08/07/10 (B559) Le journal de Zakouille la fripouille ! (Humour bleu horizon – illustration Roger Picon)(*)

Ce matin le « brave »
Zakouille la fripouille s’était levé de forte méchante humeur. Grâce à sa liaison à haute vitesse et non censurée, la veille, il avait surfé sur les sites qui se moquaient ouvertement de lui. Dépourvu de tout sens de l’humour, il était incapable d’apprécier les moqueries et surtout il se sentait frusté à la fois de ne pas connaître les noms des informateurs et aussi parce qu’il ne pouvait pas se venger immédiatement.

Houspillant femme et enfants, comme s’il s’agissait de troupes qui auraient été placées provisoirement sous ses ordres, il prit son petit déjeuner en maugréant. Il ruminait des idées de vengeance.

Ah, s’il pouvait retrouver ses vingt ans et le plaisir sadique qu’il assouvissait à l’époque, lorsqu’il torturait les innocents qu’on lui confiait à la Villa ou dans des locaux adaptés et bien équipés.

Mais comment attraper et torturer de la matière virtuelle ?

Son problème était de taille !

Peut-être devrait-il réagir à la dérision en employant des moyens informatiques adaptés.

Après tout la République ne manquait pas d’experts en informatique.

Il se dit qu’il allait les faire convoquer pour mettre au point des nouvelles méthodes virtuelles de torture des sites qui le prenaient pour un âne.

Spamer, cracker, hacker, fisher, infecter : tous ces mots se bousculaient dans sa « pauvre » tête, car il n’en connaissait pas le sens exact, mais il les avait découverts au hasard de conversations surprises, lorsqu’il se livrait à son plaisir n°2 dans sa jeunesse : celui d’écouter aux portes. Que voulez-vous, ce n’est pas par hasard que l’on fait une carrière comme la sienne !

Autrefois, il était plus à l’aise avec le langage de son époque parce qu’il lui était familier : balançoire, électrocution, brûlures, étouffements, …

Zakouille, plus méchant que bête, se décida enfin à sortir de son domicile. Devant sa porte, un somptueux véhicule de commandement l’attendait, propre et bien lavé.

Pour ne pas rompre avec ses traditions personnelles, il insulta le chauffeur, pourtant impeccablement figé au garde à vous, en lui faisant remarquer qu’il y avait un petit grain de poussiére sur le pare-choc arrière.

Il décida de le punir en le privant d’électricité pendant six mois. Rompez ! Il savait que l’électricité était un fantastique moyen de torture : à la fois quand on l’appliquait sur les parties sensibles des individus sans défense, mais aussi quand on la coupait à des subalternes toujours sans défense, en période de forte chaleur.

Sur son téléphone portable, il composa un numéro direct :« Allo Djama, c’est moi, tu peux couper le courant à l’appartement XX ! Merci et bien à toi. On se rappelle ce matin, car j’ai une petite affaire à te proposer. Oh, plus petite que celles que tu traites habituellement, mais il y a un bon bénéfice à la clef. Je te remercie. « 

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(*) L’ARDHD tient à rappeler à ses fidèles lecteurs, qu’il ne s’agit que d’un conte, sorti de l’imagination de son auteur. En l’occurence, elle décline toute responsabilité, dans l’hypothèse où certains lecteurs trouveraient une ressemblance avec un personnage réel ou ayant existé. La cause serait à imputer au seul hasard.