20/08/10 (B565) Vérité : portrait du fameux Commandant Yahyia !

______________________ Note de l’ARDHD

Un correspondant habituel qui signe "Vérité" nous envoie ce portrait "peu flatteur" du commandant Yahyia, mais qui semble coller parfaitement à la réalité.

Le commandant Yahyia n’est pas un enfant de choeur !!

Comme il a été récemment arrêté et conduit vers un lieu tenu secret où il est certainement torturé et que sa vie est peut-être en danger, nous tenons à signaler :

– que l’ARDHD dénonce toutes les arrestations arbitraires, les enlèvements, les séquestrations et exécutions extra-judiciaires.

L’ARDHD ne reconnaît que les jugements prononcés par des tribunaux pénaux compétents, agissant dans des conditions d’impartialité indiscutables, garantissant, en particulier, tous les droits de la défense,

– que l’ARDHD "ne tire pas sur l’ambulance" en publiant ce portrait. Bien au contraire, elle continuera à dénoncer l’arrestation et surtout la séquestration illégale de ce Commandant, et ce, jusqu’à sa libération ou à sa présentation à un Juge d’instruction, qui décidera de la suite à donner, à condition que ce soit fait suivant les règles de procédure et en respect des Chartes signées par Djibouti.

Ensuite elle fera tout ce qui est possible pour que son dossier, comme celui des autres "bourreaux" de la République, soit soumis à une cour pénale indépendante et qu’il soit jugé, le cas échéant, pour les crimes qu’il aurait pu avoir commis.

__________________________ Vérité

VERITE : Portrait du Commandant Yahyia

Yahyia Mohmaed Magareh est né a Hadagal, un petit village situé non loin de la voie ferrée Addis-Djibouti. Ses seuls souvenirs de cette époque sont probablement le soleil impacable et la fameuse viande séchée et cuite au four au bois que les habitants vendaient à l’arrivée des trains.

Il est le neveu d’un ancien retraité des Services des contributions indirectes, Mohamed Magareh.

Il a grandi dans son village natale d’Hadagala, au milieu de ses proches et de leurs maigres troupeaux.

Suite au conflit entre l’armée de Siad Barreh et de l’Ethiopie en 1977, le jeune Yahyia et sa famille ont figuré parmi les premiers refugiés Issa qui franchissaient la frontière de Djibouti pour fuir les combats.

Arrivé à Dikhil, il a été placé sous la protection de parents du coté maternel qui l’ont inscrit à l’école primaire.

Engagé dans la police en avril 2002, grâce à lintervention d’un proche, le fameux Magareh et bien que n’ayant aucune formation ni d’officier, ni même de sous-officier, il a été "bombardé" au grade d’aspirant.

Balbala, dans le secteur du Cheik Moussa a été sa première affectation. Il commandait un détachement composé d’illettrés notoires et de délinquants recrutés a la hâte, en réponse à l’appel de Gouled. Le recrutement étant orchestré par le chamelier au temps de la résistance du FRUD.

Jeune officier mais sans formation ni outils pour gérer la situation, c’est la population des secteurs défavorisés de Balbala qui a souffert de l’absence effective de la police de proximité, qui aurait du normalement assurer la sécurité des personnes et des biens.

Pire encore, les vols et les viols commis par des policiers en tenuese sont généralisés, sans que Yahyia ne soit capable d’intervenir.

En 2005, la FNS a changé de nom pour devenir la FNP.

Bénéficiant (est-ce en raison de son incompétence relative ?) d’une certaine estime de la part du pouvoir et arrivant au bon moment quand IOG a mis à la retraite nombreux parmi les vieux dinosaures compétents de la Police (anciens commissaires, etc..), le jeune YAHYA avait le vent en poupe ! Il a été muté dans un service récemment créé, la brigade criminelle sous les ordres d’Omar Hassan Matan le chouchou de RPP (Reine Paulette de Pacotilles).

Dans ce nouveau service, il commença nouer des relations avec les responsables de la sécurité du pays.

La brigade criminelle commettait sans arrêt des actes illégaux et criminels : tortures, faux témoignages, abus du pouvoir, arrestations arbitraires, mise en accusation et emprisonnement des citoyens honnêtes, tels que des commerçants de la place, des syndicalistes, des leaders d’opposition, et des défenseurs des Droits de l’homme.

Yahyia a senti des ailles lui pousser dans le dos. Il a commencé à fréquenter la cour et le clan au pouvoir ainsi que les services spéciaux en charge de détourner les informations pour condamner les innocents.

Vu son comportement enfantin et surtout le fait qu’il était faciement manipulable, le clan lui confia des missions spéciales et lui donna l’ordre de participer activement au détournement des enquêtes, afin de faire condamner des citoyens honnêtes, mais récalcitrants. (Exemple : ceux qui refusaient de contribuer aux sollictations du régime : racket, extorsion de parts sociales, …)

Du jour au lendemain, le téléphone de Yahyia n’arrêtait plus de sonner. Il a cru que c’était arrivé pour lui ! Il vivait sur un nuage, imaginant qu’il était devenu l’un des hommes importants du sérail. Très motivé, il multiplia son efficacité en transmettant une foule d’informations non vérifiées et non filtrées à son ami, le bourreau Mohamed Djama, patron de la Garde républicaine.

Ayant comme ami, ce sale mercenaire illettré, Yahyia devint un intouchable, "immunisé" par et pour ses supérieurs hiérarchiques.

En 2006, il a été envoyé en Côte D’Ivoire comme beaucoup d’autres officiers de la FNP. Cela ne lui a pas plu et il y a refusé de travailler. Il a même raconté au quartier général des Nations unies, qu’il était malade et qu’il voulait retourner dans son pays.

Après réflexion, les responsables l’ont autorisé à rentrer à Djibouti, avant la fin de son engagement. Mais ses collègues sont restés sur place et ils ont racontés que le pauvre Yahyia avait des soucis familiaux …

De retour au pays, déçue de la situation, il retourna dans son service sans enthousiasme. Après quelques mois passés à s’y morfondre, son ami le criminel Mohamed Djama s’est investi pour qu’il obtienne la direction du commissariat du Héron.

Selon ceux qui l’ont cotyé, Yahyia est piètre officier. Chétif de nature, il n’a jamais pu se résoudre à intervenir pour mettre un terme à un simple rixe. Ses subordonnés n’ont aucune estime pour lui. C’est un homme de bureau qui applique à la lettre les consignes (bonnes ou mauvaises, peu lui importe). Il tremble devant les membres du clan, qu’ils soient en bas ou en haut de l’échelle.

Pour terminer, il ne faut pas oublier de rappeler les mission peu avouables dont il s’acquittait en priorité pour être bien vu par le Clan :

– Dénoncer les citoyens et transmettre son rapport à Mohamed Djama qui les donnait à IOG,

– Constituer de faux témoignages et produire de faux renseignements afin de faire condamner tous ceux (qui n’appartenant pas au Clan dominant) cherchaient à faire reconnaître leurs droits légitimes,

– Dénoncer ses collègues officiers qui n’étaient pas apparentés au régime ou à ses proches,

– Constituer un fichier sans cesse alimenté sur des gens innocents,

C’est ainsi qu’Yahyai a contribué et surtout participé activement à des actes criminels dont certains pourront peut-être être assimilés à des crimes contre l’humanité.

Il a travaillé dans l’ombre, pour servir le chef de la Garde républicaine. Il a commis des fautes graves envers des citoyens modestes.

Il figure sur la liste rouge des tortionnaires d’IOG.