19/09/10 (B570) Nouvelles de Somalie – Somalie: les insurgés investissent deux radios, emportent du matériel – faute de salaires et de nourriture les troupes régulières font défection – Le Kenya qualifie de « honte » pour la communauté internationale la situation en Somalie – Report d’un vote de confiance – Le président somalien en Ouganda pour évoquer la sécurité dans son pays – Participation de l’armée luxembourgeoise à l’opération « EUTM Somalia » – Les autorités somaliennes appelées à résoudre leurs différends (7 articles)

_______________ 7 – Romandie News (Ch) avec AFP

Somalie: les insurgés investissent deux radios, emportent du matériel

Les insurgés somaliens ont investi deux stations de radio indépendantes à Mogadiscio et pillé les locaux de l’une d’entre elle, HornAfrik, a-t-on appris dimanche de source officielle et auprès d’une association somalienne de journalistes.

« Des militants shebab ont pris le contrôle de la radio HornAfrik tôt dimanche et ont commencé à piller tout l’équipement de la radio, y compris du matériel de transmission et des archives », a indiqué dans un communiqué le ministère de l’Information du gouvernement fédéral de transition.

« Quelques heures plus tard, le groupe Hezb al-Islam a pris le contrôle de la Global Broadcasting Corporation (GBC), un autre média privé. Ils veulent l’utiliser pour leur propagande », poursuit le communiqué.

L’association somalienne des correspondants de médias étrangers (SOFCA) a détaillé dans un communiqué l’attaque menée par les shebab contre les locaux de HornAfrik, la plus ancienne radio indépendante installée à Mogadiscio, en décembre 1999.

« Ils ne nous ont rien demandé et ne nous ont pas dit pourquoi. Ils sont juste entrés de force et ont tout pris devant nos yeux », a rapporté à la SOFCA un employé de la radio sous couvert de l’anonymat.

« Nous condamnons avec véhémence cette attaque et demandons aux autorités shebab de retourner le matériel de la radio et de respecter la liberté d’expression », a déclaré le président-adjoint de l’association Ibrahim Nur.

« C’est un nouveau coup dur pour nous et pour tous les Somaliens que de voir le premier média audiovisuel indépendant dans l’histoire de la Somalie être pillé et contraint au silence », a-t-il ajouté.

Selon le ministère de l’Information, ces deux incidents portent à cinq le nombre de radios privées attaquées ou fermées depuis le début de l’année par les insurgés qui ont promis la perte du très fragile gouvernement fédéral de transition.

« Nous déplorons ces actions brutales contre des médias indépendants (…) Assassinats, intimidation et pillage de matériel s’inscrivent dans une stratégie visant à réduire au silence les médias privés », a dénoncé le ministre de l’Information Abdirahman Omar Osman.

Année après année, la Somalie figure dans le peloton de tête des pays les plus dangereux pour les journalistes. De nombreux reporters somaliens ont fui le pays. Ceux qui sont restés risquent leur vie en permanence, soit en raison des combats à l’artillerie dans la capitale, soit en raison des représailles de telle ou telle partie au conflit. Trois journalistes somaliens sont morts dans leur pays depuis le début de l’année.

Les shebab et Hezb al-Islam mettent en application une forme très stricte de la Charia (loi islamique) dans les zones sous leur contrôle.

Depuis avril, plus aucune station de radio de Mogadiscio – à une seule exception, radio Shabelle – ne diffuse de la musique, à la suite d’une interdiction en ce sens du groupe Hezb al-Islam.

_____________________ 6 – RFI

Somalie : faute de salaires et de nourriture les troupes régulières font défection

Les troupes du gouvernement somalien et de l’Union africaine en mission en Somalie (Amisom) font face aux insurgés islamistes à Mogadiscio, le 11 mars 2010.

Pendant l’offensive du ramadan par les shabab à Mogadiscio, de nombreuses positions ont été abandonnées par les troupes du gouvernement de transition.

Les islamistes modérés d’al-Sunnah, alliés de l’armée gouvernementale, ont également délaissé certaines zones. L’absence de salaires, ou au mieux, une solde irrégulière, explique ces défections.

Ahmed a 44 ans. Il combat depuis deux ans au côté du gouvernement de transition. Il est actuellement positionné dans le quartier de Bondere, tout près de la Villa Somalia, qui pendant l’offensive des shebbab a été une cible privilégiée. « Notre gouvernement a fait beaucoup d’erreurs. On a été obligé de se retirer de beaucoup de nos positions. Le vrai problème, c’est qu’il faudrait qu’on touche nos salaires ».

Les 100 dollars qu’il serait censé recevoir tous les mois, il ne les a touchés qu’à trois reprises depuis un an. Ahmed se sent vieux. Il voudrait arrêter de se battre « Je voudrais changer de profession. Par exemple, devenir commerçant comme mon frère. Je me sens vieux… Je voudrais me marier, avoir une vie normale ».

L’Amisom contrainte de combler les vides

Le colonel Abdulaye Osmane Agey, ancien officier sous Siad Barré, ne cache pas que cette question des salaires est une des clefs du problème : « Les soldats ne reçoivent pas de salaires, pas assez de nourriture. C’est vraiment le problème. Ils ne sont pas assez nombreux, ils ne sont pas organisés, certains rentrent chez eux. Ils abandonnent les lignes et l’ennemi attaque ».

Le colonel et ses hommes tiennent l’une des positions les plus à l’ouest de la ville, avec la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Un partenariat plutôt rare à Mogadiscio, où les troupes de l’Amisom ont été contraintes de combler les vides laissés par les troupes gouvernementales durant l’offensive du mois dernier.

_____________________ 5 – AfriqueHebdo

Le Kenya qualifie de « honte » pour la communauté internationale la situation en Somalie

La situation en Somalie est une « honte » pour la communauté internationale et une source de grande insécurité et d’instabilité en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique, a affirmé le ministre kenyan des Affaires étrangères, Moses Wetangula, dont les propos ont été rapportés samedi par les médias de son pays.

Intervenant devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, lors du débat sur la situation en Somalie, Wetangula a exprimé la préoccupation de son pays quant à la situation en Somalie.

« La situation sécuritaire est catastrophique et des groupes armés, opérant à volonté, ont envahi le pays tout entier », a-t-il mis en garde, faisant observer que « durant les 20 dernières années, il n’y a pas eu de gouvernement opérationnel en Somalie, malgré plusieurs initiatives visant à stabiliser le pays ».

« L’initiative la plus concrète a été menée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), avec l’appui de l’UA », a affirmé le chef de la diplomatie kenyane, rappelant que les négociations menées au Kenya, en 2004, avaient abouti à la signature de la Charte du gouvernement fédéral de transition qui prévoit la mise en place des institutions fédérales de transition, y compris le gouvernement fédéral et le Parlement.

« L’insécurité en Somalie risque de déborder vers les pays voisins, comme en témoigne les récentes attaques terroristes perpétrées à Kampala où de nombreuses vies humaines ont été perdues.

Face au danger croissant que connaît la Somalie et la sous-région toute entière, la communauté internationale, avec en tête le Conseil de sécurité, devrait apporter une réponse urgente qui soit à la mesure des défis posés, a dit Wetangula.

Le ministre kenyan des Affaires étrangères a également estimé que le manque de respect des engagements pris par les pays membres de l’ONU, couplé à une approche non coordonnée sont les principaux obstacles à la lutte contre la situation en Somalie.

_____________________ 4 – JDD

Somalie: Report d’un vote de confiance

Un vote de confiance au Premier ministre somalien Omar Abdirachid Charmarke a été reporté samedi, alors que le quorum nécessaire au vote n’a pas été atteint, indique Reuters. Soumis à de fortes pressions pour qu’il démissionne, le chef du gouvernement est en conflit avec le président somalien Cheikh Charif Ahmed.

Le parlement somalien s’est déjà prononcé en mai pour le limogeage de Charmarke et de son gouvernement soutenu par les Occidentaux. Mais le Premier ministre a rejeté ce vote qu’il a jugé inconstitutionnel et il a refusé de démissionner.

___________________ 3 – AFP

Le président somalien en Ouganda pour évoquer la sécurité dans son pays

Le président somalien Sharif Cheikh Ahmed devait s’entretenir vendredi à Kampala avec son homologue ougandais Yoweri Museveni, dont le pays est le principal contributeur à la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), a-t-on appris de sources officielles.

« C’est une visite de routine pour évaluer la sécurité en Somalie », a expliqué à l’AFP sans plus de précisions le responsable de la communication de la présidence ougandaise, Tamale Mirundi.

« Peut-être vient-il ici pour s’entretenir avec le président en raison d’un mini-sommet sur la Somalie prévu à l’ONU jeudi prochain, auquel participera notre président » M. Museveni, a pour sa part déclaré le ministre adjoint aux Affaires étrangères Henry Okello-Oryem.

L’Ouganda fut le premier pays contributeur de troupes de l’Amisom, qui, forte actuellement de quelque 7.200 hommes, constitue le dernier rempart du très fragile gouvernement de transition face aux assauts répétés des insurgés islamistes radicaux shebab.

Le président ougandais a récemment affirmé qu’il pourrait envoyer plusieurs milliers d’hommes supplémentaires pour défaire les shebab, qui avaient revendiqué le double-attentat meurtrier (76 morts) de juillet à Kampala.

Des responsables somaliens ont expliqué que M. Museveni entendait aussi obtenir des assurances sur la composition du gouvernement somalien.

Un conflit ouvert oppose M. Sharif et son Premier ministre Omar Abdirashid Sharmarke, les deux têtes de l’excécutif somalien n’étant en particulier pas d’accord sur un projet de constitution censé remplacer l’actuelle charte de la transition.

___________________ 2 – Gouvernement luxembourgeois

Participation de l’armée luxembourgeoise à l’opération « EUTM Somalia »

Le vendredi 17 septembre 2010, le caporal-chef Daniel Zepp est rentré au pays après quatre mois au sein de l’opération « EUTM Somalia » (European Training Mission to Somalia) en Ouganda.

Le 25 janvier 2010, le Conseil de l’UE avait décidé de mettre sur pied une mission militaire pour contribuer à la formation des forces de sécurité somaliennes. Ce soutien d’inscrit dans le cadre de l’engagement global de l’Union européenne en Somalie afin de répondre aux besoins prioritaires de la population somalienne et de stabiliser le pays.

L’objectif de la mission militaire de l’Union européenne, dénommée « EUTM Somalia », est, en particulier, de contribuer à définir une perspective durable pour le développement du secteur de la sécurité en Somalie.

Cette mission a été lancée à l’appui de la résolution 1872 adoptée en 2009 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Elle s’inscrit dans le cadre de la Politique de sécurité et de défense commune de l’UE.

Le militaire luxembourgeois était intégré dans le détachement belge. Il a exercé une fonction d’aide-instructeur.

Il est rappelé que l’armée luxembourgeoise est actuellement également présente au Kosovo (KFOR), en Afghanistan (ISAF), en Bosnie-Herzégovine (ALTHEA) et en République Démocratique du Congo (EUSEC).

________________________ 1 – AfriqueActu

Les autorités somaliennes appelées à résoudre leurs différends

Jean-Pierre Ndongo

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, encourage, dans un rapport publié mardi, le Gouvernement fédéral de transition et le parlement somaliens à résoudre leurs différends politiques, estimant que les tensions internes au sein du gouvernement et des autres institutions fédérales ont détourné ces derniers mois l’attention des tâches essentielles à accomplir.

« Il importe que le Gouvernement fédéral de transition mette en place des structures gouvernementales crédibles pour assurer les services voulus à la population du pays et le Conseil des ministres doit continuer de se concentrer sur les tâches primordiales qui restent à accomplir avant la fin de la période de transition, en août 2011 », écrit Ban Ki-moon dans ce rapport transmis au Conseil de sécurité.

Afin d’aider le Gouvernement fédéral de transition à s’atteler à certaines des tâches les plus ardues qui lui incombent, notamment étendre son autorité et lutter contre la menace de l’extrémisme, le Secrétaire général lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle lui fournisse d’urgence un appui sur les plans militaire et financier et des ressources dans d’autres domaines.

« J’encourage vivement les donateurs à utiliser plus activement le mécanisme gouvernemental de financement géré par PricewaterhouseCoopers pour fournir leur assistance », dit-il.

Alors que le terme de la phase de transition en Somalie se rapproche, Ban Ki-moon s’inquiète de constater que les objectifs qui ont été fixés pour cette période n’ont pas été atteints en grande partie.

Il note toutefois avec satisfaction que des progrès notables ont été réalisés dans l’élaboration du projet de constitution.

Il se dit aussi satisfait des efforts faits par le Comité mixte de sécurité pour coordonner les initiatives axées sur le développement du secteur de la sécurité. « Les attentats-suicides effroyables perpétrés à Kampala nous rappellent que les insurgés représentent un danger pour la Somalie, les pays de la sous-région et les autres pays », dit-il.

Il salue le rôle décisif que l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement jouent dans l’appui au processus de paix en Somalie. Il rend un hommage particulier à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), qui doit continuer à travailler dans des conditions très difficiles, et invite de nouveau la communauté internationale à apporter d’urgence à la Mission l’appui dont elle a besoin pour pouvoir s’acquitter efficacement de son mandat.

Dix-huit mois après la mise en place des arrangements financiers existants élaborés par l’Organisation des Nations Unies pour l’AMISOM, les importants déficits enregistrés continuent de nuire au fonctionnement de cette dernière et, peut-être, de décourager des pays qui seraient susceptibles de fournir des contingents.

Le Secrétaire général demande également à la communauté des donateurs de maintenir son appui indispensable au peuple somalien dans le domaine humanitaire. Les organisations humanitaires fournissent une assistance vitale à 3,2 millions de personnes en Somalie. Il note que les ressources affectées à des secteurs clefs tels que ceux de l’eau, de la santé et de la nutrition sont financées à hauteur de moins de 40 %.

Le Secrétaire général se dit profondément préoccupé par les répercussions dévastatrices du conflit sur la population civile et par les atteintes au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire. Il rappelle à toutes les parties au conflit que les auteurs de crimes de guerre seront traduits en justice. « À ce propos, j’appuie la proposition de rassembler des informations sur les violations les plus graves qui auront été commises », dit-il.