19/03/10 (B543) Un lecteur attentif nous écrit au sujet de la candidature de M. Boreh. « Boreh, tout comme Guelleh, devra violer préalablement la constitution pour pouvoir se présenter légalement à l’élection présidentielle. Le texte de notre constitution est clair : pour des raisons différentes, leurs candidatures ne sont pas recevables en l’état. »

M Borreh vient d’annoncer sa candidature à la magistrature suprême. C’est son droit, comme celui de tout citoyen .. Rien de contestable !

Mais c’est ce qui est contestable qui est le plus grave !

Hormis le fait que M Boreh a vécu sur l’argent public, les détournements de fonds et les facilités administratives et commerciales qui lui étaient injustement consenties par le couple d’opérette au pouvoir, je conteste déjà qu’il ait été frappé par une illumination et qu’il ait retourné ses idées et ses objectifs vers la gestion transparente de l’Etat. Un loup ne devient pas une poule du jour au lendemain.

Il est fort à craindre que la véritable motivation n’ait pas la noblesse affichée et qu’elle soit plus proche d’un désir d’assouvir une vengeance personnelle, que du souhait d’assurer l’avenir du pays et le retour à la démocratie et à la justice.

Mais revenons à ma démonstration.

D’abord
Boreh conteste, à juste titre, le viol programmé de l’article (23) de la constitution par Guelleh. En cela il a totalement raison.

ARTICLE 23 : Le président de la République est élu pour six ans au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours. Il n’est rééligible qu’une seule fois.

Bien qu’ayant raison, il n’est pas légitime pour avancer cet argument. Car il doit bien savoir qu’en droit, « Nul se peut se prévaloir de ses propres turpitudes ». Et il oublie que sa démarche personnelle est anti-constitutionnelle.

En effet, dans les différentes interviews et articles publiés ces dernières heures dans la presse, il est dit et répété que Boreh bénéficie de la double nationalité française et djiboutienne.

Que nous dit l’article suivant (24) de la Constitution ?

ARTICLE 24 : Tout candidat aux fonctions de président de la République doit être de nationalité djiboutienne, à l’exclusion de toute autre, jouir de ses droits civiques et politiques et être âgé de quarante ans au moins.

En conclusion, la candidature de Boreh n’est pas recevable.

Ou alors, lui aussi, devra violer la constitution pour pouvoir se présenter et il ne peut plus critiquer personnellement les projets « identiques » attribués à Guelleh

Il n’est d’ailleurs pas le seul, car d’autres candidats déclarés pourraient se trouver dans la même situation. Je pense par exemple à M. Iftin qui a déclaré publiquement avoir choisi la nationalité belge. Il faudra interroger les autres prétendants au titre !