12/09/10 (B569) Hommage à Ahmed Dini. Témoignage de Jean-Paul Noël Abdi, Président de la LDDH

TEMOIGNAGE ET HOMMAGE AU REGRETTE AHMED DINI AHMED
Père de la République de Djibouti

Djibouti, le 12 SEPTEMBRE 2010

« Dans le cas de Djibouti, le FMI a prescrit le programme d’ajustement structurel,à l’instar des autres pays qui ont recours à lui, alors qu’il suffisait pour
Djibouti,


d’une part, de cesser la captation par la classe dirigeante des ressources de l’Etat par la classe dirigeante des ressources de l’Etat à leur propre profit et à celui de leurs proches,

– et d’autre part, de cesser à la politique et les opérations de guerre civiles.

Sinon, ce serait comme (pincer la corne d’un taureau) ».Ahmed Dini et la Politique à Djibouti par Ali Coubba.

Aux éditions « Points de vue concrets » dans l’Harmattan.

Bref Rappel Historique sur la volonté d’éliminer nos frères Afars.

Le 12 septembre 2004, AHMED DINI AHMED nous a quitté.

Sept ans après, nous prions Dieu Tout-Puissant de guider nos pas et de faire naître en nous, son courage à toute épreuve, sa détermination et sa technique à combattre l’exclusion raciale, ethnique et tribale, de suivre le chemin qu’il a tracé pour libérer notre pays Djibouti, puis ensuite, combattre le néocolonialisme et les actes d’extermination raciale contre nos Populations Afares du Nord au Sud-Ouest de la République de Djibouti, le Regretté AHMED avait libéré notre Pays avec courage et abnégation, mais son compagnon de lutte feu Hassan Gouled Aptidon a trahi avec une inattendue effronterie décevante.

Oui le Regretté AHMED DINI AHMED avait mis personnellement tout son poids politique pour permettre à son compagnon de prendre les rênes du pouvoir et ce malgré les réticences de bon nombre de dirigeants de la LPAI et du FLCS et d’autres hommes politiques de l’époque.

Mais, hélas, feu Hassan Gouled, ancien ami de Messmer et des Colonels du 2ème Bureau a immédiatement instauré, au lendemain de l’Indépendance en s’appuyant sur la signature des Accords de Défense avec la France et de l’afflux des réfugiés essentiellement Issas, la clique de feu Gouled a rapidement instauré une l’Administration néocoloniale.

Oui, une Administration néocoloniale basée sur le clanisme tribal, sur l’élimination des Afars par le biais d’une Somalisation « version Issa » après la fuite des populations Issas autour du Chemin de fer de Biki à Aicha’a en Somalie Occidentale encore occupée par les Forces Ethiopiennes.

Voilà l’une des résultantes, doublée de la naissance d’une fausse politique Somalienne après la défaite de la guerre d’Ogaden et l’extermination, qui continue encore, avec les massacres intolérables des populations de l’Ogaden.

Six mois après l’Indépendance de Djibouti, l’Administration coloniale de Gouled et de son Equipe ont opté pour l’élimination des Afars, non seulement sur le plan Politique, Civil et Socioéconomique, mais aussi et surtout par des opérations d’Exterminations Physiques par les Forces Djiboutiennes aux Commandements politiques et militaires à prédominance d’origine Somalie d’Ethiopie.

Ces Forces au préalable en majorité Djiboutiennes se sont rapidement transformées en milice clanique au service d’un Groupe d’hommes politiques, administratifs et militaires directement sous les ordres du Chef de l’Etat, Feu Hassan Gouled Aptidon.

Cette transformation au sein de nos Forces Armées s’est effectuée en toute discrétion durant les trois premières années, mais aujourd’hui elle est à l’apogée de sa vulgarité et de ses méfaits, apogée en chute libre, signes précurseurs d’une inéluctable décadence d’un Régime foncièrement dictatorial et corrompu à tous les échelons.

Simple Témoignage et Hommage à notre Regretté Ahmed DINI AHMED

Permettez-moi de vous présenter mon simple Témoignage, à l’attention de nom grand frère le Regretté Ahmed Dini Ahmed, qui m’a très souvent tenu la main, afin de mieux me responsabiliser lors du Combat populaire pour l’Indépendance dont il menait de front, avec tact, humaniste et à l’écoute de tous ces compatriotes.

– C’est lui, qui m’avait choisi comme responsable de la partie Administrative de la LPAI,

– c’est lui qui m’avait demandé d’assurer le recueil, le contrôle (il me rappelait souvent, en riant, que contrôle et proche de la censure sans l’être réellement) des articles à publier dans le Journal le Populaire Organe de presse de la LPAI dont il était le Directeur de publication,

– c’est lui qui souvent m’amenait dans les négociations secrètes d’une très grande importance en France avec Joseph Franchesci, et Alain Vivien tous deux Délégués par le Groupe Parlementaire du Parti Socialiste de France ;

– c’est lui qui m’avait choisi à participer aux premières négociations en mars 1996 à Paris avec l’Administration Coloniale de Paris, première négociation qui a permis au Parti de la LPAI d’être l’interlocuteur principal pour l’Indépendance de notre pays ;

– c’est lui qui m’a proposé comme Secrétaire du Bureau dès son élection à la Présidence de l’Assemblée Nationale après le Référendum pour l’Indépendance le 8 mai 1977,

– c’est encore lui qui m’avait désigné comme membre de la Commission Mixte Djibouti-France à Djibouti, Commission Ad Hoc chargée de la rédaction des Accords de Coopération et des deux Lois dite Constitutionnelles qui devraient ouvrir la voie à une prochaine Constitution Nationale bien préparée et concertée.

– c’est toujours lui qui m’encourageait constamment à dire la Vérité, même si je n’avais pas eu le courage de le suivre dans le juste combat qu’il menait au sein de l’Assemblée après sa démission du Poste de Premier Ministre, poste, qu’il avait, six mois après sa nomination, rejetée car il ne voulait pas cautionner la nouvelle politique en gestation, politique foncièrement sournoise d’élimination du Peuple Afar dans notre pays Djibouti.

Après tant d’années, je suis persuadé que si un groupe de parlementaires Somalis (dont je faisais partie) avaient soutenu AHMED DINI rien qu’au sein de l’Assemblée, alors la situation désastreuse que nous connaissons aujourd’hui
aurait pu être évitée.

AHMED DINI AHMED était le combattant de première ligne.

  • Présent et à chaque fois à la tête des Manifestations Populaires ;
  • présent à la tête de la Coordination des actions menées sur le Terrain, ainsi que de la Médiatisation des actions de la Ligue Populaire Africaine pour l’Indépendance (LPAI) ;
  • doctrinaire de la philosophie des programmes politiques à mener pour mieux sensibiliser l’Opinion Internationale et accélérer, par là, la victoire pour acquérir l’Autodétermination et la Souveraineté Nationale ;
  • la Stature internationale du Regretté AHMED DINI a permis d’asseoir notre République en lui ouvrant la porte de la Souveraineté Nationale, en offrant au Peuple de Djibouti la chance d’œuvrer à son développement et lui permettre d’être admise par toutes les Organisations Internationales et participer efficacement a à l’épanouissement de sa personnalité ;
  • mais hélas aujourd’hui, tout est bafoué, comme notre Souveraineté, notre volonté d’unir nos Populations, de conduire notre Peuple sur les rails de la Démocratie dont les lignes directrices, ont été tracées par le Père de notre Indépendance, le Regretté AHMED DINI AHMED ;
  • tout est bafoué, même la Constitution Référendaire du 4 septembre 1992 ;
  • toutes les dispositions juridiques et Constitutionnelles ainsi que les Institutions Républicaines sont bafouées ;
  • tout est bafoué, même les Principes Républicains par la modification de l’article 23 de la Constitution Référendaire base même d’une Politique d’Alternance afin d’éviter l’aggravation de la paralysie des Institutions Républicaines, comme la Justice, le Conseil Constitutionnel, la Cour des Comptes

    etc, etc.

  • tout l’Espoir d’un Peuple, qui n’aspirait qu’à l’harmonie de Doumeira à Loyada, de Bouya à Kabaxkabax, tout cet espoir est constamment piétiné ;
  • tous ces espoirs ont été bafoués par feu Hassan Gouled et s’empirent de jour en jour et demain aboutir à désintégration de notre Intégrité nationale ;
  • pénible constat de voir encore un minable Individu usurpateur, qui continue de s’imposer par la Force, la Terreur, tout en bafouant la Constitution du 4 septembre 1992.

Reste à savoir si le Peuple Djiboutien va continuer à subir, à plier l’échine ou va-t-il se révolter ?

Le proche avenir nous le dira.

Un appel pressant est lancé aux Dirigeants de tous les Partis Politiques réunis dans l’UAD, à tous les mouvements de l’Opposition armés ou non armés, de tout faire pour se concerter unir leurs efforts afin de trouver une issue rapide et efficace.

Que Dieu Tout-Puissant aide le Peuple Djiboutien à s’affranchir de l’Equipe Dictatoriale soutenue par les Forces Etrangères pré positionnées dans notre Pays

NOEL ABDI Jean-Paul