12/09/10 (B569) Courrier des lecteurs – Au nom de quelle logique, les illuminés du ministère de l’économie continuent-ils à dilapider nos maigres ressources pour conserver un trafic qui n’est pas rentable? – Dans un monde où les formes sans contenu sont condamnées, il est urgent de réfléchir à la politique de formation professionnelle qui est responsable d’une inadéquation dramatique entre les besoins de notre tissu économique et l’offre de travail de la part de nos compatriotes – Les anniversaires sont propices aux bilans de toute nature, aussi je profiterai de cette occasion pour faire le bilan de 22 ans de démocratisation à Djibouti. (3 contributions)

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Au nom de quelle logique, les illuminés du ministère de l’économie continuent-ils à dilapider nos maigres ressources pour conserver un trafic qui n’est pas rentable?

On peut parler à Djibouti non point de politique économique qui suppose le sens de la stratégie, le calcul tactique et la rigueur dans le déploiement ….mais de religion comptable.

La bonne gouvernance selon le FMI et les Rabbins Chamanistes de notre ministère de l’économie se résument à un budget équilibré et à une valse grossière des taux d’intérêt dont le but de maintenir les équilibres des comptes externes de la Nation. Ce sont là les éléments d’un crédo tellement partagés à Djibouti pour cause de Béni-garde-à-voustisme, par réflexe alimentaire et encore plus par faiblesses d’esprits personne au pays du Mirqan n’ose s’élever contre la paupérisation galopante de notre population et la déconstruction du tissu sociale prélude au règne des chefs de guerre. Nous allons donc pourfendre cette idéologie monolithique et de la lâcheté partagée.

L’économie n’est pas une science mais un art comme l’a écrit le plus grand des économistes (Keynes) …. lui même diplômé en théâtre et en mathématique. Rien ne serait plus faux que de prétendre qu’il existe un chemin unique vers la prospérité comme nos autorités confortés par le sens silence complice de leurs opposants (pour la plupart les individus les plus insensés de l’Alimentera politique), nous le ressassent sans cesse.

Mieux encore, il est parfaitement censé d’écrire ici que les recettes comptables made-in-bretton woods, n’ont produit aucun résultat concluant. Le FMI et ses hagiographes nous dira que 12 ans ce n’est pas assez mais nous leur rétorquons que les cycles économiques comme Stanley Fisher le directeur de cette banque l’écrit lui même ont une durée nettement inférieur et que après 12 années de PAS, Djibouti est plus que jamais au bord de l’effondrement.

Comme le constat en lui même ne suscite plus aucune réserve, alors les Rabbins fous et fanatiques de notre ministère de l’économie et de ses annexes stériles de la planification et de la banque centrale vous tiendront tous le même discours sénile : le malade n’est pas guéri alors augmentez le dosage des recettes de la faim. Soyons sérieux arrêtons de nous ridiculiser! C’est là une parade courante des scientifiques occidentaux qui cachent toujours leur échec pitoyable par une débauche de moyen. Faut-il donc tuer le malade par overdose?

En marchand d’idéologie, les experts du FMI qui ont la particularité de cumuler les échecs d’appréciation de la Somalie à l’Argentine en passant par l’Asie du Sud-est vous expliqueront mieux que quiconque mais il ne saura jamais vous prescrire les traitements approprié. A part la politique du parti unique, il est temps maintenant de désacraliser la gouvernance économique, de s’affranchir des conceptions toutes faites qui nous poussent à la faim et à la servitude pour avoir enfin l’audace salvatrice des civilisations orgueilleuses.

Si personne ne conteste l’impossibilité pour une collectivité de vivre éternellement au dessus de ces moyens, une politique responsable consiste à faire des arbitrages entre les investissements et la consommation et de sélectionner avec astuce les créneaux de croissance et les gisements d’emploi qu’ils comportent. En dépit de la ferveur croyante d’IOG, les choix stratégiques opérés par le gouvernement et la gouvernance de notre économie dans son ensemble laisse à désirer.

La réussite du FMIsme austère comme mode de régulation économique suppose pour l’existence préalable d’un secteur privé efficient qui n’existe pas à Djibouti. Au lieu d’affamer la population en limitant le montant des dépenses budgétaires, il faut élargir l’assiette des recettes budgétaires. Ce n’est les enfants de notre pays qu’il faut affamer …mais les nantis qu’il faut obliger à la solidarité.

Notre ministre de l’économie a fait des impôts, le seul levier de la politique budgétaire. Résultat le pouvoir d’achat du djiboutien moyen recule au point que la ménagère ne peut se payer son pétrole lampant. Seul un abruti qui n’a pas mis les pieds à Balbala peut se complaire devant ce désastre politique. Mais notre ministre peut-il seulement repérer PK12 sur une carte.

Comme ce n’est pas les prières qui nous apporteront la pluie ….il faut changer de cap instamment et oser le défi de la pensée. Pourquoi? Parce que la politique antisocial déployé par le gouvernement n’est ni une panacée ni la solution adéquate au problème du déficit. En démultipliant le prix du pétrole qu’est notre minus de ministre a t-il gagné comme recette supplémentaires. Sans doute quelles dizaines de millions supplémentaires. S’il avait eu les couilles et l’esprit nécessaires pour instaurer le monopole commercial de l’État sur les produits nuisibles à la santé (Alcool, Tabac et Khat), il aurait pu accroître le niveau des recettes budgétaires de plusieurs milliards de francs et se passer définitivement de la perfusion humiliantes du FMI.

A la place des décisions courageuses qui distinguent les hommes d’États, l’Alimentera politique Djiboutien s’est fait comme la prostituée une vertu unique sucez et tout avalez. La SOGIK et une poignée valent-ils un peuple tout entier? La question mérite d’être posée.

A un niveau stratégique, Hassan Gouled et IOG l’un comme l’autre ont privilégié la consommation au détriment de l’investissement. C’est à dire que leur arbitrage a consisté à entretenir une illusion de prospérité …au détriment du bien être de demain. Or investissement insuffisant est synonyme de chômage de masse. Résultat 60% de notre population demeure au chômage. Djibouti est le seul pays au monde où l’on naît pour être chômeur: voilà la vérité.

Au niveau tactique c’est le même règne de la médiocrité qui prévaut. Djibouti est sur administré mais elle aurait pu autrement plus prospère si nos dirigeants avaient le courage de transformer nos hordes de diplomates et de grattes papier stériles en de loyaux professeurs de collèges et instituteur de nos écoles primaires. Et s’ils n’ont pas le niveau leur place est dans l’armée. Cette macro distorsion est aggravée par l’autisme de nos autorités économiques et leur culte stupide et dangereux de la mono spécialisation économique. Mais celle ce fanatisme s’explique comme un autre!

Au lendemain de l’indépendance, il fallait consolider la position dominante du port de Djibouti dans la région, Hassan Gouled avait donc raison d’accorder la priorité au poumon de notre système économique. L’homme de Guérissa a même médité les conséquences technologiques du choc pétrolier (des navires toujours plus grand et des ports de Hub portuaire) en investissant dans la création du terminal à conteneur dès 1982. Cependant ses investissements colossaux et peu créateur d’emploi (loi des rendements marginaux) se sont fait au détriment de la nécessaire diversification de notre tissu économique et de l’emploi.

Le monolithisme politique qui consiste à sacrifier tous les autres secteurs d’activités potentielles au profit du seul port et des investissements dans les infrastructures afférentes est parfaitement insensé. En effet nous savons tous que le trafic régional s’intensifie sous le poids de la réintégration économique de l’Éthiopie dans l’économie monde. or la question est de savoir si les Éthiopiens sont désireux de payer l’utilisation des équipements que nous achetons à grand frais au prix du marché. La réponse à cette question est sans conteste négative.

Djibouti a multiplié dans une perspective commerciale les tarifs promotionnels pour séduire les éthiopiens, rien n’est trop beau ni trop chère pour désenclaver nos voisins…mais au bout du compte c’est toujours les résidents djiboutiens et dans une moindre mesure, nos voisins Somaliens et Yéménites qui payent la note. La remise en cause de notre politique est d’autant plus urgente que notre pays démuni ne peut se permettre de subventionner des activités non rentables. Comble de l’ironie pendant que nous perdons de l’argent à ravitailler les éthiopiens, eux ne se gênent point dans une logique antiéconomique de distribution à surenchérir sur leurs coûts logistiques en favorisant l’acheminement par route de leur trafic plutôt que par la solution la moins onéreuse: le chemin de fer. Les éthiopiens ont fait cet arbitrage sans consulter Djibouti copropriétaire de la CDE alors au nom de quelle logique les Djiboutiens continueraient-ils à payer une rente stratégique à Addis Abeba.

La problématique que je soulève ici est toute simple: au nom de quelle logique les illuminés du ministère de l’économie continuent-ils à dilapider nos maigres ressources pour conserver un trafic qui n’est pas rentable?

Dans un environnement concurrentiel Djibouti doit s’investir UNIQUEMENT dans ce qui rapporte de la valeur ajoutée en quantité suffisante …c’est à dire au niveau du port les produits pétroliers et le trafic par containeur. La meilleure manière de traiter le trafic vraquier éthiopien, c’est de le donner à des voisins qui ont des coûts salariaux moins élevés que nous comme l’Érythrée, le Kenya ou la Somalie et de cesser les investissements de Mammouth consentis dans l’accroissement spectaculaire des postes d’accostages depuis 1977. Les éthiopiens ne sont pas rentables alors nous devons stopper de leur déplier le tapis rouge!

La révision de notre position est urgente car les investissements faits dans le port se sont fait et continuent à se faire au détriment d’autres secteurs d’activité qui auraient pu créer des dizaines de mille d’emploi. C’est à niveau que se pose le manque de discernement de nos médiocres de nos stratèges économiques et par conséquent l’inefficience absolu de la politique économique toute entière.

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Dans un monde où les formes sans contenu sont condamnées, il est urgent de réfléchir à la politique de formation professionnelle qui est responsable d’une inadéquation dramatique entre les besoins de notre tissu économique et l’offre de travail de la part de nos compatriotes.

A la date d’aujourd’hui les structures de formation professionnel dans notre pays sont resté similaire à ceux qui existait en France en 1945 c’est à dire à un moment où la personne se résumait à son unique métier pour la vie. C’est ce qui explique que les français disent « je suis mécanicien…etc. ». De cette époque la formation professionnelle a gardé sa réputation de manque de sérieux et de repère des petits voyous que la Nation conservait à l’ombre des CFPA en attendant qu’il s’émancipe ou qu’il finissent à Gabode. Dans le monde d’aujourd’hui où les techniques et les besoins évoluent tellement vite et chacun d’entre nous sera amené à exercer au moins trois métiers dans sa vie. Si la mission de la formation professionnel demeure ses buts et ses moyens doivent donc être revu de toute urgente.

Une architecture d’un autre âge

Dans le cadre du système actuel, la formation professionnelle prépare à des métiers de main d’œuvre essentiellement dans l’industrie du bâtiment. Or vu l’insuffisance du niveau d’investissement dans cette branche, la filière est devenu le pot d’échappement de tous les déficiences du système éducatif djiboutien.

Que dire des formations destinées aux filles qui donnent des rudiments de la couture dans un pays qui n’a jamais compté la moindre usine textile! Dans ce tableau peu réjouissant, il faut noter une exception de taille encore mal utilisée par les professionnels l’école hôtelière et des arts de la table d’Arta. La question de la vocation du système doit donc être repenser car la formation de jeunes adultes à des métiers qu’ils n’exerceront jamais n’est pas justifié.

Élargir la gamme des filières et de métiers

Destiné en priorité à l’intégration des moins éduqués de nos compatriotes, la formation professionnel ne couvrent que de manière lacunaire le spectre des filières. Or dans un pays où le taux de chômage est un record absolu, on ne saurait négliger des filières capables de pourvoir de crée des milliers d’emploi comme l’agriculture Hors Sol irrigué au goûte à goûte et la pêche. Tous le monde s’accorde pour dire que le pétrole de Djibouti c’est la dorade de ses eaux territoriales pourtant, rien n’existe en terme de formation professionnelle pour la mise en valeur de ce potentiel. Dans ce culte du spectaculaire le gouvernement a crée une banque d’investissement doté d’un crédit d’un milliard et des poussières pour le financement de ces deux filières prioritaires dans la politique de développement.

Or à l’analyse des faits, il est évident que les autorités ont mis la charrue avant les bœufs car Djibouti ne compte pas un agriculteur capable de tirer de ces crédits bonifiés et pas un seul pêcheur professionnel. Il ne suffit pas de prendre une pelle et une pioche et se faire octroyer quelques de terres par les autorités pour prétendre être un agriculteur. Dans ce pays aride, dépourvu de terres arables et où l’irrigation par aspersion est aussi contre productive (Voyez comment Ismaël Guédi a désertifié le PK20), la seule solution pour relever le défi de l’autosuffisance agricole c’est d’employer de très hautes technologies agraires: système ventriculaire d’irrigation, sélection des espèces et des terroirs.

De même la pêche professionnelle ce n’est pas seulement jeter un filet et attendre la capture d’un banc de poissons. Vue la densité de la circulation maritime au large de notre pays, il existe des contraintes d’ordre logistique à respecter. De même la dimension environnemental de la question doit être débattu pour ne pas connaître le sort de nos vos Omanais qui en 20 ans ont détruit un potentiel halieutique colossal sans en tirer un bénéfice économique concret. Je mets au défi cette bande de bureaucrate corrompue qui pullulent dans les couloirs du ministère de l’agriculture pour me démontrer la viabilité de toute autre option en matière de pêche et d’agriculture.

Comme d’habitude IOG a vu le problème du point de vue de l’emploi et de la croissance exponentielle de la facture de nos importations de denrées alimentaires. En homme de terrain, il a demandé des actions correctrices immédiates et ses ministres le roulèrent en lui sortant un Joker illusoire plutôt que de plancher sur la question avec le sérieux et la rigueur des professionnels: «On va créer une banque d’investissement qui distribuera de l’argent aux agriculteurs! » Mais je maintiens que dans ce pays il n’y a pas d’agriculteur qui soit en mesure de tirer partie de cet effort généreux de la Nation. Des millions de dollars de crédits seront encore dilapidé à coup sûr dans ce chantier stérile.

Vue la complexité du chantier de modernisation économique et sociale, la création d’un lycée de pêche et d’agriculture est la première des priorités nationales. Il est navrant de constater que 33 ans après notre indépendance celle ci ne figure sur aucun agenda même pas sur celui du principal concerné le ministère de l’emploi et de la formation professionnel. Mais connaissons la médiocrité globale de notre classe politique, cette déficience ne saurait surprendre personne parmi mes cyber-lecteurs de l’avant garde.

De la formation des adolescents à la formation permanente

D’un point de vue organique, on se rend compte qu’il y a un chevauchement entre les missions de l’éducation nationale et ceux du ministère de la formation professionnelle. En effet l’un comme l’autre se focalise exclusivement sur les adolescents mais rien n’est fait pour préparer nos concitoyens qui en ont le plus besoin à acquérir les formations qui leur permettraient de s’insérer dans le tissu social. Adapter les missions de la formation professionnelle, c’est aussi donner une chance réelle à toutes les classes d’âge jeune et moins jeunes.
Redéfinir les missions de la formation professionnelle

Lorsque l’administration française définit les missions de la formation professionnelle dans les années 1950, l’horizon de compétence des djiboutiens se limitaient à la fonction de plancton ou d’interprète et le but des responsables français étaient d’élargir ce débouché unique par un accès à des fonctions industrielles et commerciales de base. Devenu autonome Djibouti se passa de la nécessaire réflexion sur la vocation des CFPA et maintint un système inadapté sans se soucier des besoins élémentaires de son économie et des contraintes nées de son intégration dans le concert des nations.

A défaut de reposer sur une structure de formation professionnelle centralisée et efficiente, les responsables djiboutiens multiplièrent dans une approche patrimoniale le recours au système aussi obsolète que coûteux des stages en France pour gérer l’évolution nécessaire du savoir faire de leurs subordonnés. Comme vous le savez le coût de formation d’un employé subalterne sur 1 an, est l’équivalent de la dépense requise pour former un jeune ingénieur sur 5 ans.

En effet le stagiaire d’abord laissera son poste vacant mais conservera son salaire, tandis que les coûts de qualification d’un stagiaire en milieu professionnelle reviennent selon les statistiques du ministère français du travail à 3.7 fois le coût de formation en milieu éducatif. Dans un certain nombre de cas, ce système a été mal utilisé: les responsables djiboutiens demandant la qualification de personnalité aux capacités douteuses mais activement soutenu par les figures de la scène politique locale. Mais ce n’est pas tout.

Dépenser des crédits pour qualifier son personnel n’est pas en soit répréhensible, ce qu’il l’est c’est la gabegie qui a régné dans l’utilisation de ces crédits. En l’absence d’un plan directeur d’acquisition de compétence comme il existe dans toutes les sociétés, les responsables djiboutiens ont multiplié l’affectation sans cause réelles et sérieuses. Par exemple, un service quelconque demande l’envoi d’un stagiaire en France alors même qu’au sein de la même administration on compte un expert dans ce domaine capable d’instruire l’employé en question sur toutes les facettes du métier.

Pourtant le responsable en question persistera dans sa volonté de former ce stagiaire en France – parce que dans la logique entrepreneuriale du salarié et celle clientéliste de son responsable se rencontre. Ce trafic d’influence qui est la règle découle de l’absence d’une gestion centralisée de la politique de formation professionnelle. Si au sein d’une administration un manque de compétence peut effectivement se produire la création de centre compétence (Knowledge Management Unit) spécialisé dans les toutes organisations auraient permis à Djibouti d’atteindre l’objectif de rationalisation de la gestion des crédits de formation et de leur emploi.

Des crédits de formations là où c’est nécessaire

Dans un de mes articles antérieure sur l’indigence intellectuelle de notre pays, j’ai dressé le constat de faillite de 50 ans d’éducation nationale et l’incapacité de notre pays à se doter des experts de haut vol nécessaire à son développement économique. L’une des raisons de cette défaillance réside dans l’absence de politique de formation de cadre dirigeant et la planification de leur aguerrissement au sein de structures adaptées. Il fût un temps où l’État Somalien proposait à toute cadre de niveau bac 5, de prendre en charge le financement de sa thèse avant d’appuyer vivement les candidatures des cadres locaux au sein des organisations multilatérales afin qu’ils puissent émerger au rang de « senior executive ».

Le résultat de cette politique ambitieuse, les doctors trilingues somaliens pullulent dans les couloirs de toutes les organisations internationales alors qu’on ne compte que deux djiboutiens employés comme tel. La réponse la plus adapté à la pénurie de l’emploi sur le marché locale, ce n’est pas les strictions dans la politique comme l’administration Gouled s’était fait une spécialité mondialement reconnu mais l’ambition de former des experts de compétences mondiales qui irradieront tous les secteurs d’activité de l’économie moderne.

Dans sa fierté mal placée, le gouvernement s’est félicité de la performance autant technologique de l’entreprise Yéménite qui a rénové le corridor routier Dikhil-Galafi, mais quand est ce que des djiboutiens construirons des infrastructures ailleurs dans le monde?

Diversifier l’économie djiboutienne en industrialisant

Tel était le titre du seul rapport sérieux sur l’économie djiboutienne publié en 1987 par un organisme international à savoir l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel. 16 ans après le gouvernement sollicite à nouveau l’ONUDI qui féra le même constat que nous connaissons déjà: la désindustrialisation de Djibouti suite à l’effondrement des quelques rares unités de transformation que Gouled avait crée: LDJ, EDT, usine d’aliment pour bétail, unité de production de sandale plastique, la Sopinad …etc.

En un mot au lieu de construire leur pays, la classe politique djiboutien a le triste génie de le ramener à l’âge de la pierre. Comme gouverner dans ce pays c’est souvent assurer la mise en scène de la politique spectacle et à défaut de s’appuyer sur une capacité endogène de gouvernance économique, le gouvernement nous réitérera donc une farce bien connu: commandité un rapport d’expertise que l’on conservera bien au chaud dans un placard. Tel la réalité djiboutienne et elle n’est pas prête de changer!

Connaissons le manque de talent de nos gouvernants et leur sens innée du ridicule, nous ne nous étalerons pas sur les éventuelles retombées de ce énième rapport. Par contre nous éclairerons d’un regard nouveau, la politique énergétique de notre pays qui est un des facteurs déterminant de l’aptitude de la Nation à s’industrialiser.

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Les anniversaires sont propices aux bilans de toute nature, aussi je profiterai de cette occasion pour faire le bilan de 22 ans de démocratisation à Djibouti.

A la base de tout édifice politique, il y a une loi implicite ou explicite qui détermine le fonctionnement normal du système. Cet ensemble de règles de lois nous l’appelons aujourd’hui Constitution alors que les anciens avaient un Xeer oral puissamment soutenu par un code d’honneur et une solidarité sociale efficiente. Que dire du projet de Constitution djiboutienne sinon qu’elle est restée à l’État de promesse d’institutionnalisation constamment bafouée par les reflexes despotiques d’un régime vieux de 33 ans.

En effet, tout les observateurs sérieux de la scène politique s’étonnent du manque patent de résultat de l’establishment (d’hier et aujourd’hui) et l’exceptionnelle stabilité du système puisqu’en dix huit ans de pluralisme aucun son discordant n’a été entendu du côté de l’assemblée dite nationale. Les djiboutiens, l’esprit brouillé par la mastication du khat serait devenu un peuple d’autiste coupé des réalités du monde?

Une étude plus attentive mettrait en évidence que de toute façon la classe politique composée d’alimentaire incompétents et d’obligés notoires ne suscite pas grande émotion parmi la jeunesse du pays. Le régime gagnerait à tous les coups aussi longtemps qu’il aura en face de lui des piètres compétiteurs tribaux et les voleurs d’hier qui ont retourné leur veste. Comment s’expliquer l’absence de talent congénitale des figures qui convoitent nos voix?

Une réponse partielle à cette question se situe dans le processus de sélection des « hommes politiques locaux » et surtout dans l’indigence intellectuelle qui caractérise notre pays. En effet Gouled avait trouvé le secret de sa longévité politique dans la sélectivité extrême du système éducatif d’alors et la cooptation systématique des jeunes diplômés dans les élites du pays. Un exemple illustre cet état de corruption statique: En France un professeur du secondaire gagne annuellement environ 75 du PIB/hab alors que son homologue perçoit comparativement dix fois: le revenu nationale à Djibouti est de l’ordre de 180000/tête et par an à comparer avec le salaire d’un prof qui s’élève à168 000 francs. Toute proportion garder Djibouti paye ses profs de collège le même salaire d’un directeur en France!!!

Ces injustices sociales élevées au rang de système de gouvernement expliquent plus que tout autre chose l’apathie de la vie politique nationale. Le peu de diplômés bientôt associés au système n’avait aucune raison de se révolter contre un système dont ils sont de facto les bénéficiaires! Mais ces temps ont vécu car IOG est passé par là!

Scandalisé par l’extrême minceur du nombre de diplômés dans un pays où 85% de la population a moins de 35 ans, IOG se comporta en despote éclairé et décida d’augmenter le nombre de diplômés dans le pays au prix d’une braderie des diplômes à l’image du reste des pays africains. Et voilà le résultat. Le système éducatif djiboutien mal pensé s’est transformé en une usine à fabriquer des jeunes diplômés chômeurs: selon les statistiques plus de 80% des titulaires de BTS ces dernières ont échoué à trouver un emploi. L’ironie de la situation veut dans le même temps les commerçants de la place -Boreh à l’époque en tête – recrutaient à tour de bras des dizaines d’indiens reconnus pour leur amabilité et leur silence complaisant devant le pillage des deniers publics qui demeure la règle dans notre pays.

C’est dans ce cadre que le mouvement pour le changement est désormais possible. Car les chômeurs diplômés auxquels le régime a volé leur avenir sauront avec des arguments autrement plus conséquent que les analphabètes que Gouled mettait à la porte dès l’âge de 12 ans! La soupape de l’émigration étant désormais verrouillée les djiboutiens devraient jour après jour bouillir dans leur jus jusqu’à la prochaine explosion … qui balayera tout!

Rien ne sera comme avant. Face à l’énergie de cette jeunesse désabusée, les belles paroles conservatrices de vieillards incultes et les promesses jamais tenues du régime ne pourront pas grand chose. En effet comment voulez vous qu’un jeune écoute un vieillard alors qu’il reste persuadé que ce dernier n’a rien à lui proposer, même pas le rêve par procuration!

Là où il faudrait un train de réforme de grandes ampleurs pour redynamiser, IOG se contente de colporter l’autosatisfaction des collaborateurs qu’il a choisi pour leur insignifiance. L’enjeu de la démocratisation demeure l’association de la population aux décisions qui mettent en jeu sa survie. Or la médiocre constitution limite l’ampleur des scrutins électoraux à de simple référendum entre des listes que rien ou presque ne différencient. Mieux encore la constitution djiboutienne est le plus sérieux à la démocratisation car elle empêche les députés d’être élu dans une circonscription et par conséquent d’avoir une réelle réprésentativité. Ainsi les prétendus élus de La Nation ne sont rien d’autre que des créatures RPP choisies sur un catalogue sur le marché des animaux de Balbala!!!

La promesse d’une séparation des pouvoirs a également vécu. Jamais l’Assemblée Nationale n’ réussi à s’affranchir de son statut de chambre d’enregistrement puisque les députés n’ont jamais voté de proposition et que leur mesquine prestation se limitent toujours à avaliser les projets de lois du gouvernement. Suivant ce schéma, le gouvernement a définitivement enterré le projet d’indépendance de la justice et le parquet est devenu une administration aux ordres du ministère de la justice tandis que les sots de la cour suprême font régner l’arbitraire.

Bref en 22 ans de démocratisation, Djibouti est restée égale à elle même: une sordide cité État menée par une horde de voleurs à ruine.