08/04/10 (B545) LDDH : en direct d’EREVAN où il participe au 37ème congrès de la FIDH, le Président Jean-Paul Noël Abdi nous envoie la synthèse de son intervention devant les congressistes.



Le Président

37ème congrés de la FIDH à EREVAN

Présentation de la LDDH

  • Bilan des violations de la Constitution djiboutienne,
  • Aperçu d’un Peuple sous le joug d’une équipe mafieuse au pouvoir
    durant onze ans d’un règne sans partage du Dictateur IOG.
    .

Le rapport sur Djibouti (ci-dessous) vient d’être soumis aux Congressistes de la FIDH réunis à Erevan, pour témoigner de leur compassion envers le peuple arménien.
_____________________________ Le congrés de la FIDH à Erevan

Nous sommes allés pour témoigner de notre Détermination à combattre tous les Crimes de Génocide, les Crimes de Guerre, les Crimes contre l’Humanité et les Crimes Organisés.


Tous ensembles, nous nous sommes recueillis au Musée des Victimes du Génocide des Arméniens commis par l’Empire Ottoman.


____________________________ Le rapport sur Djibouti


Comme ce fut le cas dans les années 1990-2000, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est trés préoccupée par la prévention des conflits armés en République de Djibouti.


Pour prévenir soit une situation d’anarchie incontrôlable et dangereuse pour tous, soit un éventuel Coup d’Etat Militaire comme au Niger, soit un soulèvement populaire comme à Madagascar, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) lance des alertes. Elle est extrêmement inquiète des risques de dérapages qui pourraient être provoqués par les autorités.


Prévenir un coup d’état constitutionnel
La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) demande au Peuple djiboutien, dans le strict cadre d’une volonté de mobilisation populaire, de faire preuve d’une farouche détermination pour faire barrage à l’actuelle Tentative d’un Coup d’Etat constitutionnel programmé pour 2011 en République de Djibouti.


La tentative imaginée par le Chef de l’Etat pour instaurer une Monarchie (hérditaire) comme au Gabon ou au Congo « Démocratique », sous couvert d’un faux visage d’une République…



Pour cette raison la LDDH vous soumet les points suivants :

La violation de plusieurs articles fondamentaux de la Constitution.


Les faits :

La Constitution a été adoptée par voie référendaire le 4 septembre 1992. (Télécharger le texte de la Constitution)


En tant que Secrétaire du Bureau de l’Assemblée Nationale en 1992, j’ai été auditionné par la Commission chargée de l’élaboration et la rédaction du projet de Constitution, conformément au décret n° 92-0010/PRCAB du 21 janvier 1992 ;


J’ai appris récemment la création d’une Commission, qui d’ailleurs vient juste de clore ses travaux.


Le Décret de création de cette Commission n’a pas été publié au Journal Officiel, c’est à se demander, comme cela s’est produit à plusieurs reprises, si ce Décret est un Texte juridique secret et oral


Les clauses de l’élimination visent simplement le dernier alinéa de l’article 23 qui stipule :. «Le président de la République qui est élu pour six ans au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours


Il n’est rééligible qu’une SEULE FOIS ».


Nous rappelons que, l’alinéa 1 de l’article 4 stipule : « La légitimité populaire est le fondement de tout pouvoir ».


Ce point est très important : la légitimité populaire nécessite par dessu tout le strict respect et la stricte application de l’article 6 à savoir la liberté d’activité aux Partis politiques de l’Opposition.


Ce qui n’a jamais été le cas depuis 1992.


Rappelons que l’article 6 stipule :

« Les partis politiques concourent à l’expression du suffrage.

Ils se forment et exercent leur activité librement dans le respect de la Constitution, et des principes de la souveraineté nationale et de la démocratie ».



Nous déplorons que ces deux premiers alinéas susmentionnés de l’article 6 de la Constitution ne soient pas respectés comme le sont bien d’autres articles qui seront cités ultérieurement, dès que nous aurons la possibilité de déposer des plaintes contre le Chef de l’Etat de la République de Djibouti.


Nous rappelons que l’article 8 de la Constitution est l’un des articles qui détermine avec clarté le point fondamental pour la Crédibilité et l’Existence même de notre République.


Toute modification directe ou indirecte de l’article 8 mettrait en danger la Survie de la République de Djibouti.


L’article 8 stipule : « Les institutions de la République doivent permettre l’exercice normal et régulier de la souveraineté populaire et garantir le plein épanouissement des droits et libertés publiques » ;


Nous déplorons que les dispositions, du Titre I de l’Etat et de la Souveraineté, comme celle Titre II des Droits et Devoirs de la Personne Humaine sont régulièrement foulées aux pieds et violées sans aucune pudeur, ni respect par le Premier Magistrat, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Premier Argentier, Chef des Armées, Chef de la Sécurité intérieure et Extérieure.


Tous ces actes de violations flagrantes de la Constitution nationale à des fins personnels comme le projet pour effectuer un troisième mandat imposé, illégal et anticonstitutionnel sont considérés comme des actes de haute Trahison.


Pour les croyants, il s’agit de l’œuvre d’un Impie, qui avait pourtant juré sur le Saint Coran de respecter la Constitution et les valeurs républicaines.


Ismaël Omar Guelleh veut prolonger son mandat en se maintenaaint illégalement au Pouvoir; Est-ce pour continuer à bénéficier de l’immunité pénale ?



Onze ans de répression des populations civiles par les Forces Armées


– Rappelons que, le Peuple Djiboutien a arraché et déclaré son Indépendance le 27 juin 1977, avec le soutien de nombreux pays amis en particulier celui de la République sœur de la Somalie ;


– Rappelons qu’à l’aube de notre Indépendance, la République de Djibouti a accueilli une vague de Réfugiés Somalis, qui fuyaient les bombardements aveugles paerprétrés par les forces armées de l’URSS renforcées par des éléments Cubains pour maintenir la colonisation éthiopienne et pour contrer la guerre de l’indépendance de la Somalie Occidentale.


– Cette Guerre de l’Ogaden avait pris de l’ampleur, depuis les accords de Yalta, et depuis l’octroi par les Anglais à l’Empire d’Abyssinie (Ethiopie) des régions connues sous le nom de Haud.


– La Somalie Occidentale est d’une superficie de 360 000 km carré et elle regorge de ressources pétrolières et minières ;


– Rappelons qu’en 1977, la Caritas ou secours catholique a immédiatement acheminé des tentes, des vivres et des couvertures aux dizaines de Réfugiés Somalis.


– Le HCR est rapidement venu pour prendre en main les Réfugiés,


– Médecins Sans Frontières était présent dès les premiers jours pour apporter un soutien médical indispensable. Quelques années après, en guise de remerciements, cette organisation a été expulsée par les Autorités djiboutiennes;


– Rappelons qu’immédiatement après l’Indépendance de Djibouti, les méthodes de répressions coloniales ont continué et elles se sont même amplifiées avec l’appartion d’une « économie souterraine » ;


– cette économie souterraine est artificiellement entretenue pour servir des intérêts géostratégiques,


– cette économie occulte est ignorée par 75% de la population, qui n’en tire aucun bénéfice. Quatre Djiboutiens sur 10 ne font plus qu’un seul repas par jour ;


– cette économie ne profite quà 13 % de la population. Les 87% subissent sans rien dire,


– cette économie est sous le contrôle de la Mafia locale, qui est spécialisée dans le blanchiment d’argent et d’autres spécialités occultes. Il suffit de constater la frénésie avec laquelle de nouvelles Banques en majorité islamique ouvrent des antennes sur place, alors que plus de 78% de la population en état de travailler est au chômage.


– Rappelons que le niveau de la répression a atteint un certain stade pire que celui que nous avions connu durant la période coloniale, avec l’emploi de techniques nouvelles apportés par les Américains, les Israéliens et les Chinois.


– Les forces de répressions ont tout simplement changé de couleur de peau, le jour de l’indépendance. Au lieu d’être françaises, depuis le 27 juin 1977, elles sont devenues africaines …


– Néanmoins, il ne faut pas négliger le fait que la très grande majorité des Forces armées djiboutiennes censées protéger les populations Djiboutiennes et les frontières sont issues des Forces coloniales et qu’elles n’avaient eu d’autres formations que celles au service de la répression;


– Rappelons que dès le début de sa Présidence, feu Hassan Gouled Aptidon premier Chef d’Etat a fait appel à un ex-indicateur de la Police coloniale en nommant ce jeune cousin tribal au poste de Chef de Cabinet à la Présidence de la République.


– Très rapidement Ismaël Omar Guelleh a cumulé les responsabilités de la Sécurité intérieure et extérieure avec la création d’une police politique dans les faits, qui avait pour tâche principale de surveiller, en priorité, les autorités politiques et administratives qui critiquaient ouvertement la continuité des méthodes coloniales.


– Dès le début, la République a connu des disparitions forcées et des actes de tortures commis dans la Villa Christophe. C’est dans cette même Villa qu’avant l’indépendance, les Forces coloniales torturaient les indépendantistes favorables à la résistance armée. Leurs aspirations et leur combat pour la Liberté ont été souillés ;


– En ce jour de la Commémoration du Génocide du Peuple Arméniens, en tant que Défenseur Djiboutien des Droits Humains, il est de notre Devoir de rappeler à tous nos compatriotes, l’urgente nécessité d’unir tous nos efforts pour dénoncer, nominativement avec conviction et détermination toutes les victimes djiboutiennes, et de rappeler les noms de toutes les Djiboutiennes et et de tous les Djiboutiens, qui ont définitivement disparu, morts mystérieuses.

Citons la première victime recensée aussitôt après l’indépendance : le journaliste d’investigation, le regretté Iftin a perdu la vie. Et cela continue jusqu’à la froide exécution, le mois dernier, de deux jeunes Somalis exécutés par un Officier de la Police à Tadjoura.


– Reste à savoir, si cet Officier Supérieur ne va pas bénéficier d’une promotion et d’un décoration comme tant d’autres ont été récompensés avant lui pour avoir commis des actes criminels ?


A Djibouti l’IMPUNITE est au plus haut niveau !

– Nous restons à la disposition des familles des victimes pour les accompagner dans le dépot de plaintes, lors de leur témoignage et pour leur donner desconseils et des recommandations.


Dans notre combat contre l’Impunité, avec l’assistance d’avocats internationaux, je suis entièrement disposé en tant qu’ancien Parlementaire, pour témoigner activement sur les différentes violations commises tant au niveau r épublicain, que contre les articles de la Constitution (qui sont constamment et régulièrement bafoués surtout depuis 1999).


Je tiens à préciser que dès notre Indépendance, j’avais participé activement à la mise en place de structures r épublicaines. Dés le 8 mai 1977, le jour de l’adoption de notre souveraineté nationale par la voie de Référendum et des premières élections législatives, j’ai été aux côtés du regretté Ahmed Dini (père fondateur de notre Indépendance et premier Président de l’Assemblée nationale) en qualité de premier Secrétaire du Bureau de l’Assemblée nationale.

A ce titre,
j’ai participé à l’élaboration et à la vérification des principaux textes fondateurs et garants des institutions républicaines.

NOEL ABDI Jean-Paul