13/11/09 (B524) Le Journal de la Flibuste (7 articles en Français)

_________________________ 7 – Romandie News (Ch) avec AFP

Piraterie: des gardes privés partent assurer la sécurité des pêcheurs espagnols

Une cinquantaine de gardes privés, équipés de mitraillettes et de fusils à longue portée, sont partis assurer la défense des navires de pêche espagnols contre les pirates somaliens dans l’océan Indien, a annoncé vendredi la confédération patronale de la pêche espagnole, Cepesca.

Le gouvernement espagnol a parallèlement décidé de durcir la législation contre les actes de piraterie, en créant un "nouveau délit de piraterie" dans le cadre d’une réforme du code pénal, a-t-il annoncé vendredi à l’issue d’un conseil des ministres.

Le nouveau délit qui concernera tous ceux qui "utilisent la violence pour s’emparer d’un navire ou d’un avion, menacer un équipage ou s’emparer d’un chargement" sera passible de peines de prison pouvant aller jusqu’à 15 ans.

Ces annonces interviennent alors que des pirates retiennent depuis le 2 octobre les 36 membres de l’équipage, dont 16 Espagnols, du thonier espagnol "Alakrana" dans les eaux somaliennes, réclamant une rançon de 4 millions de dollars et la libération de deux de leurs détenus en Espagne.

Entre 52 et 60 agents de sécurité devaient arriver dans les prochaines heures à Victoria, la capitale des Seychelles, pour ensuite embarquer sur les 13 navires de pêche espagnols de type thoniers afin d’en assurer la sécurité face aux pirates somaliens.

Les bateaux espagnols ne bénéficient pas de la protection à bord de soldats contrairement aux navires de pêche français présents dans la même zone qui sont protégés par des fusiliers marins français.

Le gouvernement espagnol a toujours refusé cette possibilité aux patrons de pêche, expliquant que la législation espagnole l’interdisait et que l’armée espagnole n’en avait pas la capacité opérationnelle.

Mais Madrid a autorisé l’utilisation d’armes de guerre à bord des thoniers par des gardes privés spécialement formés pour cela.

Entre 52 et 60 agents de sécurité viennent de terminer une formation assurée par l’armée espagnole et ont embarqué avec leurs armes lourdes sur un vol militaire spécial en direction des Seychelles.

Chacun des 13 thoniers espagnols bénéficiera à partir de cette fin de semaine des services de quatre agents de sécurité, a précisé à l’AFP une porte-parole de la Cepesca.

Huit autres thoniers appartenant à des armateurs espagnols, mais battant pavillon des Seychelles, bénéficient déjà de la protection d’agents d’une entreprise de sécurité britannique, a-t-elle précisé.

_________________________ 6 – EITB

L »Alakrana’ pourrait être libéré dans 2 ou 3 jours

Un porte-parole des pirates a assuré, vendredi 13 novembre, que les autorités espagnoles pourraient arriver, aujourd’hui, à un accord avec l’ambassadeur espagnol à Nairobi.

Il semble que les ravisseurs du thonier basque Alakrana ont commencé à céder dans certaines des conditions qui, jusqu¡à maintenant, étaient inamovibles pour libérer le thonier.

"Si tout marche bien", la libération du thonier pourrait avoir lieu dans "deux ou trois jours", même sans la nécessité de transférer les deux pirates interpellés en Somalie, selon les déclarations d’un porte-parole des ravisseurs aux journaux du groupe de presse Vocento.

Le porte-parole a manifesté qu’ils sont sur le point de fermer un accord avec l’ambassadeur espagnol à Nairobi, Nicolás Martín Cinto, grâce à l’intermédiation d’une influente autorité somalienne sur qui les pirates ont confiance.

L’accord garantit que les deux pirates interpellés par l’Audience nationale seront transférés au pays africain plus tard.

Sécurité privée

Pendant ce temps, les premiers agents qui s’occuperont de la sécurité dans les bateaux qui pêchent dans l’océan Indien se dirigent vers les îles Seychelles. Il est prévu qu’ils arrivent samedi 14 novembre à leur destination.

Au total, cinquante-deux agents travailleront dans les thoniers basques, c’est-à-dire, quatre agents pour chaque navire.

Feu vert à la réforme du Code pénal

Par ailleurs, le Conseil des ministres prévoit de donner le feu vert aux démarches parlementaires de sa dernière réforme du Code pénal qui crée un délit de piraterie, passible de peines pouvant aller de 10 à 15 ans de prison.

Le fait de créer ce délit de piraterie, selon un document initial, se trouve dans la nécessité de donner une réponse à "la problématique des éventuels actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime et aérienne", mis en évidence avec l’enlèvement de l’Alakrana.

_________________________ 5 – AFP

Côtes somaliennes: la frégate française Floreal intercepte 12 pirates

La frégate française Floreal a intercepté douze pirates jeudi au large des côtes somaliennes, dans le cadre d’Atalante, l’opération européenne de sécurisation du transport maritime dans cette zone, a-t-on appris vendredi auprès de l’Etat-major des Armées françaises.

L’interception a eu lieu à 500 milles nautiques (800 km environ) au nord-ouest des Seychelles et 650 milles (1.200 km) à l’est de Hobyo, sur la côte de Somalie, a précisé à l’AFP l’amiral Christophe Prazuck, porte-parole de l’Etat-major.

Le Floreal, frégate de surveillance basée à la Réunion avec une centaine d’hommes à son bord, vient de rejoindre cette opération. Il a été dirigé sur les lieux par un avion de patrouilles maritimes luxembourgeois stationné aux Seychelles.

Le Floreal a repéré un boutre, bateau-mère qui remorquait deux skiffs. Les pirates ont alors jeté du matériel par dessus bord, il y a eu tir de semonce d’un hélicoptère puis une équipe de soldats français est montée à bord, a raconté l’amiral Prazuck.

Douze hommes, qui étaient à bord du bateau-mère, ont été arrêtés, des armes – dont des fusils d’asasut – et des munitions ont été saisies. Il y avait aussi des grappins et des GPS sur le boutre. Il n’y a pas eu de blessés, selon la même source.

L’interception a eu lieu en haute mer, ce qui illustre, aux yeux du responsable militaire français, "le déplacement du centre de gravité des actions de piraterie vers le large".

"L’an passé ou début 2009, ce centre de gravité était dans le Golfe d’Aden", a observé l’amiral Prazuck. "Le dispositif européen efficace mis en place a fait diminuer de manière très significative le nombre de bateaux piratés. Tout en continuant à menacer le Golfe d’Aden, les pirates ont fait basculer leur activité vers le grand large, dans l’Océan indien, jusqu’à 1.500 km au loin de la Somalie".

Ce qui représente pour eux "un effort logistique accru, dans une zone où le trafic maritime est beaucoup moins concentré, mais qui est si immense" que les repérages aussi sont plus difficiles, selon l’amiral.

La participation française à Atalante se compose d’un, voire deux navires, et d’un avion Atlantic de patrouilles maritimes basé à Djibouti.

En 2009, toutes forces confondues – Otan, Etats-Unis, UE – le bilan des interceptions de pirates s’élève à 313 hommes, dont 78 arrêtés par des Français, selon l’amiral Prazuck.

_________________________ 4 – Bruxelles 2 – Europe de la Défense

La frégate norvégienne à la recherche des pirates

Le QG d’Atalanta – l’opération européenne anti-piraterie – a confirmé jeudi que la frégate norvégienne Fridtjof Nansen était engagée dans une recherche active des groupes d’attaque pirates. Une opération qui n’est pas sans risque ; les militaires norvégiens ont essuyé, à deux reprises, des coups de feux en s’approchant très près des côtes (la dernière fois mercredi).

Deux navires marchands ont été attaqués coup sur coup jeudi : le MV Full Strong (un vraquier de 220 m. battant pavillon de Hong Kong) et le MV Fengli 8 (un vraquier battant pavillon panaméen) par deux skiffs pirates accompagné d’un bateau-mère, dans le Golfe d’Aden, au nord de l’ile de Socotra.

_________________________ 3 – Portail des sous-marins

La lutte contre la piraterie forge des alliances improbables

Par Rédacteur en chef.

Des grandes puissances, dont les Etats-Unis, la Russie et la Chine, s’associent en mer pour lutter contre les pirates des côtes de Somalie. Une forte augmentation des attaques a forcé des nations qui peuvent être rivales à terre, à constituer des alliances improbables.

Des experts expliquent que la transition de la compétition à la coopération va aussi aider à protéger les budgets des marines dans des pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui mènent des guerres terrestres en Irak et en Afghanistan.

“Il est remarquable que, dans un endroit qui est généralement considéré comme n’étant pas le plus stratégiquement important sur Terre, vous trouviez les Chinois, les Russes, les Américains, les Indiens, tous luttant contre un ennemi commun,” remarque un expert en piraterie, Roger Middleton.

“Ils se sont entraînés à se battre les uns contre les autres, pas contre de petits ennemis,” poursuit-il.

Les pirates ont lancé de plus en plus d’attaques dans le golfe d’Aden et en océan Indien. Ils détiennent actuellement près de 250 otages, dont 2 britanniques. Au cours de la seule dernière semaine, 3 navires ont été pris.

Selon la 5è flotte américaine, ce sont 25 bâtiments appartenant à 14 nations, qui patrouillent actuellement dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

En septembre dernier, la Russie et la Chine ont annoncé qu’ils allaient mener des patrouilles communes de lutte contre la piraterie, dans le cadre d’une opération “Blue Shield”. De nombreux pays non-alignés, comme le Japon ou la Corée du Sud, ont aussi envoyé des bâtiments dans la région. La Russie soutient aussi les patrouilles de l’OTAN.

Le Cmdr. James Kraska, un professeur du Center for Naval Warfare Studies, indique que tous ces pays, à l’exception de l’Iran, partagent les informations et la protection.

Les responsables de ces différentes forces se réunissent une fois par mois pour partager les informations et se partager les zones de responsabilité. La semaine dernière, les marines de 26 pays, dont l’Union Européenne, l’OTAN, la Chine, l’Inde, le Japon et la Russie, se sont réunies. Pour la première fois, l’Ukraine a participé à la réunion.

“Le point important est qu’il s’agit d’une coopération sans précédent entre tous les participants à la lutte contre la piraterie dans le golfe,” explique le Cmdr. John Harbour, porte-parole de la force européenne.

La coopération ne se déroule pas toujours sans problème. Les Etats-Unis, l’Inde et le Pakistan ont des matériels de cryptographie non compatibles, explique Christensen. Et les Chinois et les Américains ont interdit toute communication utilisant les adresses email officielles (sur des serveurs militaires) par crainte d’espionnage. Les équipages échangent donc des emails en utilisant des adresses de Yahoo ou Hotmail, indique Middleton.

Les différentes marines ont réussi à surmonter les obstacles pour s’aider les unes les autres, même si, à terre, leurs gouvernements respectifs sont à couteaux tirés. En mai dernier, un bâtiment sud-coréen a envoyé son hélicoptère au secours d’un cargo nord-coréen qui était attaqué.

En septembre, une frégate turque a poursuivi des pirates qui attaquaient un porte-conteneur grec, malgré le fait que les négociations entre la Turquie et la Grèce sur Chypre ont été rompues à de nombreuses reprises.

“Aucun pays ne peut le faire seul,” explique Krasaka.

Il est probablement plus facile pour des forces navales de coopérer que pour des forces terrestres. La tradition maritime veut que les marins soient obligés de porter assistance à un navire en détresse, et personne n’a de revendication territoriale en mer.

Même en travaillant ensemble, les bâtiments ne peuvent empêcher toutes les attaques. L’océan Indien et le golfe d’Aden sont tout simplement trop vastes. Les experts expliquent que l’appât de rançons de plusieurs millions de $ est trop fort pour des somaliens, un pays ravagé par une guerre civile, qui n’a pas eu de gouvernement stable depuis 20 ans et dont la moitié de la population dépend d’une aide humanitaire.

_________________________ 2 – EuroNews

Bloquer les ports somaliens pour lutter contre la piraterie

Face à l’augmentation des actes de piraterie dans le Golfe d’Aden, la ministre espagnole de la Défense demande aux 27 de bloquer les trois principaux ports somaliens. C’est en effet depuis ce pays de la Corne de l’Afrique que partent les criminels, de plus en plus audacieux. Le 2 octobre dernier ils ont pris en otage l‘équipage d’un thonier espagnol, au grand dam de la ministre qui s’exprimait mercredi à ce sujet.

“La communauté internationale doit priver les pirates de leurs ressources financières. Que ce soit des rançons mais aussi, j’insiste, les paiements de certaines compagnies privées européennes (pour récupérer les bateaux et leurs cargaisons notamment). Tout cela doit être contrôlé et supprimé”, estime Carme Chacon.

Deux des pirates somaliens ayant attaqué le bateau espagnol ont été interpellés. Les ravisseurs réclament leur libération et le versement d’une rançon. Selon Madrid, la majorité des assaillants partent de la ville côtière Haradheere. Ils n’hésitent plus à s‘éloigner de près de 2000 km des côtes, comme ils l’ont fait mercredi pour attaquer un navire grec.

En proie à une guerre civile, les autorités somaliennes tentent de limiter les actes de pirateries par leurs propres moyens. Mogadiscio en appelle à la communauté internationale pour lui venir en aide.

_________________________ 1 – Romandie News (Ch) avec AFP

Madrid veut que l’UE bloque les ports de Somalie d’où partent les pirates

L’Espagne veut que les forces navales de l’Union Européenne fassent le blocus des ports de Somalie d’où la grande majorité des attaques de pirates ont été déclenchées dans l’Océan indien, a annoncé mercredi la ministre de la Défense, Carme Chacon.

"L’Espagne proposera à nos partenaires de l’Union européenne, pendant une rencontre de ministres des Affaires étrangères et de la Défense lundi et mardi, que nous concentrions nos efforts militaires sur le blocage de ces trois ports", a dit Mme Chacon dans un entretien accordé à la radio publique RNE.

"Nous savons que c’est de ces trois ports que partent la plupart, si ce n’est la totalité, des ‘vaisseaux amiraux’ utilisés par les pirates pour aller jusqu’à 1.000 milles (marins) de la côte, comme ils l’ont fait hier, et procéder à des enlèvements loin de la côte", a expliqué la ministre.

Des pirates somaliens ont attaqué lundi sans succès un pétrolier battant pavillon de Hong Kong à quelque 1.000 milles marins (1.850 km) des côtes de leur pays, battant ainsi un record en termes de distance, a annoncé le quartier général de l’opération navale européenne Atalante.

Mardi, deux porte-conteneurs, l’un battant pavillon danois et l’autre des îles Marshall, ont été attaqués, également sans succès, dans l’Océan indien par des pirates somaliens, toujours selon Atalante.

L’attaque du porte-conteneurs danois MV Nelle Maersk était survenue elle aussi à environ 1.000 milles marins à l’est de Mogadiscio. La seconde attaque s’était déroulée un peu plus tard, à environ 530 milles (un millier de kilomètres) à l’est de Dar es Salaam.

Les pirates recourent habituellement à des "vaisseaux amiraux" pour se rendre à des centaines de milles en pleine mer et ensuite passer à l’attaque à bord de petites embarcations.

"Ce ne sont pas des pirates romantiques tels que certains pourraient être conduits à se l’imaginer. Ce sont d’authentiques organisations criminelles qui se concentrent sur la prise de tous types de navires de commerce, chalutiers, navires appartenant au Fonds alimentaire mondial" (FAO), a insisté Mme Chacon.

"Ils le font pour obtenir des rançons et ils ont des liens avec des cabinets juridiques sophistiqués à Londres", a ajouté la ministre, jugeant que la communauté internationale devrait faire davantage pour suivre les circuits empruntés par l’argent remis aux pirates en échange de la libération de leurs otages.

Mme Chacon a souligné que les pirates somaliens retenaient actuellement 12 bateaux et leurs équipages, dont le thonier espagnol Alakrana et les 36 membres de son équipage, depuis le 2 octobre. Ils réclament une rançon, mais également la libération de deux de leurs complices prisonniers en Espagne, selon la presse espagnole.

Le gouvernement espagnol a exclu de les libérer, mais Mme Chacon a dit qu’ils pourraient accomplir leurs peines en Somalie s’il étaient reconnus coupables.