11/02/10 (B537) Nouvelles de Somalie : veillée d’armes ? Les habitants fuient la capitale dans la crainte de violents combats (qui se préparent ?) entre l’AMISOM et les milices islamiques. (4 articles en Français)

_______________________ 4 – Afrik.com

Somalie : les civils fuient Mogadiscio avant l’offensive annoncée

Des centaines d’habitants de Mogadiscio fuient la ville en ruines dans la crainte d’une vaste offensive promise par le gouvernement de transition (TFG), avec le soutien de la force de paix de l’Union africaine (Amisom), contre les insurgés islamistes shebab, qui se réclament d’al-Qaïda, et leurs alliés du Hezb al-Islam. Soutenu par la communauté internationale, le TFG ne contrôle qu’une petite partie de la capitale, essentiellement grâce aux 5 000 militaires burundais et ougandais de l’Amisom.

_______________________ 3 – AFP

Somalie: centaines de renforts shebab pour contrer l’offensive gouvernementale

Des centaines d’insurgés islamistes lourdement armés sont arrivés mercredi à Mogadiscio où ils ont commencé à se déployer en prévision d’une prochaine offensive du gouvernement somalien et de la force de paix de l’Union africaine (Amisom), ont indiqué des témoins.

Des témoins dans le corridor d’Afgoye, route en périphérie sud-ouest de la capitale, ont fait état de l’entrée dans la ville de 18 camions chargés de combattants shebab au cours de la nuit de mardi à mercredi.

« Dix-huit camions remplis de shebab sont passés cette nuit à Lafole. Certains de ces camions convoyaient des pièces d’artillerie lourde, d’autres ont pris la route de Danyile (5 km au nord-ouest de Mogadiscio) », a déclaré un témoin, Abdulahi Mohamed.

Osmail Farah, un habitant de Garasbaley (13 km au sud-ouest de Mogadiscio), a confirmé le passage de ce convoi de véhicules, qui empruntait la route venant de la région de Bay et Bakol (sud) sous contrôle des shebab.

« J’ai vu des centaines de combattants shebab se déployer ce matin autour du quartier de Hodan. Ils étaient lourdement armés, équipés de mitrailleuses lourdes et de batteries anti-aériennes » (souvent utilisées pour le combat en sol en Somalie), a précisé un autre témoin, Abdulahi Adan Anwara, un habitant de ce quartier de Mogadiscio tenu par les islamistes.

Des résidents du district de Karan, dans le nord de la ville, ont fait également état du renforcement des positions shebab dans la partie nord de la capitale.

Le gouvernement de transition (TFG) annonce depuis plusieurs semaines son intention de lancer prochainement, avec le soutien de l’Amisom, une offensive majeure à Mogadiscio contre les insurgés shebab, qui se réclament d’al-Qaïda, et leurs alliés du Hezb al-Islam.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le TFG ne contrôle qu’une petite partie de la capitale, essentiellement grâce aux 5.000 militaires burundais et ougandais de l’Amisom.

Se disant informés des préparatifs en cours, les shebab ont affirmé se préparert « à contre-attaquer » et ont promis la défaite du gouvernement et de l’Amisom.

Un responsable shebab pour la région de Kismayo (bastion islmiste dans le sud de la Somalie), cheikh Hasan Yaqub, a confirmé le départ de combattants insurgés en direction de la capitale.

« Des centaines de moujahidines dévoués ont été envoyés de toutes les régions du pays vers Mogadiscio. Si Dieu le veut, cette bataille sera la dernière pour chasser les forces du gouvernement apostat des quelques zones encore sous leur contrôle », a affirmé M. Yaqub, interrogé au téléphone par l’AFP.

Interrogé par l’AFP, un responsable militaire du TFG a confirmé l’arrivée de ces renforts.

« Nous savons que ces terroristes ont déployé au cours des dernières 24 heures des miliciens, dont de nombreux enfants-soldats, sur plusieurs lignes de front de Mogadiscio », a commenté le colonel Mohammed Hersi.

« Cela ne nous freinera pas dans notre ambition de reprendre le contrôle de tout le pays », a-t-il affirmé.

Ces derniers jours, des centaines d’habitants ont commencé à fuir Mogadiscio pour se réfugier en périphérie de la capitale. Les affrontements entre belligérants, en particulier les échanges d’artillerie, font habituellement de nombreuses victimes civiles.

_______________________ 2 – L’Express avec Reuters

Des combats font 24 morts à Mogadiscio, habitants en fuite

Vingt-quatre personnes au moins ont été tuées au cours d’affrontements mercredi à Mogadiscio et des milliers de Somaliens fuient la capitale de crainte d’une offensive gouvernementale contre les rebelles.

Des insurgés islamistes ont tiré des obus de mortier sur le palais présidentiel (Villa Somalia), provoquant une riposte des éléments de l’Union africaine affectés à sa protection, qui ont déclenché un barrage d’artillerie. Des médecins ont fait état de seize morts au moins dans les pilonnages.

« Le bilan pourrait s’alourdir car nous n’avons pas encore atteint certains des quartiers où des obus se sont écrasés », a dit Ali Muse, coordonnateur des services d’ambulances de la ville.

Une infirmière de l’hôpital Medina a dit qu’une quarantaine de blessés y avaient été admis, dont cinq sont décédés ensuite.

Lors d’un autre affrontement, consécutif à une querelle entre policiers et soldats à l’école de police de Mogadiscio, huit personnes ont été tuées, ont rapporté des témoins.

Selon d’autres témoins, des milliers d’habitants fuient la capitale dévastée, redoutant le début d’une offensive des forces gouvernementales annoncée depuis plusieurs semaines.

Abdi Guled et Abdi Sheikh,
Philippe Bas-Rabérin pour le service français

_______________________ 1 – Afrique en Ligne

Somalie: L’ONU pourrait envoyer une force de maintien de paix

Les Nations unies vont augmenter leur présence en Somalie et pourraient y déployer sous peu, une force de maintien de la paix si la situation s’améliore sur le terrain, a indiqué, dimanche, à Addis-Abeba, en Ethiopie, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

Le patron des Nations unies a déclaré que la Somalie est restée sans gouvernement fonctionnel depuis 18 ans, mais il a souligné qu’il y avait espoir que le Gouvernement fédéral de transition (TFG) du président Sheikh Sharif Ahmed soit à la hauteur.

« Il n’y a pas eu de gouvernement fonctionnel en Somalie depuis 18 ans, mais il commence a en avoir un ces deux dernières années », a indiqué, dimanche, M. Ki-moon, lors d’une conférence de presse en marge du sommet de l’UA qui se déroule présentement à Addis-Abeba.

« Nous avons pris l’engagement ferme de stabiliser la situation sécuritaire en Somalie », a indiqué le patron des Nations unies en précisant que l’ONU était en train de travailler au renforcement de la capacité de la mission de l’UA en Somalie (AMISOM).

L’UA a présentement 5.300 soldats en Somalie, sur les 8.000 que doit compter la mission.

La Somalie a été au centre des sommets de l’UA depuis le début de la crise en 1991, lorsqu’une milice clanique a renversé Siad Barre, l’homme fort du pays d’alors, mort en exile en 1995.

Le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a souligné que les forces africaines présentes en Somalie protégeaient essentiellement les responsables du gouvernement, les parlementaires et autres institutions de l’Etat, même si elles ont été la cible de plusieurs attaques de la part de l’opposition islamique armée.

En 1990, une force de maintien de la paix en Somalie avait connu une fin tragique lorsque des militants somaliens avaient tué des militaires et traîné leur corps en public dans les rues de Mogadiscio.

Lors de son discours à l’ouverture du sommet de l’UA, le Premier ministre espagnol, Louis Rodriguez Zapatero, président en exercice de l’UE, a invité les Nations unies à prendre immédiatement en main la mission de maintien de la paix en Somalie.

« Les Nations unies et l’UA ont consenti des efforts pour faire face à la situation en Somalie mais cela ne suffit pas. La Somalie pourrait devenir le théâtre d’atrocités qui vont détruire l’humanité », a lancé le Premier ministre espagnol, invité d’honneur de ce sommet.

« Nous avons besoin d’un engagement ferme de la part des Nations unies et de la communauté internationale pour éviter que la Somalie soit une plaque tournante du trafic de drogue et un foyer pour le terrorisme », a-t-il ajouté.