15/07/10 (B560) Jean-Paul Noël Abdi, Président de la LDDH, nous envoie ses commentaires à propos du jugement, rendu par contumace, qui a condamné Charles Abdourhaman Boreh à 15 ans de prison.

AFFAIRE CHARLES-ABDOURAHMAN Med. BOREH et consorts :
Dénégation de Justice en faveur d’Ismaël O. Guelleh.

La Cour d’Appel, Cour Criminelle de Djibouti, en son audience du 23 juin 2010, avait déclaré Charles M. Boreh ou Abdourahman Med Boreh coupable d’instigation
des actes terroristes. Il a été condamné par contumace à la réclusion criminelle de 15 ans années d’emprisonnement ferme et d’une amende ferme de 5 000 000 FD.

Faits prévus et réprimés par les articles 25, 167, 168, 169, 170, 171 du code pénal.

Toutefois la Cour a rejeté la confiscation de tous ses biens mobiliers et
immobiliers comme l’avait exigé le Procureur Général.

Quant à Mohamed Ahmed Abdilalhi dit Boss (cousin de Charles Boreh) il a été condamné pour crime d’association des malfaiteurs et d’actes
terroristes à 5 ans de réclusion criminelle et d’une amende ferme de 1 000 000
FD.

Faits prévus et réprimés par les articles 192, 167, 168, 169, 171.

___________ COMMENTAIRES

Dans ma communication du 25 juin 2010, j’ai fait le constat suivant :

Ce procès est un procès inique.

Il s’agissait dans les faits d’un règlement de compte (par parquet interposé ?)
entre deux mafieux, entre deux vieux amis milliardaires l’un et l’autre, qui après avoir affamé la majorité des populations Djiboutiennes viennent s’entre-bouffer en étalant devant la justice leurs affaires et les crimes organisés dont ils sont directement ou indirectement responsables.

J’espère que Maître Ali Abdi avocat de M. Mohamed Ahmed Abdilalhi (Boss), ne manquera pas de faire Appel de ce jugement car les vices de procédures et les vices de formes sont nombreux.

Je ne soulèverais que deux cas à savoir :
– Procès politique sans aucune preuve matérielle ni témoin indépendant
d’autant plus que l’officier de la Police Judiciaire qui avait enquêté sur
l’explosion de Nougad Prix (actuellement, ce supermarché serait-il en litige
entre la Première Dame et son propriétaire initial El Gamil avec compensation
ou non à Arta ?) cet officier ne devait pas en principe être traduit à la Barre
du Tribunal en tenue avec képi pour témoigner (sur quoi ?), alors que son
rapport devrait être soumis aux membres de la Cour Criminelle et son rapportécrit devrait servir de base de débat.

– Tous les débats ont tourné sur la personnalité d’Abdourahman Charles
BOREH et non sur les faits.

– Le Procureur Général a fait sortir de sa « manchette » un enregistrement des écoutes téléphoniques entre paraît-il Boreh et son proche cousin Boss, des écoutes dont on est en droit de douter de leur crédibilité car
ces écoutes n’avaient fait l’objet d’aucune vérification sous le contrôle d’un magistrat à remettre au moins à l’avocat de Med Ahmed Abdillahi dit Boss et dont son frère est décédé en prison très probablement par manque de soins puis enterré sans aucune autopsie que le Parquet devrait au moins exigé dans le strict intérêt pour plus de clarté et pour élucider si ce prisonnier politique n’avait pas fait l’objet de sévices en prison.

– Pire encore, dans le Réquisitoire aucune référence n’a été établie prouvant que ces écoutes téléphoniques avaient au préalable fait l’objet d’une quelconque Ordonnance Judiciaire autorisant ces écoutes téléphoniques.

– Ces écoutes nous donnent l’impression que des commerçants Djiboutiens sont sous écoutes, car depuis des années certains commerçants ne comprennent pas qui informe leurs commandes ou leurs démarches auprès de leurs fournisseurs.

Ces Informations de premières mains permettent à des concurrents déloyaux et peu scrupuleux de les "doubler". Les bénéficiaires
souvent liés à/proches es Autorités politiques, administratives ou des forces armées
directement ou par épouses interposées. Il est temps au Ministère
Public, face à la frilosité des commerçants Djiboutiens totalement désarmés, de se
saisir et d’enquêter sur ses écoutes téléphoniques qui portent préjudices au
principe de la Libre concurrence tant nécessaire pour un réel développement du
marché de notre Pays.

L’ex-ami d’Ismaël O. Guelleh le milliardaire Charles Mahamoud BOREH n’a pas eu
droit à un avocat de son choix et Maître Morice a été interdit de venir à Djibouti afin de plaider en faveur de son client BORREH.

Toutefois un passage du jugement réconforte et nous encourage à continuer, à dénoncer les abus et les bradages effectués par des Autorités au plus niveau de l’Etat.

En effet, dans son jugement le Président de la Cour Criminelle M. Yacin Omar au nom de la Cour : « rejette la demande de confiscation de ses biens mobiliers et immobiliers ».

Faut-il rappeler que le Procureur Général avait proposé la confiscation de tous les biens mobiliers et immobiliers d’Abdourahman-Charles BOREH.

A mon avis, le Procureur Général aurait proposé cette confiscation pour probablement régulariser une décision de vulgaire bradage illégal pris à la hâte sous le prétexte fallacieux de non paiement des impôts, tandis que pour la majorité des commerçants non membres du l’UMP le paiement des Impôts ne se fait pas attendre.

En refusant, en quelque sorte, de conforter une décision déjà prise par le Palais de l’Escale et déjà appliquée, la Cour n’est pas tombée dans le piège. Actuellement tous les biens de BORREH
ont déjà été bradés et il ne reste rien.

En réalité tous les biens mobiliers, immobiliers, parc automobile etc de BOREH
ont été saisis au mépris des procédures des saisis immobilières et mobilières ainsi que tous ses biens et que dès que ces d écisions purement Politiques ont été prises, il s’en est suivi d’une vente aux enchères qui s’est effectuée dans l’illégalité la plus flagrante et paradoxalement, les prétendues ventes aux enchères ont eu lieu dans une caserne de la Police nationale exactement à Nagad.

Or juridiquement les ventes aux enchères immobilières et mobilières se passent devant le Tribunal des criées.

NOEL ABDI Jean-Paul
Ancien Parlementaire étonné
de l’inertie populaire face aux bradages
inacceptables

___________________ Annexes

L’Article en anglais d’Addis Fortune du 11 juillet 2010. lien

D’autres articles ont été publiés dans l’ARDHD, en particulier ceux du 21/06/10 (B557), du 23/06/10 (B557), du 24/06/10 (557), du 25/06/10 (B557).