13/12/09 (B529) Les interviews (presque) imaginaires. Cette semaine Guelleh reçoit l’ARDHD et lui confie un scoop ! (Humour)

ARDHD : Son excellentissime grandeur présidentiel renouvable sans limite, nous vous remercions de nous accorder cet entretien.

Guelleh :
Mais c’est tout naturel, voyons et je vais vous confier les secrets les plus intimes de ma stratégie, car vous représentez le média le plus lu en ce qui concerne Djibouti. Mes bons à rien de La RTD, de l’ADI et de La Nation feraient bien de suivre une formation chez vous. Mais je vous en prie, soyons simple, donnez-moi seulement le titre de Président en exercice, cela suffira et c’est celui qui ne me quittera jamais, Inch Allah !.

ARDHD : c’est bien noté, Monsieur le Président en exercice. Tout le monde parle en ce moment du troisième mandat, qui vous serait légitimement acquis, mais qui poserait un problème constitutionnel. Comment allez-vous le surmonter ?

Guelleh :
d’abord, je dois reconnaître que j’ai commis une erreur d’appréciation. Etant l’auteur de la constitution, jamais je n’aurais du limiter le nombre de mandats. J’ai failli par manque de confiance en moi-même. J’avais voulu me protéger à l’époque d’un concurrent potentiel et le limiter. Mais, l’expérience l’a démontré, le fait est acté : je n’ai aucun concurrent capable de rivaliser avec moi. Je suis resté le seul, l’unique, le sauveur et le plus riche aussi ! Les autres sont morts, paix à leurs âmes !

ARDHD : personne ne le conteste, mais permettez-nous de vous reposer la question. Comment allez-vous résoudre le probléme constitutionnel ?

Guelleh : c’est simple. Il y a trois voies possibles.

La première, c’est une révision votée par l’Assemblée nationale. Arnaoud a reçu mes instructions et il est sur les starting blocks. A tout moment il peut engager le vote de la modification qui sera adoptée à l’unanimité ou presque. Gare à Robleh, s’il ne votait pas !!! Je l’aplatis, je l’écrase, lui et sa famille, ses enfants, ses petits-enfants, ses arrières-petits-enfants, … Lui qui a bouffé à la soupe du RPP, il se croit malin en crachant dedans.

Mais cette voie parlementaire n’est pas amusante … !

La seconde voie consiste à proposer un référendum populaire. C’est plus sportif, même s’il n’y a aucun risque ! Puisque c’est moi qui dicterait les résultats à la CENI et au Conseil constitutionnel, dont les Présidents sont des serviteurs dociles. En revanche, pour les bailleurs de fonds, cela ferait plus sérieux …

La troisième voie à le mérite d’être plus originale. Je modifie la constitution non par pour augmenter le nombre des mandats, mais pour donner au Premier ministre le rôle de Chef de Gouvernement.

Et c’est là le scoop, je propose Paulette comme candidat unique.

Elle sera confortablement élue et elle me désignera aussitôt comme Premier Ministre à vie, Chef du Gouvernement avec tous les pouvoirs.

ARDHD : n’est-ce pas dangereux pour le pays et pour vous ? On connaît les défauts chroniques de Paulette, sa méchanceté, sa rancune tenace, son orgueil démesuré et même sa cruauté légendaire. Ce ne sont pas des qualités reconnues pour diriger un pays et assurer le développement et le bonheur du peuple ?

Guelleh : vous ne me prendriez pas, par hasard, pour un imbécile ?

ARDHD : Oh non ! Monsieur le Président en exercice. Nous nous inquiétions seulement …

Guelleh :
Eh bien, je vais vous dire. Si je suis Premier Ministre et Chef du Gouvernement, qu’est-ce qui restera à Paulette ? Peu de choses : les inaugurations, les remises de prix et de médailles. Elle n’aura aucun pouvoir sur l’administration, la police, la finance, les détournements, la raffinerie de sucre en poudre du port, le commerce d’armes et j’en passe …

Mais elle sera satisfaite et je peux espérer ainsi qu’elle me lache enfin les basquettes, car je n’en peux plus de l’entrendre gémir et récriminer à longueur de journée, au motif qu’elle n’a pas encore de titre officiel, hormis celui de RPP (Reine Paulette de Pacotilles), mais qui ne lui suffit plus. Cela lui manque, dit-elle, lorsqu’elle va dans les magasins de luxe à Paris et à Londres.

ARDHD : Avant de finir, juste une hypothèse d’école. Une fois élue, Paulette aura le pouvoir de nommer et de révoquer le Premier Ministre. Que se passerait-il si elle vous préférait une autre personnalité de son entourage, disons, très proche et plus docile …. ?

Guelleh :
Vous vous moquez de moi ? Bien sur que j’ai envisagé cette situation. Si cela devait arriver, je pense que Paulette pourrait être vicitme d’un malheureux accident … Et comme il y aurait eu un autre Président entre les deux, je pourrai alors briguer un nouveau mandat. En ayant ce pouvoir constitutionnel, je m’auto-désignerai comme Premier Ministre, car la Constitution ne l’interdit pas.

Plus besoin d’un faire-valoir « paillasson » comme Dileita.

J’agirai à ma guise sans restriction ni limite … et comme je n’aurai plus à partager les recettes journalières avec Paulette, je deviendrai encore plus riche et plus vite. Et je place mon fils sur les rails, pour assurer la continuité de la dynastie.

ARDHD : merci, Monsieur le Président en exercice, pour cet entretien d’une haute élévation intellectuelle, art dans lequel vous êtes devenu le maître incontesté de la Corne de l’Afrique.