25/06/10 (B557) Réquisitoire du 23 juin à la Cour Criminelle par Jean-Paul Noël Abdi
Réquisitoire du Parquet contre le Milliardaire Charles Boreh
ou simple réquisitoire de son ex-ami et complice IOG ?
« Cest lhistoire dun homme daffaires pris en flagrant délit de fraudes mais qui, pour faire oublier ses actes descroqueries, sefforce dapparaître comme un martyr politique »
Parole descroc au sommet de lEtat ?
A Djibouti, il est coutumier que les Chefs dinculpation et les chefs de poursuites évoluent aux cours des audiences.
Ainsi, concernant lAffaire BOREH et consorts, le Président de la Cour avait qualifié les faits de « malversations », tandis que le Procureur général sest emparé du motif de « terrorisme ».
Les non spécialistes du jargon judiciaire se demandent sil ny a pas quelques contradictions qui auraient surtout une influence sur la gravité des peines encourues.
Ce procès, à mon avis, est un procès politique, qui ouvre une polémique mais à sens unique car lavocat français Maître Morice avait été empêché de venir à Djibouti pour défendre son client Charles Boreh.
Ce procès est un procès inique.
Il s’agissait dans les faits dun règlement de compte (par parquet interposé ?) entre deux mafieux, entre deux vieux amis milliardaires l’un et l’autre, qui après avoir affamé la majorité des populations Djiboutiennes viennent sentre bouffer en étalant devant lajustice leurs affaires et les crimes organisés dont ils sont directement ou indirectement responsables.
On a oublié la haute corruption et les autres dossiers sous jacents, tels que les trafics de mercure, du café et la fuite des capitaux Ethiopiens à partir Djibouti après la chute de Mengestu mais aussi vers la fin de Siad Barreh en Somalie.
Avec, cerise sur le gâteau, l acquisition de facto de la Banque de Somalie et de bon nombre de biens immobiliers de la République démocratique de Somalie. Ceci pourrait expliquer en partie les raisons pour lesquelles, le candidat mafieux IOG souhaite imposer un gouvernement Somali nommé à lextérieur de la Somalie et qu’il demande aux Nations Unies lextermination du Peuple Somali et le
démantèlement du Territoire Somali.
Le Réquisitoire du Procureur Général a été long. Il a rappelé sans cesse pour ne pas dire marteler, lingratitude de Charles Boreh, qui sest enrichi et qui a occupé l’un des plus hauts postes stratégiques : la direction du Port international de Djibouti. C’est le poumon de lEtat et une source de revenus pour ceux qui peuvent en détourner les recettes.
Hélas, aujourdhui on a limpression que les deux Ports sont malades, car les armateurs ont fui la région.
Pour une fois, le Procureur s’exprimait sur un ton serein, sans l’agressivité qu’on lui a connu lors de précédents procès politiques.
Le Procureur Général a mis laccent, tout son poids, tout son « verbe éloquent » non pas à démontrer des faits réels, des faits judiciairement reprochés, mais il sest attelé longuement et sans complaisance à décortiquer lingratitude de Charles Boreh qui sest enrichi sur le dos de lEtat.
Le Procureur Général na pas cessé à marteler le fait que « Boreh sétait enrichi grâce à ce pays ».
A maintes reprises,
le Procureur Général a soulevé « la conscience collective».
En bref, le Réquisitoire du Procureur Général Djama Souleiman était émouvant. Chiffre en main il a dévoilé les centaines et les centaines de millions de dollars que Charles Boreh avait géré en toute liberté et grâce auxquels, il sétait enrichi (Oubliant les rétrocessions consenties à son “pote” IOG).
Il faut savoir que plus de 350 millions de dollars ont été gérés sans contrôle, dans lopacité la plus totale. Il va sans dire que ni la justice Djiboutienne, ni même la Cour des Comptes et encore moins lAssemblée nationale nauront communication des opérations financières entre les mains du couple IOG-Boreh pour la partie concernant les Autorités Djiboutiennes. De leur côté les dirigeants de Dubaï Port Authority avait pris le soin à gérer leur partie en toute discrétion.
Le Procureur a souligné que Boreh ne possédait que le Restaurant Bar Dancing « le Pénélope et qu’il navait pratiquement pas dautres ressources personnelles connues ».
Au fait, si ma mémoire est bonne, le Procureur Général n’était encore qu’un brillant étudiant en Droit en France lorsque le Pénélope avait cramé.
Après l’incendie, il est bon de rappeler que les Assurances avaient rapidement et généreusement indemnisé Boreh probablement grâce son ami complice, malgré des soupçons dun incendie criminel.
Rappelons aussi, qu’à la même période, une centaine de tracteurs à destination de la Somalie ont été confisqués manu militari par le couple Boreh-IOG pour être revendu en Ethiopie.
Il est vrai que la liste des actes de gangstérisme dEtat eet bien longue. Ces crimes et délits on été opérés sous couvert de la Sécurité intérieure et extérieure, avec le silence permanent des Autorités judiciaires.
Ce sont ces actes de gangstérisme dEtat qui ont permis à ces deux individus de senrichir à outrance et d’organiser, au travers d’élections mascarades la pérennité de leur position dominante aux commandes des forces de la Nation et asservissant le Peuple de Djibouti par la terreur.
Moralité : il est temps que les Djiboutiennes et les Djiboutiens se mobilisent pour combattre ce régime par tous les moyens efficaces. Il faut permettre à la Justice Djiboutienne et en particulier au Parquet de traîner devant le Tribunal, lescroc N° 1 le candidat Ismaël Omar Guelleh qui continue à vider les Fonds et les biens de lEtat illégalement et en toute impunité,. Parallèlement, il continue à ordonner des crimes organisés et des opérations sanglantes de répression contre nos populations civiles.
NOEL ABDI JEAN-PAUL
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Je joints ces extraits pour encourager les nouveaux membres du Conseil supérieur de la Magistrature qui viennent dêtre nommés par leurs pairs après plusieurs années de léthargies en grande partie à cause du blocage du Garde des Sceaux.
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Ci-après :
Extraits dune Interview de Jean-Marie BOCKEL
Publié par le Journal le Monde du 24 juin 2010
LEMONDE.FR | 24.06.10 | 16h28 Mis à jour le 24.06.10 | 16h44
Oui il faut très rapidement et si possible avant la fin de lannée 2010 que les Membres du Conseil Supérieur de la Magistrature sauto saisissent pour renforcer
En donnant par là lautorisation au Procureur Général la possibilité de lancer un Mandat de poursuite contre le Premier Magistrat milliardaire comme Borreh au détriment des Deniers publics et des Biens Sociaux. Le mandat de poursuite aura inéluctablement le Chef dAccusation suivant : « Terrorisme dEtat et extorsion des Fonds publics, des Biens de lEtat et Biens Sociaux ».
Il est temps que notre pays essaie de gravir vers une structure nouvelle car tous « les pays démocratiques reconnaissent la nécessité de donner au parquet des indications sur la politique pénale du pays.
“L’indépendance du parquet se manifeste tous les jours”
________________________ AFP/THONY BELIZAIRE
Jean-Marie Bockel, le secrétaire d’Etat à la justice.
André : Où en est la réforme du juge d’instruction ?
Jean-Marie Bockel :
Un travail très important a eu lieu autour de la garde des sceaux, car c’est toute la procédure pénale qui sera réformée (plusieurs centaines d’articles du code pénal).
La concertation s’est engagée depuis plusieurs mois. Cette réforme est inéluctable. Reste à en fixer le calendrier en fonction d’un certain encombrement parlementaire actuel.
L’avant-projet de réforme comporte de nombreuses avancées en matière de libertés, d’accès au droit, de collégialité dans les décisions importantes, de renforcement des droits de la défense.
Benoit : Croyez-vous que le parquet est indépendant du pouvoir politique ?
Jean-Marie Bockel :
Au quotidien, l’indépendance du parquet se manifeste tous les jours, y compris sur des dossiers sensibles.
Tous les pays démocratiques reconnaissent la nécessité de donner au parquet des indications sur la politique pénale du pays.
Le système français se caractérise par le mode de désignation des magistrats du parquet.
La réforme en cours du Conseil supérieur de la magistrature devrait renforcer encore l’autonomie du parquet.
La Cour européenne des droits de l’homme ne nous a pas condamnés, mais des évolutions sont possibles, mais elles supposent une réforme de la Constitution.