24/03/10 (B543) Nouvelles de Somalie (5 articles en Français)

____________________ 5 – Le Soleil (Sénégal) avec AFP

SOMALIE : Les shebab détruisent le mausolée d’un célèbre soufi à Mogadiscio

Les insurgés islamistes radicaux shebab ont détruit hier le tombeau d’un célèbre chef religieux soufi à Mogadiscio, inhumé il y a une trentaine d’années et emporté ses ossements, a-t-on appris de sources concordantes.

Des dizaines de combattants shebab, dirigés par cheikh Ali Husein, l’un des principaux leaders de la milice islamiste dans la capitale, se sont rendus dans la matinée sur le tombeau de cheikh Muhyidin Eli, dans le nord de la ville, selon des témoins.

Aux cris de « Dieu est grand », ils ont détruit à coups de burins le mausolée, où les fidèles venaient habituellement se recueillir.

« Nous avons mené aujourd’hui une opération sainte (…) afin de nous débarrasser de cette culture barbare et non-islamique dans le pays », a déclaré sur place aux journalistes Ali Husein.

« Ils ont pris position dans les bâtiments voisins avant de détruire la tombe. C’est un acte horrible, car les gens avaient un grand respect pour ce religieux réputé et très dévoué à la religion islamique », a raconté à l’Afp un témoin.

« Ils ont emporté les restes de son squelette dans des sacs, nous ne savons pas pour quelles raisons », a précisé ce témoin.

Se revendiquant d’Al-Qaïda, les shebab et leurs alliés du Hezb al-Islam contrôlent une grande partie du sud et du centre de la Somalie, ainsi que la majorité des quartiers de Mogadiscio.Ils ont commencé à appliquer dans ces régions une forme très stricte de la Charia (loi coranique) et ont procédé à plusieurs amputations, exécutions et des lapidations à mort

____________________ 4 – La Croix

Somalie: les shebab détruisent le mausolée d’un célèbre soufi à Mogadiscio

Les insurgés islamistes radicaux shebab ont détruit mardi le tombeau d’un célèbre chef religieux soufi à Mogadiscio, inhumé il y a une trentaine d’années, et emporté ses ossements, a-t-on appris de sources concordantes.

Des dizaines de combattants shebab, dirigés par cheikh Ali Husein, l’un des principaux leaders de la milice islamiste dans la capitale, se sont rendus dans la matinée sur le tombeau de cheikh Muhyidin Eli, dans le nord de la ville, selon des témoins.

Aux cris de « Dieu est grand », ils ont détruit à coups de burins le mausolée, où les fidèles venaient habituellement se recueillir.

« Nous avons mené aujourd’hui une opération sainte (…) afin de nous débarrasser de cette culture barbare et non-islamique dans le pays », a déclaré sur place aux journalistes Ali Husein.

« Ils ont pris position dans les bâtiments voisins avant de détruire la tombe. C’est un acte horrible, car les gens avaient un grand respect pour ce religieux réputé et très dévoué à la religion islamique », a raconté à l’AFP un témoin.

« Ils ont emporté les restes de son squelette dans des sacs, nous ne savons pas pour quelles raisons », a précisé ce témoin.

En lutte contre le gouvernement de transition somalien (TFG), les shebab et leurs alliés du Hezb al-Islam contrôlent une grande partie du sud et du centre de la Somalie, ainsi que la majorité des quartiers de Mogadiscio.

Se revendiquant d’Al-Qaïda, ils ont commencé à appliquer dans ces régions une forme très stricte de la charia (loi coranique), et ont procédé à plusieurs amputations, exécutions et des lapidations à mort.

Ils ont également détruit plusieurs sépultures de soufis musulmans ainsi que d’anciens vestiges de la présence chrétienne.

L’islam pratiqué en Somalie est traditionnellement modéré, avec une forte influence du soufisme, alors que le wahhabisme revendiqué par les shebab et pratiqué dans la péninsule arabique voisine est généralement considéré comme étranger à la culture locale.

Un groupe armé soufi, Ahlu Sunna wal Jamaa (ASWJ), actuellement en lutte contre les shebab dans le centre de la Somalie, a dénoncé cette nouvelle profanation.

« C’est un acte terriblement malheureux. Nous combattons les shebab parce qu’ils sont violents, mais aussi parce qu’ils déforment notre sainte religion en violant les dépouilles des morts (…) », a déclaré à l’AFP cheikh Abdukadir Sheikh Abukar, un des leaders d’Ahlu Sunna.

____________________ 3 – Airelibre (Blog)

Les difficiles conditions de la stabilité en Somalie

Il y a juste quelques mois, le général Mohamed Gelle Kahiye était encore l’adjoint du gérant de la succursale allemande de la célèbre chaîne américaine de Fast Food, Mac Donald.

Le général Gelle était colonel dans les années 70 et 80 du siècle dernier dans l’armée somalienne avant la chute du régime de Mohamed Siad Barré et l’éclatement du pays en 1991. Promu général depuis, il est aujourd’hui à la tête des forces armées gouvernementales que les Américains entraînent, financent et arment en vue de la « grande offensive », qui se fait encore attendre, contre les rebelles islamistes des Shebab dont l’évidente coopération avec la branche d’Al Qaida au Yémen a convaincu Washington de s’intéresser à nouveau à la Somalie, en dépit de la débâcle essuyée par les Marines à Mogadiscio en 1993.

La débâcle de 1993 a traumatisé l’armée américaine au point qu’elle était restée à l’écart pendant la tragédie rwandaise qui a éclaté en 1994, et ce en dépit de l’énormité des massacres perpétrés par les Hutus contre les Tutsis. C’est donc la montée fulgurante des mouvements islamistes et leur détermination à s’emparer du pouvoir à Mogadiscio qui ont provoqué le retour des Etats-Unis dans la Corne de l’Afrique dans le but d’empêcher les terroristes d’Al Qaida de mettre à profit le chaos somalien.

En 2006, quand une alliance d’islamistes menaça de s’emparer du pouvoir, la CIA mit son expertise et son argent à la disposition des chefs de guerre. Et quelques mois plus tard, l’administration de George W. Bush soutenait en sous main l’intervention des troupes éthiopiennes en Somalie pour arrêter l’avance des islamistes vers le pouvoir à Mogadiscio. Enfin, l’été dernier, quand les islamistes étaient sur le point de s’emparer du pouvoir, Washington envoya à la hâte une cargaison d’armement d’une valeur de plusieurs millions de dollars à l’adresse des forces gouvernementales.

Non seulement tous ces efforts n’ont abouti à rien, mais, d’après la presse américaine, le mouvement des terroristes d’Al Qaida s’est intensifié entre la Somalie et le Yémen, les deux pays n’étant séparés que par le Golfe d’Aden. Pour les Américains, il était clair que ces mouvements tendaient à importer le chaos somalien au Yémen, et la meilleure preuve était donnée par les événements qui avaient ensanglanté récemment ce pays. Il fallait donc franchir un nouveau pas en Somalie en s’occupant de l’armée gouvernementale et en ramenant d’Allemagne l’un des meilleurs officiers qui avaient servi durant le régime de Siad Barré, le général Mohamed Gelle Kahiye.

D’après Geffrey Gettleman, le chef du bureau du New York Times à Nairobi, « les Américains ont formé dans la clandestinité les officiers du renseignement somalien, ont offert un soutien logistique pour les forces de maintien de la paix, du carburant pour les manœuvres, des renseignements sur la position des insurgés et de l’argent pour l’achat des fusils et des balles. »

Plus discrètement, la France, qui dispose d’une base militaire à Djibouti, apporte son aide au gouvernement de transition à Mogadiscio en entraînant des soldats somaliens dans le désert djiboutien, si l’on en croit la presse française. Cette aide, tout comme celle apportée par les Etats-Unis, vise à empêcher l’émergence d’un Etat islamique en Somalie qui serait hautement déstabilisateur pour la corne de l’Afrique et extrêmement encourageant pour les terroristes d’Al Qaida et les talibans afghans et pakistanais.

L’offensive annoncée, à supposer qu’elle se concrétise un jour, aura-t-elle un meilleur effet sur la stabilisation de la Somalie que les tentatives précédentes ? Difficile de répondre par l’affirmative quand on a en tête le rapport très pessimiste produit il y a deux semaines par des experts de l’ONU sur la situation en Somalie. On sait que la ligne de front où se déroulent des batailles parfois acharnées se situe à moins de 500 mètres du palais de la présidence. On sait aussi que le gouvernement de transition aurait été balayé depuis longtemps sans le soutien des 5000 soldats burundais et ougandais de l’Unisom. Mais quelles sont alors les raisons de cette extrême faiblesse et de cette paralysie qui frappe le gouvernement de transition face à ses ennemis mortels, les islamistes du Shebab ?

Selon les experts de l’ONU, « malgré une assistance internationale, notamment en termes d’entraînement, les forces de sécurité gouvernementales restent inefficaces, désorganisées et corrompues». L’armée et la police sont toujours un ensemble «composite de milices indépendantes loyales à des responsables gouvernementaux ou militaires qui tirent profit du business de la guerre et résistent à leur intégration sous un commandement unique». Et le plus grave est que « la culture de milice, cette mentalité et ce comportement (de groupes armés) restent très développés dans l’armée», déplorent les experts onusiens.

Le général Mohamed Gelle Kahiye sera-t-il capable de mettre un terme à l’inefficacité, la désorganisation et la corruption qui, selon l’ONU, minent les forces gouvernementales ? La tâche semble titanesque, car « la culture de milice » dont parlent les experts onusiens, l’allégeance au clan et à la tribu ainsi que l’institution d’un système chaotique dirigé par des chefs de clans dont les intérêts sont liés à la perpétuation de la guerre, font douter du retour de la stabilité en Somalie dans un avenir prévisible. La Somalie ne retrouvera la paix que le jour où les Somaliens feront passer l’intérêt général du pays avant celui de la tribu, et le jour où la guerre cessera d’être une source d’enrichissement pour les puissants chefs de clans.

by Hmida Ben Romdhane

_____________________________ 2 – Radio Chine

Le gouvernement somalien exhorte le PAM à distribuer ses réserves d’aide alimentaire

Le gouvernement somalien a exhorté lundi le Programme alimentaire mondial (PAM) à distribuer l’aide alimentaire stockée dans ses entrepôts du port de Mogadiscio aux nécessiteux de la capitale.

Le PAM a cessé en janvier dernier ses distributions alimentaires, accusant le groupe d’insurgés islamique Al Shabbab de lui imposer des restrictions, suite à l’émission par Al Shabbab d’une interdiction visant les opérations de cette agence onusienne en Somalie.

Depuis, le PAM conserve une grande quantité d’aide alimentaire dans ses entrepôts dans le sud et le centre de la Somalie, dont le port de Mogadiscio sous contrôle gouvernemental.

Le vice-Premier ministre somalien Abdurrahman Aden Ibbi a affirmé qu’il est de « la responsabilité du gouvernement » de garantir la distribution de l’aide alimentaire aux personnes qui en ont besoin à Mogadiscio, ville sur laquelle le gouvernement exerce un contrôle partiel.

« Les produits alimentaires conservés dans les entrepôts devraient au moins être distribués aux personnes qui en ont besoin et qui se trouvent dans la partie de Mogadiscio contrôlée par le gouvernement parce qu’il est inacceptable de conserver des aliments alors que des gens en ont besoin », a-t-il souligné.

En janvier dernier, les insurgés islamistes qui contrôlent une grande partie des régions du sud et du centre de la Somalie ont distribué l’aide alimentaire stockée à Mark (sud), tout en en détruisant une partie qu’ils avaient jugée d' »impropre à la consommation humaine ».

Dans un rapport publié ce mois-ci par le Groupe de surveillance de l’ONU sur la Somalie, les noms de certains hommes d’affaires et fonctionnaires somaliens ont été cités pour avoir autorisé le détournement de la plupart de l’aide alimentaire destinée à la Somalie afin qu’elle soit distribuée aux combattants islamistes.

De hauts responsables du gouvernement somalien ont catégoriquement démenti ces accusations, affirmant que le rapport était dénué de fondement et était basé sur des rumeurs.

Quelque 3,5 millions de Somaliens, presque un tiers de la population du pays, ont besoin d’aide alimentaire, dont 1,5 million de déplacés internes qui ont fuit les violences qui sévissent dans ce pays d’Afrique de l’Est.

La Somalie est en proie à une guerre civile qui dure depuis près de deux décennies ainsi qu’à une sécheresse chronique, ce qui a conduit à de vastes déplacements de population et à une famine de grande envergure.

_____________________________ 1 – Afrik.com

Somalie : Un commandant d’Al-Shahab assassiné

Sheikh Daud Ali Hasan, un commandant en chef de la milice islamiste somalienne Al-Shahab a été tué vendredi soir dans la ville de Kismayo au sud du pays, rapporte Al-Jazeera.

Au moins 3 hommes armés lui auraient tiré dessus à plusieurs reprises alors qu’il sortait d’une mosquée. Hizbul-Islam, un groupe armé rival d’Al-Shahab, a nié être à l’origine de l’assassinat.