15/12/09 (B529) FreeDjibouti -> Djibouti: Ce pays si cher, si merveilleux et son article 23

Par FreeDjibouti

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La question de la modification de l’article 23 semble ne concerner ou n’intéresser que ceux qui veulent le modifier et quelques organisations de la société civile. D’aucuns diront que, à part quelques égarements de gens tel le président Aden Robleh, etc, officiellement la question ne serait pas à l’ordre du jour.

Mais, ce serait s’illusionner car lesdites sorties sont manifestement téléguidées et commandées ; Ce serait s’illusionner car il est de notoriété publique qu’une commission officieuse dirigée par le président de l’Assemblée qui croit être chef de terre, planche actuellement et avec tout son génie sur cette question, en recherchant les moyens, les méthodes et les stratégies pour noyer cette modification dans d’autres réformes et faire avaler la pilule par la communauté nationale et internationale.

Ce serait s’illusionner, car bien de bonzes du parti dirigeant de la majorité y sont opposés, voyant leurs ambitions étouffées, mais n’ayant pas le courage de s’exprimer, activent des réseaux pour le faire à leur place.

Ce serait s’illusionner, disons-nous enfin, car après Aden Robleh, rentreront en scène, les  » tontons « , les  » tanties « , les  » amis « , les  » fédérations « , les  » sages, les  » chefs  » et leurs  » valets « , dès le premier trimestre de l’année 2010, pour demander cette révision et exiger un référendum sur le sujet.

Et pourtant, cette question de révision de l’article 23 nous concerne tous, autant que nous sommes. Car la question brûlante de l’heure est de savoir si l’on veut constitutionnaliser la monarchie ou si l’on a la volonté de consolider la démocratie par le maintien des possibilités d’une alternance véritable.

La question brûlante de l’heure c’est aussi de savoir si nous voulons renter dans le cercle fermé des pays ou des grands peuples, qui illuminent l’humanité et son histoire par leur sagesse, leur choix courageux, leur engagement citoyen et républicain ou si nous voulons lézarder parmi ces pays où les systèmes sont bâtis autour d’une personne, d’un clan, d’une famille au détriment du bien-être et de l’intérêt supérieur de toute la nation.

La ou les réponse (s) à ce questionnement impose (nt) un positionnement citoyen, responsable et sans ambiguïté si tant est que nous sommes engagés à inscrire le nom de notre pays sur les tablettes de l’histoire, de la Grande Histoire des hommes et des peuples.

On dit, le plus souvent que le changement s’opère facilement de l’intérieur. Autrement dit, stopper le mouvement de confiscation des pouvoirs politico-économiques de Djibouti, nécessite en premier lieu que ceux qui sont à l’intérieur du parti dirigeant ou du système, démocrates convaincus et pleins de bonnes intentions pour leur pays, osent opposer leur non possumus :  » nous ne pouvons pas, nous ne voulons pas « . Il est bien vrai que quand on a été fabriqué par un système, il est difficile d’en ressortir sans en souffrir des conséquences.

Cependant c’est dans ces épreuves que se distinguent les grands hommes. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, dit-on. Or, on ne saurait être sempiternellement l’avocat du diable. L’instinct alimentaire et la volonté de puissance ne peuvent être éternellement les principes de vie d’un homme ou d’une femme qui se veut  » utile  » à son pays, à ses frères, à ses parents.

Il faut avoir le courage et assumer ses responsabilités.

Mais, il n’y a pas que les éléments du parti dirigeant. Il reste que les partis d’opposition et l’ensemble de la société civile devraient, eux également, jouer leur partition. Les grandes démocraties et les grandes nations se sont toujours construites sur impulsion des plus déterminés de leurs fils. Car en définitive,  » l’histoire n’est-elle pas solidaire du présent historique et condamnée à changer avec lui ?  » Chaque société réécrit son histoire, parce qu’elle se choisit, recrée son passé.

Citoyens du présent, nous sommes au même niveau que le devenir que nous devons nous efforcer de retracer  » ou de tracer.

Ce ne sont et ce ne seront jamais les déclarations, les conférences de presse, les débats de salon qui empêcheront le processus de monarchianisme et patrimonialisation de s’instaurer. La  » fin est dans les moyens, a dit Ghandi, comme l’arbre est dans la semence « .

Que ceux qui aiment ce pays soient pépiniéristes de l’avenir en imaginant les arbres.

Djiboutiennement.

FreeDjibouti

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