09/01/10 (B533) Yémen Express (7 articles en Français)

_______________________ 5 – Le Figaro avec AFP

Yémen: 8 morts dans des affrontements

Huit personnes ont été tuées aujourd’hui dans de violents affrontements entre des hommes armés d’une tribu et des rebelles zaïdites dans le nord du Yémen, a indiqué un chef tribal.

Les heurts ont éclaté dans l’après-midi lorsque des hommes de la tribu Chawlane ont réussi à lever le blocus que les rebelles zaïdites, en guerre contre l’armée depuis près de cinq mois, imposaient depuis deux semaines à leur région de Barket Majalli, dans la province d’Al-Jawf, a précisé cette source.

Cinq rebelles ont trouvé la mort dans les affrontements, qui ont aussi coûté la vie à trois membres de la tribu, dont l’un de ses chefs, cheikh Mohammad Ahmad Al-Saqr.

L’armée yéménite a lancé le 11 août une opération militaire contre les rebelles zaïdites, issus d’une branche du chiisme, dans les provinces du nord du pays, frontalières de l’Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite s’est engagée dans les combats, qui se poursuivent par intermittence entre armée et rebelles, après la mort le 3 novembre d’un garde-frontière saoudien tué par des rebelles infiltrés en territoire saoudien.

_______________________ 4 – TF1

Yémen: une intervention militaire américaine renforcerait Al-Qaïda

Le vice-Premier ministre yéménite aux Affaires de la défense et de la sécurité, Rached al-Alimi, a averti jeudi qu’une intervention militaire américaine dans son pays, en guerre contre Al-Qaïda, « pourrait renforcer » le réseau extrémiste.

« Une intervention directe des Etats-Unis pourrait renforcer le réseau d’Al-Qaïda et non l’affaiblir », a déclaré Rached al-Alimi lors d’une conférence de presse, appelant les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, à apporter une aide en matériel et en matière de formation aux autorités dans leur guerre contre Al-Qaïda.

_______________________ 3 – Le Temps (CH)

Le Yémen en position d’équilibriste

Angélique Mounier-Kuhn

La survie du régime du président Saleh est liée à l’aide des Etats-Unis. Mais cette aide doit être discrète pour ne pas le délégitimer auprès de l’opinion publique, farouchement antiaméricaine

Le vice-premier ministre de la Défense et de la Sécurité du Yémen, Rached al-Alimi, a confirmé jeudi, lors d’une conférence de presse, la volonté de son pays de «combattre et de traquer le réseau Al-Qaida». Mercredi, Sanaa a annoncé l’arrestation de six membres de l’organisation, dont Mohammad Ahmed al-Hana, l’un de ses chefs présumés, suspecté d’être à l’origine des menaces contre l’ambassade américaine à Sanaa le week-end passé.

__________________ 2 – Le Figaro

Yemen : la communauté internationale s’active

Georges Malbrunot

Contrôle, jeudi, dans une rue du centre de Sanaa.En 2010,les États-Unis porterontleur aide au développement et à la sécuritéà 63 millions de dollars, contre 40 l’an dernier. Crédits photo : AP

La stabilité du pays sera le principal enjeu de la réunion prévue à Londres à la fin du mois.

La communauté internationale s’active pour mettre un coup d’arrêt à la lente dérive du Yémen, confronté aux défis cumulés du terrorisme, de la pauvreté et de l’éclatement politique. Voulue par le premier ministre britannique, Gordon Brown, une réunion internationale se tiendra à Londres le 27 janvier, la veille d’une conférence consacrée à un autre pays quasi «failli», l’Afghanistan. «Mais ce ne sera ni une conférence internationale à proprement parler, ni même une réunion de pays donateurs», tempère un diplomate occidental à Sanaa. «Il s’agit de lancer un processus, dont on ne sait pas très bien où il mènera», ajoute-t-il.

En 2006, une précédente conférence sur le Yémen avait permis de drainer près de 4 milliards de dollars d’aide vers ce pays, le plus pauvre des États arabes.

Mais, quatre ans après, seuls 30 % des fonds promis ont été versés. La raison ?

Les autorités yéménites seraient dans l’incapacité d’absorber autant d’argent et de transformer cette manne en projets de développement ou de réformes viables. Conséquence : la réunion de Londres devrait se contenter de rassembler un groupe restreint de pays (États-Unis, Europe et monarchies du Golfe).

Renforcer l’armée

Plusieurs dossiers seront examinés par les ministres des Affaires étrangères des pays participants : la lutte antiterroriste, la riposte à la radicalisation (comment éviter que des jeunes étrangers viennent s’égarer dans les écoles salafistes du Yémen, à l’image du Nigérian Abdulmuttalab, qui a cherché à faire exploser un avion de ligne américain, fin décembre).

Comment mobiliser également les riches pays voisins du Golfe en faveur de Sanaa ?

Mais au-delà, les Britanniques souhaitent que l’argent levé serve à hâter les réformes économiques et sociales dont le Yémen, selon eux, a un besoin urgent (arrêt des subventions, réduction drastique du nombre des fonctionnaires, etc.)

Sur tous ces points, la tâche est immense. Les forces de sécurité manquent cruellement de moyens financiers et matériels pour traquer efficacement al-Qaida, qui se sanctuarise dans la patrie ancestrale d’Oussama Ben Laden.

Lutter contre la venue d’étudiants étrangers dans les écoles coraniques contrarie la culture du djihad, forgée par des siècles d’histoire. Quant à l’inquiétude que le chaos yéménite susciterait dans les monarchies voisines, elle est certes réelle, mais rien ne dit qu’elle se traduira par des gestes concrets.

«L’Arabie saoudite, le Qatar ou le Koweït exigent que des plans de financements accompagnent leur aide, affirme le diplomate, ils ne veulent pas donner des milliards sans savoir où cet argent va aller. Et puis, toutes ces monarchies sont-elles vraiment si désolées de voir la seule république du Golfe ouverte à une certaine dose de démocratie rencontrer autant de problèmes ?», s’interroge-t-il.

Washington montre l’exemple

Même si les États-Unis n’ont qu’une confiance limitée envers le président Ali Abdallah Saleh, ils ont décidé, de leur côté, de montrer l’exemple. En 2010, leur aide au développement et à la sécurité s’élèvera à 63 millions de dollars, contre 40 l’an dernier, vient d’annoncer le Département d’État.

Après la récente visite à Sanaa du général David Petraeus, patron des forces américaines au Moyen-Orient, le ministre des Affaires étrangères, Abou Bakr al-Korbi, va se rendre la semaine prochaine à Washington, où il s’entretiendra avec la secrétaire d’État, Hillary Clinton, très inquiète de la situation au Yémen. Mais pas question d’accepter un déploiement de troupes étrangères, répète al-Korbi.

C’est une ligne rouge pour Sanaa.

Jeudi, le vice-premier ministre en charge de la Sécurité a averti qu’une intervention militaire américaine au Yémen «pourrait renforcer» al-Qaida et «non pas l’affaiblir». «Ce que nous demandons, c’est une assistance en matière de formation, et des armes pour les unités de lutte contre le terrorisme», a souligné devant la presse Rashad al-Alimi, le vice-premier ministre aux Affaires de la défense .

__________________ 1 – Le Parisien avec AFP

Al-Qaïda : le Yémen entend rester maître chez lui

Depuis Noël et l’attentat déjoué sur le vol 253 du Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, qui avait séjourné d’août à décembre 2009 au Yémen, ce pays est sous le feu des projecteurs internationaux.

La Maison Blanche a haussé le ton. Elle avait annoncé le 3 janvier ne pas vouloir ouvrir un «deuxième front » ni déployer des troupes… du moins «pour le moment». Une déclaration a priori rassurante mais qui sonne comme une menace, alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne annonçaient le renforcement de leur action. Ce jeudi, le Yémen a éclairé des points restés jusqu’ici dans l’ombre et précisé ses positions.

Le Yémen ne veut pas d’intervention directe des Etats-Unis. Le vice-Premier ministre yéménite aux Affaires de la défense et de la sécurité, Rached al-Alimi a affirmé que son pays entendait gérer seul la traque contre les terroristes de la mouvance d’Al-Qaïda, bien implantée dans l’est du pays. «Une intervention directe des Etats-Unis pourrait renforcer le réseau terroriste et non l’affaiblir», a-t-il argumenté. «Ce que nous demandons aux Etats-Unis, c’est une assistance en matière de formation et des armes pour les unités de lutte contre le terrorisme», a-t-il dit, faisant état d’«un échange de renseignements» avec les Etats-Unis «ainsi qu’avec l’Arabie saoudite», pays voisin du Yémen.

Abdulmutallab a bien rencontré l’imam radical Anwar al-Aulaqi. Rached al-Alimi a confirmé que Umar Farouk Abdulmutallab avait rencontré lors de son séjour au Yémen l’imam radical Anwar al-Aulaqi, dont les autorités ont perdu la trace après les raids américains de décembre sur les positions d’Al-Qaïda. Ce religieux aurait un lien avec la fusillade sur le camp militaire de Fort Hood de novembre 2009 d’après le porte-parole de Barack Obama. Selon lui, le terroriste a aussi rencontré dans la province de Chabwa, Mohammad Oumir, l’un des chefs d’Al-Qaïda, tué dans un raid aérien du 24 décembre, auquel les militaires américains auraient porté main-forte, d’après les médias d’outre-Atlantique.

Le Nigérian n’aurait pas été recruté au Yémen. Selon Rached al-Alimi, Umar Farouk Abdulmutallab n’a pas été recruté dans son pays situé à la pointe sud-ouest de la péninsule d’Arabie. «Il paraît qu’il a été recruté à Londres par les groupes extrémistes en Grande-Bretagne», a-t-il expliqué. «C’est peut-être pour cela que les autorités britanniques ont refusé ensuite de lui donner un titre de séjour, ce qui l’a poussé à choisir de poursuivre ses études à Dubaï», a-t-il ajouté.