Kakuma dans le nord-ouest du Kenya, a rappelé M. Chazy, ajoutant qu’il y a actuellement 281.600 réfugiés somaliens dans le camp de Daddab.

La situation sécuritaire se dégradant et la sécheresse prolongée en Somalie forcent un grand nombre d’habitants à fuir leurs foyer, et quelque 6.400 réfugiés somaliens arrivent en moyenne chaque mois dans les camps de Dadaab dans le nord du Kenya, a dit le porte-parole de l’OIM, soulignant que la population de réfugiés dans ces camps est désormais trois fois supérieure à celle initialement prévue lors de leur conception.

cette surpopulation met encore davantage sous pression des équipements et des ressources déjà fragilisés des camps, a-t-il affirmé.

Selon des statistiques des Nations Unies, il y a plus de 3,8 millions de Somaliens ayant besoin d’urgence d’une assistance humanitaire, y compris quelque 1,5 million de déplacés.

________________________ 2 – Le Monde

Paris justifie son implication par la lutte contre Al-Qaida

Pourquoi la France apparaît-elle désormais en première ligne dans les tentatives pour sortir la Somalie du chaos ?

La question ne se posait guère jusqu’au 14 juillet. Mais ce jour-là a été révélé l’enlèvement de deux agents français à Mogadiscio – dont un seul a retrouvé la liberté depuis lors – par des groupes islamistes.

Ainsi a été levé le voile sur un engagement jusque-là discret, voire secret : Paris ne se contente pas d’un soutien politique à Cheikh Chariff Cheikh Ahmed, le président du fragile gouvernement fédéral de transition (GFT), mais entend lui apporter une " aide concrète", autrement dit militaire.

Il s’agit "de stabiliser ce pays, d’éviter la propagation d’Al-Qaida et la diffusion d’un foyer d’instabilité", explique-t-on aujourd’hui de source officielle, en distinguant cette aide militaire de l’implication française dans le dispositif européen anti-piraterie. "La France ne laissera pas Al-Qaida installer un sanctuaire à notre porte, en Afrique", avait martelé Nicolas Sarkozy devant les ambassadeurs, le 26 août, en visant explicitement le Sahel et la Somalie.

Officiellement, Paris n’intervient pas sur le territoire somalien, qui reste funestement associé aux 18 soldats américains morts en 1993 sous les balles d’insurgés, même si l’enlèvement des deux Français a révélé une présence discrète de Paris. La France a d’abord aidé, à partir de mai, à "constituer une force de sécurité du gouvernement" somalien. Il se serait agi de former une unité de protection rapprochée du président, mission à laquelle auraient participé les deux agents enlevés. "Une manière pour la France d’approcher le pouvoir sans gros investissement financier", analyse un observateur informé.

"Embryon d’armée"

Mais Paris n’en est pas resté là. La reprise des offensives islamistes sur Mogadiscio, depuis le printemps, l’a incité à lancer, à la fin de juillet, un programme de formation de 500 soldats dont la première phase, concernant 150 hommes, vient de s’achever. Cet "embryon d’armée somalienne", selon Paris, est entraîné non pas en territoire somalien, mais à Djibouti, où les Français disposent d’une base militaire. La contribution de la France se limite à cette formation militaire et n’inclut pas la fourniture d’armes, assure-t-on. Les Etats-Unis arment discrètement le GFT et devraient assurer la pérennité de la solde des militaires ainsi formés.

Dans le chaos d’un pays livré aux milices claniques, la loyauté et la combativité des hommes ainsi recrutés restent incertaines. "On forme des soldats sans se préoccuper du contexte politique où ils vont être utilisés", critique Roland Marchal, spécialiste de la région au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) de Sciences Po. Son pronostic, appuyé par l’expérience du passé, est sombre : "Les militaires formés se diviseront en trois tiers : l’un ralliera l’opposition islamiste, l’autre préférera rester chez lui, car sa paie ne lui parviendra pas ; seul le troisième se battra pour défendre le gouvernement."

L’universitaire souligne aussi le flou entourant les suites de l’initiative française, en particulier le manque de relais de l’Union européenne (UE), les partenaires de la France la soupçonnant de rechercher à leur faire financer une opération destinée à valoriser leur très stratégique base de Djibouti. Le ministre français de la défense, Hervé Morin, a d’ailleurs proposé, mardi 6 octobre, à l’UE de prolonger "l’initiative pionnière" de la France, en finançant la formation de 3 000 soldats somaliens supplémentaires, mettant en avant la "menace" contre "la sécurité des Européens".

Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, on souligne que la survie du frêle gouvernement somalien menacé par les islamistes est un préalable à tous les efforts politiques et que "la France, elle, agit". Que cette "action" n’ait pas fait l’objet du moindre débat public ne semble pas poser problème.

Philippe Bernard

________________________ 1 – African Manager avec PANA

Kadhafi reçoit le président somalien Chérif Cheikh Ahmed à Tripoli

Le guide libyen, Mouammar Kadhafi, président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est entretenu, mardi en fin de matinée à Tripoli, avec le président de la Somalie, Cheikh Chérif Cheikh Ahmed, qui l’a informé de la situation dans ce pays de la Corne de l’Afrique, à la lumière de l’insécurité qui y sévit.

Selon une source officielle libyenne, le chef de l’Etat somalien a donné au dirigeant libyen un large aperçu sur les derniers développements politiques et sécuritaires qui prévalent dans son pays.

Il a, en outre, réaffirmé l’importance du rôle du président de l’UA dans l’instauration de la sécurité et de la stabilité en Somalie et a exhorté le guide libyen à déployer davantage d’efforts et de soutien politique et sécuritaire au gouvernement somalien en vertu de son titre de haut médiateur permanent de la paix et de la sécurité dans l’espace de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) et ailleurs dans le continent.

La président somalien a fait part de sa conviction et de son optimisme quant à un règlement des problèmes de son pays pendant le mandat du guide Kadhafi à la tête de l’UA, compte tenu de l’important rôle qu’il a joué dans la réalisation de la stabilité dans de nombreux pays africains.