29/07/10 (B562) Le journal de la Flibuste – Des pirates somaliens libèrent un cargo turc retenu depuis 4 mois – Le président de l`UA accuse les pays européens et les USA de la piraterie en Somalie – Les pays insulaires de l’océan Indien souhaitent une force navale commune pour lutter contre la piraterie (3 articles en Français)

_________________ 3 – AFP

Des pirates somaliens libèrent un cargo turc retenu depuis 4 mois

Des pirates somaliens ont libéré jeudi un cargo turc qu’ils avaient capturé au mois de mars dans l’océan Indien, a annoncé à l’AFP l’avocate des propriétaires turcs du navire.

"Les pirates ont abandonné le bateau, le Frigia, à 07H25 (04H25 GMT) ce matin (jeudi). Il est depuis sous le contrôle du capitaine", a précisé Nilgun Yamaner, qui représente les propriétaires turcs du cargo, la compagnie de navigation Kayra.

L’équipage composé de 19 Turcs et de deux Ukrainiens est en bonne santé, a ajouté l’avocate.

La libération du cargo a été obtenue grâce à des négociations, a précisé Mme Yamaner qui n’a pas dit explicitement si une rançon avait été payée. "Nous avons fait des sacrifices matériels et immatériels", a-t-elle seulement déclaré.

Le Frigia, qui bat pavillon maltais, avait été pris par les pirates le 23 mars dans l’océan Indien, bien au-delà de la zone patrouillée par les forces internationales qui luttent contre la piraterie.

"Nous avons parlé au capitaine. Ils (les membres d’équipage) sont tous très heureux", a ajouté l’avocate.

Le Frigia a été capturé par les pirates une journée après être passé dans le golfe d’Aden qui est surveillé par des patrouilles internationales. Le cargo de 35.000 tonnes, qui transportait des engrais, se rendait d’Israël en Thaïlande.

Après sa libération jeudi, le Frigia a quitté les côtes somaliennes pour aller à la rencontre de la frégate turque Gelibolu, qui participe à la force antipiraterie de l’Otan dans la région, a poursuivi l’avocate. "Nous prévoyons que les deux bateaux se rencontreront dans deux ou trois heures", a-t-elle dit.

La communauté internationale a déployé depuis 2008 des dizaines de bâtiments de guerre pour sécuriser le golfe d’Aden, une route maritime cruciale pour le commerce international, dans le cadre notamment de l’opération européenne de lutte antipiraterie Atalante.

Mais les pirates ont progressivement étendu leur rayon d’action, allant jusqu’à capturer des navires près des Maldives, vers l’est, et dans le canal du Mozambique au sud.

Le nombre de navires et de marins actuellement détenus est l’un des plus élevés depuis l’expansion de la piraterie somalienne en 2007.

Selon des chiffres non officiels, plus de 200 attaques ont eu lieu en 2009 dans la région, dont 68 prises réussies de bateaux. On évalue à 50 millions de dollars les rançons payées pour libérer les bateaux.

_________________ 2 – Abidjan.net (Côte d’Ivoire)

Le président de l`UA accuse les pays européens et les USA de la piraterie en Somalie

Le président en exercice de l’ Union africaine, le président du Malawi, Bingu Mutharika, accuse les Etats-Unis et les pays européens d’être responsable pour la poursuite des actes de piraterie en Somalie, soulignant qu’ils peuvent mettre fin aux actes terroristes shebad en deux semaines s’ ils le voulaient.

M. Mutharika a déclaré cela mercredi après-midi à son retour à Lilongwe après avoir participé au 15ème Sommet de l’UA en Ouganda.

Le président de l’UA a déclaré à la presse que si les pays comme le Japon, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, entre autres, s’engagent à mettre fin au problème, le détournement des navires par les pirates somaliens ne sera plus qu’une histoire ancienne.

« La piraterie en Somalie se poursuit car la communauté internationale refuse d’agir. Je ne vois pas comment les shebad peuvent battre le monde entier. Quel genre d’armes ont-ils ? Si les pays comme le Japon, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d’ Amérique peuvent s’engager, ces actes terroristes peuvent s’ arrêter en un mois ou même deux semaines », a déclaré le président de l’UA.

« Quand un navire est attaqué et qu’une rançon est demandée, ils disent au monde qu’ils ne paient pas les rançons, mais ils paient et cela encourage les terroristes », a expliqué M. Mutharika.

Il a ajouté que l’Union africaine envoie des soldats, mais il ne peut pas dire combien de soldats le Malawi va envoyer.

« Le Malawi en tant que pays a ses priorités. Si nous obtenons des fonds des pays donateurs, nous enverrons notre propre contingent mais je ne peux le faire aux dépens de nos propres développements ici car nous, en tant que pays, devons avancer », a conclu le président du Malawi.

_______________ 1 – Portail des sous-marins

Les pays insulaires de l’océan Indien souhaitent une force navale commune pour lutter contre la piraterie

Par Rédacteur en chef.

Le département de la Réunion et 4 pays insulaires de l’océan Indien prévoient de former une force navale commune pour participer à la lutte contre les pirates somaliens. Ils veulent que l’Union Européenne la finance, a déclaré le ministre des affaires étrangères des Comores.

Les Comores, l’île Maurice, Madagascar, les Seychelles et la Réunion négocie la formation de la force, a déclaré lundi Fahmi Said Ibrahim El Maceli depuis la capitale de l’Ouganda, Kampala. Ils ont déjà pris contact avec les responsables de l’Union Européenne pour un éventuel financement, a-t-il déclaré tout en refusant de préciser combien ils demandaient ou la première réaction de l’Union.

La force, si elle se concrétisait, serait la première initiative d’un groupe de pays en Afrique ou en océan Indien pour contrôler les mers et lutter contre les pirates somaliens. La force s’ajouterait à la mission navale de l’Union européenne, a précisé Maceli.

“Nous avons commencé à étudier une force commune pour protéger nos eaux,” a déclaré Maceli. “Nous voulons avons une solution commune à ce problème de piraterie.”

Difficultés économiques

Les 4 îles et la Réunion veulent créer leur propre force “dès que possible” à cause de la menace que les pirates somaliens font peser sur leurs économies. Par exemple, les assureurs font payer des primes plus élevées pour les navires qui transportent des marchandises vers les Comores et les îles voisines. Les conséquences financières sont très importantes pour les populations locales, a-t-il expliqué.

“Nous avons déjà demandé à l’Union Européenne de nous aider financièrement afin que nous débarrassions la région des pirates,” a-t-il précisé. “Nous avons à la fois demandé des fonds et une aide militaire.”

Les détails de la force seront déterminés lorsque le financement aura été trouvé, a indiqué le ministre.