02/01/10 (B532) FreeDjibouti -> LA PROBLEMATIQUE DE LA PRESIDENTIELLE DE 2011
Par FreeDjibouti
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Trois fois déjà, depuis la nouvelle mode quest une plus grande démocratisation des états africains qui fait lécho du fameux discours de la Baule, il a été organisé des élections présidentielles à Djibouti. Autant de fois déjà, les attentes des uns et des autres sont restées inassouvies.
Lun des paris majeurs de lélection présidentielle de 2011 est sans nul doute celui de contrer linitiative de Guelleh de changer la constitution pour un 3eme mandat mais aussi et surtout celui de résorber la fracture systémique de plus en plus béante, que Djibouti, à linstar de presque tous les états africains, na cessé de connaître durant tant dannées de micmac politicien.
Ce pari a pour enjeu de clarifier le « système » politique qui pourrait être la nôtre, en ne perdant jamais de vue les moyens authentiques qui aideraient dans son application. Le constat actuel est de loin en défaveur de cet état de fait.
Il ny a aucun intérêt ici à revenir sur les événements qui ont jalonné lhistoire récente ou lointaine de ce pays, des plus douloureux aux plus incompréhensibles, en passant par les ambigus et encore les plus inadmissibles !
Lélection présidentielle de 2011 doit donc servir de nouveau départ pour une nouvelle ère républicaine à Djibouti. Elle doit permettre à ce pays qui aura ainsi vécu trente deux ans dindépendance sans jamais avoir pu décider du sort qui devrait être le sien, de safficher en tant que nation définitivement tournée vers lavenir.
Cest du moins, ce qui pourra permettre déviter le chaos tant annoncé. Il y va de lengagement des uns et des autres. Il y va surtout de celui du pouvoir, afin quil ne soit plus entaché de cette espèce de peste vénielle qui est la résultante de plusieurs années de gestion du pouvoir dans laquelle nombre de Djiboutiens ne se retrouvent aucunement.
Létat chronique de frustration et la condition déternel désabusé que lon peut remarquer chez les populations Djiboutiens aujourdhui, répondent à la déclinaison qui est faite du paradigme « changement » auquel elles ne sont pas arrivées à attribuer, tout au moins pas encore, une orientation répondant à leurs attentes légitimes. La crainte étant de faire du surplace encore et toujours en se demandant jusquà quand cela durerait.
Ces populations méritent donc en effet quun changement visible, dont la traçabilité est dénuée de toute équivoque dans leur quotidien soit enfin advenu réalité.
Quest-ce donc que ce changement ?
Lobjet même du changement est invariablement celui de toute nation, cest-à-dire celui de vouloir vivre ensemble autour dun projet commun qui requiert ladhésion dune majorité dans le souci de susciter chez les plus réticents, le désir dappartenir aussi audit projet.
Loin dune utopie, cest bien ainsi que se définit une nation afin de se donner les moyens de saffirmer en tant que telle. Les exemples sont légions dans lhistoire des hommes. Que de fois la nation na-t-elle été au prix du sang et de rêves non assouvis ! Elle reste cependant le socle sur lequel se dressent les peuples pour se réclamer dun processus sociétal ambitieux.
La nation djiboutienne ne saurait être privée de cette vision.
Cest donc justement parce que la perspective dune telle vision ne semble pas sinscrire dans le système que le pouvoir a toujours incarné, que le changement devient la condition pour que naisse enfin une nation djiboutienne.
Tous les Djiboutiens veulent le changement, dit-on !
Il y a ceux qui veulent un changement parce que le régime en place est népotique ; nous ne sommes quand même pas dans une dynastie, mais plutôt dans une république, aussi bananière fusse-t-elle !
Il y a aussi une minorité épris par une haine tribale veulent changer Guelleh par un autre despote de leur clan !
Viennent ensuite ceux qui estiment que cest le bilan économique qui laisse à désirer et que lespoir de tout homme moderne dêtre au fait de lavancé des sociétés du monde contemporain nest point permis aux Djiboutiens. Au détriment du bien-être des jeunes populations, la gabegie a été établie comme méthode de gouvernance.
On peut aussi relever ceux pour qui le changement est synonyme de cessation de larbitraire et de limpunité pour que ces incongruités ne soient plus érigées en privilège. Il en va du nécessaire besoin de toutes les forces vives pour jeter les bases dune véritable nation djiboutienne.
Autrement, on sévertuera à perpétuer des pratiques qui ne cesseront déloigner les générations entre elles et dentretenir un inconfort qui viendrait à bout de toute volonté de cohésion. Le déshonneur serait de participer, dune manière ou dune autre, à cet échec !
Le changement peut être entendu par certains comme étant tout simplement le besoin que les mêmes choses soient faites par dautres, même à compétences égales, pour peu que le style des uns ne convient pas à une majorité. Le choix des peuples ne se fait toujours suivant des critères prévisibles.
Il ne saurait y avoir aucune autre considération si ce nest seulement une observance en toute objectivité de linadaptabilité des compétences indéniables reconnues, au demeurant aux détenteurs du pouvoir.
Enfin, le changement peut se décliner vers une radicale rupture entre ce qui est illégitimement établi pour nettoyer de fond en comble la classe politique, quelle quelle soit, parce que ne répondant en rien aux aspirations des différentes générations qui sont le capital garanti de Djibouti daujourdhui et de demain.
Cette radicalité doit être envisageable dans la mesure où lélection annoncée de 2011 viendrait à laisser comme un arrière-goût de réchauffé, une espèce de déjà-vu dans lopinion nationale ; où les mêmes recettes sont resservies, malgré les brillants essais de justification ça et là pour adoucir londe de choc. Les générations djiboutiennes ne font pas du surplace. Elles aimeraient certainement que les politiques suivent, afin de combler le décalage qui sinstalle au fil des ans.
Tout ceci devient lassant !
Au regard de ce qui précède, le changement nous oblige donc en tant quenjeu unique et irréversible de léchéance prochaine à Djibouti. Il est non seulement souhaitable quil en soit ainsi, mais il est surtout important que ce soit à la régulière, devrait-on dire.
Pour ce faire, trois préalables simposent : lintelligence des acteurs politiques, ladhésion à une pratique collective et légoïsme dun particularisme retrouvé.
La classe politique djiboutienne offre un spectacle des moins plaisants depuis que le peuple lui a souverainement confié de garantir un lendemain meilleur après plusieurs décennies dimmobilisme outrageant. Il est encore de se ressaisir. Bon courage ..
Djiboutiennement.
FreeDjibouti
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