11/11/09 (B524) Le Journal de la Flibuste (8 articles en Frannçais)

__________________________ 8 – Marine marchande avec AFP

Somalie: controverse sur la cargaison d’un navire capturé samedi

Un navire capturé samedi par des pirates somaliens transporte une cargaison d’armes, a déclaré mercredi un responsable antipiraterie somalien, une affirmation toutefois démentie par plusieurs sources dont le propriétaire de la majorité de la cargaison.

"Le 7 novembre, un cargo transportant un large éventail d’armement a été capturé par des pirates somaliens", a affirmé dans un communiqué Ismail Haji Noor, qui travaille sur la lutte contre la piraterie pour le gouvernement fédéral de transition somalien.

Le responsable affirme avoir informé l’opération européenne antipiraterie Atalante de la capture et du "risque que les pirates eux-mêmes puissent décharger les armes (…) pour les utiliser à leur compte ou les vendre".

M. Noor déplore qu’Atalante n’ait dépêché aucun navire de guerre vers Garaad, un localité côtière du nord-est de la Somalie où le navire, dont on ignore le nom et le pavillon, a été conduit.

Des habitants de Garaad et le propriétaire de la majeure partie de la cargaison ont toutefois catégoriquement démenti la présence d’armes à bord.

"Le navire capturé par des hommes en armes somaliens avait quitté les Emirats arabes unis le 24 octobre avec à son bord de la nourriture et d’autres biens de consommation", a assuré à l’AFP par téléphone le PDG de la société Juba, Abdi Ali Farah.

Le bateau transportait notamment du sucre et des matériaux de construction, a-t-il affirmé.

"C’est un mensonge éhonté de dire que le bateau transportait des armes. Ce genre de propagande détestable ne peut que servir les pirates", a déclaré M.
Farah.

"J’ai le manifeste des biens à bord du bateau. La cargaison devait être déchargée au port de Mogadiscio qui est sous le contrôle du gouvernement de transition somalien et des troupes de l’Union africaine", a-t-il ajouté.
Un source portuaire à Garaad a également démenti la présence d’armes à bord du navire.

__________________________ 7 – Le Figaro avec AFP

Des pirates capturent un cargo grec

Des pirates somaliens ont capturé ce matin un cargo grec au nord de l’archipel de Seychelles, dans l’océan Indien, alors qu’il faisait route vers l’Afrique du Sud, a indiqué à l’AFP le responsable kényan du programme d’assistance aux marins. Le Filitsa, battant pavillon des îles Marshall, "a été capturé ce (mercredi) matin à 513 milles nautiques au nord des Seychelles", a déclaré par téléphone Andrew Mwangura, basé à Mombasa (sud-est du Kenya).

Le cargo, parti de Dubaï, faisait route vers Durban où il devait décharger sa cargaison d’urée de synthèse, utilisée notamment pour la fabrication d’engrais, a précisé M. Mwangura.

On ignorait le nombre de membres d’équipage et leur nationalité. Les actes de piraterie se sont multipliés depuis début octobre et la fin de la mousson, notamment entre les côtes somaliennes et l’archipel des Seychelles.

Devant le déploiement dissuasif des navires de guerre étrangers dans le golfe d’Aden, la quasi-totalité des dernières attaques ont été menées dans l’océan Indien. Les Seychelles et l’Union européenne (UE) ont signé hier un accord autorisant les forces navales européennes à pourchasser et détenir de présumés pirates somaliens à l’intérieur de la Zone économique exclusive (ZEE) des Seychelles.

__________________________ 6 – L’Express avec Reuters

Des pirates somaliens détournent deux autres navires

Des pirates somaliens ont détourné un navire de pêche yéménite et un cargo immatriculé aux îles Marshall qui acheminait des produits chimiques entre le Koweït et l’Afrique du Sud, annoncent les pirates et des responsables maritimes.

La présence d’une force navale multinationale surveillant les voies de navigation qui relient l’Europe à l’Asie via le golfe d’Aden semble avoir eu pour principal effet d’obliger les gangs de la mer à opérer plus loin dans l’océan Indien.

L’un des pirates, Hassan, a déclaré à Reuters par téléphone de la ville côtière de Haradheere que trois de ses comparses avaient été blessés dans l’attaque du cargo mardi soir.

"Ses 24 membres d’équipage sont sains et saufs. Il y a eu un bref affrontement avant que nous le capturions. Trois de mes amis ont été blessés", a-t-il dit.

Les pirates somaliens détiennent au moins treize navires et plus de 230 membres d’équipage, dont un couple britannique dont le yacht a été détourné au large des Seychelles.

Selon Andrew Mwangura, responsable du Programme d’assistance aux gens de mer en Afrique de l’Est basé au Kenya, le chimiquier détourné mardi est le Filitsa, à bord duquel se trouvaient trois officiers grecs et un équipage philippin.

Mwangura a ajouté que le navire reliait le Koweït au port sud-africain de Durban quand il a été attaqué à 513 milles nautiques au nord-est des Seychelles.

Mwangura et un autre pirate, Osman, ont tous deux déclaré qu’un navire de pêche avait aussi été détourné lundi au large des côtes nord de la Somalie. Mwangura a identifié ce bateau sous le nom d’Al Hilal ou Al Halil : "C’est un navire de pêche blanc qui semblait faire route vers le nord quand il a été attaqué et pris d’assaut par au moins 14 Somaliens armés."

Dimanche, des pirates s’étaient emparés d’un navire sous pavillon des Emirats arabes unis qui transportait des armes à destination de la Somalie en violation d’un embargo de l’Onu.

Un superpétrolier hongkongais a en outre essuyé des tirs lundi à un millier de milles nautiques de Mogadiscio, distance où les pirates n’étaient encore jamais passés à l’action.

___________________________ 5 – JDD

Somalie: Deux navires capturés?

Les pirates somaliens affirment avoir capturé un bateau de pêche yéménite et un autre navire depuis lundi soir, probablement un pétrolier avec 24 hommes d’équipage, dans l’océan Indien.

Ils ont aussi précisé par téléphone mercredi que trois d’entre eux avaient été blessés lors de l’attaque du second bateau mardi soir.

Les pirates somaliens retiennent actuellement au moins onze navires et plus de 200 otages.

___________________________ 4 – Portail des sous-marins

Comment un pétrolier a réussi à échapper aux pirates somaliens

Par Rédacteur en chef.

Le 9 novembre vers midi (heure locale), un pétrolier de Hong Kong, le BW Lion, a réussi à échapper à une attaque de pirates. Il apparait désormais que ce pétrolier avait pris des mesures de protection afin de rester hors des griffes des pirates.

Le BW Lion est un super-tanker de 300.000 tonnes. L’attaque qu’il a subi le 9 novembre est une première : elle est survenue à 1.000 nautiques à l’est de la Somalie et 400 nautiques au nord-est des Seychelles.

Il a été attaqué par 2 skiffs de pirates qui ont tiré à l’arme automatique et au lance-roquette. Aucun blessé n’a été signalé.

Le capitaine est resté en contact constant avec l’UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Organization) à Dubaï pendant toute la durée de l’attaque, soit près de 2 heures. Grâce à une combinaison de manœuvres d’évasion, à pleine vitesse, à l’utilisation efficace des lances à incendie et de mesures anti-abordage, le capitaine et l’équipage ont réussi à empêcher les pirates de mettre un pied sur le navire et d’en prendre le contrôle.

L’équipage du BW Lion doit être salué pour son calme et son professionnalisme dont ils ont fait preuve sous la pression considérable pendant cette dangereuse attaque.

___________________________ 3 – Euro Investor avec Reuters

Les pirates somaliens disent avoir capturé deux autres navires

Les pirates somaliens ont annoncé avoir capturé depuis lundi soir un bateau de pêche yéménite et un autre navire, probablement un pétrolier avec 24 hommes d’équipage, dans l’océan Indien.

Lors d’un entretien téléphonique de la ville côtière de Haradheere, l’un de leurs repaires, ils ont précisé mercredi que trois des leurs avaient été blessés lors de l’attaque du second bateau mardi soir.

Dimanche, des pirates se sont emparés d’un navire battant pavillon des Emirats arabes unis et chargé d’armes à destination de la Somalie – en violation de l’embargo des Nations unies.

Un superpétrolier hongkongais a en outre essuyé des tirs à un millier de milles nautiques de Mogadiscio, distance où les pirates n’étaient encore jamais passés à l’action.

Selon un représentant du Programme d’aide aux gens de mer d’Afrique de l’Est, le bateau chargé d’armes navigue sous le faux nom d’Al Mizan. Il mouille désormais à Garacad, dans le nord de la Somalie.

Au total, les pirates somaliens retiennent actuellement au moins onze navires et plus de 200 otages.

Abdi Guled avec avec Abdi Cheikh et George Obulutsa,
version française Guy Keriv
el

___________________________ 2 – GabonEco

Somalie : Un navire transportant les armes détourné par des pirates

Malgré l’embargo sur les armes décrété par les Nations unies en Somalie, des pirates se sont emparés d’un navire transportant des armes en provenance des Émirats arabes unis le 9 Novembre dernier.

Un navire transportant des armes en provenance des Emirats arabes unis a été détourné par des pirates somaliens, en violation de l’embargo en Somalie, ce navire contenait a son bord des armes légères, des lance-roquettes et des munitions.

«Le bateau chargé d’armes naviguait sous le faux nom d’Al Mizan, détourné dimanche il mouille désormais à Garacad, dans le nord de la Somalie, (…) C’est l’un des transporteurs d’armes réguliers qui violent l’embargo des Nations unies en Somalie», a expliqué un représentant du Programme d’aide aux gens de mer d’Afrique de l’Est.

«Selon nous, les armes appartiennent au gouvernement somalien (…) Le navire circule dans nos eaux depuis longtemps, et apporte illégalement des armes pour massacrer des Somaliens», a déclaré un membre du groupe de pirates.

Un superpétrolier hongkongais a en outre essuyé des tirs à un millier de milles nautiques de Mogadiscio, distance où les pirates n’étaient encore jamais passés à l’action.

Les attaques de pirates le long des 3.000 km de côtes somaliennes et dans le Golfe d’Aden se sont multipliées au cours de l’année, menées par des pirates de plus en plus équipés, et ce malgré le déploiement d’une force militaire internationale de protection de cette route maritime, l’une des plus fréquentées du globe.

___________________________ 1 – Bruxelles 2

2 autres attaques pirates "hors zone". Faut-il renforcer Atalanta ?

Les pirates se sont adaptés, très vite à la nouvelle donne. Evitant de concentrer leurs attaques sur le Golfe d’Aden où la densité de navires de guerre est plus forte, ils attaquent désormais sur d’autres zones de l’Océan indien, notamment au nord-est des Seychelles et la zone sud du bassin somalien (au large de la Tanzanie).

Ainsi, mardi, au lever du jour, vers 6 heures du matin (locales), c’est un navire porte-container battant pavillon danois, le MV Nele Maersk qui a été attaqué à 1000 miles nautiques au nord-est des côtes somaliennes, non loin de la zone (à quelques dizaines de miles près) où avait été attaqué hier le pétrolier BW Lion, apprend-on du QG d’Atalanta. Les pirates à bord de deux skiffs blancs ont utilisé leurs armes automatiques sur le navire mais celui-ci a pu leur échapper en accélérant.

Une heure et demi plus tard (locales), c’était au tour d’un autre porte-container, battant pavillon des Iles Marshall, le MV Felicitas Richmers, d’être attaqué, cette fois au sud du bassin somalien : à 530 miles à l’est de Dar es Salaam (Tanzaine) et à 420 miles nautiques à l’ouest de Victoria (Seychelles). Il a réussi à s’échapper avec diverses méthodes d’évitement et en accélérant (semble-t-il l’utilisation de pompes à incendie et d’autres méthodes anti-pirates).

Une question : faut-il étendre encore le champ d’action d’Atalanta ?

Tout l’Océan indien est "pirates-area" Il n’y a plus de zone "hors risque". Le message d’alerte qui préconisait, il y a peu encore, une distance minimale des côtes somaliennes de 300 miles nautiques, distance portée à 500 puis 600 miles semble maintenant caduque. Il n’y a plus de zone "à risque zéro" en tant que telle. Si les côtes somaliennes demeurent par excellence une zone de tous les dangers, c’est dans tout l’Océan indien, y compris à l’approche des Seychelles que les navires doivent veiller. Du coup, on peut se poser la question s’il ne faut pas aussi étendre la zone de couverture des forces multinationales et particulièrement de l’opération européenne anti-piraterie "Atalanta". Celle-ci avait déjà augmenté d’un tiers sa zone d’action en couvrant les Seychelles. Si la zone de couverture devrait être revue, il faudrait encore cette zone, jusqu’au canal de Mozambique, au sud, et à l’est.

Cette question en entraîne plusieurs autres. Au plan juridique, cela n’oblige pas à revoir, au moins, partiellement la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui ne prévoit une action que "au large des côtes de la Somalie" (lire L’extension aux Seychelles est-elle bien légale ? Essai d’analyse…) ? Car maintenant, ce sont carrément les côtes des Seychelles (demain des Maldives ?), de la Tanzanie (demain de Mayotte, des Comores ou de Madagascar) qui semblent concernées. Au plan opérationnel, cela oblige à revoir les moyens. Ce qui n’est pas évident. Le général Bentegeat, lors de sa dernière réunion du Comité militaire de l’UE le 4 novembre, estimait déjà manquer de moyens.

Un manque de frégates pour couvrir la zone. « La plupart des moyens sont positionnés dans le Golfe d’Aden alors que la plupart des attaques sont dans le bassin somalien, au sud du Golfe d’Aden. Et là (dans le sud), Atalanta est seule : pour escorter les bateaux du PAM, de l’Amisom et assurer la sécurité des autres navires. Nous avons donc besoin de davantage de moyens dans le bassin somalien. » a souligné le général Bentegeat. L’offre des Etats membres ne semble pas encore suffisante. « Il y a environ 3-4 bateaux engagés pour 2010 là où il nous en faudrait de 6 à 10 pour couvrir cette zone ». NB : les ministres de la Défense de l’UE doivent décider, le 17 novembre, de reconduire l’opération Atalanta pour un an. Ils devront se pencher sérieusement sur cette question de moyens.

NB : les pirates somaliens détienent aujourd’hui au moins 10 navires et retiennent en otage 200 personnes.