10/04/10 (B546) Yémen Express (1 article en Français)

__________________________ 1 – La Croix

Yémen: une tribu met en garde contre une élimination de l’imam Aulaqi

Une tribu yéménite a mis en garde ceux qui coopéreraient à l’élimination de l’imam radical Anwar al-Aulaqi, autorisée par l’administration Barack Obama, dans un communiqué obtenu samedi par l’AFP.

Dans ce communiqué publié au terme d’une réunion de ses dignitaires et notables, la puissante tribu Al-Awaliq avertit qu’elle « ne restera pas les bras croisés si l’on touche à un cheveu de cheikh Anwar al-Aulaqi ».

Mercredi, un responsable anti-terroriste américain avait confirmé à l’AFP des informations de la presse américaine selon lesquelles l’administration Obama avait donné son feu vert à l’élimination de l’imam Aulaqi, un ressortissant des Etats-Unis installé au Yémen et soupçonné de liens avec Al-Qaïda.

« Le gouvernement américain commettrait une erreur s’il ne traquait pas des menaces terroristes comme al-Aulaqi », a affirmé ce responsable sous couvert de l’anonymat.

S’élevant contre ce « comportement maladroit » de Washington, la tribu Al-Awaliq, fortement armée et basée dans les provinces de Chabwa et d’Abyan (est) où se cacherait Anwar al-Aulaqi, « met en garde quiconque contre toute coopération avec les Américains » pour la capture ou la liquidation de l’imam.

« Celui qui prend le risque de dénoncer notre fils, sera la cible des armes d’Al-Awaliq », conclut le communiqué.

En février, le directeur du renseignement américain, Dennis Blair, a confirmé lors d’une audition parlementaire que les services d’espionnage étaient autorisés à tuer des citoyens américains s’ils représentaient une menace directe pour les Etats-Unis.

L’imam, né dans l’Etat du Nouveau Mexique, a acquis une certaine notoriété pour avoir entretenu une correspondance par courriels avec le commandant américain Nidal Hassan accusé d’avoir tiré en novembre 2009 sur des soldats à la base de Fort Hood (Texas), faisant 13 morts. Il avait ensuite dit approuver cette attaque.

Il a également été mis en cause dans l’attentat raté commis par le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab dans un avion américain le 25 décembre 2009 juste avant son atterrissage à Detroit (nord des Etats-Unis).