03/02/10 (B536) Inutile de resservir la sempiternelle image du « verre à moitié vide ou à moitié plein » pour imager les résultats de la visite éclair du président Nicolas Sarkozy, ces jours derniers à Djibouti. ( par Bouh Warsama)

Nul n’est besoin de tordre la langue de bois d’Ismaïl Omar Guelleh, squatter du Palais de l’Escale se grattant le ventre bien rebondi, pour parler de la « meilleure entente possible » entre Nicolas Sarkozy et lui ou d’encenser le supposé bien fondé d’une escale déterminante à Djibouti lors du voyage du président français.

– Mieux vaut admettre l’amère réalité !

Le contenu de l’entretien lors de cette escale de nuit…….. (45 minutes, de l’atterrissage à Ambouli au redécollage, donc tout au plus 25 minutes de discussions) a été d’une banalité désarmante ; platitude diplomatique à considérer comme un quasi fiasco complet.

Imaginez, ne serait-ce qu’un instant, que le président français ait fait une escale technique à Djibouti sans sortir de son avion, sans aller à la rencontre d’IOG et qu’il n’ait pas fait de déclaration officielle de quelques mots sur quatre points essentiels que sont :

1°) un projet de nouvel accord de partenariat de défense, destiné à remplacer l’accord conclu en 1977 mais jamais signé par Djibouti (sur le fond, cela fait plus de 20 ans que le sujet est sur la table) ;

2°) la nécessité de soutenir le gouvernement fédéral de transition somalien.
(Une guerre qui enrichit de manière exponentielle quelques-uns au détriment de tous les autres. Les populations somaliennes étant les otages et victimes innocentes de l’odieuse mascarade dans laquelle IOG a une grande part de responsabilités car, moyennant finances, il approvisionne en armes lourdes et légères mais aussi en munitions, alternativement l’une et l’autre des factions qui s’opposent ) ;

3°) la lutte contre la piraterie au large de la Corne Est de l’Afrique.
(Ismaïl Omar Guelleh et son entourage sont « parties prenantes » financières et grassement payées car jouant les supposés intermédiaires dans le processus de libération des otages…
Observons que dans cette hypocrisie, certains pirates et faux religieux extrémistes tentent d’investir financièrement partie du montant des rançons payées dans l’immobilier et autre à Djibouti avec l’aval du Palais de l’Escale) ;

4°) le soutien au gouvernement du Yémen dans sa lutte contre le terrorisme
(Souvenons-nous d’une époque pas si lointaine où, dans un camp militaire djiboutien, étaient discrètement formés des « agitateurs et des poseurs de bombes » missionnés ensuite pour aller commettre des attentats faisant d’innocentes victimes au Yémen, en Ethiopie, en Somalie…voire jusqu’au Kenya……)

Ceci revient à dire que pour le Président Sarkozy, ne pas rappeler le soutien global de la France ceci aurait été considéré par le « diplomatiquement correct et bien pensant » comme un acte délibéré de provocation et de discrédit vis-à-vis de l’actuel pouvoir djiboutien, fusse t-il autoproclamé et tyrannique !

Une négligence, un manquement symbolique consistant à jeter officiellement une pierre dans la « mare déjà fort nauséabonde » du tyran djiboutien alors que l’on sait qu’il est de plus en plus contesté tant sur le plan national qu’international ; ne serait qu’en raison d’une corruption galopante et entretenue, du détournement sans limite des aides internationales au développement et qu’il a déjà été condamné officieusement moult fois pour ses méthodes et pratiques pour le moins expéditives et sanguinaires…à Djibouti comme dans toute la région de la Corne Est de l’Afrique.

– ABORKU WUXUU QORIGA KA XAGTAA GUDAHA

Si l’opposition politique djiboutienne en exil avait pleinement joué son rôle et désigné son leader, homme rassembleur et de bon sens (CALLOL-ADAG) pour affronter politiquement et ouvertement Ismaïl Omar Guelleh, les soutiens occidentaux apportés au Tyran auraient été bien différents et nous n’en serions pas là.

Faute de cela, au sein de l’opposition les uns et les autres ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes et se donner enfin les moyens de leurs ambitions pour l’Union ; car dans ce CALOOLWEYNAD (Marasme) la France et tous les Occidentaux ne veulent et ne voudront demain qu’un seul interlocuteur crédible pour succéder à IOG, comme nous l’avons sans cesse répété.

– Le « grand Génie » au bord du gouffre !

Lors de cette escale technique de l’avion présidentiel français, l’occasion était inespérée pour un Ismaïl Omar Guelleh qui avait l’impératif besoin d’une grande déclaration de soutien de la France et de sa caution pour une troisième autoproclamation.

Caution qui, si elle était officialisée lors d’une visite officielle, serait une atteinte grave aux Droits de l’Homme émanant du président conduisant aux destinées de la France, « Pays des Droits de l’Homme », et qui se ferait au grand dam d’une opposition politique djiboutienne qu’IOG veut contraindre, asservir et mettre, comme à son habitude, devant le fait accompli.

Des hommes et des femmes d’opposition traités le plus souvent en parias par le Tyran djiboutien, en résidence surveillée à Djibouti ou justes bons à ramasser les miettes du statut de « réfugié politique » car indirectement pris en otages….dans des pays occidentaux qui ne sont pas le leur.

En fait de génie… « Ismaïl Bobard » a toujours eu celui de plonger Djibouti et ses populations dans une tyrannie déguisée, sans fin et doublée de pénuries sans fond dans un Etat policier.

Sous son règne, il y est quasi impossible de parler ouvertement de politique, exception faite dans les mabrazes et entre vrais amis…, impossible de monter un quelconque projet industriel ou commercial qui n’ait pas reçu le sceau du pouvoir et qui contraint chaque mois, et bien plus souvent que cela, à mettre la main au porte-monnaie pour soutenir les, paraît-il, « œuvres sociales » de son Excellentissime Sérénité ou de Kadra Haïd.

Alors que les 2 premières années de règne étaient faites de grandes déclarations tonitruantes à faire rêver bien des crédules qui depuis sont revenus sur terre…, d’année en année IOG est allé de régression en régression politique, économique et sociale pour en arriver à une situation catastrophique de laquelle il ne peut plus se dépêtrer…

L’homme qui donne un bon exemple, construit d’une main, celui qui conseille utilement et donne le bon exemple construit à deux mains ; mais qui s’instaure en donneur de bonnes leçons mais agit en mauvais exemple, construit d’une main et détruit de l’autre.

C’est ainsi qu’Ismaïl Omar Guelleh a façonné le Djibouti ; son mauvais comportement a été contagieux, il est aujourd’hui dépassé par ses « élèves » WARAABE….et par Kadra………

– « WARAABUHU WUXUU KU NOOLYAHAY XAYAWAANAADKA BAKHTIYA … »

L’hyène se nourrissant d’animaux …morts, lentement et dans le cas présent elle détruit de l’intérieur le tyran djiboutien comme elle a détruit, un à un, tous les hommes de sa vie ou qui se sont opposés à elle.

Guelleh semble ne rien voir ni rien comprendre de cette stratégie, passant son temps à se regarder le nombril en continuant de s’admirer dans son artificiel miroir, faisant entretenir un culte ubuesque de sa « petite personnalité ». Lorsque la colère domine, il n’hésite pas à lancer des répressions diverses et aveugles confiées à la police politique composée pour partie de « Barbares sans foi ni loi ».

Le Djibouti d’Ismaïl Omar vit sous le népotisme, le clientélisme s’appuyant sur le détournement des aides financières internationales pour le Développement, avec les incendies criminels de masures, l’expulsion de la capitale par l’emploi des armes à l’encontre de populations pauvres afin de tenter de masquer les incuries du régime politique en matière de lutte contre la pauvreté et d’aménagement cohérent de la capitale.

Le but de ces opérations étant un soit disant combat mené contre l’insécurité ; en fait pour obtenir ainsi des aides extérieures à fonds perdus et pour faciliter grandement les spéculations immobilières locales.

A ceci s’ajoute un infâme génocide par déplacement avec emploi des armes perpétré sur les populations, occupants légitimes du nord du pays, aux fins de les repousser bien au-delà de la frontière pour les remplacer ensuite, famille par famille puis clan par clan, par des populations étrangères « importées » et surtout plus complaisantes avec le pouvoir actuel du Palais de l’Escale………

Toute Femme, tout Homme épris (e) de liberté ne peut éprouver qu’un profond dégoût et une infinie tristesse quand il est le spectateur impuissant d’une telle parodie de gouvernement djiboutien actuel.

Profond dégoût à l’égard des Afars qui participent, directement ou indirectement, au génocide lancé contre leur propre peuple.

Quant au sort de l’opposition politique djiboutienne il est d’autant plus poignant que cette opposition – hormis celle de façade – n’est pas seulement l’otage d’Ismaïl Omar Guelleh mais aussi la prisonnière d’un labyrinthe diplomatique occidental, en apparence inextricable.

Le cynisme absolu dont fait usage sans vergogne Ismaïl Omar Guelleh et qui caractérise ses relations internationales devrait savoir s’imposer quelques frontières – fussent-elles de pures formes – et pas seulement répondre à des impératifs « moraux ». C’est une question de bon sens et d’efficacité.

-JIRJIRROOLAYAASHU WAXAY AWOODAAN INAY MIDABKA BEDELAAN

Si le président Nicolas Sarkozy venait à cautionner, d’une manière ou d’une autre, une falsification de la Constitution djiboutienne octroyant une troisième autoproclamation au Tyran Ismaïl Omar Guelleh à la tête du pays, voire un mandat à vie, que vaudrait alors la sacro sainte parole de la France – déjà fort limitée, voire même en piteux état, dans bien des dossiers en Afrique et au Moyen Orient ?

Aussi longtemps qu’IOG règnera de manière tyrannique sur les populations de ce « petit pays du bout du monde » qu’il a prises en otage, en n’effectuant que des « escales techniques » à Djibouti et non point des visites officielles ayant valeur d’outrancières scènes théâtrales, avec distribution gratuite de chaussures et de sacs de riz pour inciter les populations à se déplacer sur ordre du palais de l’Escale, ou par l’emploi de la force et des armes, le président français n’aura pas à renier les Droits de l’Homme, tout comme les conditions de bonne gouvernance qui devraient prévaloir à Djibouti.