24/12/09 (B530) 16ème anniversaire de l’arrivée des premiers réfugiés djiboutiens en Ethiopie. Des pressions diplomatiques djiboutiennes sur les autorités françaises, pourraient-elles être à l’origine du climat de discrimination à l’encontre de la première famille arrivée sur le territoire national ? (ARDHD)

Les réfugiés djiboutiens d’Ethiopie sont-ils vraiment les bienvenus en France ?


En septembre 2009, quand le Comité de soutien aux réfugiés djiboutiens d’Ethiopie a appris que la France venait d’accepter pour la première fois, la réinstallation d’une famille, ce fut une grande joie pour tous ses membres qui se battaient depuis deux ans, pour obtenir que ces familles soient considérées commes des réfugiés et puissent avoir l’accès à la réinstallation.

Milieu décembre, l’annonce que des visas seraient délivrés en faveur de trois autres familles a renforcé nos espoirs.

Les espoirs décçus

Malheureusement la joie est vite retombée. Madame Karera est arrivée le jeudi 17 décembre à Paris. Contrairement à ce qui avait été annoncée, elle est arrivée vers 16h00 et non 5h45, heure à laquelle un représentant de l’ARDHD l’attendait à Roissy.

Pire encore !

L’OFII, pourtant en charge de l’accueil des réfugiés, n’avaient rien prévu ni rien organisé pour assurer sa prise en charge et son transfert dans un centre d’hébergement.

Heureusement Madame Karera, après plusieures heures d’attente, a pu joindre une famille djiboutienne qui a accepté de la prendre provisoirement en charge, lui évitant de passer la nuit dans la rue comme des SDF.

L’OFII contacté par nos soins, dès vendredi, a admis qu’il y avait eu des erreurs dans la transmission des informations, mais qu’il allait remédier à cet état de fait au plus tard le lundi.

Depuis lundi 21 décembre, nous ne cessons de demander aux agents de l’OFII de prendre cette famille en charge. Outre le ton méprisant de l’un d’entre eux Ahmed Chatibat, c’est la langue de bois qui semble être l’attitude préférée de ces agents.

Mardi 22 décembre, nous avons adressée une lettre ouverte à plusieurs autorités de tutelle de l’Organisme et à ses dirigeants. (Voir l’article précédent)

Aujourd’hui le service juridique de l’OFII nous adresse
un message aussi embarassé que non applicable. La signataire déclare que l’hébergement dans le centre de Créteil est normal. Certes il le serait !

Mais l’OFII n’a jamais proposé d’y faire accueillir la famille et au contraire nous a précisé que l’accueil n’aurait lieu que le 7 janvier, soit 20 jours après leur arrivée. Il faut savoir que cete famille doit déposer un dossier en préfecture pour l’obtention à la fois de papiers de séjour et de la couverture médicale. Cette démarche ne peut être accomplie qu’avec l’assistance de personnels compétents.

Aujourd’hui, la famille est pratiquement en situation illégale, puisque son visa expire en fin de semaine et n’a aucune couverture sociale. Elle est généreusement hébergée dans une famille djiboutienne, mais cette facilité ne pourra pas se prolonger indéfiniment.

– Est-ce la trève de Noël qui paralyse le fonctionnement de l’OFII et les vacances de ses agents ?

– Ou faut-il penser plutôt à des pressions diplomatiques djiboutiennes, pour continuer à rendre la vie impossible à ces malheureux réfugiés, comme cela s’est pratiqué depuis 16 longues années ?

Un manque de bonne volonté ?

L’ARDHD prépare un communiqué de presse qui sera envoyé en fin de soirée à l’ensemble de sa liste de contacts, car nous espérons toujours que la situation puisse se débloquer trés rapidement.

Il suffirait simplement d’un peu de bonne volonté de la part de l’OFII, dont c’est pourtant le rôle, pour résoudre le problème . Mais la bonne volonté ne semblait pas encore être à l’ordre du jour dans cette institution, en tout cas jusqu’à ce jeudi midi.