07/02/10 (B537) Le Journal de la Flibuste (5 articles en Français)

_________________________ 5 – Ria Novosti (Russie)

Somalie: un escorteur russe appréhende un groupe de pirates (Marine)

L’escorteur russe Neoustrachimy (l’Intrépide) a arraisonné un canot avec 7 pirates qui avaient tenté de détourner le cargo slovène Ariella, battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda, a appris à RIA Novosti le porte-parole de la Marine de guerre russe.

L’embarcation a été arraisonnée à 80 miles nautiques des côtes somaliennes, a précisé l’interlocuteur de l’agence sans fournir de renseignements sur le sort futur des pirates capturés.

Le patrouilleur Neoustrachimy de la Flotte russe de la Baltique croise actuellement en mer d’Oman où les pirates somaliens sont particulièrement actifs. Il a pour mission de protéger la navigation marchande au large des côtes somaliennes, théâtre de fréquentes attaques de pirates, ainsi que de combattre les pirates au large de la Corne de l’Afrique.

Les autorités somaliennes n’arrivent pas à mettre fin à la piraterie en raison de la guerre civile qui dure depuis quinze ans dans le pays. Des bâtiments de guerre de 16 pays dont la Russie, ainsi que les navires participant à l’opération navale anti-piraterie européenne baptisée Atalanta et la Marine de l’Otan protègent les cargos contre les pirates dans le golfe d’Aden.

_________________________ 4 – Le Quotidien de la Réunion

KENYA – PRÉSENCE DE PIRATES SOMALIENS DANS L’OCÉAN INDIEN

Une aubaine pour les pêcheurs

A chacune de leur sortie en mer, les pêcheurs de Mombasa ramènent dans leurs filets toujours plus de poissons, jusqu’à 200 kilos supplémentaires par jour.

Un monomoteur à la coque en fibre de verre est amarré à quelques pas de la plage de sable fin. De robustes pêcheurs et des gamins excités se jettent à l’eau pour ramener les poissons à terre, entassés dans des paniers d’osiers transportés sur les épaules.

A chacune de leur sortie en mer dans les eaux de l’océan Indien, les pêcheurs de Mombasa, sur la côte sud-est du Kenya, ramènent dans leurs filets toujours plus de poissons, jusqu’à 200 kilos supplémentaires par jour.

« C’est la bonne saison », se réjouit le propriétaire d’un petit dock de fortune, fait de bric et de broc : « et c’est aussi parce que les pirates font fuir les bateaux de pêche étrangers… ».

En plein essor, la piraterie dans la Somalie voisine a fait de cette partie de l’océan Indien le centre mondial de la flibuste, et l’une des zones les plus dangereuses pour les grands navires marchands. Cargos et surtout bateaux de pêche industrielle évitent désormais soigneusement la région, contribuant indirectement au renouvellement des ressources halieutiques de ces eaux tropicales.

« Plus de chalutiers du monde entier »

« On ne voit plus les chalutiers venus du monde entier que l’on avait l’habitude de croiser auparavant », explique un pêcheur de 19 ans. « Ça fait un moment qu’ils sont partis à cause des pirates ».

Têtes de requins, viscères et autres détritus organiques jonchent la plage dans une puanteur étouffante. Deux canots à moteur, dont le pont est protégé d’un soleil de plomb par une petite cahute d’aluminium, ont ramené ce jour-là près de 600 kilos de requins, marlins, et petites fritures de mer, pesés et immédiatement vendus à la criée à des commerçants locaux.

Devenues presque quotidiennes, ces pêches miraculeuses contribuent également à l’essor du tourisme local, avec la pêche sportive et la plongée sous-marine.

« Depuis près d’un an, les prises sont excellentes », sourit Habib Hakem, propriétaire de Luna Water Sports, une société de location de bateaux pour les nombreux touristes étrangers qui fréquentent les stations balnéaires du nord de Mombasa.

« Avant, quatre heures de pêche et on pouvait revenir bredouille. Nous sommes aujourd’hui en moyenne à six grosses prises par sortie en mer », pour une ou deux prises par le passé.

« Nous avons beaucoup de réservations, dont des touristes qui ne connaissent rien à la pêche sportive et veulent découvrir » un nouveau sport, poursuit M. Hakem, dont l’activité a explosé de 80 % et qui attribue ce succès au « peu de chalutiers » qui fréquentent désormais ces eaux de l’océan Indien.

Le lien entre hausse de la piraterie et prospérité de la pêche artisanale locale n’est cependant pas si évident, conteste le patron du département des pêches pour la côte sud-est, Mwaka Said Barabara.

« Il y a de nombreuses autres causes à la fluctuation des niveaux de production », assure-t-il. « Nos pêcheurs locaux ne vont pas en haute mer. La pêche dépend surtout de la saison », estime un autre responsable de la filière.

Les pêcheurs kenyans de l’océan Indien ramènent chaque année dans leur filet entre 7 000 et 8 000 tonnes de poissons, précise M. Barabara.

La piraterie dans les eaux voisines de la Somalie s’étend désormais jusqu’aux Seychelles. Le phénomène atteint un record, selon le Bureau maritime international, avec 406 incidents liés aux pirates reportés en 2009.

Onze bâtiments et plus de 250 membres d’équipage sont actuellement détenus par les pirates somaliens qui ont réussi à obtenir en 2009 des rançons estimées au total à 60 millions de dollars.

_________________________ 3 – Romandie News (Ch) avec AFP

Les Seychelles s’engagent à juger les pirates somaliens

Les Seychelles ont accepté de devenir, après le Kenya, le deuxième pôle régional de poursuites judiciaires contre les pirates somaliens, a annoncé samedi à la presse le ministre de l’Environnement, des ressources naturelles et du transport Joël Morgan.

Le gouvernement seychellois a donné son feu vert à l’Union européenne après avoir eu la garantie que les pirates reconnus coupables aux Seychelles seraient transférés en Somalie pour y purger le restant de leur peine.

« Les Seychelles ont fait part depuis le début de l’année dernière de leur volonté d’aider la lutte antipiraterie. Mais nous voulions un accord sur le transfert (des prisonniers). Il nous serait difficile d’héberger des pirates très longtemps », a précisé M. Morgan.

Désormais, les pirates interpellés par la force antipiraterie européenne Atalante pourront être acheminés aux Seychelles où ils seront déferrés devant la justice.

Cette prise en charge ne devrait toutefois pas intervenir avant six mois, le temps de mettre en oeuvre un programme de réhabilitation de la prison de l’archipel avec l’aide de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).

L’UNODC travaille également à l’implantation de deux prisons dans le nord de la Somalie afin de permettre ces transferts de prisonniers.

Les Seychelles sont par ailleurs en train de modifier leur arsenal juridique afin de leur permettre de juger l’ensemble des actes de piraterie: le nouveau texte, approuvé récemment en Conseil des ministre, doit être examiné par le parlement courant février.

Il prévoit notamment une qualification nouvelle, la « conspiration en vue de commettre un acte de piraterie », qui permettrait de juger des pirates présumés interpellés en mer avec armes et grappins sans pour autant qu’ils aient été capturés en flagrant délit d’attaque de navire.

Actuellement, 11 pirates somaliens présumés sont détenus aux Seychelles en attente de leur procès. Ils avaient été arrêtés en décembre 2009 par les gardes-côtes de l’archipel.

Depuis octobre 2009, les pirates somaliens ont délaissé le golfe d’Aden, patrouillé par de nombreux navires de guerre étrangers et ont multiplié leurs attaques plus loin dans l’océan Indien, notamment à proximité des Seychelles.

_______________________________ 2 – Le Monde

Somalie : des soldats de l’OTAN libèrent un cargo en le prenant d’assaut

Des forces spéciales de l’OTAN ont réalisé, vendredi 5 février, une prise d’assaut sans précédent dans le golfe d’Aden pour libérer l’équipage d’un cargo slovène capturé par des pirates, avec 25 membres d’équipage à bord, a annoncé la force anti-piraterie de l’UE.

‘C’est la première fois qu’une prise d’assaut de ce genre a lieu après que des pirates se sont emparés d’un navire’, a indiqué l’un de ses porte-parole, John Harbour.

L’opération s’est déroulée vers 13 heures. Des pirates somaliens s’étaient emparés dans la matinée de ce cargo slovène, battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda et baptisé Ariella. Mais l’équipage a réussi à envoyer un message de détresse qui a été intercepté par les forces de la coalition internationale patrouillant au large de la Somalie.

Un avion de la force anti-piraterie de l’UE, Atalante, s’est rendu sur place et a demandé à un navire danois de l’OTAN, croisant dans les environs, d’intervenir avec des forces spéciales, après que les 25 membres de l’équipage eurent réussi à s’enfermer dans une pièce pour se mettre à l’abri, a indiqué le porte-parole.

_______________________________ 1 – News Press

Un navire de l’OTAN empêche une attaque de pirates dans le golfe d’Aden

Un navire canadien, le Fredericton, a intercepté aujourd’hui une embarcation de présumés pirates alors qu’il patrouillait dans le cadre de l’opération OCEAN SHIELD menée par l’OTAN pour lutter contre la piraterie dans le golfe d’Aden.

À 7h44 heure locale (10h44 HNE), le NCSM Fredericton a reçu un avis de son hélicoptère qui patrouillait dans le couloir de transit recommandé sur le plan international (IRTC) signalant une petite embarcation qui voguait à proximité du couloir de navigation à environ 45 milles marins du navire. L’hélicoptère, dont l’indicatif d’appel est « Stalker », s’est approché de la position de l’embarcation. Se sachant détectée, l’embarcation a tenté de prendre la fuite, mais le Stalker l’en a empêchée en se plaçant en vol stationnaire en avant de celle-ci. Après plusieurs tentatives de fuite, les occupants de l’embarcation ont arrêté les moteurs et ils ont attendu.

Le Fredericton a fait route à grande vitesse vers l’endroit où se trouvait l’embarcation pour l’intercepter et faire monter des hommes à bord.

Bénéficiant d’un soutien supplémentaire apporté par un hélicoptère du navire américain Farragut, navire de combat attaché à la force opérationnelle multinationale 151, le Fredericton a envoyé à bord une équipe d’arraisonnement des navires chargée d’effectuer une fouille en règle. Cette équipe avait pour mission de vérifier qu’il n’y avait aucun matériel de piraterie à bord et, si c’était le cas, de le confisquer pour empêcher l’équipage d’organiser des attaques.

Ils n’ont trouvé ni armes ni munitions, mais l’équipage de l’hélicoptère du Farragut avait vu des objets ressemblant à des caisses jetés à la mer avant l’arrivée de l’équipe d’arraisonnement des navires.

« Lorsque nous sommes arrivés à leur hauteur, les six hommes qui étaient à bord ont immédiatement levé les mains et ils ont suivi nos instructions, » a déclaré le responsable de l’équipe d’arraisonnement des navires. « Ils étaient tous d’origine somalienne et n’avaient rien à bord prouvant qu’il s’agissait de commerçants ou de pêcheurs. »

« Cet incident montre bien que les pirates continuent de sévir dans cette zone et qu’il est difficile de localiser ces petites embarcations depuis un hélicoptère ou depuis un navire » a déclaré le commandant du NCSM Fredericton, Steve Waddell. « Dans ce cas particulier, même s’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour arrêter ces personnes, je pense que nous avons réussi à les empêcher de s’attaquer à un autre navire ».

Faisant suite aux précédentes missions de l’OTAN de lutte contre la piraterie (l’opération Allied Provider et l’opération Allied Protector), l’opération Ocean Shield est la contribution renforcée de l’Alliance à l’action que mène la communauté internationale contre la piraterie et le vol à main armée au large des côtes somaliennes.

L’opération Ocean Shield a pour objectif de décourager et de déjouer les actes de piraterie dans le golfe d’Aden, la Corne de l’Afrique et le bassin de Somalie.