23/12/09 (B530) 16ème anniversaire de l’arrivée des réfugiés djiboutiens en Ethiopie. Lettre ouverte qui a été adressée par l’ARDHD au Premier ministre de la France, aux Ministres des A.E. et de l’intérieur et aux Président et directeur général de l’OFII.

______________________ Texte de la lettre

Monsieur le Ministre,

Nous tenons à porter à votre connaissance les faits suivants, pour lesquels nous appelons votre aide d’urgence.

Notre association suit avec attention les dossiers des premiers réfugiés djiboutiens, accueillis légalement en France, sous mandat HCR (Haut Comité aux Réfugiés).

Madame CARRERA HASSAN et ses deux filles, réfugiées djiboutiennes en Ethiopie depuis 1993, ont été acceptées par la France il y a déjà trois mois dans le cadre d’un projet de réinstallation légalement organisé.

Dans le cadre de cette réinstallation, l’OIM, Organisation Internationale pour les Migrations, a régulièrement organisé leur voyage entre Addis-Abeba et Paris. Le 17 décembre, cette famille arrivait donc à Paris, où elle devait être accueillie par les services de l’Office Français pour l’Immigration et l’Intégration (OFII). Contrairement à la procédure, personne ne les attendait à l’aéroport, et aucune prise en charge n’a été effectuée, pour ces trois personnes, qui par chance, ont pu trouver tout à fait provisoirement refuge dans une famille djiboutienne, après des heures d’attente à Roissy.

Nous avons contacté l’OFII, le vendredi 18 décembre, pour demander les mesures prises en faveur de cette famille, venue sous mandat HCR. Un premier agent de l’OFII, M. Beylacq, nous dit qu’i n’était pas au courant ; après avoir effectué des recherches, il nous dit ne pas avoir reçu l’information de l’OIM, et n’avoir à ce moment rien prévu pour cette famille. Il nous assuré ensuite que la situation serait pleinement résolue au plus tard le lundi matin 21/12, lors de la conférence pour le planning de la semaine, et il s’est engagé à nous communiquer les décisions et le programme concret de prise en charge. Ce qui n’a pas été fait.

Mardi 22/12, nous avons recontacté cet agent, M Baylacq, qui nous dit que la décision et l’organisation de la prise en charge seraient effectués dans la matinée de ce mardi 22, et communiquées l’après midi : pour un hébergement, soit à Créteil, soit à Besançon. N’ayant toujours pas de nouvelles, le lendemain, ce mercredi 23/12 matin, nous avons envoyé un message de rappel à Mr Beylacq et à M. Chtaibat afin d’avoir le suivi promis, et légitimement attendu.

Rappel du 2e agent de l’OFII, M. Chtaibat, ce matin, avec une tonalité et une attitude de discourtoisie et de mépris, très étonnantes et peu conformes à la vocation humanitaire et à l’attitude que l’on pourrait attendre de personnels de tels organismes, et à l’opposé des comportement humain et efficaces que nous avons connus par exemple avec le HCR, à Paris, Genève et à Addis. Cet agent, Mr Chtaibat, nous a signifié son incapacité, (voire son refus ?), à prendre en charge cette famille régulièrement entrée sur le territoire français, alors que c’est la vocation même de l’organisme de le faire, une fois les décisions d’immigration et d’accueil par la France tout à fait légalement actées, la venue de cette famille ayant été effectuée légalement, après étude du dossier, dans le cadre d’une convention avec le HCR.

Si l’on peut intellectuellement comprendre des réticences ou des refus avec ce type d’attitude ( ?) concernant des personnes entrées illégalement sur le territoire, on ne peut que s’interroger sur un tel comportement dilatoire et de refus concernant des immigrants légitimes.

Merci de votre attention active sur ce dossier humanitaire et légal, plus qu’urgent, et dont il semble que l’organisme dont c’est la mission officielle d’assurer la prise en charge se montre dans l’incapacité de l’assumer à ce jour.

Nous vous remercions, Monsieur le Ministre, de ce que vous pourrez faire au plus vite, pour que cette famille soit hébergée dans un centre de transit, afin de pouvoir effectuer les formalités prévues de la préfecture et de bénéficier ainsi de la couverture médiale.

Recevez, Monsieur le Ministre, l’expression de notre très haute considération

Jean-Loup Schaal

Anne-Marie de Vaivre
Chevalier de la Légion d’Honneur