07/01/09 (B532) Candidature pour le moins incongrue ; mais c’est bien qu’une valeur a priori sans usage soit ainsi restaurée dans toute sa dimension de l’inutilité et du futile………… (1ère partie) (Par Bouh Warsama)

La vérité sur les effets pervers du régime politique imposé par Son Excellentissime Sérénité IOG dépasse la fiction en cela qu’elle est infiniment plus dramatique qu’elle ne le laisse paraître.


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Drôle d’idée que celle
d’Aden Robleh Awaleh.

Alors qu’on le pensait être retiré de la vie publique djiboutienne

– pour ne pas dire enterré et comptant inlassablement ses « deniers de Judas » au plus profond de sa sépulture politique afin que nul ne le voit compter sa fortune –

le voici soudainement « ressurgi de ses cendres » pour faire acte de candidature aux aléatoires prochaines élections présidentielles à Djibouti.

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’à près de soixante dix ans le « vieux combattant des temps anciens » a conservé tout le moins un don ; celui de nous surprendre, dans le fond et la forme avec la farce qu’il nous propose.

Au sein de l’opposition et des observateurs étrangers, sur le fond, nombreux sont celles et ceux qui pensent que cette initiative de candidature est franchement ubuesque ; alors que sur la forme tout laisse à penser que c’est un projet d’autant plus surprenant qu’il vient jeter un peu plus le doute sur une situation déjà bien plus que confuse.

Que pourrait-il cacher ?

Rien n’interdit de penser que si ce projet de candidature a été révélé aussi longtemps à l’avance c’est qu’il pourrait fort bien n’être qu’un nouveau stratagème de « poudre aux yeux » – made by IOG/ARA Collaboration et sur ordre du premier nommé – pour tenter de masquer bien des aspects d’une nouvelle mascarade électorale.

Un travestissement carnavalesque avant la lettre, préparatoire à un ersatz de scrutin sauce Ismaïl Bobard ayant, comme à l’accoutumée, valeur de représentation d’une « grande guignolade » sur la place publique.

A Djibouti sous le régime d’Ismaïl Omar, même quand cela a l’air sérieux, c’est tout de même que du spectacle de marionnettiste. Invariablement, il nous a habitués à jouer toujours la même pièce…burlesque et à nous présenter la même « salade » difficile à digérer.

La question se pose donc de savoir si au moyen d’une telle initiative parfaitement loufoque, Aden Robleh ne s’essaierait-il pas à tenter de faire croire aux électrices et aux électeurs djiboutiens qu’il aurait été touché par « la grâce divine ».

Imaginez un instant qu’une sorte d’éclairage céleste l’aurait inondé de ses grâces, le transportant à nouveau dans le camp des « Gentils-Opposants-Politiques » (G.O.P) à Ismaïl Omar Guelleh.

De qui se moquerait-on ? Soyons sérieux !

Tout ceci nous laisse plutôt à penser que ce serait une puérile manœuvre bassement politicarde que de vouloir nous faire prendre, une nouvelle fois, des « vessies pour des lanternes ».

Que constatons-nous ?

D’un côté Ismaïl Omar n’a de cesse de nous imposer son plus grand air de violon en laissant croire qu’il fera modifier la Constitution – un pas en avant suivi de deux pas en arrière…- alors que de l’autre et sur un autre air Aden Robleh nous joue de la clarinette en se portant candidat ; candidat à quoi puisqu’IOG mettrait fin aux élections présidentielles… ?.

Face à cela il convient de rafraîchir la mémoire d’Aden Robleh car il occulte, non sans un certain aplomb et sans scrupule, le fait qu’il ait déserté depuis belles lurettes ses saines valeurs d’antan au point que l’on en arrive à se demander s’il en avait véritablement à l’époque.

Souvenons-nous que pour quelques « deniers de Judas » et des honneurs bien futiles – dans un refuge en Afrique du Sud – il a tourné le dos au passé ; le pire étant qu’il l’ait fait au moment où les populations et l’opposition djiboutienne avaient le plus besoin de lui.

Comment les électeurs pourraient-ils donner foi aujourd’hui à un « brachyoure politicard » (prédateur et nécrophage) qui navigue depuis bien longtemps dans le nébuleux marécage en eaux troubles ?.

Un bourbier qui ne fleure pas très bon – même si l’on ne s’y parfume quasi exclusivement qu’au Chanel – et que constitue le milieu dans lequel patauge le groupe des « Collabos-Opportunistes-Nauséabonds et Serviteurs » (C.O.N.S) de l’alimentaire ; hommes et femmes reconnaissables car faisant carpette devant leur Seigneur et Maître Ismaïl Omar Guelleh.

Identifiables par le fait qu’elles et ils entrent au Palais à …reculons…en tendant leur gamelle et en répétant inlassablement avec grande ferveur cette ode vouée au grand Timonier de la Corne Est de l’Afrique (inspirée de celle rédigée par La Pravda pour le 60ème anniversaire de Staline)

Oh toi, Ismaïl Omar lumière de nos nuits.
Après ta visite dans nos quartiers et dans l’arrière pays,
Jamais nos maisons furent si belles
Jamais nos champs n’ont donné de telles bananes
Jamais nos quartiers, nos villages n’ont connu un tel bonheur, une telle grandeur.
Jamais l’eau ne fut si pure et l’électricité si abondante
Jamais la vie n’a été aussi bonne et les esprits aussi élevés.

Sur toute la terre, le soleil lance une lumière plus chaude
Car la face de ton Excellentissime Sérénité le fait briller encore plus fort.
Nous chantons pour nos enfants reposant dans nos bras.
Ils apprennent la source de ce soleil qui baigne notre pays
Et leurs petites mains copieront ton portrait sur leur cahier d’école

Et toi, Excellentissime Sérénité ta gloire est présente en nous pour demain et après jusqu’à l’éternité

Et toi, ton Excellentissime Sérénité tu dissipes aujourd’hui le malheur et tous les nuages se sont envolés,

La confiance est le fruit de ton cerveau d’amour pour le peuple, la grappe raisonnable tant elle est parfaite
Grâce à toi, ton Excellentissime Sérénité, nous vivons sans connaître d’automne et nous n’avons nul besoin, tout est bien
Grâce à toi, nous avons oublié le goût du pain
Grâce à toi, ton Excellentissime Sérénité,
peu importe qu’avec tout, tu ne fasses rien.

L’horizon, grâce à toi, ton Excellentissime Sérénité tu es toujours renaissant ; tes mots suffisent à nous nourrir, nous et nos enfants

Ton Excellentissime Sérénité récompense les meilleurs des hommes et rend à leurs travaux la vertu du plaisir
Car la vie et les hommes ont élu ton Excellentissime Sérénité pour figurer sur terre leurs espoirs sans borne……………………….

Ne serait-ce qu’un instant et depuis 1999, Aden Robleh a-t-il contesté ouvertement la politique sanguinaire et désastreuse menée par Ismaïl Omar Guelleh ?

La réponse est NON !

En mémoire de toutes les atrocités qui se sont produites à Arrhiba et plus tard – notamment depuis 1990 – perpétrées sur ordre de la tyrannie, ce serait traîtrise et déloyauté que de laisser tomber ces morts tout comme ceux qui ont combattu et qui furent assassinés pour avoir défendu le respect de l’Humain, la Liberté et l’instauration d’un Etat de Droit à Djibouti.

Ce serait faire acte d’indignité que de ne point honorer leur mémoire et leur transcendance en oubliant jusqu’à leur existence.

Sous le régime d’Ismaïl Omar Guelleh, qui s’est arbitrairement TOUT accaparé, il est bien plus facile pour lui de prendre des otages politiques et d’exercer un chantage constant que de les relâcher.

Et pour cause ! Son Excellentissime Sérénité le Tyran avait pris, en temps et en heure, toutes les mesures conservatoires de ses SEULS intérêts en passant un accord presque à sens unique avec Aden Robleh Awaleh.

Si IOG avait agi ainsi c’était bien moins pour en faire, en échange de son apparente soumission, un respectable Député de Djibouti représentatif auprès du Parlement Panafricain (observons qu’il est parfois des mascarades qui frisent le déshonneur) que pour l’éloigner plus assurément de la vie politique locale afin qu’il ne tente pas de lui faire de l’ombre.

IOG avait atteint son but en gagnant sa tranquillité politique.

Le Parlement Panafricain fut durant des années un tombeau politique, doré à l’or fin et aux draps de soie, pour Aden Robleh Awaleh.

D’après ce que nous savons, il fut dit que durant des années au cours desquelles il était écarté de la vie politique du pays, Aden Robleh n’aurait pas œuvré pour défendre une ouverture à la démocratie à Djibouti.

Il avait vraisemblablement bien d’autres préoccupations… pour d’autres ouvertures !!!

Loin d’agir pour un avenir meilleur, il aurait « travaillé… sans relâche» dans… l’AFS (Afrique du Sud) pour d’autres… causes … n’hésitant pas à largement payer de sa personne… ; y compris et surtout tard durant les nuits et parfois même jusqu’aux aurores.

Quand la machination politicarde de la Tyrannie en est réduite aux pires stratagèmes c’est que la fin est proche !

On pourrait alors se poser la question de savoir :

« Pourquoi IOG ne réagit-il pas face à cette candidature d’Aden Robleh pour les prochaines présidentielles comme il le fit avec virulence par le passé ? »

Alors qu’il dispose, plus que jamais, de tous les moyens de coercitions et de mise sous sa tutelle afin de faire « rentrer dans les rangs » l’un des rares hommes politiques de haut niveau qui ait échappé….curieusement… au « grand nettoyage (physique ?) des années 95/96».

Paradoxe pour ne pas dire bizarrerie car souvenons-nous qu’aux moments cruciaux dans un passé récent, il obtint TOUT d’un Aden Robleh Awaleh, devenu son « otage-collabo », en faisant peser sur sa fortune la menace constante de faire saisir, indirectement et illico presto, tous ses pléthores biens immobiliers à Djibouti…(Immeubles, villas, terrains…) sous un quelconque prétexte.

(à suivre)