29/08/10 (B567) Nouvelles de Somalie – A Mogadiscio, les violents combats se poursuivent entre islamistes et forces gouvernementales – Sanglante offensive des islamistes à Mogadiscio – onze civils tués – MSF fait face à de violents affrontements à Mogadiscio – Le Conseil de sécurité de l’ONU examine la situation en Somalie – Quatrième journée de combats à Mogadiscio, la population fuit. (6 articles)

_________________________ 6 – All Africa.com

A Mogadiscio, les violents combats se poursuivent entre islamistes et forces gouvernementales

De violents combats se sont poursuivis ce mercredi 25 août 2010, au troisième jour d’une vaste offensive des insurgés islamistes shebab contre les forces gouvernementales somaliennes et les troupes de l’Union africaine. Ces affrontements ont déjà a coûté la vie à au moins 65 civils depuis lundi dernier.

C’est à nouveau le bruit des armes automatiques qui a réveillé la capitale somalienne, après des échanges de tirs d’artillerie qui ont duré toute la nuit. Les civils tués ce mercredi matin, au moins six, sont tous les victimes d’obus de mortiers tombés sur leurs habitations. Des obus qui ont blessé 18 autres personnes qui ont été prises en charge par des ambulances.

Depuis lundi, le bilan ne cesse de s’alourdir. Pourtant, il est difficile d’avoir une vision précise de l’avancée des combats, qui ont continué de manière intensive ce mercredi, car les deux camps crient victoire. Le porte-parole militaire des shebab a indiqué avoir « pénétré plusieurs positions défensives du gouvernement », ne lui laissant que le contrôle de l’une des quatre routes principales de Mogadiscio. Cette déclaration a été immédiatement démentie par la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Les troupes de l’Union africaine maintiennent avoir tué beaucoup d’insurgés et les avoir fait reculer avec leurs chars, alors qu’ils tentaient de marcher sur le Palais présidentiel.

_________________________ 5 – L’Humanité

Sanglante offensive des islamistes à Mogadiscio

Rosa Moussaoui

Plusieurs dizaines de civils, parmi lesquels des députés, ont trouvé la mort hier à Mogadiscio dans des attaques des insurgés salafistes. Les Chebabs somaliens ont lancé, lundi, une offensive d’ampleur visant à prendre le pouvoir.

L’offensive promise depuis des mois et lancée lundi par les Chebabs ensanglantait toujours, hier, la capitale somalienne. Depuis deux jours, Mogadiscio est le théâtre de violents combats opposant ces insurgés islamistes se réclamant d’al-Qaida aux forces gouvernementales, soutenues par les troupes de l’Union africaine (Amisom).

Dans la seule journée d’hier, plusieurs dizaines de civils ont été tués. Parmi eux, une trentaine de personnes, dont six à quinze parlementaires, selon les sources, ont trouvé la mort dans une attaque contre l’hôtel Mona, perpétrée, selon certains témoins cités par l’AFP, par des kamikazes. L’établissement, fréquenté par des responsables politiques, est pourtant situé dans une zone éloignée de la ligne de front, théoriquement sécurisée. « Ils ont massacré quinze députés », affirmait à la mi-journée le député Mohamed Hasan, cité par Reuters.

Des combats sans répit

Lundi, alors que commençaient les affrontements, un porte-parole des Chebabs annonçait une offensive d’ampleur « contre les envahisseurs chrétiens et le gouvernement apostat ». « Ils n’ont pas d’autre motif que de terroriser le peuple somalien », a dénoncé hier le ministre somalien de l’Information, Abdirahman Omar Osman. Le chef de l’Amisom, Boubacar Gaoussou Diarra, a lui aussi condamné des islamistes qui « continuent à tuer des civils innocents même pendant le mois du ramadan ».

Si les combats n’ont pas connu de répit depuis 2007, leur récente intensification confirme la fragilité du gouvernement fédéral de transition (TFG), en dépit de l’appui de la communauté internationale. La chute des tribunaux islamiques, chassés de Mogadiscio le 27 décembre 2006 par l’armée éthiopienne sous supervision de Washington, n’a pas ramené, loin de là, la stabilité dans ce pays longtemps livré au chaos. Depuis 2007, le conflit a tué plus de 21 000 Somaliens et déplacé 1,5 million de personnes. Malgré le déploiement des 6.300 soldats ougandais et burundais de l’Amisom, le gouvernement peine à regagner du terrain. Il ne contrôle, à ce jour, que quelques districts de la capitale.

Les civils pris pour cible

Les milices islamistes, elles, étendent leur autorité au sud et au centre du pays, dont elles contrôlent la majeure partie. Partout, elles sèment la terreur parmi des populations civiles prises entre deux feux. « À Mogadiscio, une grande partie de la population civile – dont un grand nombre de femmes et de jeunes enfants – est directement touchée par un conflit armé d’une grande violence. », alertait, le 4 août, l’ONG Médecins sans frontières. Mais au-delà des frontières de la Somalie, c’est une déstabilisation régionale que craignent aujourd’hui ses voisins.

En août, les islamistes somaliens ont multiplié les incursions et les raids en territoire kényan. Le 11 juillet, deux attentats suicides tuaient 76 personnes à Kampala, pendant la retransmission de la finale de la Coupe du monde de football. Des attaques revendiquées par les Chabaab, qui reprochent à l’Ouganda sa participation à la mission de l’Union africaine en Somalie. Fin juillet, les États de l’UA, inquiets de cette stratégie d’exportation de la violence, ont décidé l’envoi de 4 000 hommes supplémentaires en Somalie.

__________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

Mogadiscio: onze civils tués

Au moins onze civils ont été tués depuis hier soir dans Mogadiscio au cours de combats entre insurgés islamistes shebab et forces gouvernementales somaliennes, soutenues par les troupes de l’Union africaine (Amisom), selon des témoins.

« De nombreuses personnes sont mortes dans notre quartier; six civils ont été tués par un obus de mortier, trois sont tombés dans des échanges de tirs. Toutes les familles ont fui le quartier de Sigale, plus personne ne s’y trouvait ce matin », a raconté à l’AFP un habitant, Muktar Hasan Nur.

Un autre témoin a indiqué que deux autres civils ont été tués dans le quartier de Bakara.

« Nous n’avons pas dormi la nuit dernière, chaque famille s’est abritée dans des maisons en dur, j’ai vu deux civils tués par des éclats d’obus », a précisé Abshir Muse.

Le bilan des victimes civiles des derniers combats, qui ont éclaté lundi dernier, s’élève maintenant à plus de 80 tués.

Les shebab, qui se réclament d’Al-Qaïda, concentrent leurs attaques sur le dernier axe stratégique tenu par les gouvernementaux et l’Amisom.

Les 6.000 soldats ougandais et burundais de l’Amisom, déployés dans des secteurs stratégiques comme l’aéroport, le port, la présidence et quelques importants carrefours, sont le dernier rempart empêchant les shebab de prendre le contrôle total de la capitale somalienne.

___________________________ 3 – MSF

Somalie : MSF fait face à de violents affrontements à Mogadiscio

La ville de Mogadiscio, dévastée par la guerre, fait face à une importante escalade de violence depuis le début de la semaine. Depuis lundi 23 août, MSF a soigné 127 blessés – de loin l’afflux le plus important depuis le début de l’année – dans l’hôpital de Daynile.

MSF envoie des médicaments et du matériel médical supplémentaires pour soutenir l’équipe de l’hôpital de Daynile. Un troisième chirurgien somalien viendra renforcer l’équipe, qui travaille sans relâche depuis lundi.

« Notre personnel en Somalie soigne les blessés de guerre et s’attache à répondre aux importants besoins médicaux dans un contexte de plus en plus instable, » déclare Thierry Goffeau, chef de mission MSF. « Nous comptons sur l’arrivée de matériel médical supplémentaire. Nous avons installé des tentes à l’extérieur de l’hôpital pour faire face à l’augmentation du nombre de patients. »

Tous les blessés pris en charge ont été victimes d’explosions ou de coups de feu. Ils souffrent de blessures multiples, essentiellement à l’abdomen, aux jambes et à la poitrine. À ce jour, 22 personnes ont dû subir des interventions chirurgicales d’urgence. Huit patients ont succombé à leurs blessures et quatre autres sont décédés avant leur arrivée à l’hôpital.

« Grâce au travail acharné de notre personnel à Mogadiscio, nous pouvons continuer à mener des opérations chirurgicales vitales auprès de la population somalienne, au milieu des affrontements, » ajoute Thierry Goffeau.


_______ 2 – Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA

Le Conseil de sécurité de l’ONU examine la situation en Somalie

Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni mercredi pour examiner la situatioin en Somalie en proie à une crise depuis 1991.

Lors de la réunion, les membres du Conseil de sécurité doivent examiner également des moyens de combattre la piraterie au large de la Somalie et observer une minute de silence à une trentaine de personnes tuées mardi dans une attaque des insurgés contre un hôtel de Mogadiscio.Le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie, Augustine P. Mahiga a condamné fermement mardi l’attaque suicide à Mogadiscio. « Cet acte inhumain et brutal, qui était clairement destinée à causer une effusioin de sang, défie l’entendement », a-t-il fait remarquer. »Ils ne réussiront pas dans leur campagne violente, la population somalienne aspire à la paix qu’elle mérite et elle sera entendue. Le processus de paix continuera malgré les tentatives d’une miorité violente de l’interrompre », a-t-il souligné.Selon la presse, des insurgés somaliens vêtus d’uniformes de la police sont entrés dans un hôtel de Mogadiscio mardi matin et ont ouvert le feu, tuant au moins 33 personnes, dont six membres du Parlement. L’attaque s’est achevée quand les assaillants se sont eux-mêmes donnés la mort.

_____________________ 1 – Nouvel Obs avec Reuters

Quatrième journée de combats à Mogadiscio, la population fuit

Ibrahim Mohamed, Jean-Loup Fiévet pour le service français,
édité par Gilles Trequesser

Des centaines de Somaliens ont fui Mogadiscio jeudi au quatrième jour d’affrontements meurtriers entre les miliciens islamistes d’Al Chabaab et l’armée appuyée par le contingent de l’Union africaine (Amisom).

Des habitants, certains ayant empilé leurs maigres possessions sur des brouettes, d’autres tenant des grappes d’enfants, tentaient d’échapper aux combats de rue opposant les insurgés, réputés proches d’Al Qaïda, et l’armée nationale.Les Chabaab ont revendiqué l’attaque, mardi, d’un grand hôtel de la capitale proche de Villa Somalia (le palais présidentiel) qui a fait 33 morts, dont plusieurs députés.

Les deux camps affirment progresser sur le terrain.

« Nos combattants ont établi de nouvelles positions dans des secteurs pris aux forces ougandaises et burundaises (de l’Amisom) et à leurs laquais (…) y compris à proximité du palais présidentiel », affirme les Chabaab sur le site internet al kataib.Ces affirmations ont été réfutées par un porte-parole de la police, qui a fait état de lourdes pertes dans les rangs de la milice islamiste.Selon le ministère de l’Information, quelque 70 civils ont été tués et plus de 200 autres blessés lors de la dernière éruption de violence.Al Chabaab, qui veut imposer la charia (loi coranique) dans tout le pays, contrôle une bonne partie du sud et du centre de la Somalie.

Le gouvernement fédéral de transition (TFG), qui bénéficie du soutien des Nations unies, peut compter sur l’appui des 6.300 militaires de l’Amisom déployés sur le terrain.