05/08/10 (B563) LDDH : Appel à la communauté internationale pour enquêter en particulier sur la répression inhumaine exercée par les autorités contre les travailleurs et plus généralement sur les exactions commises contre les populations de l’intérieur.



Le Président

NOTE D’INFORMATION DU 3 AOÛT 2010
Que se passe-t-il au Port International
de Djibouti … Que se passe-t-il donc?

L’Hôpital Peltier, les Centres hospitaliers de Djibouti ne sont pas épargnés…?
Les victimes du choléra et du Sida tombent une par une ?
La Banque Mondiale continue de financer ?

Les 31 juillet et le 1er août 2010, les Dockers du Port International de
Djibouti, mécontents de leurs conditions de travail et de la diminution de leurs salaires, ont
déclenché une grève.

Au deuxième jour de grève, la Direction du Port a employé la manière forte pour
étouffer la contestation.

Ainsi aux premières heures de la matinée du 1er août, les Forces de la Répression
ont investi le Port. Près d’une centaine de Dockers ont été arrêtés et
conduits au Centre de rétention de l’Ecole de la Police où ils seraient toujours
en Détention Arbitraire dans des conditions difficiles.

  • Certes, le Port International de Djibouti connaît des difficultés financières ;
  • Certes le pillage des recettes du poumon de l’économie nationale risque
    d’entraîner le Port International de Djibouti sur le chemin de la « cessation de
    paiement ».

Il est vrai, que l’équipe au pouvoir est connue sur le plan international pour les
viols de la Constitution nationale et des traités internationaux, le non-respect des engagements
signés avec le BIT, son entêtement et son refus permanent d’ouvrir la voie :

  • à la concertation pour régler les difficultés sociales et économiques avec les syndicats libres et
    sponsorisés par le régime,
  • aux négociations politiques et urgentes
    avec (en priorité) les partis politiques officiellement déclarés
  • sans oublier
    le dialogue avec toutes les forces vives de la société civile qui combattent pour la dignité des populations afin de
    sortir le pays et son peuple du marasme généralisé consécutif à la Mal
    Gouvernance, hélas, soutenue (et encouragée ??) par les Nations Unies, le FMI et la Banque
    Mondiale.

Les grèves de cette année 2010 ont toutes été sauvagement réprimées :

  • avril 2010 les Cheminots, grèves sauvagement réprimées ;
  • le 1er août, les Dockers du Port International de Djibouti, grèves sauvagement
    réprimées ;
  • aujourd’hui 3 août les personnels de la Santé viennent de déclencher une
    grève généralisée.

Toutes ces dérives sociales et économiques sont insupportables et condamnables.
Elles montrent à quel point Djibouti risque de basculer rapidement dans un nouveau
conflit armé, avec une r évolte populaire sans précédent. Il faudra rechercher les causes du côté de la politique de répression sauvage et tous azimuths qui est ordonné par un régime à l’agonie, totalement corrompu et politiquement moribond.

Par ces motifs.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est très préoccupée par les
diverses violations flagrantes de la Constitution du 4
septembre 1992, en particulier le Titre II en ses articles 10, 11, 12 alinéa 1,
14 alinéa 2, 15 alinéas 1 et 3, 16 et 18, ainsi que le Titre III en son article
23 portant révision, évidemment illégale, adoptée par un Groupement d’Intérêts
politico-financiers autour d’un « Parrain Mafieux », dit UMP.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) déplore la répression sauvage
utilisée systèmatiquement contre les Travailleurs Djiboutiens et contre nos
populations dans les régions de l’intérieur, en particulier dans le nord et l’ouest.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est très inquiète. Elle lance une alerte
sur les dangers et les conséquences sociales et humaines de la dérive
politique néfaste conduite par des membres du Gouvernement, inconscients et irresponsables.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) demande la libération immédiate
des 91 Dockers en détenus arbitrairement et illégalement à Nagad, ainsi que tous les autres
personnes détenues dans des lieux secrets.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) demande à tous les Défenseurs
des Droits de l’Homme, OMCT, Observatoire des Prisons, BIT d’envoyer dans les
meilleurs délais une Mission d’Enquête Internationale sur la situation des
Droits de l’Homme à Djibouti.

NOEL ABDI Jean-Paul